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lier qui> à f»n tour ,.eft chargé'de préparer les aliments
, y apporte le foin que mérite cet objet. 6c
la propreté fi effentielle à la fanté.
, l ,a l ro::rpetre annonce l'heure du panfement : -le
Brigadier fe rend aui écuries. Il y eft attentif à la
maniéré dont^euts les cavaliers de fa brigade
rempliffent les obligations qui leur font impolies ;
prévient les abus, releve les négligences, &
punk les fautes graves. Les hommes de la .brigade
gui doivent -ce jour - là être de quelque ferviee
nxewt enfuite fon attention , il veille à-ce que leur
armement, leur habillement -, & leur équipement
ioient dans le plus :grand Ordre ; il s’en affine par
une îiilpection rigoureufe ; il leur diftribùe la poudre
ûi les balles dont ils doivent être ,-pourvus.
L a ’trompette fonne encore : il rentre dans fa
chambre^, fait l’appel de là -brigade , en rend
compte à fon maré chabdes-logis,le repas militaire
commence. Le dîner étant fini, le brigadier
obljge le cavalier qui eft chargé ce jour-là du foin
1 1 ordinaire de faire difparoître jufqu’à la trace la
plus legere de l'efprit de défordre que le repas a
©ecânocné. r
' | Bientôt I heure oh l’on affemhle les gardes ar-
rive. Chaque brigadier conduit au rendez-vous
de fa compagnie ceux de fes foldats qui font de
iervice ; il les remet entre les mains du bas officier
de femaine ; il va quelques inftants après
recevoir l’ordre pour le lendemain ; il fait d’abord
J aPPel de & brigade ; il eu rend compte à fon
-maréchal - des - logis ; il écoute enfuite en lilence
tout ce qui peut être relatif à lui ou à fes cavaliers,,
il leur explique ou leur répète tout ce qu’ils
«ont pasfaili ou ce qu’ils ont mal compris.
Les cavaliers qui avoient monté la garde la
veille arrivent. Il retire les munitions de guerre
qu’il leur avoir diftribuées-, & les oblige à remettre
en bon ordre leurs perfonnes, leurs habits,
« le u r s armes. Il retourne enfuite aux écuries après
le panfement ; il infpeéfe les cavaliers qui ont
defcendu la garde ; & quand la trompette annonce
Imitant du fécond repas, il fait un nouvel appel
de fa brigade ; il en rend compte, & tout le refte
fepaffe comme dans la matinée. Ce fécond repas
«tant fini, il fait partir les hommes qui doivent
porter à ceux de leurs camarades qui font de fer-
vtce les vivres qu’il leur a fait conferver. Il leur
envoie auffi les autres objets dont ils peuvent avoir
Befoin pour conferver leur habillement.
La nuit arrive ; la retraite fonne ; le brigadier
fait un cinquième appel de fa "brigade, en rend
compte de nouveau oblige fes cavaliers de fe
coucher , éteint la chandelle , & fe livre enfin
quand il croit tout tranquille, au repos qui lui eft
fi neceflaire apres une journée £i bien remplie.
Cependant au moindre bruit, il a l’oeil & l’oreille
au guet ; il examine ce qui fe paffe dans fa chambre.
Aux aâions du cavalier qui va fortir il devine les
projets qu’il a formés. Il-entend des hommes de fa
brigade parler très bas; il redouble d’attention;
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& , s’il parvient à furprendre la confidence de
quelque projet dangereux, il en prévient l’exécu-
fo n par une vigilance attend ve.Soupçonne-t-il que
quelqu un de fes cavaliers médite une aftion criminelle
. Il le furveille avec plus de foin qu» de
coutume ; il épie toutes fes démarches ; il vifite
louvent fon porte-manteau & fon fac ; il s’informe
des locietes que cet homme fréquente ; il rend
compte de fes obfervations à fon maréchal-des-
logis , (St de concert ils prennent les mefures les
plus propres a rompre fes projets.
