
c.y.de R . 549. av. J. 204. Appian. punie, p. OH.E.).
Une partie des dépouilles étoit réfervée pour
orner le forum & les temples. Dans la guerre faite
contre les Samnites par L. Papirius Curfor, ce
conful en rapporta une fi grande quantité qu’on en
donna aux alliés & aux colonies voifines, pour
orner leurs temples & autres édifices publics. ( Lïv.
X . c. 46. de R»'460. av. J. 293. ).
Q. Fulvius Flaccus, revenant d’Efpagne, obtint
les honneurs du triomphe , remit au tréfor la plus
grande partie de l’argent des dépouilles, donna à chaque
foldat tant romain qu’allié 50 deniers (45 liv.).
(Depuis l’an de Rome 485 juiqu’à 662 , le denier
romain égala environ 18 fols de notre monnoie
‘ a&uelle. Le Beau mém. vol. 41. p. 19. & Dupuy,
tom. 2Z. p. 691 ;) .; le double au centurion , le
triple au cavalier, & à touts double paye. { Id .L .
XL. c. 43. de R. 573. av.J. i$o. ).
C . Claudius , triomphant des Ligures, remit une
grande fomme au trélor public , donna cinq deniers
à chaque foldat ( 41. 10 f. ) , le double au centurion,
le triple au cavalier &aux alliés moitié moins : ceux-
ci , irrités, fuivirent en filence le char du conful.
( ld. X L1. c. 13. de R. 576 av. J. 177. ).
Scipion Emilien livra le butin fait dans Carthage
à fon armée", excepté l’o r , l’argent, & les dons
votifs faits aux temples. ( Appian. Bell, punie, pag.
83 .A . de R. 607. av.J. 146.).
Cæ fa r , ayant vaincu Pharnace, donna tout le
produit de la vente du butin à fon armée. ( Dion. p.
2.34. de R. 706. av. J. 47. ).
Paul Æmile, vainqueur de Perfée, livra aux fol-
dats les dépouilles des morts j aux cavaliers le pillage
des campagnes voifines , pourvu qu’ils ne
fuite nt pas plus de deux jours hors du camp. {Liv.
L .X L IV .c . ^ .d e R .^ . a v . J . 168.).
Le fénat accorda aux ioldats le pillage des villes
d’Epire au nombre de foixante-dix , qui avoient
embraffé le parti de Perfée , excepté l’or & l’argent
que le conful réferva. Ils y firent cent cinquante
mille efclaves. : tout le butin fut vendu , & le produit
diftribué#aux troupes. Chaque foldat eut 200
deniers, ( 180 liv ) ; chaque cavalier quatre cents.
(£ . X L V . c. 3a . de R. 5 86. av. J. 167. ).
Paul Æmile, à fon triomphe , donna 100 deniers
à. chaque foldat, ( 90 liv. ) , le double au centurion,
& le triple au cavalier {Liv. ibid. c. 40. ).•
L. Anicius , triomphant des Illyriens, donna au
‘foldat 4.5. denier s , ( 4 ® 10 f i ) , le. double au centurion,
le triple au cavalier; autant aux alliés, de
nom latin qu’aux citoyens, & autant aux allies de
l’armée navale qu’au foldat romain. ( Liv. id.c. 4 J.
de R. 593. av.J. 160. ). ^ a.
Après la bataille de Zama, Scipion brûla l'es dépouillés
de moindre valêur, ayant la toge relevée
avec la ceinture, fuivant l’ufage : il fit porter dans
Rome l’or & l’argent, les meubles d’ivoire ; il Jr
envoya les principaux captifs, ht vendre le refie
du butin, & en difiribua le produit à Tés troupes.
Mayius, vainqueur des Teutons ôc des' Ambrons,
brûla les armes des morts & des captifs, avec Ie£
dépouilles de peu de valeur. Danscette cérémonie
l’armée étoit fous les armes ; touts les foldats por-
toient une couronne fur la tête. Le général, revêtu
de la prétexte, relevée 6t attachée avec la ceinture
, & tenant un flambeau, levoit les mains vers
le ciel, & mettoit le feu au bûcher. ( Appian.
punie, p. 26. E de R. 551. av. J. 202. P lut ar ch.
Mar. p. 418. AB. de R. 651. av. J. 102, ).
