
®tre elevées de 12 pieds , celles du premier étage
10 , & celles en galetas de 8. Les portes doivent
e tre larges de 3 pieds fur 6 de hauteur , & les
m urs de face doivent avoir 2 pieds d’épaifleur au
ni oins , avec un cordon à la hauteur du premier
plancher , 6c une tablette ornée de moulures, pour
le rvir de couronnement au-deffus ‘du fécond plancher.
Quand on veut faire les planchers des cafernes
voûtes fur poutrelles , on taille ces poutrelles à cinq
pans , de 12 pouces de face chacun , Ôc. on les.
cipace de 18 à 20 pouces les unes des autres.
( 14°)* Ces poutrelles doivent être pofées
fur des làblieres de 4 à 8 pouces d’épaifleur, encadrées
dans.les gros murs, ou elles doivent entrer"
d’environ 12 à 15 pouces. On les revêtit d’un petit
jhadrier de chêne ou de fapin de 2 à 3 pouces d’é-
paiffeur, pofé en mortier de terre grafle , pour empêcher
que la chaux ne confume le bois.
L’entrevoux de ces poutrelles fe voûte de briques
miles de champ en bonne liaifon ôc en mortier de
chaux ôc fable. On.pofe en mortier de terre grade
le premier rang de briques qui touche le flanc de
ces poutrelles; on arafe bien le deflus de la voûte,
& on recire feulement les joints, fans y faire aucun
enduit : après quoi , fur l’étendue de chaque
chambre, on fait un pavé de briques pofé de plat
à mortier fin.
On ne voûte plus guères fur poutrelles , parce
que cela charge trop le bâtiment : on aime mieux
faire les planchers comme à l’ordinaire. En ce cas ,
on fe fert de poutres proprement équarries à vive
arrête, de même que les folives qui doivent être
de bois de brin de 5 à 7 pouces de gros pofés fur
leur fort , ôc efpacés à un pied de diftance les uns
des autres de milieu en milieu. Si on ne fait point
un plancher double , on recouvre les foliveaux de
planches feches, d’un pouce ôc demi d’épaifleur,
affemblées à languettes ôc rainures , blanchies des
deux cotés , ôc clouées chacune de trois clous à
l’endroit de toutes les foîives , ddht l’un fera mis
au milieu de la planche , ôc les deux autres à deux
pouces près des joints ; obfervant que ces planches
foient pofées de manière que leur extrémité ne fe
rencontre point de fuite fur une même folive , &
que le tout foit bien mis de niveau , non-feulement
avec le feqil des portes , mais en tout autre fens ,
& proprement exécuté.
On pourra auffi faire des rainures dans le flanc
de chaque folive , pour y couler enfuite des bpfles
ou petits racineaux , que l’on enveloppe de terre
pétrie ôc préparée avec de la paille , qu’on ferrera
à mefure les uns contre les autres ; ce qui formera
un plafond plus fourd ôc plus fur contre les accidents
du feu. On le crépira ôc blanchira enfuite
par deffous, ôc le deflus fera recouvert de planches,
de carreaux , ou de briques.
Les cheminées doivent avoir j pieds de largeur
fur 4 de hauteur, & leurs tuyaux 3 pieds fur 8 pouces.
Quant à leur hauteur, il faut qu'elle furraonte le faîte
du comble de 3 ou 4 pieds , pour éviter la fumée
Quoiqu’il foit d’ulage de ne point faire de cheminées
fans jambage ; cependant, comme l’expérience
fait voir la facilité avec laquelle ils fe dé-
truifent, il vaut mieux foutenir leur manteau par
des doubles confoles de pierres de taille fans pied-
droits.
Les portes feront fufpendues par des gonds qui
auront été placés en bâtiflant, Ôc la queue de ces
gonds fera gravée dans le deflus des pierres de taille
où elle devra être mife. Les gonds à repos & les
pivots de ceux des portes auront 13 lignes de diamètre
, ceux des fenêtres de 7 à 8 ; touts feront
parfaitement ronds 6c à plomb fur leur queue. Les
oeils des pentures feront également ronds ôc pré-
cilement de la grandeur convenable.