Pendant les intervalles qui réparent l’executi'on
des differents devoirs dont nous venons de don-
ner le detail, 1 e brigadier n’eft jamais oifif. Aujour-
ui il vifite les effets de petit équipement à
1 ulage des cavaliers de fa brigade. ( Voy. Équipe,
m e n t j U les infcrit dans un état divifé en plufieurs
colonnes ; il y en marque le nombre & la qualité :
il donne fur leur durée, & fur le moment où -ils
auront befoin d’être remplacés , les conjeÔures
que 1 expérience lui a appris à former, & il annonce
quels font ceux qui ont befoin .d’être remplaces
dans Imitant. Pendant cette vifite il
apprend a lès cavaliers, comment ils peuvent em-
pecher la détérioration des objets de première
n ce îte , 6c dont le remplacement canfume une
iomme. fi confidérable pour eux ; il leur fournit
par une lage diftribution des . corvées qu’il leur
ait faire pour les hommes abfents, ou qui ont
obtenu la permiffion de travailler, une manière
impie & facile de fe procurer les effets qui leur
■ H L I " - ’ ^ Par remettre un double de
7 , J . .'e q«d a faite au maréchal-des-loais de fa
uhdiviiion. Un autre jour il donne à blanctiir 1e
mge e les cavaliers , 6c il en prend un état exaét.
I l reçoit une autre fois celui qu'il a donné précédemment;
B en paye le prix, 6c il fait faire tout
e uite les réparations qui "font néceffaires» Pour-
quoi ne veilleroit-il pas à ce que fes cavaliers
ftfient fecher le linge qu’on leur rend 2 Tout ce
qui peut mtereffer la fanté du foldat acquiert un
pi ix infini aux yeux de l’homme fenfible. Le ma-
rechal-des-logis remet-il au brigadier les effets de
petit équipement qui manquent aux cavaliers de
la brigade; Ce dernier, avant de les diftribuer,
examine fi la matière en eft bonne, s’ils font Unitermes
6c bien faits ; il y fait appliquer fur chacun
la marque de fa compagnie 6c celle de l’homme
auquel ils font deftinés. Ces foins préviennent les
ec anges , les erreurs , 6c peut-être même les vols.
Un cavalier entre-t-il à l’hôpital , ou. obtient-il un-
conge limité ? Le brigadier fait un état double &
circonftaneié des. effets que cet homme faiffe dans
la compagnie, 6c de ceux qu’il emporte : il remet
tes premiers au fourrier écrivain de fa compagnie „
« il y .joint un des deux états qu'il a fait!
Le brigadier slapperç-oit-llqu’un-de lès cavaliers
g^ndifparu,. que fon yifage
eft ffétrif IH ’mterroge; .ilrend compte de fon
état au marechai-des-lçgis; &,avant que kmala^t
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ait fait des progrès plus conftdérables, il conduit
l’homme malade chez le chirurgien major du régi-,
ment, & de-là à l’hôpital, fi l’officier de famé l’a
jugé néceffaire.ll étudie le cara&ère de fes cavaliers
; il cherche à diftinguer celui qui, par pareffe,
feint d’être malade, d’avec celui qui l’eft réellement.
L’un veut reprendre le cours de fes devoirs,
quand fa convalefcence n’eft pas encore affermie ;
il l’en empêche. L ’autre veut prolonger fa convalefcence,
pour faire durer fon oiftveté ; il l’en empêche
auffi. Un des cavaliers de fa brigade nouvel- j
lement enrollé eft arrivé content &L joyeux ; mais
bientôt , ayant reconnu que la peinture feduifante
qu’il s’étoit faite de l’état qu’il a embraffe eft une
illufiôn , il s’abandonne à une mélancolie funefte
&. fe dégoûte de fon nouveau métier ; le brigadier ,
loin d’appefantir fur lui le joug de la difcipline, ft
pefant quand on n’y eft pas façonné, l’allège autant
qu’il le peut : il cherche à lui faire oublier
tout ce qu’il a quitté ; il v eut, par les foins qu’il
lui prodigue, lui faire perdre le fouvenir des
attentions empreffées de fa mère & de fa famille ;
il cherche à gagner fa confiance , &. à devenir le
dépofxtaire de fes peines ; il lui tend une main
fecourable : il le retire de l’accablement où fes
chagrins l’avoient plongé ; il verfe un baume adou-
ciffant fur fes maux, & il le met pour jamais à
l’abri d’une fituation auffi cruelle.
Le brigadier peut fuppléer a l’éducation & aux
principes moraux que n’ont pas reçu les cavaliers
de fa brigade : il peut prévenir lès difputes,,
en portant une attention empreffée à terminer les
.plus petites difcuffions qui s’élèvent dans la chambrée
, & en empêchant les cavaliers de jouer à des
.jeux animés par un intérêt plus vif que la gloire
]de vaincre , & 'la peine d’être vaincu r il peut prévenir
les voies de fait, en employant une vigilance
àéfive, Nous fonrmes forcés d’en convenir ;
rc’eft du défaut d’attention des officiers & des bas
officiers que naiffent la plupart des combats Ifin-
guliers que fe livrent les foldats. ( Voye^D u e l s . )
Il conferve la difcipline dans toute fa vigueur, &.
