
mais, dans ceux où la troupe doit relier longtemps,
le major du régiment doit vifiter le lendemain toutes
les compagnies & faire réparer toutes les irrégularités
du campement.
A 30 pieds de l’alignement du front, on en trace
un autre parallèle avec le grand cordeau, & on y
marque les places des faifceaux d’armes. C’eft
aulli fur cet alignement que l’on met les drapeaux
l'es cailles vis-à-vis duxentre de chaque bataillon.
A la queue du camp & fur des alignements
parallèles au front & entre eux , on place les cailles
des foldats, les tentes des vivandiers & tambours,
& celles des officiers ; en biffant entre ces alignements
des efpaces tels que la commodité le demande
, & que le terrein le permet. S’il eft pof-
fible , on place à 30 pieds des dernières tentes des
compagnies, leurs cuifmes ; à 30 pieds au-delà les
tentes des vivandiers & des tambours ; à 45 pieds
au-delà celles des officiers fubalternes , à 60 pieds
plus loin celles des capitaines ; à 75 pieds de
celles-ci , celles des.officiers fupérieurs de l’état-
major. Lorfque le terrein ne permet pas' d’obferver
cet ordre , ce qui arrive le plus fouvent en campagne
, il faut du moins faire camper les officiers
le plus près qu’il eft poflible de leurs compagnies,
& ne jamais permettre qu’on tende des tentes vis-
à-vis des intervalles biffés entre les bataillons. Les
chevaux des officiers font attachés à des piquets,
près de leurs ternes.
On creufera les latrines en avant de chaque
bataillon , fur un alignement parallèle à celui des
faifceaux d’armes , environ à 500 pieds de cet
•alignement , & 80 pieds dès gardes du camp.
I l fera biffé d’un bataillon à l’autre environ 80
pieds d’intervalle, & de l’infanterie à la cavalerie
150 pieds.
Dans les troupes allemandes les cuifines font
par - delà les tentes des officiers , des viyandiers, .
& la ligne des chariots & bagages. Cét éloignement
doit être incommode pour le foidat, &
même pour les officiers, vp le fréquent paffage
de ceux qui font obligés d’aller des tentes aux
.cuifmes. La pofition des latrines placées par-delà
les feux , derrière tout le camp , a le même
inconvénient
Camp d’un régiment de deux bataillons , fig. 153.
A A . Faifceaux d’armes.
FF. Front du camp.
G. Compagnie de grenadiers.
HH. Compagnie de fufiliers du premier bataillon. i
IL Compagnie de fufiliers du fécond bataillon.
C . Compagnie de chafféurs. .
D . Intervalle entre les deux bataillons.
LL. Cuifmes des foldats.
MM. Vivandiers & tambours,
NN. Officiers fubalternes.
O O . Capitaines.
. PP. Etat major.
Q . Colonel commandant*
R . Colonel en fécond»
S. Major.
T . Adjudant.
U. Lieutenant colonel,
. X. Aumônier.
Y . Chirurgien major.
c a v a l e r i e .
Le camp d’un efcadron, femblable par la formé
à celui d’un bataillon , n’en diffère que par les
dimenfions.
Les tentes font plus grandes parce qu’elles renferment
les harnois, & font portées par les chevaux.
Elles ont environ quatorze pieds de long fur
neuf de large , & peuvent loger de. fix à huit
hommes.
Un elcadron formant une compagnie d’environ
160 hommes aura 20 ou 24 tentes , & pourra camper
, fuivant les circonftances, par demi - compagnie
ou par quart de compagnie.
Lorfqu’il eft campé par quart de compagnie, il
forme quatre rangs de tentes , dont les deux du
centre font adoffés, & féparés par deux grandes
rues des deux autres rangs qui leur font face : ils
peuvent auffi être adoffés deux à deux, & forment
pour-lors une rue & deux demi - rues : ce qui re-,
vient au même pour l’elpace & le calcul.
