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choifis parmi ceux dont les talents & les fuccès
font reconnus & avoués, & qui jouiffent de toutes
les qualités requifes pour opérer avec avantage ,
& fupporter les fatigues de la guerre.
Il y en a autant qu’il y a d’armees, ou de divi-
fions d’armée , & ils en portent le nom, pour fe
diftinguer entre eux.
Les chirurgiens-majors des hôpitaux , fur-tout
ceux du premier ordre, les chirurgiens-demonftra-
teurs , s’ils étaient ce qu’il conviendrait qu’ils
fuiTent, & s’ils ayoient les qualités néceffaires pour
bien opérer, &. même les chirurgiens-majors des
régiments , dont les talents feroient éminents ,
paroiffent être le's plus capables de remplir ce^
emplois ; les premiers , à mérite égal, doivent
avoir la préférence.
Quant à leur réception , talents , confidération ,
qualités, honneurs, droits, autorité, prérogatives,
( voyei art. V, %. l . er 6* fuiv. ) , il feroit convenable
que le choix , l’avancement, & la difcipline
des chirurgiens fubalternes de 1 armee leur fulfent
entièrement confiés.
Les chirurgiens - majors des armees font aux
ordres du général, & doivent auffi avoir égard
aux repréfentations des chirurgiens-infpefteurs &
confultants , auxquels ils font en quelque forte
fubordonnés pour ce qui regarde le fervice de
fanté. H / ,
Comme chirurgiens nés des officiers generaux
& de ceux de l’état-major, leur réfidence doit
être au quartier' général ; & , lorfque le cas le .
requiert, à l’ambulance ou ailleurs.
Leur uniforme ne doit pas différer de celui des
chirurgiens- confultants.
Leurs appointements font réglés fuivant les cir-
conftances. i
Leur récompenfe doit être l’emploi de chirurgien-
confultant & même infpeâeur, des titres , ou des
décorations. , x -
Leur retraite doit être accordée a leur grand âg e ,
ou à des infirmités, &- pour lors être avantageufe &
honorable. . + , -
Leurs devoirs ne font point prevus^ par 1 ordonnance
, mais ils peuvent fe réduire à ce qui fuit ;
Comme chirurgiens de l’ambulance , ils doivent
s’impofer les mêmes devoirs que les chirurgiens-
majors des hôpitaux, en ayant l’attention de fup-
primer les objets que la circonfiance ne peut ad-
^E xcêp té les cas urgents, ils devroient affembler
les officiers de firnté des régiments, pouï décider,
de concert avec eux, les queftions propofées.
Avant d’avancer*en grade les chiiurgiens employés
dans les hôpitaux de l’armée, il convien-
droit qu’ils fe fuffent affurés de leurs connoiffances
théoriques &- pratiques : un examen fait par les
officiers de fanté de l'état-major de l’armée pre-
viendroit les injuftices que la prévention & les
recommandations occafionnent trop fouvent. Le
fuffrage des chirurgiens | majors de 1 armee doit
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être d’un grand poids en faveur de ceux qui l’ont
obtenu , parce que ceux-là font plus que touts
autres apportée d’apprécier leurs talents.
Le même examen & la même forme devroient
être obfervés à l’égard des fujets qui fe propofent
d’être employés à l’armée, afin d’éviter les inconvénients
énoncés ci-deffus. 11 feroit même à defirer
que les chirurgiens qui fe propofent de fervir dans
les armées fulfent, après avoir donné des preuves
de fçavoir , employés dans les hôpitaux militaires
pendant quelques mois, pour en connoître le
fervice : enfuite on les enverroit à l’armée, pour
y être employés félon leurs talents.
v Les chirurgiens-majors de l’armée doivent, de
concert avec les chirurgiens & ÿnédecins-infpec-
teurs & l’apothicaire-major , déterminer le nombre
des établiuements à former , en prefcrire la po-
fition &. les diftributions intérieures, fixer la quantité
d’officiers de fanté qu’il convient d’y envoyer ,
& le nombre qu’il eft néceffaire d’en garder , afin
de n’en pas manquer dans l’occafion : cette attention
nous paroît très-importante.
