
A K LD . Légions qui entourent toutes les autres
troupes. ( On les a diftinguées par une
teinte plus forte. ).
N O . Explorateurs & vexillaires fur quatre ftries
ou rangs de tentes.
PQ . Explorateurs & cohortes. 2. 3. 4.
RS. Fabrique des armes fur deux ftries.
X V . Hôpital & vétérinaire fur deux ftries.
X Y . Nations ou troupes étrangères, dont la cavalerie
maure, & là pannonienne.
abed. Ailes, milliaires, chacune fur cinq ftries.
ef. , Scamnum ou camp des tribuns,
gh. Scamnum ou camp des légats,
i. Scolce ou fouriers.
k. Prétoire.
l. Stations ou garde de l’empereur.
m. Augurâtoke.
n. Tribunal.
o. Autels.
pqrs. Cohorte 1 , vexillaires , ailes quingénaires ,
fur fix ftries.
tuxy. Cohortes prétoriennes, cavaliers prétoriens,
& fingulares, fur huit ftries.
ab. Comités , c’eft - à - dire ceux qui accompa-
gnoient l’Empereur.
c. Queftoire.
d. Légats. e. Butin.
fghi. Cohorte péditèe, ou d’infanterie , & nations
ou troupes étrangères fur fix ftries.
klmn. Cohorte équitée ou “d’infanterie & de cavalerie
, & nations fur huit ftries.
op. Stateurs ou gardes du prince.
qr. Voie prétorienne.
st. Voie principale.
ux. Voie quintane.
1. 2. 3. 4. Voie fagulaire.
5. 6. Voies vicenaires.
7. Groma.
8. 9. Portes quintanes.
10. n . Portes principales.
12,. Porte prétorienne.
13. Porte décumane.
14. 1 5 .16 .1 7 . Retranchement avec fon fofle & lès
doubles banquettes.;(On lui a donné
dans le deffein les dimenfions
en largeur plus grandes qu’elles
n’étoient, afin d’en rendre les parties
plus diftinâes. ).
18. Clavicules ou retranchements qui
couvroient les portes.
Nota. Les lignes ponéluées qui entourent le prétoire
, le queftoire , & le camp des tribuns & des
légats marquent les palis dont on environnoit ordinairement
ces emplacements : les autres lignes
ponctuées qui font entre les mes ou rangs de tentes
défignent les piquets des chevaux.
D es p e u p l e s m o d e r n e s d e l’E u r o p e .
[ Les Francs ayant conquis la Gaule, y appor-
! tèrent leurs ufages, & la cafiramétation romaine y
| lut oubliée, jufqu’au temps 011 le célèbre Maurice,
prince d’Orange, tenta de la rétablir, ou plutôt
de l’imiter, vers la fin du' 16e & le commencement
du 17e fiècle. On ne peut douter que les troupes
françoifes n’ayent toujours eu un certain ordre dans
leurs campements ; mais le filence des hiftoriens
nous laide ignorer abfolüment celui qu’on y ob-
fervoit.
Le père Daniel croit que ce fut dans les guerres
d’Italie, fous Charles VIII & Louis XII , que nos
généraux commencèrent à faire ufage des camps
retranchés.
Le plus célèbre & le plus ancien* que nous con-
noiffions eft celui du maréchal Anne de Montmorency
à Avignon, a II le fit de telle fo r t e d i t
l’auteur qu’on vieht de nommer , que l ’empereur
Charles V étant defcendu en Provence, n’ofa
jamais l’attaquer, nonobftant la grande envie qu’il
avoit d’en venir à une aâion décifive ; & ce fut
cette conduite du maréchal qui fauva le royaume ».
