
qui frappent de près & en heurtant ; neuro-
ballijliques, ou qui lancent & frappent par
le moyen des nerfs ou des cordes ; pyro-
ballijiiqu.es , ou qui lancent & frappent par
le moyen du feu.
Je comprends fous le nom de katabal-
lijliques les bêtes telles que le cheval, F éléphant
, le chameau, le chien ; les chariots
armés de pointes , d’épées , ou de faulx ;
le bélier , le corbeau , & autres machines anciennes.
Les neuroballijiiques font la fronde, l'arc,
V arbalète , la bal fie , la catapulte , &c. &
les corps lancés.
Les pyroballijliques font celles que nous
comprenons fous la dénomination générale
d’artillerie.
On peut les diflinguer en trois genres
qui font les poudres , les machines de guerre,
& les. mines.
Dans les poudres il faut conlidérer leur
compojition , leur épreuve , leurs effets , leur
préparation en cartouches , fauciffons , &C.
Dans les machines , leurs matières qui font
la fonte & le fer ; la fabrique qui confifte en
fonte, réparement, alléfement, épreuve par le
miroir, le chat, & le tir ; les proportions
de la longueur, de l’épaiffeur, du calibre,
des parties des pièces ; les efpèces qui font
la moufqueterie, comprenant le moufquet, le
fu jil, la carabine, le pfiolet ; les canons anciens
& modernes ; les mortiers à bombes
& à pierres ; le pétard; les corps lancés , en
maffes folides , comme balles , ferrailles ,
boulets , pierres ; en malles creufes qui éclatent
, telles que les bombes , les grenades,
les carcaffes; fous la forme S artifices, fçavoir,
les ferpenteaux, fufées , barils foudroyants,
hérjfons , balles à feu, pots à feu, matières
goudronnées , facs à poudre, &c. Le train,
qui conlifte en monture de la moufqueterie,
affïit de bois ou de métal & fes parties ;
avant-train, chariots , traîneaux, équipages
de ponts , outils de charron, menuilier, fer-
rurier, &c. Machines telles que le cric, la
chèvre , le treuil, &c. Matériaux, fçavoir,
madriers , poutrelles , fafcines , cordages , facs;■
à terre , gabions, hottes & paniers , mèches ,
rechauds de rempart, &c. Le j e t , exécuté par
Je fervice, & par lart de lancer les corps : on
emploie au fervice les armes du canon, dit
mortier, du fufiî, & les hommes dont il faut
régler le nombre & l’emploi.
Dans les mines, leurs efpèces qui font
Içs mines proprement dites , les contremines,
les fougaffes ; les oiitils ; les galleries, qui
confillent en rameaux, étançonnements,fourneaux,
dans lefquels il faut obferver la ligne
de moindre réfiflance, la capacité, la poudre,
dont la quantité eft déterminée par fa force,
& par la maffe à enlever , relativement à fa
figure, fa folidité , fa denfité ; la manière
de les charger, & d’y transmettre le feu.
A r m e s d é f e n s i v e s .
Celles-ci font mobiles & portatives , ou
immobiles. Les mobiles font l’armure des
hommes , compofée de la cuiraffe, & de fes
efpèces , telles que le corfelet, la cuiraffe
à l’épreuve, la cotte de mailles , &c. Du
bouclier-, du cafque & defes efpèces, fçavoir
le morion , l’armet, la bourguignotte, le
pot-en-tête, le chapel, la calotte, &c. Des
braffards,gantelets, cuiffards ,&C autres pièces
employées dans les fiècles antérieurs aux
nôtres : l’armure des animaux , qui n’eft plus
d’ufage; les mantelets, & autres femblables
dont on fe fert dans les lièges.
Je comprends fous la dénomination
d’armes défenfives immobiles , les fortifications,
& je les confidère relativement â la
pojkion refpeciive des parties, aux proportions
des ouvrages, & à la conjlruction.
L’art de fortifier détermine la pofition
refpeciive des parties dans les places & dans les
retranchements,
Les places, confiftent en bâtiments intérieurs
dont les efpèces font les maifons des
habitants, cafernes, magafins de vivres , & de
munitions de guerre , arfenaux : dont il faut
règjer la hauteur , l’étendue, la fituation ,
Sc l’expofition , relativement au climat &
à leur ufage.
