
y emploie doivent être inftruits & braves. Quelques
exemples malheureux, qui ne doivent être rap-
pellés qu’en général, me forcent d’ajouter qu’ils
doivent être bien intentionnés. L ’ignorance 8c !in-
fidélité, ou la valeur & l’habilete d’un feul peut
taire la perte ou le gain de la bataille.
B A TA IL LO N . Corps de troupes formant un
régiment , ou partie d’un régiment d’infanterie.
Voye^ R ég im en t . T a c t iq u e p a r t ic u l iè r e ,
B A T A R D E A U . Digue conftruite en maçonnerie
ou en terre: On l’emploie à retenir ou à détourner
les eaux. Le batardeau fert dans les foliés
d’une place pour y contenir les eaux en de certaines
parties , 8c empêcher qu’elles ne s’écoulent
dans les inférieures que l ’on veut tenir à fec. Il
confifte alors en un mailif de maçonnerie qui tra-
verfe toute la largeur du folié. On le place ordinairement
vis-à-vis de l’angle l'aillant des battions
& des demi - lunes, fur le prolongement des capitales.
Dans tout autre endroit, il pourroit fervir
de couvert à l’ennemi dans le paiTage du folié.
Pour qu’un batardeau loit bon & lolide , il doit
avoir depuis quinze pieds julqu’à dix-huit pieds
d’épaijTeur.
Sa partie fupérieure forme une efpèce de toit
en dos d’âne, & fe nomme la cape du batardeau.
On conftruit fur le milieu de la cape une petite
tour d’environ fix ou fept pieds de hauteur, 6c
d’autant de diamètre : elle fert à empêcher qu’on
ne marche fur la cape , & à prévenir ainfi la désertion.
Au milieu du batardeau on laiffe une ouverture
qui fe ferme par une vanne, & par laquelle
on peut faire palier l ’eau d’une partie du folié dans
l’autre. _
On emploie auffi les batardeaux à retenir dans
un réfervoir une quantité d’eaux allez grande pour
inonder en partie les environs d’une place , 8c les
rendre inaccelïibles ou noyer les allégeants dans
leurs tranchées. Quelquefois auffi les affiégeants
en font ufage , pour détourner des courants qui
nuiroient à leurs travaux.
On peut auffi faire ufage des batardeaux dans la
fortification paflagère, pour rejetter des eaux autour
d’un pofte & en inonder les approches. Voye^
O u vr ag es en t e r r e .
B A T O N . Première arme d’efcrime. Voyei
A rmes.
B A T TER IE . Air qu’on exécute fur le tambour.
[ Ces airs fervent de fignauxpour les évolutions,
ou pour différentes efpèces de fervices. Lorfque
la voix ne peut fe faire entendre fur toute l’étendue
du front clés bataillons, on y fuppléë par les batteries
pour annoncer chaque mouvement.
Pour raffembler une troupe ou pour lui faire
ferrer les rangs , lorfqu’elle eft raffomblée, on fait
rappeller.
Pour marcher en avant, on bat aux champs.
T ou t mouvement qui m’a pas été indiqué eft annoncé
par un roulement., s’il fe doit faire à droite ,
ou par deux, s’il fe doit faire à gauche-
Si le bataillon doit fe rompre par divifions >
après un ou deux roulements, on fait donner
deux coups de baguette ; quatre fi c’eft par demi
bataillon ; trois li c’eft par peloton , 8c cinq li
c’eft par feélion ; après quoi les tambours battent
aux champs. Le bataillon étant rompu fe reforme
dès qu’on bat au drapeau , 8c marche devant lui
en bataille.
Il marche le pas redoublé fi on bat la charge.
Les bataillons entiers font un quart de conver-
fion , quand, après un ou deux roulements fuivis
d’irn coup de baguette, les tambours battent aux
champs. S’il y a plus d’un bataillon , 8c qu’on
veuille leur faire faire enfemble le quart. de con-
verfion ,on ne fait pas donner de coup de baguette
après les roulements.
On forme la colonne d’attaque , quand , après
deux coups de baguette fuivis d’un roulement, les
tambours battent l’affemblée, & celle de »la rétraite
, quand les deux, coups de baguette font
fuivis de deux roulements.