Les jours de bataille , ils doivent fe rendre à
l’ambulance , pour y donner touts les fecours convenables.
Afin de remplir cet o b je t, &. de procéder
avec autant d’ordre que d’avantage , il feroit
| néceffaire qu’ils euffent fait difpofer avant la bataille
toutes les chofes qui peuvent fervir au fou-
lagement des bleffés , & défigrier les chirurgiens
qui doivent confulter , ceux qui doivent opérer 9
& ceux enfin qui doivent aider.
Pour accroître & entretenir les connoiffances
des chirurgiens employés à l’armée, ils pourroient
s’affujettir à préfider aux cours d’anatomie & d’opérations
qu’ils feroient faire pendant l’hiver par
les chirurgiens-aide-majors de l’armée qu’ils déft-
gnerôient pour cet effet. Ces cours feroient d’autant
plus intéreffants. qu’ils réuniroient à l’avantage
de joindre l’exemple au précepte, celui d’affurer
la main, du chirurgien peu exercée à l'anatomie
&. aùx opérations.
Les chirurgiens-aides & fous-aide-majors , ainfî
que les élèves appointés de l’armée, font tires des
hôpitaux militaires & des hôpitaux des écoles du
royaume. Les premiers, à mérite égal, doivent
non-feulement être employés de préférence , mais
encore avancer en grade. Le concours reuni aux
notes particulières fur les'fujets proçofés éft le
feul moyen d’éviter Jes effets de la prévention ÔC
de la recommandation, & de rendre aux talents,
la juftice qui leur eft due.
Quant aux chirurgiens qui, n’ayant point travaillé
dans les hôpitaux militaires, feroient admis
au fervice de l’armée, il cônyiendrpit, avant de
fe rendre au Heu de leur deftination, qu’ils fuffent
employés dans les hôpitaux militaires , pendant
une couple de mois, afin de connoître le fervice.
Il feroit également néceffaire qu’indépendamment
du concours que nous avons propofé^our recon-y,
tioftre les talents des chirurgiens adjnis 2 qu’il y e$
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eut d’autres à chaque mutation de grade. Le pre- l
mier auroit lieu à Paris, & feroit fait par les chirurgiens
de l’armée , ou tout autre que la cour
détigneroit pour cet effet : les ahtres auroient lieu I
à l’armée , B feroient faits paf le chirurgien en
chef. Ces concours auroient l’avantage d’exciter
l’émulation , ‘d’encourager les talents & d’éloigner J
les effets de la faveur & du préjugé.
Touts* les chirurgiens dont nous venons de parler
, ne devant pas différer , chacun félon fon grade,
de ce que nous en avons d it, {art. IV, §. IX
& fuiv. ) , nous y renvoyons , &• ajoutons feulement
que les chirurgiens aide-majors, employés
en chef dans les hôpitaux , ou établiffements particuliers
de l’armée, ne devroient pas taire d operations
majeures , fans requérir le fuffrage des
chirurgiens - majors des régiments qui feroient u
portée d’eux. . . .
Lorfqu’on fe repréfente la multiplicité des officiers
de fanté employés en chef dans les armées ,
les prétentions, l’importance , & la prééminence
que chacun attache à fon emploi, on ne fera point
ces inconvénients , dont les fuites peuvent être
fi pernicieufes , ne pourroit-on pas réduire les
officiers de fanté au nombre fuivant , fur-tout
s’ils étoient médecins.
On auroit daas chaque armée , ou divifion d’armée,
un chirurgien-infpeéteur & un confultant ,
qui feroient en même-temps médecins , afin qu’ils
puffent faire les deux fervices. Les chirurgiens-
confultants pourroient à la rigueur être fupprimés,
fi les chirurgiens-majors des régiments étoient ap-
pellés en confultation , lorfque les circonftances
l’exigeroient, & fur-tout s’il y avoit un chirurgien-
major d’armée en fécond, & fi les chirurgiens-majors
des hôpitaux, ou les aide-majors employés en
chef étoient en même-temps médecins.