En remparts, oit l’on diftingue Venceinte f
laquelle confifte en tours ,baffwns , cavaliers,
courtines ; les ouvrages extérieurs dont les
efpèces font fauffe-braie , tenaille fimple &
double , demi-lune, lunette, contregarde , foffé ,
chemin couvert, glacis , redoute , flèche , ouvrage
à corne, à couronne, traverfe, coupure,
& leurs parties qui font parapet, banquette , I
terreplein, fianc droit ou courbe ,. cafemate, |
flanc, face , gorge , talud, rampe, embrafure ,
poterne.
Les efpèces des retranchements font les
lignes , les retranchements proprement dits, les
redoutes, les batteries, les tranchées, confiftant
en parallèles & boyaux. Leurs matériaux
font les abattis, terres , pierres , fafcines, facs,
à terre , gabions, chevaux de frife, pallffades,
chauffe-trapes, &c.
Les ouvrages étant conftruits en maçonnerie
, ou en terre, fafeinage , & gafon , il
faut régler dans les premiers les proportions i
du fondement, du revêtement & de fes contre- 1
forts, relativement à l’effort des terres qu’il
foutient, celles des parapets & des voûtes ;
dans les autres les prbportions des parapets,
de la banquette , du terreplein , des taluds, ôc
autres parties.
La conjlruclion comprend le tracé, la
nature & les qualités des matériaux , la
manière de les affembler & unir; parties communes
à l’art de fortifier & à celui de
l’architeûure.
t r o i s i è m e d i v i s i o n .
T a c t i q u e g é n é r a l e .
Les deux parties de l’art qui préparent à'
fon exercice les hommes & les armés demandent
du jugement, du foin , de la vigilance
: celle qui les emplbie veut de grands
talents, des qualités fiipérieures, des vertus
, & du génie. Cette partie fublime eft
lâ TACTIQUE GENERALE, OU l ’ART DE LA
GUERRE. C’eft elle qui détermine les portions
des deux inftruments qu’elle emploie.
Pour y parvenir, elle confidère les forces
des deux peuples ennemis. Ces forces confiftent
dans la fageffe & dans l’obfervation
de leurs loix militaires, dans la nature & la
perfeûion de leurs armes, les qualités & le
nombre de leurs troupes , la capacité de
kurs généraux, la quantité de leurs, muni-
twns, l’état de leurs finances, la difpofition
oespeuples , celles des puiffances alliées, &
Jes fecours qu’elles peuvent & veulent fournir
en troupes , argent, munitions, & par les
diyerjions. 1
Elle porte eiffuite fe; vues fur la nature
des lieux qui font pays de plaines ou de
montagnes, fur le nombre , la fituation, la
force, les garnifons, l’approvifionnement
■ des places, fur le cours des grandes rivières.
D ’après ces confidérations elle détermine
la pofition des magafins qui doivent contenir
les munitions de bouche & de guerre :
Celle des hôpitaux fiables & ambulants :
Celle des lignes de places ou de pojles qui
doivent former derrière l’armée des efpèces
de parallèles pour affurer les communications
avec le pays ami, & l’attaque du pays
ennemi, ou la retraite en cas de revers.
Celle de. 1: 'armée, dont elle détermine
d’abord l’efpèce & le nombre ; enfuite les
difpofitions, relativement à l’attaque ou à
la defenfe :
T>es camps, dont elle règle Vaffiette, eu
egard a la furete & a la falubrité y le fervice ,
les gardes, par rapport à leurs efpèces, qui
font les gardes du camp & les corps avancés
confiftant en divifions , partis , & gardes
avancées ou grand-gardes ; à leur nombre ,
leurs places , leur difpofition, leur enchaînement
:
Des quartiers, dans lefquels elle confidère
le.urs diftances refpectives, les précautions
prifes pour les avis, les fignaux , les re-
connoiffances, le lieu fixé pour fè raffembler.
Despofles, qui confiftent en maifons mifes
en état de defenfe en y faifant des créneaux ,
barricades, ouvertures de planchers, démolition
de toits, &c. en villages dont on-ferme les
rues & les avenues par des parapets , coupures,
chaînes, baflingages , ôcc. dont on fortifie
les églifes, cimetières-, & autres édifices :
Des fourrages , protégés par des corps
avancés, une chaine de poftes & de fenti-
nelles, un corps de réferye :
Des convois, portés par des chariots ou
betes de fomme, & défendus par une efeorte.
Des rivières, dont elle examine les efear-
pements , les angles , les rives garnies de
haies, bois, forets,€maifons, ou villages -
les ponts, les gués, &c.
Des troupes en,plaint, & d’abord formées
en bataille, dont elle confidère l’ordre, parallèle
ou oblique relativement à la troupe
ennemie; celui-là ayant toutes fes parties