Si on bat la retraite , 1e bataillon fait demi tour
à droite 8c marche devant lui.
On fait battre la berloque , pour envoyer le
bataillon à la paille , c’eft-à-dire le faire fe dif-
perler.
Lorfque le commandant veut faire manoeuvrer,
la troupe par les batteries ci-deffus défignées , il
fait avec fon arme le fignal aux tambours, pour
faire les roulements, 8c donner les coups de baguette
néceffaires pour indiquer la manoeuvre qu^
la troupe doit faire.
On ne doit faire ufage des batteries , pour ma-j
noeuvrer , que le moins poffible , 6c y fuppléer par
les moyens lùivants.
Quand ' celui qui- commande a fait un commandement,
chaque aide-major, ou à fon défaut
le fous-aide-major ,1e répété à fon bataillon le plus
promptement poffible, pour que le mouvement fe
rafle avec célérité, foit en bataille ou en colonne ;
6c, dans ce dernier cas, les divifions exécutent
toujours les mouvements de celle»quila précèdent*
D ’autres batteries indiquent les différentes efpèces
de fervice ; comme la générale, lorfque-toute,
l’infanterie d’une placé ou d’un quartier doit prendre
les armes pour marcher ou s’exercer , 8c lorfqu’avec
cette infanterie il n’y a pas d’autres troupes, comme
cavalerie ou dragons ; dans ce cas, ou lorfqu’il ri’y
a qu’un régiment ou un bataillon qui doive prendre
les armes , les tambours rappellent feulement devant
le quartier. .
Autrefois on battoit le premier au lieu de la
générale , quand il y avoit dans le même lieu
d’autres troupes qui ne Revoient pas prendre les
armes : ce premier étoit la marche ; on la battoit
environ une heure avant de marcher.
Enfuite on battoit l’affembîée : à celle - ci les
compagnies fe raffembloient en particulier jusqu'au
rappel : alors elles fe réuniffoient en corps de
i bataillon*
L’affembiée eft auffi la batterie en, ufage pour le
raffemblement des gardes.
La retraite indique l’inftant auquel les troupes
fe retirent, 6c les mouvements eh arrière dans les
évolutions.
Au drapeau ; c’eft une batterie qui fert de'fignal
aux troupes pour ,fe mettre en bataille , lorfqu’elles
font en colonne. On la bat auffi lorfque l’on transporte
les drapeaux de chez le commandant à la
troupe, ou de la troupe chez le commandant.
La fafcine ou berloque fert pour appeller les
foldats aux corvées ; 6c , dans les évolutions , pour
envoyer la troupe à la paille, ou la faire fe dif-
perfer.^
La mefle ou prière , pour avertir de fe rendre à
ces oeuvres de piété.
Le ban fert pour les proclamations, foit d’ordonnances,
foit de défenfes ou pour les ordres particuliers
donnés de par le ro i, pour recevoir un
officier à la tête de fa troupe. ( J.). ]
[ Que le tambour foit confervé dans l’armée fran-
çoile, ou que l’on donne la préférence à un instrument
militaire qui foit moins embarraffant 6c qui
rende des fons'plus diStinéts ; que les batteries ani
, font en ufage dans l’armée françoife Soient bonnes,
ou qu’il foit indifpenfabie de les perfeétionner, il
n’en eft pas moins néceffaire de décider Si les troupes
étrangères doivent faire ufage des mêmes batteries
que les troupes nationnales.
Il importe à toutes les puiffànces de faire-régner
dans leurs armées une exaéte uniformité '; de donner
a toüts les différents corps qui compofent leur militaire
la même constitution, la même difcipline.,
les mêmes exercices, les mêmes vêtements : dè les - i
obliger a fe fervir de la même langue pour les commandements
, pour les ordres, 6c pour les'cris de
guerre, U n ifo rm e s . ). Pourquoi les> batteries
, ce langage de convention, ne ieroient-elles
pas fonmifes à cette loi générale ?