On auroit dans chaque armée un chirurgien-major
qui devroit auffi être médecin, afin qu’il pût faire
a l’ambulance les deux fervices. Ne pourroit - on
pas encore , fi on vouloit diminuer davantage les
officiers de fanté en chef, fimplifier l’ordre du fervice
, établir à l’ambulance un chirurgien - major
d’armee en fécond ; qui, fous l’autorité du premier,
.feroit tenu , étant également médecin , de remplir
les memes fon&ions. Alors le premier chirurgien-
major de l’armée , réfidant au quartier général, &
fe portant ou fa préfeoce pourroit être néceffaire ,
rémpliroit auffi les fon&ions de chirurgien - inf-
pe&eur.
Il faudroit enfin , pour la perfection de ce plan ,
que , comme nous venons de le faire fentir , les
chirurgiens-major s & aide-majors employés en chef
dans les hôpitaux de l’armée fuffent médecins , &
capables des deux fervices.
Ce projet feroit d’une exécution plus facile, fi
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on adoptoit le plan que nous avons propolé ,
( art. / / , § . U1 ) ; il auroit , outre l’avantage de
fimplifier &. de favorifer le fervice de fanté ,
celui de diminuer les charges de l’armée & de
l’état par la fuppreffion de beaucoup d’officiers de
fanté qu’on y emploie à grands frais, fansnéceffité,
& même fouvent avec des inconvénients réels.
Cet article eft de M. G r o f fie r , ancien démonf-
trateur d’anatomie & de chirurgie au régiment du
Roi infanterie , ancien chirurgien-major de la marine
royale, licentié en médecine , 6* chirurgien-major du
régiment Dauphin infanterie.
CIMETERRE. Sabre court, recourbé vers la
pointe-, &. à dos large.
C IN QUAIN. Ancien ordre de bataille , com-
pofé de cinq bataillons ou de cinq efcadrons. On
les divifoit en avant-garde, bataille , & arrière-
garde. Quand ils arrivoient au champ de bataille ,
on les plaçoit fur une même ligne , faifant face
au front.
Pour les mettre en état de combattre, on faifoit
avancer les féconds bataillons des ailes pour l’avant
garde , les deux bataillons ou efcadrons des
ailes pour la bataille , & celui du milieu faifoit
l’arrière-garde. ( Lafontaine. Do El. militaire. ). (Q ) .
C IR CO N V A L L A T IO N . Retranchements dont
un chef de troupes fait environner un lieu qu’il
veut affiéger. Voyeç Pla c e s . ( attaque des ).
CITAD E L LE . Fcrtereffe faifant partie d’une
place de guerre, & deftinée à retirer la garnifon
après la prife du refte de la place.
La citadelle peut fervir auffi à contenir dans
l’obéiffance les habitants d’une ville dont la fidélité
eft mal affurée. Voyeç F o r t if ic a t io n .
CITERNE. Réfervoir fouterrein dans lequel
on raffemble les eaux de pluie.
Dans les lieux fort élevés , on ne rencontre
guère toutes les conditions qu’il faut pour faire
des puits forés, pas même des puits ordinaires ,
à moins qu’ils ne loi eut d’une profondeur exceffive ,
comme celui de Charlemont ; & encore quelquefois
ne parvient-on pas à rencontrer de bonne eau,
ce qui rendroi: ces lieux inhabitables , fi on n’a'voit
imaginé les citernes, c’èft-à-dire , la manière de
purifier & de conferver dans une èfpèce de cave
l’eau qui tombe du ciel. Comme la conftruftioti
de ces citernes demande beaucoup d’application
pour les faire bonnes, nous allons détaiîleç tout
ce qui peut appartenir à ce fujet ; & , pour ne
rien dire qui n’ait déjà été exécuté avec fuccès,
je prendrai pour exemple la citerne qui a été faite
en 172.2 , à Charlemont, par M. de Bréval : elle
eft au moins auffi belle que celle de Dunkerque ,
dont on fait tant de cas. Cette citerne a , comme
on le peut voir par le plan , ( Voyeç à la fin de
l’article. ) , 13 toifes de longueur, fur 6 toifes
4 p'eds de largeur, y compris les deux murs de
retend qu’on a faits pour porter les voûtes ; parce
que , pour ces fortes d’ouvrages , qui doivent être
à l’épreuve de la bombe, crainte des accidents