loufie ont moins de temps pour préparer leurs
Ps > lo general eft plus à portée de s’en garantir.
Dans les batailles le chef de l’armée doit donner
des ordres généraux, & carte blanche à touts fes
oliiciers generaux pour touts les détails ; parce qu’il
y a dans toutes les aélions de guerre un' nombre
prelque infini de circonftances que le général ne
peut pas prévoir, qui demandent une difpofition
lubïte, un mouvement prompt, que tout officier
general doit etre capable d’ordonner & de faire
exécuter, ou ne s’en pas mêler.
r an ï u r MI/i'IT A 1^ E V' R econ no is san c e .
■ ir , , Convention particulière entre deux
puillançes belligérantes.
Le nombre d’hompies dont les moindres partis
envoyés a la guerre feront compofés, l ’échange, ou
la rançon des pnfonniers, la condition de fe rendre
mutuellement les déferteurs en certains temps, font
les objets ordinaires des cartels. -
On nommoit aufli cartel la convention -contenant
les règles que dévoient obferver les chevaliers
qui jointoient >& combattoient dans les tour-
b o i s & carroufels..
On donne aufli ce nom au billet d’appel qu’un
oftenie envoie à fon agreffeur, pour qu’il ait à fe
rendre a lieu, jour , & heure défignés , afin qu’ils y
vuident leur querelle par un combat fingulier.
(Voye^D UEL.). &
C A SAQ U E . Ancien habit militaire. ( Foyer
Un iforme . ) . v j x
C A SEM A TE . Souterrein voûté. On pratique
des cafemates dans les places, pour mettre lès
troî}Pes de la garnifon à l’abri des bombes.
On donne aufli ce nom aux fouterreins voûtés ,
places dans la partie du baftion qui eft voifine de
la courtine , pour y établir quelques pièces de canon
deftinees a défendre la face du baftion oppofé, &
le palTage du foffé. g
t Oe^ nom vient de celui d’une voûte qui fervoit
autrefois a féparer les plate-formes des batteries
hautes & baffes que les Italiens appellent cafa
armata , & les Efpagnols cafa mata, c’eft-à-dire
fuivant Covarruvias ^ maifon baffe.
La cafemate eft quelquefois compofée de trois
plate-formes 1 une au-deffus de l’autre ; le terre-
plein du baftion étant la partie la plus élevée : mais
on fe contente quelquefois de placer la dernière au-
dedans du baftion.
On donne aufli a la cafemate le nom de place
baffe ou de flanc bas 9 parce quelle eft placée au
pied du rempart près du foffé ; quelquefois celui
de flanc retiré, parce qu’elle eft dans la partie du
rlanc qui eft la plus proche de la courtine. On la
couvroit autrefois dun épaulement ou d’un corps
de maçonnerie rond ou quarré qui mettoit à couvert
les batteries ; ce qui l’a fait appeller flanc
couvert. - . .
On met aujourd’hui rarement les cafemates en
ufage, parce que les batteries dè l’ennemi peuvent
enfevelir les pièces de canon qu’elles contiennent,
fous les ruines de leurs voûtes,. & que la fumée dont
elles fe rempliffent les rend infupportables à ceux
qui fervent 1 artillerie C ’eft ce qui fait que les ingénieurs
modernes les font à découvert, & on les
nomme flancs bas.
Les flancs bas doivent avoir au moins huit toifes
d enfoncement ; fçavoir trois pour le parapet, &.
cinq pour le terre-plein ; de forte que s’il y a deux
flancs lun devant l’autre, ils doivent avoir feize
toifes d’enfoncement.
Les flancs bas ont les défavantages fuivants.
1 • Qu il eft tres-difficile de fe fervir en même-
temps des uns & des autres, à caufe des éclats &. des
débris qui tombent continuellement.
2°. Qu’ils deviennent prefque inutiles quandia
demi-lune eft prife, par le commandement qu’elle
a fur eux.
3 • Que la quantité des débris qui tombent des
flancs hauts prépare une rampe fort douce à l’ennemi
pour monter à l’affaut.
Lorfqu on a des flancs bas, il eft important que
le flanc foit couvert par un orillon qui les mette à
labri du commandement de la demi-lune. Les
meilleurs „flancs bas font ceux qui forment une
efpece de fauflè braie au flanc, à la.diftance de
dix ou douze toifes ; ou, fi l’on veut, les tenailles du
foffé, de M. de Vauban , qui en tiennent lieu. Foyer
T e n a i l l e . ( Q. ) ].
