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c eft enfin nuire aux militaires, en bornant les ref-
fources qu’ils doivent trouver dans leurs chirurgiens-
majors. -
. O n auffi dans le même article : a les chirurgie118
propofés par l'es colonels , &. à qui For do n-
ïiance feroit contraire, pourroient néanmoins obtenir
des places de chirurgiens-majors en étoient
jugés capables par le médecin & le ehirurgieri-infpec-
teur nommés par la cour, pour cet effet, Ôtréfidénts
® Paris j & , en cas d’un trop grand éloignement,
par les médecins & chirurgiens défignés par les précédents
ou par la cour. ». Cet examen pourroit
etre du reffort des feuls chirurgiens, fi les chirurgiens
militaires étoient en même - temps médecins.
Cette, forme eft préférable à la précédente ;
les fujets propofés ne font admis qu’après avoir
donne des preuves authentiques de leurs -connoif-
fances , tandis que < les autres y parviennent moins
par leurs talents , qui font peu connus, que par
leurs fervices d’élèves dans les hôpitaux militaires.
Mais cette manière d’élire les chirurgiens-
majors nous paroît encore vicieufe. Outre que
cette exception eft très bornée, elle fuppofe- de
telles conditions qu’il n’y aura jamais qu’un très petit
nombre de chirurgiens externes qui pourront être
admis , &. ceux-ci rie connoiffant point la chirurgie
militaire , éprouveront beaucoup de contrariétés
pendant les premières années de leur exercice.
t Ces deux formes d’éleftipn ne nous paroiffent
ni les plus juftes, ni les plus avantageufes que l’on
puiffe prendre : nous penfons que l’emploi de chirurgien
major ne devroit être donné que par la voie
du concours; le nombre des chirurgiens admis pour
concourir feroit limité. Il y en auroit autant d’externes
que de ceux des hôpitaux militaires, & ceux-
c i , a égalité de mérite, auroient la préférence.
• Quant aux externes admis, il conviendroit qu’ils
fiffent le fervice d’aides-appointés avec appointements,
pendant un an dans l’hôpital où ils auroient
concouru ,'afin qu’ils s’inftruiiîffent delà chirurgie
& médecine militaire. S i, après ce noviciat ,■ ils
n’étoient point placés, ils pourroient fe retirer munis
d’un bon de chirurgien-major, & être employés en
cette qualité, lorfque l’occafion s’en prefenteroit,
1,1 faudroit aufli que les bureaux de la guerre priffent
note de ces fujets, afin que le miniftre fût certain
des talents & du mérite des chirurgiens qu’il agrée-
roit pour remplir les emplois vacants.
Touts les trois ans, le concours feroit ouvert
dans les hôpitaux du premier ordre, à l’époque de
3infpeérion du médecin, & du chirurgien-infpec-
teur, qui, pour cet effet, feroient enlemble leur
tournée. Si le chirurgien - infpeéleur étoit en
même-temps médecin, il pourroit être chargé feul
de ce travail. Ces concours feroient annonces dans
les grands hôpitaux & dans les écoles du royaume,
trois mois d’avance ; afin que les fujets qui defire- j
roient s’y préfenter euffent le temps de prendre
Jes arrangements néceffaires à cet égard.
Pour éviter toute efpèce de plainte, de la part
CH î
des eofldttrrérits, les officiers de faute, cï-defîtfS
défignés,'noteroient par écrit les quèftions qu’il»
auroient intention de faire ; ils les mettroient dans
un chapeau, & le nom des concurrents dans un
autre. Erifuite ils feroient tirer au hafard une des
quèftions , & l’annonçeroient. Puis ils feroient tirer
de l'autre chapeau un des noms qu’il contiendroit ;
& l’élève dont le nom viendront de fbrtir feroit
tenu de répondre à la queftion propofée, qui lui
feroit répétée; Après cet examen, on s’aüureroit de
leurs talents-pratiques , en leur faifant exécuter les
principales opérations & les différents bandages. Si
on adoptoit cette forme ,touts les chirurgiens pourroient
prétendre à l’emploi de chirurgien-major ;
? fur-tout ceux qui feroient inftruits ôcqui joindroient
à la bonne conduite la connoiffance des lettres.
