
qu’après l’examen fcrupuleux du dire&eur, & l’approbation
de M. l’intendant qui les aura vifés ,
ou compris dans les états qu’il aura arrêtés ; ainfi,
au mois de novembre de chaque année , les gardes-
magafins pourront fe rendre à la direction pour
être préfents à la clôture de leurs comptes, qui
peuvent être touts arrêtés ôc vérifiés fans retour
avant le mois de février.
Lorfque le commijfaire oyant compte aura formé
, apoftillé, & déchargé les comptes les uns
par les autres , conjointement avec le direâeur,
celui-ci les arrêtera ôc fignera, fauf la révifiom
ou nouvel examen du bureau général à Paris ,
où l’envoi en fera fait avec les pièces juftifica-
jives. -
Le dernier compte des départements qui fera
fin i, eft celui du premier commis à la direâion.,
à caufe de la remife des pièces & des états de j
fournitures ou de dépenfes extraordinaires , qui j
^’arrêtent à l’intendance, lefquels doivent y entrer
pour balancer les recettes par lefdits états J
cependant la clôture ne doit pas paffer le mois
de mars , en follicitant vivement les expéditions.
Il ne faut pas obmettre d’obferver que le directeur
, ni le commijfaire oyant compte d’un departement
, ne doivent pas allouer dans les comptes
du tréforier aucun payement fait à compte des
dépenfes qu’il auroit fait pour un autre département,
fi les pièces, quoiqu’en forme, n’ont pas
été converties en récépiffés du tréforier ou des
commis depofitaires du département que ces dépenfes
concernent , afin qu’il n’y ait dans les
comptes particuliers que les dépenfes relatives au
même département.
Le commijfaire oyant compte aura un régiftre
coté ôc paraphé par le directeur, qui fervira de
répertoire pour les comptes qu’il formera, ôc que
le directeur apoftillera ôc arrêtera.
Les duplicata des inftrucHons données au commis
comptable , ôc au bas defquels ils mettront
leur foumiiîkm de s’y conformer , feront remis
au commijfaire oyant compte par inventaire , en-
fuite duquel il donnera fa reconnoiffance.
Pareille remife lui fera faite des lettres , mémoires
, pièces, ôc renfeigaements relatifs aux
comptes j ils feront gardés dans 4a boëte ou carton
titré du nom de chaque comptable , pour du tout
faire ufage lors de la formation, arrêté ôc vérification
des comptes. '
Âu commencement de l’année d’un fervice ,
le commijfaire oyant compte, & les commis attachés
à fon bureau , n’auront pas encore de m a nière
fufhfante pour les>occuper ; ainfi, après qu’il
aura préparé fes régiftres ou caïers qui doivent
fervir de cannevas pour la minute des comptes ,
il fe tranfportera dans les magafins du département
, félon les ordres du direâeur , pour faire
l’établiffement de l’adminiftration unifonne „ conjointement
ou féparément avec lui , oc dans le
cours de l’année, frayant lçs mêmes, ordres , il
fera de femblables tournées, fans en avertir les
comptables, chez lefquels il lui eft très-expreffé-
ment défendu de loger ni de manger.
Il examinera fi chaque comptable tient exactement
fon journal dans la forme prefcrite ; s’il y
fait les enrégiftrements de la manière portée par
fon inftruâion ; s’il rapporte les , articles de ce
journal fur le grand régiftre ; ôc s’il adreffe chaque
femaine la copie fidèle de ce journal au directeur
de qui il relève.
Ce qu’on a dit à la première partie de cette
inftruCtion , le doit convaincre de la néceffité de
l’exaCtitude des enrégiftrements , ôc de l’envoi
de l’extrait fidèle du journal ; il y eft intéreffe
pour la facilité & la netteté de fon travail.
Pendant fon abfence , le commis le plus entendu
du bureau peut fuivre ôc faire fuivre par
fes camarades le travail du dépouillement des
extraits des journaux, fuivant ce qui a été ci-
devant expliqué , afin que l’opération des comptes
ne fouffre point de fon abfence, qui. ne doit
être ait plus que de douze à quinze jours, parce
que fi le chef lieu fe trouve au milieu des différentes
places approvifionnées, il peut commencer
à vifiter celles de la droite , revenir examiner
le travail du commis qu’il a chargé du dépouil-
j lement, ôc quelques jours après , repartir pour
les places de la gauche.