La largeur des rues fe détermine comme pour
bnfanterie : mais elle ne peut pas fouffrir une auffi
grande rédufrion, parce qu’il faut que les chevaux
y trouvent leur place. Les piquets où ils font attachés
forment dans chaque quart de compagnie un
alignement parallèle à celui des tentes , qui doit
être diftant de celui-ci au moins de 6 pieds*. Les
chevaux en occupent 9 ; ce qui fait 15 pieds pris
de part & d’autre fur 1a largeur de la rue. Il faut
biffer de plus entre leurs croupes au moins 6 pieds,,
tant pourypaffer, que pour placer le fumier. Ainft
les grandes rues de ce camp ne peuvent guères
avoir moins de 36 pieds.
Chaque tente a quatorze pieds de longueur, auxquels
il faut ajouter un pied pour les piquets ; de
plus on biffe ordinairement une petite rue de trois
pieds entre les deux rangs de tentes adoffées.
Les têtes des chevaux font tournées vers l’entrée
des tentes. On les attache par le licol à des piquets
d’environ trois pouces de diamètre, & de quatre à
cinq pieds de long, enfoncés en terre jufqu’à ce qu’ils
n’ayent que trois pieds au-deffus de la furface : on attache
enfemble touts les piquets des chevaux d’une
même tente, avec une corde bien tendue qui
entoure leur extrémité fupérieure, les maintient
dans leur pofition, & les empêche de paffer du
côté des tentes.
Suppofons maintenant le terrein donné de 160
pieds de front. La formule j8.= —— ~— — donnera
— — " -1 — = . 48- pieds pour la largeur de
chacune des deux rues. On pourroit done'clonner,
£lus de front ; mais on ne peut guère en donner
moins que 13 5 , nombre qui admet des rues de
36 pieds de largeur.
Dans un terrein plus refferré quant au front, &
où l’on peut s’étendre en profondeur, il faut camper
par demi-efcadrons adoffés. Alors l’efcadron n’a
qu’une demî-rue de part & d’autre de fes rangs
de tentes ; ce qui fait une feule rue à prendre en
confidération dans le calcul , & feulement deux;
longueurs de tente fur le front ; S i , par exemple,
le front donné n’eft que de 90 pieds , on a
go iy x 2— i x 3 = ||| p}ecjs# On voit que le
front pourroit être réduit jufqu’à 70 pieds ,' &
laifferoit encore deux demi-rues de 18 pieds &
demi chacune.
La profondeur eft déterminée par le nombre des
chevaux & des intervalles qu’on doit biffer entre'
ceux de chaque tente pour le paffage des cavaliers
: l’efcadron étant fuppofé de 168 chevaux,le
quart eft 42. ; ce qui, à, 6 tentes’, fait 7 chevaux par
tente. Chaque cheval au piquet occupantjau moins 3
pieds -j, les 42 chevaux feront 117 pieds. Il faut
y ajouter cinq intervalles de deux pieds chacun;
ce qui donne 157 pieds pour la profondeur totale.
Six tentes occupent 66 pieds , en donnant à
chacune un pied de plus tout- autour pour les:
piquets & les cordes. Otant ces 66 pieds de 1 5 7 , il
refte 91 pieds ;.qui, diviféspar 5 , donneront pour
intervalle d’une tente à l’autre 18 pieds £ : ou , négligeant
la frafrion, 18 pieds ; & , fi le camp eft par
demi-efcadron, on trouvera 16 pieds •^•ou I7pieds.
C ’eft dans cet intervalle qu’on met les fourrages ,
& c’eft pour les rendre plus grands que l’on tourne
toutes les tentes vers les flancs du camp.
Les cordeaux feront préparés d’après ces dimen-
fions, ou d’autres à-peu-près femblables, fuivant
les différences des données, 8c le tracé du camp
fe fera comme dans l’infanterie.