Dans les guerres civiles qui s’élevèrent en France
après la mort d’Henri I I , on n’obfervoit, fuivant
la Noue dans fès discours politiques & militaires ,.
aucune règle dans le campement des armées. On
diftribuoit les troupes dans les villages ou les petites
villes les plus voifines dû lieu où l’armée fe trouvoit ;
ou bien on campoit en pleine campagne avec
quelques tentes, qu’on plaçoit fans arrangement
régulier. On fe fortifioit avec les. charriots de
l’armée dont on faifoit une efpèce de retranchement
; mais les troupes n’étoient pas dans cette
forte de camp à portée de fe mouvoir avec ordre
pour s’oppofer aux attaques imprévues de l’ennemi;
elles y manquoient d’ailleurs de la plupart des commodités
& des fubfiftances néceffaires : auffi ne
campoient-elles de cette façon que rarement. &
pour très peu de temps. L’attention dès généraux
étoit d’occuper différents villages , affez proches
les uns des autres pour fe foutenir réciproquement :
mais, comme il n’étoit pas facile d’en trouver ainfi
Jorfque les armées étoient nombreufes, il arrivoit
fouvent que l’ennemi ènlevoit ou détruifoit plufieurs
de ces quartiers , avant qu’ils puffent être fecoürus
des autres plus éloignés.
Les Hollandois s’étant fouftraits à l’obéiffance
de la maifon d’Autriche vers l’an 1566, ce peuple,
qui ne pouvoit par lui-même oppofer des armées
égales à celles que l’Efpagne étoit en état d’employer
pour le réduire,, tenta de fuppléer au nombre
par l’excellence de la difcipline ; les princes d’O range,
s’y appliquèrent avec le plus grand fuccès, &
il paroît affez confiant qu’on leur doit le iétabliffe-
ment de cette difcipline en Europe. Les camps
furent un des principaux objets de Maurice de
Naffau. Son camp, -tel que le décrit Stévin dans
fa cafiramètation, étoit une efpèee de quarré ou
quarré long , diftribué en différentes parties, ap-
pellées quartiers. Celui de ce prince en occupoit
à peu'près le milieu ; l’artillerie & les vivres avoient
auffi
Suffi le leur ; de .même que les différentes troupes
Ou régiments dont l’armée étoit compofée. L’étendue
ou le front de ces quartiers fe'proportionnoit au
npmbre des troupes qui dévoient les occuper ;
pour leur profondeur , elle étoit toujours de
300 pieds.
Une compagnie de 100 foldats occupoit deux
files de huttes ou petites baraques. Chaque file
avoit 200 pieds de longueur & S de largeur ; elles
étoient féparées par une rue de 8 pieds. Le capitaine
campoit à la tête de fa compagnie, & les
vivandiers à la queue , comme ils le font encore
aujourd’hui. Le colonel avoit un emplacement de
de 64 pieds de front, au milieu des tentes des
capitaines. Derrière cet efpace régnoit une rue
de pareille largeur, qui féparoit le régiment en
deux parties. La partie qui réftoit après l’emplacement
des tentes du colonel & de fon équipage
fervoit à camper le miniftre , le chirurgien, &c.
La cavalerie campoit à-peu-près dans le même
ordre que l’infanterie. Une Compagnie de 100 chevaux
avoit deux files de huttes de 200 pieds de
profondeur & 'de 10 de largeur, lefquelles étoient
féparées par un efpace de 50 pieds.-Les chevaux
formoient, dans cet efpace, deux files, placées
chacune parallèlement, & à la diftance de $ pieds
des huttes. Le capitaine campoit à la tête de fa compagnie,
& le colonel au milieu de fes capitaines, comme
dans l’infanterie. Le camp étoit entouré, ainfi que
celui-des Romains, d’an foffé & d’un parapet. Cet
'ouvrage fe diftribuoit à toutes les troupes de l’armée
, & chaque régiment en faifoit une partie
proportionnée au nombre d’hommes dont il étoit
compofé.' On obfervoit de laîffer jin efpace vuide
de 200 pieds de largeur entre le retranchement du
camp & fes différents quartiers, afin d’y placer les
troupes en bataille dans le befoin.
Cette difpofition paffa dans la plupart des autres
états de l’Europe. Elle a fans doute été obfervée
en France ; on la trouve décrite dans plufieurs'
auteurs , notamment dans le livre de la> do&rine
militaire) donné en 1667 par le fieur de la Fontaine,
ingénieur du roi ; & dans les travaux de Mars,
par Allain Maneffon Mallet.