, Paul Æmile, après avoir défait Perfee ,.fit célébrer
des jeux de tout genre , mettre dans les vaif-
feaux les boucliers de cuivre, les autres-armes fur
un grand bûcher, & après avoir invoqué Mars.,
Minerve, la lune mère & les autres dieux auxquels
le général avoit droit de confacrer les dépouilles , il
mit le feu au bûcher, & les tribuns l’y mirent en-
fuite. {Liv. L. XLV. c. 33. de R. 586. av. J. 167.).
Augufte donna 250 deniers ( 19:5 liv. I2|fi *> d .)
à chacun de fes foldats, pour qu’ils ne pillaffent
■ point Alexandrie. ( Le denier valoit alors 15 fols
8,375 deniers. Le Beau, mém. vol. 4 1 , pag. 191. }
( Dio.p. 5'2i. E . de R. 724. av. J. 29. ).
Les troupes romaines ne faifoient rien fans ordre,
pas même le pillage d’un camp ou d’une ville ; ils ne
le commençoient qu’au lignai donné par le général.
Une partie des foldats, proportionnée à la grandeur
de la ville,y étoit envoyée : mais on n’y employoit
jamais pliis de la moitié des troupes, & on tiroit
quelquefois ce détachement de chaque manipule;.
L’autre partie de l’armée reftoit fous les armes,,
foit au-dedans, foit au-dehors de la ville. Ceux qui
étoient envoyés au pillage, rapportoient le butin■ a.
leur légion.
Lorlque le général l’avoit ordonné , le quefteur
en faifoit la vente, & les tribuns en diftribuoientle
produit à portion égale, tant à ceux qui avoient
fait le pillage qu’aux troupes reftées fous les armes ,
' à celles qui gardoient le camp, ou étoient employées
ailleurs , & même aux malades. Comme
touts les foldats, dans leur premier camp , juroient
de ne rien détourner du butin ,* ceux qui reftoiént
fous les armes, pour fecourir au befoin ceux qui.
étoient répandus dans la ville, étant certains que le
butin feroit également partagé , n’abândonnoient
jamais leurs rangs : ainfi le pillage fe faifoit fans-
crainte , en ordre , & en fureté. ( Polybe, L. X . c».
15. 16. ).
La part du butin que le général donnoit aux fol--
dats devoit leur être, diftribuéè à portions égalés ;
Marcus Livius’ Salinator fut condamné par le
peuple, pour avoir enfreint cette \o\..{Frontin ,.L°.
i v . c. 1 . ) . '
Les Francs obfervèrent aufli un certain ordre dans-
lè partage du butin. Ils étoient obliges de 1 apporter
dans un lieu défigne par le prince ou par le general;
mais ce n’étoit.pas fa volonté qui en regloit le partagerai!
jour de la’ diftr ibution,on en faifoit divers lots',
& on lès tiroit au fort. Alors, fi lè roi en demàndoit
quelque portion particulière, elle lui etôit accordée
j foit pir. réfpéà ,. foit par - crainte. C ’efi ainfi
que fut cédé à Clovis le vafe enlevé dans une églife
de Rheims, &. redemandé par faint Remi à ce
prince. Il n’y eut qu’un foldat qui eut l’audace de .
s’y oppofer, & de dire, en frappant ce vafe avec
fa francifque, que le roi ne devoit avoir que ce
que le fort lui donneroit. (de J. C . 486. ). Childe-
bert I , fils de C lo v is , après avoir défait Amalaric
auprès de Narbonne, fe réferva foixante calices
d’or & quelques livres des évangiles, ornés d’or &
de pierres précieufes, dont il fit préfent à diverfes
égliles de fon royaume. ( de J. C. 5 3I* )•
Les prifonniers de guerre étoient une partie du
butin. Ceux qui les avoient pris ou auxquels le fort
les avoit donnés, pouvoient les retenir en efcla-
v ag e , ou les rendre pour une rançon. ( Gregor.
Turon. L. 11. c. 2 7 .111. 10.).