Parmi les différentes raifons que l'on peut alléguer
pour maintenir la différence dans les batteries,
il n en eSt qu’une feule qui foit revêtue de quelque
apparence d’utilité. Elle confiSte dans la poffibilité
de tromper l’ennemi, ou fur le nombre, ou fur la
qualité des troupes, en faifant ufage de plufieurs
batteries différentes. Mais, comme nos advèrfaires
peuvent employer les, mêmes moyens, 6c comme
les rufes de guerre de ce genre font beaucoup trop
vieilles pour faire de grands effets, la différence
dans les batteries ne peut produire qu’une confufion.
dangereufe.
S i, en obligeant lés troupes étrangères qui font
au fervice de la France à faire ufage des mêmes
batteries que les troupes nationales * on contre-
venoit eflentiellément aux Conventions que l’état
a faites avec les puiffànces qui nous foürniffent ces
troupes ; il fandroit leur laiffer les bàUeries dont
elles le fervent, ou nous-mêmes lés adopter. Mais ' ;
comme il doit être indifférent aux féréniffirnes Cantons
8t aux princes d’Allemagne que les tambours
de leurs régiments qui font au fervice de la France
fe fervent de telle ou de telle batterie, rien ne peut
s’oppofer au changement avantageux qui nous rapprochera
de cette unité précieule qu’il importe d’établir
dans une conftitution militaire.
Les ordonnances qui ont réglé l’exercice exi-
geoient il n’y a pas encore longtemps que les
troupes commençaffent le maniement des armes à
un fignal qui leur étoit donné'par une batterie
qu’elles en exéeutaffent les différents temps aux
coups de baguette que les tambours frappoient. On
ne peut diniinuler que cette précifion dans les
mouvements d’un grand nombre d’hommes ne fût
agréable 8c même impofante pour la multitude ;
mais qu’étoit-elle aux yeux du militaire obfërva-
‘teur ? Un tour de force inutile ou même ridicule
qui n’ajoutoit rien aux progrès de l’art de la guerre ,
6c qu’on pouvoit comparer aux acroftiches 8c aux
anagrammes dont les littérateurs s’occupèrent dans
les premières années qui fui virent la renaiffance
des lettres. *
En jettant un coup d’oeil attentif fur le militaire
françois, on voit en effet qu’il a paffé depuis la
paix de Verfailles par des degrés femblâbles à ceux
qu’a fuivis la littérature lors d e . fa renaiffance.
Comme cette reffemblance nous préfage les événements
les plus heureux, nous croyons qu’on nous
permettra d’en rapprocher les traits.
Lors de la renaiffance des lettres, les littérateurs
s occupèrent d’abord à faire des anagrammes , des
acroffiches , 6c autres puérilités femblâbles. Us
tournèrent leurs études vers dés objets qui n’avoient
d’autre mérite qu’une grande difficulté. Mais, ayant
bientôt reconnu leur erreur, ils abandonnèrent
ces bagatelles difficiles, s’adonnèrent à des objets
vraiment intéreffants , 6c ce changement produifit
les chefs-d’oeuvre qui ont porté fi loin la gloire du
nom françois. Nous avons commencé de même
par des exercices brillants , mais difficiles, 6c encore'plus
inutiles : nous “avons portée jufqu’au ridicule^
la manie de la tenue, 8cc. Après plufieurs
années perdues pour notre inftru&ion, nous avons \
enfin reconnu nos erreurs \ les lumières fe font raf- X
femblees ; .elles nous ont fait difeerner les objets
vraiment utiles ; nous .commençons à nous en occuper
: ainfi tout nous engage à croire que la révolution
s’opérera bientôt; que nous aurons avant peu
une conftitution militaire ; que nos exercices ne
feront plus uniquement compofés de ce qui peut
plaire à l’oeil; que notre inftruâion dirigée vers les
parties les plus effentielles de l’art de la guerre facilitera
a notre valeur le moyen de cueillir dans la
première campagne une abondante moiffon de lauriers
utiles a la patrie ; 6c qu’elle répandra un nouvel
éclat fur la gloire que nous ont procurée les hommes
de genie qui ont cultivé avec tant de fuccès les
autres parties de nos connoiffances ( C. ). ]
BAVIÈRE. Pièce de l’ancienne armure; c’étoit
une cornette de taffetas dont on ornoit l’armet.
BAUDRIER, Le baudrier eft une écharpe de