CASERNES. Edifices deftinés au logement des
gens de guerre.
Pendant que la milice féodale fubfifta , & que la
chevalerie fut en honneur , on n’eut pas befoin de
s occuper de la manière de loger les troupes fran-
çoifes ; on n’affembloit alors les armées qu’au moment
où l’on vouloir combattre ; on ne combattoit
qu au retour des beaux jours , & on licencioit les
gens de guerre avant l’arrivée de la faifon froide &
pluvieufe. Mais, lorfque Charles V I I é c la i r é par
l’expérience , & entraîné par l’exemple du refte de
1 Europe, voulut avoir un corps d’armée continuellement
fur pied 3 on dût commencer à chercher
quelle étoit la manière la plus avantageufè de loger
les foldats. Cependant’, comme fous le règne de ce.
prince , & fous celui de fês fucceffeurs, les troupes
■ françoifes furent peu nombreufes pendant la guerre,
& prefque réduites à rien en temps de paix, on ne
dut s’occuper que- foiblement du logement des gens
de guerre. Aujourd’hui les troupes fe font accrues
ÔL multipliées ; toutes les puiffances en confervent
fur pied , pendant la paix , prefque autant que pendant
la guerre. Il importe donc de fçavoir quelle
eft la meilleure manière de loger les troupes ,- lorsqu'elles
font dans leurs garnifons, & lorfqu’elles
font route dans l’intérieur du royaume.
Quand une troupe eft en marche dans 1-intérieur
du royaume , on la peut loger fous les tentes, en des
cafernes, ou dans les maifons des particuliers. Nous
verrons au mot m a r c h e d a n s l ’i n t é r i e u r d u
r o y a u m e quel eft dans ces cas le plus avantageux
de ces trois moyens.
C A S
Lorfque le foldat doit habiter le même lieu pendant
un efpace de temps confidérable, il y a quatre
manières de le loger, fous les tentes, en desbaraques,
en des cafernes , ou dans les maifons des citoyens.
Propofer de faire habiter fans ceffe le foldat fous les
tentes, ouïe vouloir loger continuellement en des
baraques, feroit également abfurde. Il ne refte donc
qu’à fçavoir fi les troupes doivent être cafernées,
ou fi elles doivent être logées chez les particuliers.
Pour réfoudre cette queftion, il faut difcuter les
avantages & les inconvénients de ces deux moyens.
Le foldat eft homme ; il eft citoyen ; il eft chargé
de la défenfe de nos propriétés & de nos perfonnes.
A ce s trois titres, nous devons nous occuper de fon
bien-être. Mais, pour affurer—la tranquilité publique
pendant la paix, & les fuccès de la nation
pendant la guerre , il faut que les foldats foient fournis
à une difcipline exaéie & févère. Pour leur
faire obferver cette difcipline fi effentielle , il faut
qu’on puiffe les vifiter fouvent, les raffembler facilement,
éclairer leur conduite , s’occuper de leur
tenue , furveiller la manière dont ils fe nourriffent,
& leur faire exécuter promptement les ordres que
d’un moment à l’autre on peut avoir befoin de
leur donner. Tout cela eft-il bien poflible , quand
ils font difperfés dans une ville entière ? Comment
d’ailleurs leur fera-t-on concevoir un mépris réel
pour la molleffe & le luxe, fi on n’éloigne pas avec
foin de leurs yeux les exemples féduifànts de ces
vices funeftes ? Comment les endurcira-t-on à la
fatigue , & comment maintiendra-t-on parmi eux
l ’efprit militaire , s’ils ne font pas familiarifés avec
les privations ? Si le foldat a contraéfé dans les
maiions des. particuliers la douce habitude de jouir
de la liberté ôt des commodités de la vie , fon fort
ne lui lemblera-t-il pas trop dur, quand il rentrera
dans fes cafernes , où il ne trouvera que l ’abfolu
néceffaire, & où l’on oppofera à fon goût pour
la liberté des barrières infurmontables ? Ne regardera
t-il pas fa condition comme infupportable,
quand a la guerre il fera renfermé dans l’étroite
enceinte d’un pofte , & quand il devra s’eftimer
heureux d’avoir un arbre pour abri, & pour lit
quelques brins de paille mouillée ? Cette réflexion
n’avoit point échappé au maréchal de Montluc :
« depuis que l’homme de guerre, dit-il- dans fes
commentaires , pour peu de bien qu’il a it, a commencé
à fentir le plaifir d’une maifon , & qu’on
lui laiffe prendre ce pli, il eft bien mal-aifé de le
tirer du foyer pour aller à la guerre , & de quitter
la plume pour dormir fur la dure n. Faifons donc
exifterle foldat, même pendant la paix , au milieu
des appareils de la guerre : tout en démontre la
jnecefhté.
