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Ces cadets font deftinés à remplir les emplois
de fous-lieutenants, après le remplacement des officiers
à la fuite. Ils font le fervice de foldat, cav
alier, dragon, ou chafleur, excepté les corvées ;
font réunis pour faire chambrée , fous la conduite
d’un officier fage 8c éclairé, choili par les colonels ;
nommés par lettres de fa majefté ; devant avoir ,
de quinze à vingt ans, être nés nobles , ou fils
d’officier ayant un grade fupérieur ; fçavoir, de
colonel, lieutenant colonel, major, ou de capitaine
chevalier de Saint-Louis.
Ils portent l’uniforme de foldat, cavalier, dragon
, ou chafleur ; d’un drap de même qualité que
celui des bas officiers , avec des boutons dorés ou
argentés , 6c une épaulette en galon d’or ou d’argent.
Ils font habillés, en arrivant à leur corps ,
des fonds de l’école militaire, 8c enfuite touts les
deux ans des fonds de la maffe générale du régiment.
Ils font montés dans la cavalerie, les dragons,
êc les chaffeurs, fur des chevaux de la compagnie à
laquelle ils font attachés, après avoir paffé par l’é-
Cole d’équitation , 6c. avoir été jugés fuffifamment
inftruits : ils peuvent faire panfer 6c foigner leurs
chevaux par un cavalier de la compagnie, en
payant de gré à gré.
Ils font tenus, avant d’être faits officiers, de j
paffer par touts les grades des bas officiers, d’en
porter alors les marques diftin&ives, 8c d’en faire
le fervice comme furnuméraires.
Ce font les commandants des régiments qui
règlent le temps où ces cadets doivent exercer les
fondions de ces différents grades, relativement au
degré d’intelligence 8c de zèle qu’ils témoignent.
ils font propofés fuivant leur ancienneté par
les colonels, pour remplir les fous-lieutenances
vacantes; à moins de raifons d’inconduite, dont
les colonels rendent compte au miniflre.
Un cadet exclus d’une première nomination peut-
être admis à la fécondé, fi fa conduite eft devenue
meilleure. S’il eft encore exclus d’une fécondé
nomination, le colonel doit en rendre compte ,
8c attendre que fa majefté approuve qu’il ne foit
point propofé. Si , par une continuation de mau-
vaife conduite, il mérite un troifième retard, fa
majefté veut que fur le compte qui en eft rendu
par le colonel, & accompagné d’un certificat des
officiers fupérieurs du corps, le callet-gentilhomme
foit renvoyé à fa famille.
S’il y en a au contraire qui fe diftinguent à la
guerre, ou qui fervent avec un zèle 6c une intelligence
éminente , ils font nommés hors de rang
aux premiers emplois vacants.
Leur fervice eft compté depuis le jour où ils ont
commencé celui de foldat.
Ils font fubordonnés à touts les officiers de leur
compagnie & du régiment, ne peuvent être mis
en prifon 8c aux arrêts que par les capitaines de
leur compagnie , ou par les officiers fupérieurs du
régiment, dans un lieu féparé des bas officiers &
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foldats. Veut fa majefté que les officiers ayent pour
eux en toute occafion les égards convenables ; que,
hors les circonftances du lêrvice, ils les traitent
en camarades ; 6c , à l’égard des foldats, qu’il y
ait toujours entre les cadets-gentïlhommes 8c eux
la diftance qu’y met leur naiifance 8c leur defti-
nation ; que tout foldat, cavalier , ou dragon qui
infulte ou menace un cadet foit arrêté 6c puni.
Dans l’infanterie la folde des cadets eft de douze
fous, dans la cavalerie de quinze fous, 6c prife
fur les fonds de l’école militaire.
Ils font touts tenus de faire chambrée , ils ne
peuvent s’abfenter la première année de leur fervice,
ni même les fuivantes, lorfque les commandants
des corps ne les jugent pas fuffifamment
inftruits : mais ceux-ci font autorités à leur donner
des congés de femeftre ; 6c le décompte leur en
eft fait à leur retour pour le temps de leur abfence.