Le commijfaire oyant compte , tant par rapport
aux comptes, que relativement à fon infpeâion ,•
doit lire ôc fçavoir par mémoire & par l’efprit ,
tout le contenu des différentes inftruâions données
aux gardes - magafins , chefs aux travaux ,
employés aux équipages, & autres comptables ,
afin de les faire exécuter, ôc pouvoir expliquer
les articles que ceux qui doivent les fuivre n’entendront
pas , ou feindroient de ne pas entendre.
La vifite des magafins , l’information fecrette
des vie Ôc moeurs des comptables, leur exaâi-
tüde ou leur négligence pour la tenue de regiftres ,
ôc çelles de leurs magafins : toutes ces chofes'
feront utiles au bien du fervice & de l’adminif-
tration ; parce que fur la connoiffance qu’aura
acquife l’infpeâeur, il rendra compte au directeur,
celui-ci à la compagnie ; on aura plus ou
moins de confiance , & plus ou moins ou point
du tout d’inquiétude, pour la fureté du fervice ;
ôc dans le cas où ce même fervice ôc l’adminif*
tration coureroient aucun rifque , par la négligence
, ou l’incapacité du commis à fuivre les
inftruâions , & la tenue des regiftres, Ôt fur-tout
du journal, il feroit relevé de fon emploi. D ’ailleurs
, lors de l’arrêté des comptes , le comrnif-
fai/e oyant compte fera plus en état de juger
des dépenfes pour les journaliers, les tranfports*
chargements ôc déchargements , parce qu’ayant
dans -fa vifite vu ôc connu par lui-même la fitua-
tion des magafins Ôc des fours , les comptables
ne pourront lui en impofer.
Lorfque Je commijfaire oyant compte fera fa
yifite
Vifite dans les magafins des vivres & des fourrages j
en arrivant dans la place , il defcendra dans le
principal magafin, & fi le garde-magafin ne s’y
trouve pas, il lui envoyera dire de s’y rendre à
l’inftant, ôc d’apporter fon journal & fon grand
régiftre.
En attendant l’arrivée du garde - magafin , il
fera affembler l’a ide, s’il y en a , ôc les journaliers
; il prendra leur nom ôc furnom , dont il
fera un état.
Il examinera fi les magafins font tenus proprement;
fi les effets font bien rangés ; fi les balances
font juftes, & fi les poids font de fer étalonnés
, ôc non de pierre ; fi les uftenfiles font en
bon ordre, il en prendra l’état, 6c fera mettre
à part ceux qui font à raccommoder.
Le garde-magafin arrivé, il vérifiera fi les enrégiftrements
du journal font conformes aux inftruâions
; fuppofé qu’ils ne le fuffent pas, il le
réprimendera, le remettra fur la voie : 6c , en
cas de récidive , il le menacera d’en rendre compte
à la compagnie pour le faire relever , ce qui fera
exécuté fur fon avis : il examinera enfuite le grand
régiftre , 6c mettra fon paraphe au - deffous du
dernier article de chaque chapitre.
Enfuite il fera la vifite des bleds 6c des farines,
tant pour la qualité que pour la quantité , qu’il
comptera un à un, 6c dont il rapportera le nombre
for fon procès-verbal de vifite par efpèce féparée ;
il fourrera fa main dans des facs pour connoître fi
le grain 6c la farine ne font point échauffés ; fi
les piles ne font que de quatre facs de farine l’un
for l’autre, 6c les grains de cinq au plus , 6c fi
la toile ni le treillis ne font point percés.
Il fera prendre au hafard plufieurs facs de l’une
6c de l’autre efpèce en différentes piles , deffus
6c deffous ; les fera mettre fur la balance pour
s’affurer fi ceux de grain pefent 202 livres, 6c
ceux de farine 200 livres ; s’il y a de l’avoine ,
H l’examinera pareillement , ôc en fera mefurer
4 ou 5 facs pris au hafard , pour connoître fi
chacun contient 12 boiffeaux , mefure de Paris.