Le partage du butin fubfiftoit encore au temps de
Louis IX. Après la prife de Damiète, en 1249»
ce prince le fit raffembler. On mit à part les vivres ,
les armes, les machinas de guerre ; & le roi convoqua
les barons & prélats de fa fuite, pour délibérer
comment ces biens fe dévoient départir. Touts
furent d’avis qu’il falloit garder les vivres &fles
munitions de guerre, & faire diftribuer le refte aux
troupes. On voulut charger de ce partage le bon
prud’homme meffire Jean de Valeri, gentilhomme
champenois, encore plus diftingue par fes moeurs
que par fa naiffance, & rigide obfervateur des ^anciens
ufages : « Sire , dit-il au roi, on ne peut etre
plus fenfible que je le fuis à l’honneur que vous me
faites : mais je fupplie très humblement votre ma-
jefté de vouloir bien me difpenfer de l’accepter. On
a toujours obfervé anciennement de laiffer un tiers
du butin à celui qui commandoit, & de partager
tout le refte en commun. Je ne fçais point corriger
mes pères & mes aînés. S’il vous plaît me remettre
les deux parts de froment j orge, riz, & autres
chofes qu’avez retenues, très volontiers les difper-
C A B
A BA S S E T . Voye^ Heaume.
C AD E T S . On donna ce nom à plufieurs Compagnies
de jeunes gentilshommes que Louis XIV
créa en 1682, pour leur faire donner toutes les
inftru&ions n eceflaires à un homme de guerre. Le roi
payoit pour chaque compagnie un maître de*mathématiques
, un maître à delîiner, un maître de langue
allemande , un maître à danfer, & deux maîtres
d’armes.
Cet établiffement dura dix ans dans fa vigueur :
mais les grandes guerres que le roi eut fur les bras
après la ligue d’Augsbourg , l’obligèrent a retrancher
les depenfes qui n’étoient pas abfolument
néceffaires, & l’on penfa à fe décharger de celles
qui fe faifoient pour les cadets. On avoit déjà commencé
à ne pas admettre gratuitement ceux qui
ferai aux pèlerins pour la gloire de Dieu : autrement
, ne vous déplaife, l’offre ne prendrai point
Le roi n’eut pas agréable ce confeil, dit Joinville, &
demeura ainfi la chofe : dont maintes gens fe
tinrent très mal contents de lui, de quoi il avoit
defrompu, les bonnes coutumes anciennes ».
On partageoit encore le butin au temps de du
Guefclin ; & le chef de la troupe en retenoit une
partie. Mais auifi généreux que brave, du Guefclin
l’abandonnoit en entier à lès foldats. Il ne vou-
loit que la gloire , & fon voeu fut rempli. S’il
retenoit quelquefois deux ou trois prifonniers de
marque , c’étoit pour en employer la rançon a
l’avantage des liens : cette conduite du chef lui alu-
mile, pour ainfi dire, touts ceux qui lervent fous
lui. (A n . 1356.).
Le feul partage du butin qui le faffe aujourd’hui
eft celui des prifes faites par les partis. Voye£
Prise s. Ce qui eft pris fur un champ de bataille ,
ou dans une ville emportée d’affaut, appartient à
celui qui le prend, & par conféquent au plus avide
& au plus féroce : c’eft un véritable pillage. Les brigands
fe partagent leur proie : nous fournies en ce
point plus avant qu’eux dans la barbarie. C e t
ufage , introduit avec l’indifcipline , caufe de
grands maux. Il engage le foldat à fe débander
pour piller : il le rend avide & cruel. La moindre
réfiftance faite à fa cupidité l’irrite , & le porte au
meurtre ; il. cherche à s’aflurer la pofleffion qu’il*
defire en tuant les habitants dans une v ille , les
bleffés fur le champ de bataille. On éviteroit toutes
ces horreurs en inftituant le partage égal du butin ,
comme il l’étoit chez les anciens. Touts les foldats
feroient animés par cette efpérance, & les feuls
avantages que peut leur donner la vi&oire ne feroient
point abandonnés aux plus méchants, aux
plus avides, aux plus lâches, aux plus indignes d’en
jouir.
C A D
fe préfentoieftt. Il falloit cautionner pour eux cinquante
écus de penfion , & ils étoient obligés
d’aller prendre leurs lettres à la Cour. Ces frais en
rebutèrent beaucoup , altérèrent même l’établiffe-
ment, en ce que. plufieurs qui n’étoient pas gentilshommes
étoient reçus à ces conditions , pourvu
qu’ils fuffent de bonne famille & vivant noblement.
Enfin, après 1692, on ceffa de faire des recrues ,
& peu-à-peu dans l’efpace de deux ans ces compagnies
furent anéanties.
Le roi. a rétabli plufieurs compagnies de cadets
en 1726 ; mais elles ont été réformées lors de la
guerre de 1733. (Q . ) .
Une ordonnance du 25 mars 1776 a crée dans chaque
compagnie d’infanterie , de cavalerie , de dragons,
& de chaffeurs un emploi dq cadet-gentilhomme,.