Il paroît cependant par plufieurs mémoires du règne
de.Louis X III, & de la minorité de Louis X IV,que
nos armées ne campoient pas toujours enfemble ,
comme ces auteurs le prescrivent ; mais en différents
quartiers fépàrés, qui portoient chacun le nom
de l’officier qui les commandoit. 11 y a un grand
nombre d’exemples de ces 'fortes de camps dans
la vie de M. de Turenne , les mémoires de M.. de
Pttyfiegur , &c. Il en réfultg que , fi les règles dont
on vient de parler avoient d’abord été oblervées ,
on les avoit enfuite négligées. Cette conjeéfure
fe trouve fortifiée Dar ce nne le nère Daniel
A lt militaire. Tome /.
Martinet, qui fut lieutenant-colonel, puis colonel
du régimentfu t le premier qui établit ou rétablit
la manière régulière de camper». Ce qui femble
indiquer affez clairement qu’on avoit précédemment
obfervé une méthode, régulière qui n étoit
plus d’ufage. Quoi qu’il en foit -, cet officier faifoit
divilèr le camp de fon régiment par des rues tirées
aü cordeau ;. il le fit ainfi camper aux Pays-Bas
pendant la campagne de 1667 , & mettre en faif-
ceau toutes les armes à la tête des bataillons.' Le
r o i , ayant trouvé cette méthode fort belle, la
f it , dit-on, pratiquer aux autres troupes. Il eft
vraifemblable que c’eft-là l’origine de- la _difpofi-
tion aéluelle de nos camps ; & que , comme
elle ne s’eft apparemment établie qu’infenfiblement
dans les différents corps des troupes du r o i , l’auteur
des travaux de Mars n’en étoit pas encore
inftruit lors de la fécondé édition de fon livre en
1684, quoiqu’elle fût alors généralement fuivie.
C ’eft ce qui eft évident par le traité de l'art de la
guerre de M. de Gaya , capitaine au régiment
de Champagne , imprimé pour la première fois
en 1679. Y trouve à-peu-près les mêmes règles
qu’on obferve encore aujourd’hui, dans le campement
des armées; mais alors les foldats & les cavaliers
n’avoient point de tentes ou canonières.'
Cet auteur marque expreffément qu’ils fe bara-
quoient, & il ne parle de tentes que pour les
officiers; ainfi l’ufage des canonières, pour les
foldats & les cavaliers, eft poftérieur à 1679. H
y a apparence qu’il ne s’ell entièrement établi que
dans la guerre terminée par le traité de Rifwick
en 1697.
Nos camps diffèrent particulièrement de ceux
des princes d’Orange en ce que les troupes y font
campées fur deux ou trois lignes, l’infanterie au
centre , la cavalerie fur les ailes ; & que la -tête
ou le front du camp eft' entièrement libre, pour
que l’armée puiffe s’y mettre en bataille en fortant
du camp. Les officiers font placés à la queue de leur
troupe ; l’artillerie eft affez ordinairement un peu
en avant du centre de la première ligne ; & le s -
équipages des vivres entre la première &. la fécondé
ligne, vers le milieu de l’armée. Nos officiers
généraux ne campent plus comme le faifoient
ces princes: ils occupent les villages qui fe trouvent
renfermés dans le camp , ou qui en font très voi-
fins ; ce qui eft regardé comme un inconvénient
par bien des gens, en ce que. par-làrils fe trouvent
quelquefois éloignés des corps qu’ils doivent commander,
& qu’ils augmentent le nombre des gardes
de l’armée. (
L’efpace occupé par le camp d’un bataillon ou
d’un efcadron eft un reélangle A B CD , fig. 148 ,
donc le côté AB , fur lequel on place les premières
tentes , eft nommé le front ou la tête, le côté
C D , la queue.
Ces deux côtés doivent être égaux à l’étendue
occupée par la troupe mife en bataille.
En dedans du reêlanele., à quelque diftançç
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