La cage de l’efcalier doit être de 7 à 8 piedsWe
largeur, partagée en deux par un mur d’échiffré
qui foutienne les rampes. Les degrés fe font d’un
pied de giron fur 5 à 6 pouces de hauteur ; ôc on
fait deux palliers, l’un au retour au milieu de la
rampe, 6c l’autre à chaque étage pour communiquer
d’une chambre à l’autre.
Suppofant qu’en chaque chambre il y ait quatre
lits, on pourra y loger douze foldats , fçavoir huit
dans. la chambre 6c quatre de garde. Ainfi, dans
les quatre chambres de plein pied on logera quarante
huit hommes , 6c dans un corps compofé des
douze chambres qui accompagnent les efcaliers,
on pourra en loger cent quarante-quatre.
Le rez - de - chauffée des cafernes dont nous parlons
eft principalement deftiné pour fervir d’écurie,
lorfque ces cafernes font occupées par la cavalerie :
c’eft pourquoi on n’y a point percé de fenêtres, &
il n’eft éclairé que par le jour tiré, du deflus des
portes, ainfi qu’on le voit dans l’élévation : ces
chambres ne feroient donc pas fort commodes pour
l’infanterie. Il vaut beaucoup mieux deftiner des
cafernes. , les unes à l’infanterie , les autres à la
cavalerie , 6c dans celle-ci faire comme à Béthune,
des écuries d’une belle grandeur , & bien éclairées
chacune par deux croilées -, ( au moyen defqu.elles
on peut donner de l’air aux chevaux ; chofe très
néceflaire pour les maintenir en bon état ).
Pour diftribuer le ^logement des officiers qui
font dans .les pavillons, il faut faire deux efcaliers
qui paflent par le milieu, avec un corridor de 6
pieds de large, qui traverfe de l’autre fens ; en-
forte que chaque étage d’un pavillon fe trouve
divifé en quatre appartements, qui doivent être
compofés d’une chambre pour deux officiers , de 18
pieds de long fur 16 de large, 6c d’une cuifine 0«
garde-robe pour les valets, de 16 pieds de long
fur 14 de large : on placera des latrines au bout de
chaque corridor, contre le mur des cafernes.
Chaque appartement pourra être occupé par un
officier en temps de paix, & par deux ou davantage
en temps de guerre, quand la garnifon eft
renforcée ; de forte que douze officiers peuvent
loger dans un pavillon en temps de p aix , 6c vingt- j
quatre en temps de guerre. ; . I
Pour fixer la quantité des logements neceflaires
à une garnifon , on pourra fuivre à - peu- près la
maxime de M. de Vauban, qui eft de fuppofer
500 hommes de pied par baftion, ou autres ouvrages
équivalents de l’enceinte de.la place, 6c
206 chevaux.
fig, 141. A , Plan des cafernes. j
B. Plan du pavillon des officiers.
C . Profil des cafernes.
D. Profil du pavillon des officiers.
E. Elévation des deux corps de cafernes.
F. Elévation du pavillon des officiers,
(En général on tâchera de réunir dans la pofition
des cafernes la commodité du fervice 6c la falu-
brité. On les placera près des remparts, dans les endroits
les plus aérés; loin des égoûts, des boucheries,
6c des lieux où on jette les immondices. Toutes ces
■ chôfes font des ennemis toujours fubfiftants , infiniment
plus à craindre pour les foldats que les ennemis
paflagersfufcités par l’ambition ôc la cupidité
). ( Foyei Logement ).
CASSE. Dcftitution ignominieufe d’un emploi
militaire.
La cajfe, eù. un châtiment militaire qu’on peut
faire fubir à un corps entier, à un officier , à un
bas officier, à un des membres d’une compagnie
d’élite.
Cafler un corps, de-troupes, un régiment, par
exemple , c’eft le deftituer , après l’avoir jugé cou-,
pable d’une faute qui le rend indigne de fervir
la patrie/,;..*/;. £
Cafler un officier , c’eft le deftituer de fon emploi,
parce qu’il a tpmame conduite indigne du ;
rang qu’il occupoit ; ou parce qu’il a commis une
faute grave contre la difçipline militaire.