S’il y a des facs vuides de relais, il fe les fera
repréfenter, pour connoître s’ils font bons ; s’il
y en a de défeâueux qui puiffent fe rapiécer, il
donnera un ordre par écrit d’y travailler ; s’il y
en a de mauvais qui ne foient bons que pour
raccommoder les autres , il les fera couper dia-
gonalement, c’eft-à-dire , d’angle en angle , en
fera mention fur fon procès-verbal, 6c marquera
la quantité.
S’il y a d’autres magafins, il fera femblable vifite
avec les mêmes attentions ; il fe rendra enfuite
dans le logement qu’il aura choifi , accompagné
du garde-magafin, qui y îe ra apporter fes régiftres ;
alors le cfimmijfaire oyant compte ', formera fur le
grand régiftre le relevé de chaque chapitre des
recettes §c dépenfes en effets , ôc y ajoutant l’exif-
tant dans les magafins, il connoîtra par la balance,
$’il n’y a point d’effets de divertis,
Art militaire• Tome l%
Il demandera l’état des fours occupés , 6c de
ceux qui ne fervent pas , mais qui peuvent être
utiles dans un befoin , & le lendemain il ira les
vifiter 6c vérifier s’il y a des réparations à faire à
ceux qui appartiennent au ro i, & s’ils font garnis
; d’uftenfiles.
S’il y a du bois aux emplacements 6c aux fours
: en quantité fuffifante, 6c proportionnée à la con-
fommation aâuelle.
Si la farine qu’il trouvera dans les fours eft de
bonne qualité , fi les facs font du poids de 200 liv.
Si la pâte eft bien pétrie , 6c s’il n’y a pas trop
d’eau.
Il entre dans la confeâion du pain de munition
115 livres d’eau par fac de 200 livres de farine,
mêlée de f de froment, ôc de ÿ feigle non blutée.
De ces 115 liv. il s’en évapore par la cuiffon 45 liv,
ôcril en refte dans la pâte 70 livres.
Ainfi .115 livres d’eau jointes à 200 livres de
farine, font 315 1. de pâte , dont on forme 90 pains
de 5 6 onces chacun , faifant deux rations. Lorfque
le pain eft cuit 6c raflis, il en réfulte tSo rations
de 24 onces , 6c chacune fait la nourriture d’un
foldat par jour.
L’infpeâeur vérifiera les livrets des boulangers >
ÔC les comparera avec le régiftre de leur compte
ouvert, que le garde-magafin doit tenir fuivant fes
inftruâions ; il examinera fi les comptes font faits
mois par mois , 6c fi les quantités portées fur
le livret font biffées à mefure de l’arrêté des décomptes.
Il fera la même vérification fur les livrets des
meûniers, 6c fur le livre du garde-magafin, aux
articles qui les concernent.
Il s’informera s’il n’y a pas des plaintes contre
ceux qui font à la fuite du fervice des vivres dans
la place , afin d’y apporter le remède convenable.
S’il y a des fourrages qui appartiennent au mu-
nitipnnaire, il procédera dans le même efprit que
pour les vivres , foit à l’égard des comptes, foit
pour la vifite des effets, en obfervant ce qui eft
marqué par l’inftruâion du garde-magafin des fourrages
, que l’on a fuffifamment étendue 6c détaillée.
Le commijfaire-infpeâeur donnera enfuite du
double de cette inftruâion , fa foumiflion de la
fuivre de point en point, ôc d’y fuppléer félon les
lieux 6c les circonftances.
C ommissaire pour la formation 6* la vérification
des comptes.
Cet emploi eft confidérable ; il faut pour le
remplir un homme confommé dans la pratique des
recettes, dépenfes Ôc mouvements du fervice ; il
faut qu’il foit intègre, équitable 6c méfiant, pour
ne pas tomber dans les pièges des comptables,
qui, pour la plus- grande partie , font féconds en
toutes fortes de fubtilités.
Il aura un régiftre coté 6c paraphé du direâeur,
pour fervir de répertoire, tant des comptes qu’il
formera , ôc que le direâeur apoftillera, que pour
les comptes qui feront envoyés des départements.
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