Les faifceaux feront à 30 pieds de front ; les
cuifmes des cavaliers, à 45 pieds de leurs dernières
tentes ; ( on les éloigne plus que dans l’in-
fantene , pour mettre les fourrages plus à l’abri du
fou )'; les vivandiers à 30 pieds des cuifines ; les
officiers fubalternes à 60 pieds des vivandiers;
les capitaines au-delà à 1a même diftance ; &
plus loin à 90 pieds les officiers fupérieurs &
autres de l’état major.
On pourra féparer les eîcadrons par un petit
intervalle d’environ 10 ou 12 pieds.
Camp d’un régiment de quatre efcadsons,
J%- 154- |
A À . Faifceaux.
FF. Front du camp. •
RR. Grandes rues.
II. Intervalle entre les efcadrons,
PP. Piquets des chevaux.
C C. Cuifmes des cavaliers.
D D , Tentes des vivandiers.
EE. Tentes des officiers fubalternes,'
GG. Tentes des capitaines.
HH. Etat major.
K. Meftre de camp commandant
L. Major.
M. Adjudant.
N. Aumônier. ,
O. Chirurgien major.
Q . Meftre de camp en fécond.
S. Lieutenant colonel.
C A V A LE R IE . Troupes qui fervent à cheval.-
La cavalerie eft fi ancienne dans; les çonftitu*
tions militaires des 'grands empires d’A fié qu’ont
ne peut y fixer l’époque de fon inftitution. Job a
parlé de l’ufage du cheval dans les combats. Pharaon
pourfuivit les Hébreux avec de la cavalerie.
Ofimanduès & Sefoftris en eurent dans leurs armées.
Cependant il y eut des peuples qui ne
^l’employèrent que longtemps après. On n’en voit
aucune trace dans l’iliade, ni parmi les.Troyens.,
ni parmi les Grecs. Les Theffaliens furent les
premiers peuples de la Grèce qui en firent ufage ,
parce que leur pays étoit propre à nourrir des
chevaux.
Dans les plus anciens temps la cavalerie ne
chargeoit l’ennemi qu’en efcarmouchant, à la manière
de nos bouffa rds. Son principal objet étant
de percer la troupe qui lui ét@it oppofée , & d’y
jefter le défordre &. la confufion , elle s’abandoir-
noit fur l’ennemi par petites troupes. Le cavalier
le mieux monté, allant plus vite , en avoit la tête :
les autres fuivoient proportionnément à là vîtefle
de leurs chevaux. On obferva que cette difpofi-
tion en pointe , produite par une efpèce de hafard
réuffiffoit le plus fouvent à remplir l ’objet principal
, celui d’enfoncer la troupe ennemie , & on
prit-exprès cet ordre : on donna aux lies ou efca-
i cirons la forme rhomboïde , emboloïde , ou fphé-
roïde, fuivant les circonftances du lieu & de la
difpofitlon des ennemis. (Ælïan.p. 24.). Aucune,
dit Arrien, ( p. 42) né peut être dite abfolument
j meilleure que l’autre.
Cavalerie grecque.
Les Theffaliens , dont les principales forces
étoient en cavalerie , paroiffent avoir fait ufage de
la forme rhomboïde ou lozange. Un Theffalien
nommé Iléon en étoit regardé comme l’inventeur.
I! exerça très fréquemment- la cavalerie Theffa-
lienne à manoeuvrer dans cet,ordre. C ’eft de lu i,
difoit-on , qne venoit le nom d’jAw donné à l’ef-
cadron. Jafon employa l’ordre lozange , comme
le plus propre à touts les befoins , à faire face
promptement de quelque côté que ce fût, à fou-
tenir l’attaque en flanc & à dos, parce qu’on met-
toit les plus braves cavaliers aux rangs extérieurs ;
favoir l’Ibrque , à l’angle extérieur ; les deux
hommes nommés garde-flancs, à l’angle de la droite
& à celui de la gauche ; l ’ourague ou ferre-file à