.empêche les progrès de la corruption, en interrompant
les propos licentieux qui pourroient
porter atteinte au bon ordre., en détournant ceux
qui pourroient donner à de nouveaux foldats des
idées d’indifcipline ou de libertinage ; & en inf-
pirant à ces. derniers de là méfiance pour ceux de
leurs camarades dont les confeils & les exemples
pourroient leur être dangereux.
Tels font à-peu-près les devoirs qu’un brigadier
doit remplir chaque jour. 11 nous refte à parler
de ceux qui lui font impofés. la veille & le jour
des revues,, des grands exercices ,&. des marches
quand il eft de ferviee ; tant pendant la paix que
pendant la guerre 4 ÔL, enfin quand il eft de. lë-
maine.
Quelques foins que le brigadier doive apporter
journellement à la propreté des hommes de fa bri-
,gades il doit cependant, redoubler de vigilance
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pendant te jour qui précède un grand exercice ou,
une revue. Ce n’eft qu’après avoir fait ;fubir à,
chaque cavalier une infpeftion plus exaéfe qu’à,
l’ordinaire, qu’il peut leur permettre d’aller donner
quelques inftants à leurs affaires ou à leurs plaifirs.
Quand le jour deftiné à la revue ou à l’exercice eft
arrivé , le brigadier fait de bonne heure .mettre en
ordre les hommes qui lui font confiés. 11 vifite de
nouveau les armes, les habits,& les chevaux. Quand
la trompette fonne , il conduit fa brigade au lieu
du rendez-vous de .fa compagnie ; il rend compte
à fon maréchal - des-logis du nombre d’hommes
qui font préfents , de ceux qui font abfents , & des
motifs de leur abfence. Il va fe placer enluite à la
tête de fa brigade , & attendre les ordres de fes
chefs.
Quand l’exercice eft fini,,1e bas officier fait remettre
les armes & les habits dans l’état de pro-?
prêté où ils étoient avant l’exercice.
Quand un régiment eft en route , le brigadier
doit vifiter de très bonne heure touts les hommes
de fa brigade, les obliger à donner à leurs chevaux
les foins particuliers qu’ils exigent dans cette cir-r
.confiance. Il conduit enfuite au rendez-vous indiqué
ceux qui doivent former l’avant - garde du
régiment ; il revient affembler & infpe&er fa brigade
, & il la mène à l’endroit où fa compagnie
doit s’aflembler. Pendant la marche, il veille à ce
que les cavaliers fuivent exaâement l’ordre qu’ils
ont reçu , & dont nous donnerons une idée au mot
marche dans Vintérieur du royaume.
Quand le régiment eft arrivé au logement, le
brigadier reçoit des mains du fourrier écrivain de
fa compagnie le nombre de billets néceffaires pour
les hommes de fa brigade : il Les leur diftribùe ; il a
le foin de loger avec lui le cavalier qu’il croit
devoir furveiller avec le plus d’attention , foit à
, caufe de fon inexpérience, foit à caufe des projets
dangereux qu’il le foupçonne d’avoir conçus. Il
continue ainfi d’afleoir fon logement de manière
que les fujets qui méritent le plus dé confiance
ayent avec eux ceux qui en méritent le moin?».
A peine a-t-il fait mettre pied à terre à fa troupe
qu’il envoie chercher les fourrages. 11 apprend aux
cavaliers qu’ils doivent leurs premiers foins à leurs
chevaux : il vifite pendant la journée les logements
de fa brigade , & il veille à ce que fes foldats. réparent
les dégradations, que leurs armes , leurs
habits , ou leur équipement ont pu éprouver-
Les devoirs du brigadier qui eft de ferviee, tant
pendant la paix que pendant la guerre, font auffi
effentiels au moins que ceux qu’il doit remplir dans
fa chambrée. C ’eft, en effet, de-fa vigilance pendant
la durée de la garde : c’eft de fon. adrene à
pofer les fentinelles ; c’eft de fon attention à. les
inftruire, que dépendent la tranquillité la fureté
d’un pofte.. Entrons à ce fu jet dans quelques détails».
Le brigadier qui a été commandé à l’ordre de-
fa compagnie , pour monter la garde le lendemain ^
s’occupe pendant le refte de la j.ournée à porter fes