D ’après le penchant que touts les hommes ont
pour la molleffe & pour les commodités de la v ie ,
o n feroit tente d’imaginer que les foldats aiment
mieux loger dans les maifons des particuliers que
dans les cafernes. Il n’en eft pourtant rien : touts
ceux qui font capables de peler les égards &. les
C A S j i ^
1 attentions dont ils doivent payer leurs hôtes , qui
ont calculé l’augmentation de fatigue que les foins
de l’ordinaire & les difficultés de là tenue leur font
prendre , qui ont compté les peines que la néceflité
de fe rendre aux appels & aux infpe&ions leur
occafionnent, préfèrent les cafernes au logement
chez les bourgeois.,
Aux defirs des foldats, au bien diV fer vice , fe
|j joint encore l’intérêt des habitants. Quoi de plus à
charge pour le citoyen que d’être obligé de laiffer
fans ceffe fa maifon ouverte , que d’être forcé d’en
permettre l’entrée à une foule de militaires dont il
croit devoir fe méfier , parce que le nom de foldat
rappelloit jadis l’idée de maraude & dç violence ?
Quoi de plus tumultueux que les heures des repas ?
Quoi de plus bruyant 6/ de plus répété que les
infpe&ions & les appels que font les officiers & les
bas-officiers ? Quoi de plus cruel pour le malheureux
artifan , qui peut à peine loger fo famille, que
d’être obligé de partager avec des étrangers fa
m|ifon , fouvent fa chambre, & toujours les uften-
filès de fon ménage ? Quelquefois il eft obligé de
fe priver de fon lit ; heureux èncore d’obtenir pa*
J ces facrifices la paix avec fes hôtes ! Si l impérieufe
néceflit é oblige la femme & le mari d’aller travailler
hors de chez eux , il faut qu’ils abandonnent leur
maifon à la ftifcrétion des foldats qui y logent. lite
retour dans leur ménage , ils ne jouiffent pas toujours
de la tranquilité dont ils ont befoin pour
j reparer leurs forces : il eft bien difficile de rendre
i traitables des militaires durs & farouches par. état,
;Par ton ’ ou Par caraftère , des hommes qui ont
| quelquefois paffé une partie du jour à boire , ou
| Sfofo rappellent encore avec humeur les peines
| qu’ils ont eues, ou les punitions qu’ils ont fubies.-
I Pour mettre dans un plus grand jour la nécefli'té j de ne pas loger le foldat chez l’habitant , -peindrai
je les militaires uniquement occupés de projets
de feduélion ? Dévoilerai-je touts les moyens qu’ils
| empfoient pour entraîner peu à peu dans le crime
! les foles & les femmes de leurs hôtes ? Dirai - je
quels font les excès auxquels ils fe livient ? Par-
| lerai- je des effets -funeftes qui réfultent de leur
| conduite ? L’origirial de ce tableau frappe trop
j louvent les regards , pour qu’il foit néceffaire d’en
prefenter la copie. Je me contenterai de dire que ,
: dans les villes où le foldat eft logé dans les maifons
des particuliers, le nombre de ces êtres infortunés
' qui font deftinés dès leur naiffance à l’opprobre
i* & a la misère , eft beaucoup plus confidérable que
I .dans c,ell! s où. l’enceinte d’un quartier renferme
I les militaires. S i , a ces confidérations, on ajoute j es defordres vifibles que , malgré la bonté de
| ia oilciphne , le foldat commet encore trop fou-
j vent > fl on & repréfente que le poids du loge-
! mem tombe toujours fur l’artifan malheureux, ïùr
I fe miferable cultivateur, fur l’artlfte indigent, tandis
; que 1 homme riche en eft déchargé par des conni-
| vences coupables, par des concevions injuftes , ou
! Par d?s uforpations iniques , on conviendra qu’il