C a d e t s d ’a r t i l l e r i e . Ce font de jeunes
gens de famille , que le grand-maître reçoit pour
les faire inftruire dans les écoles d’artillerie , 6c les
mettre en état par-là de fe rendre capables de
devenir officiers. Foye% É c o l e s d ’a r t i l l e r i e .
On appelle encore cadets , dans les troupes, de
jeunes gentilshommes qui font un fervice comme
les cavaliers 6c foldats, en attendant qu’ils ayent
pu obtenir le grade d’officier. (Q .) ._
CAISSE. Foyer T ambour.
CALASIRIES e t HERMOTYBIES. Nom*
donnés en Egypte à ceux qui portoient les armes.
Ces deux noms étoient auffi ceux des deux provinces
habitées par ces familles guerrières. Elles
fournifloient jufqu’à deux cents cinquante mille
combattans. Le fils y apprenoit de fon père le métier
des armes , 6c tout autre lui étoit interdit. Ils
i étoient parmi les Egyptiens les feuls qui, avec les
; prêtres, euffent chacun douze arures exemptes
d’impôts. Ils n’en avoient la poffeffion que pour
un temps , & en changeoient tour à tour. Mille
Calafiries & autant d’Hermotybies formoient chaque
année la garde du Roi..Outre les douze arures,
on donnoit à chacun cinq mines de froment grillé ,
deux mines de chair de boeuf, 6c quatre mefures
de vin nommées aryjîères. ( Hérodot. Z. I l , C. 164,
& S e q .).
C A L O T T E . Arme défenfive de la tête. Elle
eft compofée d’un cercle de fer qui entoure la tê te ,
6c porte deux portions de cercle en fer , qui
fe croifent au fommet. On fait aufli des calottes
de mèche , de cuir, 6c de feutre. L’ordonnance du
28 mai 1733, prefcrit qu’elles foient de fer ou
de mèche , . 6c un réglement du I er juin 1750
renouvelle cette difpofition.
Cette arme , deftinée à garantir la tête des
coups de fabre eft en ufage dans la cavalerie , 6c
portée fur la forme du chapeau.
M. de la Porterie parle dans fes inftitutions
pour la cavalerie d’une calotte dont la forme eft
différente. « Elle eft , dit-il, de la forme du chapeau
6c découpée à jour, Le deffus repréfente un
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triangle d’où partent trois branches qui tombent
fur la forme du chapeau : elles s’emboîtent entre
les trois cornes, jufqu’à environ un travers de
doigt de la place du cordon. Chaque branche a
un petit bouton de fe r , placé à environ un demi
pouce du bout, formé en talus, à-peu-près comme
-les boutons des étuis où l’on renferme la vaif-
tfelle.
On affure la calotte fur le chapeau avec trois
petits tirants de cuir à boutonnière, comme font
ceux des bottines. On coud ces tirants fur le bas
de la forme, à environ une-ligne au-deffus de la
place du cordon entre les trois cornes. On boutonne
les tirants aux petits boutons : mais il faut
avoir attention que les bouts des branches n’appuient
pas fur la couture qui attache les tirants ;
parce que , s’ils y appuyoient, on auroit plus de
peine à les déboutonner , 8c la calotte feroit moins
ferme fur le chapeau : c’eft-à-dire qu’il faut que
les trois branches de la calotte foient aux unes plus
courtes 6c aux autres plus longues, pour qu’on puif-
fe les ajufter aux différentes hauteurs des formes de
chapeau. Il faut de plus, pour qu’elle ne vacille
p oint, que les tirants foient tendus , quand ils font
mis aux boutons.
Cette calotte paroît plus commode que celles
dont on fe fert encore dans la cavalerie, qui ne
font point fermes fur la tête. Il faut pour les placer
fur le chapeau , 6c pour les ôter , défaire les
agraffes : celle-ci s’y place 6c s’ôte fans toucher aux
agraffes. Elle garantit du coup de labre le defîiis
de la tête par Ion triangle , entre les trois cornes ;
du chapeau au moyen des branches, 6c fur les
trois, autres côtés par une efpèce de fleuron qui
s’étend 6c tombe fur le tour fupérieur de la forme
du chapeau.Vers l’entredeux de l’agraffe, le fleuron
du côté du bouton eft un peu découpé pour loger
la ganfe ».