Les chirurgiens qui auroient été admis à l’école-
: pratique, & qui en auroient obtenu le prix, de-
' vroient, fans être obligés dé.concourir, avoir droit"
aux emplois de chirurgien-major, comme ayant fait
leurs'preuves dans la capitale ; mais toutefois en fe
foumettant aux conditions impofées à ceux qui,
feroient admis par la voie du concours.
8- n i -
Des études des chiru rgiens-maj o rs&
Il ne fuffit pas, pour remplir notre objet, de
reconnoître les chirurgiens qui, par leurs talents 6c
leur capacité, peuvent prétendre aux emplois de
chirurgien-major ; il faut encore leur tracer un plan
d’étude théori-pratique de chirurgie & de méde-*
çine, propre à leur faire acquérir les connoiffances
néceffaires pour atteindre, en joignant confiant-»
ment l’expérience aux préceptes , le degré de per-
feéiion qui peut feul remplir avec autant d’avantage
que de fuccès toutes les obligations qui font
attachées à l’emploi des chirurgiens-majors, 6c toutes
celles qui pourroient & devroient l’être.
Pour effe&uer ce projet, il faudroit réunir, dans
chacun des hôpitaux du premier ordre, les chirurgiens
admis à prétendre aux emplois de chirurgien-
major , pour en former une claffe d’élèves qui feroient
nommés premiers ou aide-majors, afin do
la diftinguer de celles qui feroient fubalternes. Il
conviendroit d’ailleurs qu’elle en fût aufli diftinguée
par l’uniforme , les devoirs l’autorité, & les appointements
, qui devroient être femblables en tout,
à ceux des chirurgiens-majors. Cette, claffe d’élèves-
fe renouvelleroit tout* les fix ans ; fçavoir, tout»
les trois ans dans les hôpitaux militaires, & à la fia
des trois années fuivantes, dans ceux des villes ou
il y auroit univerfité de médecine. Pendant tout ce
temps ils feroient affujettis aux devoirs énoncée
dans le paragraphe fuivant.
Le plan d’étude théori-pratique de chirurgie que
pourroit fuivre pendant trois ans la claffe de ces él.à^
ves nommés premiers, ou aide - majors , confifte-
ro it, pour chaque année, dans les objetsfuivante*
H n i
Pendant )apremière année, ils feroient tenus de
Remplir lés, mêmes fpri&ions. que . les.- aide-majors ;
avec cette différence qu’il y en auroit un de garde
tours les jours pour remédier aux accidents qui feroient
au-deflus de la connoiffance des chirurgiens-
appointés. Ceux des élèves de la première claffe qui
fortiroiént des hôpitaux externes feroient pendant
iix mois le iervice d’élèves appointés : enfuite ils
feroient tenus de remplir les ionélions que nous
.venons de leur affigner.
Pendant l’hiver de cette année, ils feroient obliges
d’alïifter aux cours d’anatomie & d’opérations
que leur feroient le chirurgien-démonftrateur & le
chirurgien-major de l’hôpital. Celui-ci en feroit dif-
penfé, Il l'autre étoit toujours ce qu’il devroit
être, ils répéteroienî chaque jour entré eux , & en
prefence. du chirurgien-démonftrateur , la leçon qui
leur auroit été faite.
Pendant l’été de cette même année ils affifte-
roient aux cours qui auroient pour objet les bandages
, appareils , 6c préparations de brayers 6c de
diverfes machines en uiage , les iultruments de
chirurgie, & touts les moyens employés dans
l ’art. Ils feroient aufli tenus de fuivre les cours de
phyfiologie, d’hygiène, de pathologie , 6c de thérapeutique,
relatifs à là chirurgie. Les chirurgiens-
demonftrateurs auroient l’attention d’être précis,
d éviter les minuties, & d’éloigner de leur plan
dinftruélion tout e'fprit de fyftême , crainte de
fatiguer inutilement l’attention de leurs difciples.Lés
médecins & apothicaires-majors auroient les mêmes
égards. Lorfque les chirurgiens-majors ou démonstrateurs
feroient connaître les inftruments de chirurgie
; ils auroient-l’attention de les montrer touts,
ainfi que les moyens acceffoires, en indiquant
ceux qu’on employoit autrefois , ceux qu’on peut
employer encore ,& qu’on‘doit employer de préférence
, afin de fixer leur choix. Ils leur appren-
drqient la manière de les préfenter, de les iaifir &
diriger relativement à l’opération que l’on fe prop
r e de faire. La répétition de ces différents cours
feroit faite par eux le même jour, 6c de la même
maniéré quil a été dit. Toutes les femaines, I pendant
le te , ils iroient le jeudi herborifer à la campagne
fous la conduite de l’apothicaire-major qui
leur enfeigneroit par principes cette partie de l’art
de guérir. Le jardin des plantes de l’hôpital lervi-
roit à leur en donjier les premiers éléments.