Cafter un bas officier , c’eft lui retirer l’autorité
qu’on lui avoit. confiée, le deftituer de l’emploi
qu’il rempliffoit,, 6c le réduire à l’état de fimple
foldat.
Cafler un membre d’une des compagnies d’élite,
un grenadier , par exemple , c’eft le taire . rentrer
dans la compagnie dont il avoit été tiré , après
l’avoir déclaré' incapable ou indigne .de porter le
nom diftingué. qu’on lui avoit donné.
S E C T I O N i er% ;
Cajfe des corps.
C ’eft avec raifon qu’on ne fait plus ufage de la
cajfe, ni contre les régiments, ni même, contre
les compagnies. Quelque grave 6c quelque générale
que foit. la faute qu’un. corps à commile , il
• eft certain que touts fes membres n’y ont point
eu part ; il eft prefque certain encore que ceux
qui n’ont pas participé au délit n’ont pu en prévenir
les effets, 6c que plufieurs de ceux qui y
ont pris quelque part ne font pas aflez coupables
pour mériter de fubir une punition auffi févère.
En caflant un corps entier pour les faiites de
quelques particuliers, on commet donc plufieurs
injuftices , 6c on s’expole encore à multiplier pour
l’avenir le nombre des coupables. D ’ailleurs j
comme l’opinion publique faiioit prefque toute la
force de ce châtiment, il paroifloit léger à touts
les hommes qui étoient parvenus à la braver, 6c
à étouffer les fentiments de l’honneur : quelques-
uns d’entre eux, plus avilis que les autres, pou-
voient même placer au rang des grâces la deftitu-
tioiï qu’on leur avoit infligée comme la plus ri-
goureufe de toutes les peines. Ce n’eft pas tout
encore ; cette punition pouvoit même n’avoir aucun
effet fur des militaires qui n’étoient pas dépourvus
de toute elélicatefle : le public étoit convaincu
que touts les membres du corps qu’on avoif
câfle n’avoient pas eu part au crime. Si ceux qui en
étoient les véritables auteurs pou voient parvenir à
rejetter la honte du forfait lur leurs camarades,
6c, à ne garder pour eux que le malheur de la
punition ; dès ce moment ils échappqient au châ-
' timent ; l’état perdoit de plus dans un inftant touts
; les fecours ôc touts les lervices qu’il avoit droit
; d’attendre du corps,qu’il cafloit ; il perdoit toutes
les dépenfes qu’il avoit faites pour le lever : 6c il
s’expofoit enfin à voir la tranquillité des citoyens
troublée par une troupe d’hommes q u i, ponant
fur leur front la note de l’infamie , 6c q u i, n'ofant
reparoître dans leurs foyers, infeftoient les campagnes
& les grandes routes. Comme il peut cependant
fe préfenter des circonftances aflez malheure
ufes pour obliger le gouvernement à punir un
corps entier, il eft intérefiant de fçavoir quelle
eft la punition que l’on doit ÔC que l’on peut lui
infliger ; c’eft ce dont nous nous occuperons dans
l’article c h â t i m e n t m i l i t a i r e : il nous fuffit
d’avoir fait voir ici que la cajfe ne doit jamais être
employée.
S E C T I O N I L
Cajfe des officiers.
Un code militaire pénal bien fait devroit diftin-
guér,ce me femble, deux efpèces de caffe pour
les officiers ; l’une accompagnée d’ignominie 6c de
fiétriflùre ; l’autre lans flétriflure ÔC làns ignominie,
La première feroit réfervée aux traîtres, aux
lâches, à ceux qui auroieat commis quelque grand
crime contre la difçipline militaire , ou quelque
délit -civil, dont la réparation demanderoit le fàng
du coupable. Elle devroit être accompagnée de
cérémonies impofantes , capables de graver des
impreflions protondes dans Tefprit des jeunes militaires.
C ’eft ainft que, pendant le règne de la.
chevalerie, lorsqu'un chevalier déloyal avoit été
juridiquement cJffnHamné , on le meîtoit dans une
bière ; onfaifoit fur fon corps les mêmes prières' 6c
les mêmes cérémonies que s’il eût été mort ; font
armure 6c fes armes étoient brifées ,6 t fon 'é cu.