Cette calotte garantit le deffus de la tête comme
l’ancienne , mais ne protège pas auffi - bien les
tempes.. L’avantage de la mettre fur le chapeau
fans défaire les agraffes n’eft qu’une minutie. Elle
y eft fixée plus folidement ; mais on pourroit par |
le moyen des boutons 6c des tirants fixer de même
-l’ancienne calotte, qui me paroîtroit alors préférable
en tout, tant qu’on ne voudra pas donner le
cafque à la cavalerie.
CAMISADE. Attaque par furprife, faite de
nuit ou de grand matin.
Ce terme qui n’eft plus d’ufage vient de l’ancien
mot camife, dont on fe fert encore dans quelques
provinces pour celui de chemife. On l’avoit
donné à cette efpèce d’attaque , foit parce qu’on
furprenoit l’ennemi en chemife, foit parce que les
foldats, pour mieux fe diftinguer 6c reconnoître
de nuit, mettoient une chemife par deffus leurs
armes.
CAMP. Terreinoù un corps de troupes habite
fous des tentés.
Les qualités effentielles d’un camp font la fâlu-
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brité 8c la fureté. Elles doivent être plus ou moins
recherchées fuivant les circonftances. La falubrité
le fera davantage dans un camp où l’on doit fé-
journer longtemps, 6c dont l’ennemi eft éloigné;
moins dans celui où l’on ne fait que paffer. Vous
éviterez donc dans la première circoriftance les lieux
bas , humides 6c marécageux, les coteaux arides
6c fablôneux, expofés à l’ardeur du midi dans les
pays chauds. Au contraire vous choifirez les collines
fertiles , expoféés au foleil levant , entrecoupées
de pâturages, de bois , de terres labourées
, arrofée par des ruiffeaux , abreuvées par des
fontaines , dont les eaux fq rendront à une rivière
qui fera devant ou derrière votré camp. Vous
prendrez d’ailleurs pour la propreté touts les foins
dont nous parlerons ailleurs : 8c , comme un camp-,
quelque falubre qu’il fo it , le devient moins par
une longue habitation , vous en prendrez un autré
après quelque temps.
^ On peut être moins attentif au choix d’un camp
où les troupes doivent féjourner peu de temps.
On le fera moins auffi à l’égard de la falubrité
relativement à la proximité de l’ennemi : à mefure
_ que celle - ci augmente f ia raifon de fureté augmente
en même proportion, 6c celle de la falubrité
décroît. C ’eft au général à juger d’après la com-
binaifon des circonftances jufqu’où l’une 6c l’autre
doit être obfervée.
Elles font liées étroitement à deux objets principaux
qui font l’attaque 6c la défenfe , 6c à quelques
autres lùbordonnés , tels que l’affembléé de
l’armée , le repos fur la fin d’une campagne, 6c
les fourrages. Nous allons donner une idée générale
de ces objets, & nous entrerons enfuite dani
les détails donnés par nos plus grands maîtres.
Les camps qui appartiennent à l’attaque font
: ceux que l’on prend pour contraindre l’ennemi de
quitter une pofition avantageùfe , foit pour l’attaquer
enfuite, foit pour inveftir une de les places ,
faire des excurfions .dans une de fes provinces
rendre fes communications difficiles , confümer les
fourrages dont il profiteroit, le gêner dans les
fiens, le forcer à lever un fiège , 6cc.
Ceux qui tiennent à la défenfe font les premier*
camps que l’on prend pour affembler l’armée en
attendant que les herbes 6c les grains foient murs ,
pour y fourrager 6c ôter à l’ennemi le moyen d’y
fubfifter, pour couvrir une province menacée
pour protéger fesmagafins 6c fes communications,’
pour faire le fiège d’une place , 6cc.
Les camps d’aifemblée ne doivent être pris quç
relativement à la falubrité , 6c à la plus grande
commodité des troupes ; il faut y fixer fon attention
principale à lés camper à portée des eaux
courantes , des ruiffeaux, des rivières, des fources,
des bois , dés légumes, des fourrages, 6c des ma«
gafins.
Les cantps où une armée cherche le repos
doivent être affis de même en un lieu fain , élevé
ôc en des fituation* dont lé front foit fort par