Pendant la fécondé année , ils feroient non-feulement
tenus de faire le fervice d’aide-major , mais
encore a tour de rôle, toutes les opérations de chirurgie
qui fe prefenteroient, à moins qu’elles ne
luflent au-deffus de leur capacité. Ils en dirige-
roient meme les panfements, les médicaments, & le
régime, fous la préfidence du chirurgien-major. Le
fervice relatif à la chirurgie étant fini, il convien-
^ ° '( !5U^ S k difperfaffent dans les différentes falles
affeaees aux médecins. Ils y feroient accompagnés
^ U'r\^eVe<^e ^eeonc^e claffe & de deux de la
^roifième, tant pour y faire faire les panfements, 6c
^ tl 1 <9 J &
I les faignées qui y feroient ordonnées que pour en
rendre compte aux médecins, & les accompagner
dans leurs, vifites. Il feroit bon qu’ils changeanent
de falle touts les mois, afin de parvenir à connoître
toutes les parties du fervice.
Pendant l’hiver de la fécondé année, ils pré-
pareroient à tour de rôle les leçons d’anatomie
& les feroient fous la préfidence du chirurgien-démonftrateur..
Le chirurgien-major titulaire, ainfi
que les médecins, s’y trouveroient auffi fouvent qu’ils
le pourroient, tant pour exciter leur émulation,
que pour leur communiquer les obfer varions re-
! latives aux différents objets qui les occuperoient.
j En même temps il leur feroit fait, par le chirurgien-
I démonftrateur, un cours d’oftéologie fraîche , qui
J feroit immédiatement fuivi d’un cours d’anatomie
régionnaire. Ces cours étant finis, ils expliqueroient
touts les jours & à tour de rôle , toujours fous la
préfidence du chirurgien-démonftrateur, la théorie
des opérations. Ils prépareroientjes bandes , appareils,
& autres parties néceffaires , & il en feroit
de meme des inftruments. Avant de procéder aux
opérations, ils expoferoient fommairement les cas
qui les néceflltent ; ils difpoferqient leur fujet, la
partie qu’ils doivent opérer, 6c les aides néceffaires#
L’opération étant finie & l’appareil pofé , ilspla-
ceroient dans la fituation convenable le fujet & le
membre opéré : d’ailleurs, ils fe pourvoiroient de
tout ce qui pourroit affurer le fuccès des opérations
, & termineroient cet exercice par l’expofi-
tion du traitement & du régime qu’il conviendroit
d’employer pour obtenir la guérifon.
Pendant l’été de la fécondé année , ils feroient
a tour de rôle & fucceffivement les cours qui
leur auroient. .été faits l’été . précédent. Ils fui-
vroient en meme temps les cours de phyfiologie',
d’hygiène , de pathologie, & de thérapeutique relatifs
à la médecine: ces cours devroient être faits
par les médecins titulaires de l’hôpitai, & non par
les médecins furnuméraires , qui peuvent être regardés
avec une forte de raifon comme élèves. Us
aflifteroient aufli aux cours'de chymie que l’apothicaire
major feroit tenu de faire '; ils verroient
préparer les remèdes ; ils fuivroient le cours de
botanique qui fe feroit au jardin des plantes ;
ils accompagrieroient à la campagne l’apothicaire-
major pour herborifer avec lui ; & , une fois le
mois, il conviendroit que touts les officiers de
farxté fe rendîffent à la campagne pour le même
objet, afin d’établir à cet égard les conférences les
plus utiles.
Pendant la troifième année , ils feroient aftreints
aux memes occupations. Il conviendroit de plus
qu’ils préfidaffent tour à tour aux panfements du
fpir, qu’ils les dirigeaffent & qu’ils fiffent toutes
les opérations qui fe préfenteroient dans les falles
des médecins , après en avoir conféré avec eux
Sc en avoir prévenu le chirurgien-major.
Pendant l’hiver de cette année, ils feroient non*
feulement obligés de remplir les mêmes d«voir$
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