
& fix cents chevaux. En Efpagne une légion &
trois ^cents chevaux ; cinq mille fantaffins alliés
& deux cents cinquante chevaux. ( 576. ).
Sous le confulat de Cn. Cornélius ôc de Q. Peti-
lius , deux légions nouvelles & trois cents chevaux,
dix mille fantaffins alliés de nom latin, Ôc fix cents
chevaux. ( 577. ).
En Code , lous le préteur M, Attilius, une légion
nouvelle de cinq mille hommes de, pied ■ &. de trois
cents chevaux : en Efpagne un fupplément de trois
mille fantaffins romains , ôc de ; cent cinquante,
chevaux , avec cinq mille fantaffins alliés de nom
latin, & trois cents chevaux'. Les conflits levèrent
de plus deux légions de nombre jufte en cavalerie
Ôc infanterie , c’eft-à-dire cinq mille deux cents
hommes de pied , & trois cents cavaliers. ( 579. ).
Sous le confulat de L. Pofthumius Albinus, &
de M. Popilius Lænas , quatre légions nouvelles
envoyées en Ligurie avec dix mille fantaffins alliés
de nom latin , & fix cents chevaux : pour l’Ef-
pagne un fupplément de trois mille fantaffins Romains
ôc de deux cents chevaux : pour la Corfe un
fupplément de quinze cents fantaffins romains Ôc
de cent chevaux. ( 580.. ).
Dans la guerre de Macédoine , contre PerféeJ
fous P. Liciriiüs , deux légions romaines de fix
mille hommes Ôc de trois cents chevaux chacune ,
avec feize mille alliés fantaffins , ôc neuf cents
chevaux , outré les. fix cents que M. Sicinius ÿ
avoir conduits j eh Italie deux légions Romaines
de cinq mille hommes ; douze mille fantaffins alliés,
& fix cents chevaux. ( 582. ).
En Macédoine, fous Q . Mar d u s , un fupplément
de fix mille fantaffins Romains, & autant d’alliés
de nom latin ; deux cents cinquante cavaliers'
romains & trois, cents alliés , avec ordre de congédier
les vétéfants ; de forte qu’il’ n’y eût dans
chaque légion'pas plus de. fix mille hommes de
pied Ôc dé trois cents chevaux : en Italie deux
légippa^e cinq mille deux cents hommes de pied
& tfoilF-cents chevaux; dix mille fantaffins alliés
ôc fix cents chevaux. On leva de plus, pour le
befoin, quatre légions, avec, feize mille hommes,
fantaffins alliés de nom latin, ôc mille chevaux :
en Efpagne un fupplément de trois mille farïtaf-
fins romains^ ôc -trois cents chevaux, réparti de
forte que chaque légion fut de cinq mille hommes ,
ôc de trois cents trente chevaux : on y joignit quatre
.mille fantaffins alliés , ôc trois'cents chevaux. (584.)
En Macédoine un fupplément de fept mille'
citoyens romains., Ôc deux cents chevaux, avec
fept mille alliés dé nom latin , ôc quatre cents
.chevaux , réparti de forte qu’il n’y eut dans cette
province que deux- légions de fix mille fantaffins
ôc trois .cents chevaux, ôc que le refte fut diftribué
dans les .garnifons , les foidats hors de fervice
-congédiés. On ordonna aux alliés une levée de
dix mille hommes de pied.ôc de neuf cents chevaux,
pour le befoin. Ces troupes-ci furent jointes à
celles d’Anicius, q u i, de plus ^ eut ordre de tr&nfporter
en Macédoine deux légions romaines de
cinq mille deux cents hommes & trois cents cavaliers
chacune. Licinius fut envoyé dans la province
avec deux légions, dix mille fantaffins alliés , ôt
fix cents chevaux. ( 5 S 5. ) Lucullus "mena contre
Mithridate cinq légions , formant trente mille
hommes d’infanterie , ôc feize cents chevaux.
Il réfulte de ces détails que, dans la légion ,
la proportion de la cavalerie a varié de à —,
ôc à-peu-près de même dans les armées combinées
de Romains Ôc d’alliés , ç’eft-à-dire de à —,
Obfervons que la cavalerie romaine étoit le plus
fouvent employée comme cavalerie légère : que
: fon ufage dans les camps , qui étoient toujours
retranchés , étoit borné à des patrouilles , & à des
reconnoiffances ; qu’il en falloit par conféquent un
moindre nombre qu’aujourd’hui, parce que la manière
de faire la guerre a changé, & qu’il faut,
outre la cavalerie pefante , un grand nombre de
cavalerie .légère, en des armées auffi nombrëufes
ôc auffi.étendues que les nôtres, pour les garder fur
tout leur front , reconnoître l’ennemi, protéger nos
’ marches. Ainfi, nous nous égarerions étrangement,
fi nous voulions régler notre proportion fur celle
des Romains : elle étoit bonne de leur temps , ôc
ne convient point au nôtre. .
Les armées germaines, gauloifes, ôc bretonnes ,
étoient compofées d’infanterie ôc de cavalerie.’ Ces
deux armes font fi utiles l’une à l’autre , que depuis
qu’on fait ufage à la guerre d’hommes montés fur
des chevaux, il eft rare qu’on ait employé l’une
des deux fans l’autre. Il n’y eut plus de proportion
confiante entre elles fous les empereurs romains
: ôc grecs , lotfique l’art militaire & la difeipline
| fe turent corrompus.
Lés' Francs & les Germains eurent dans leurs
i armées peu dé cavalerie. Il y en eut auffi très-
peu fous nos. rois de la première race. Elle augmenta
vers le commencement de la fécondé. Sous
Charlemagne , on la voit égaler prefque l’infanterie.
Vers là fin dé" là féconde racé , & au commencement
dé la trôifième , elle faifoit la'principale partie
des armées rrànçoifes ; ôt peu après elles furent
entièrement compofées de gendarmes à cheval.
Charles V I I , en inftituanr les compagnies d’ordonnance
, rétablit l’infanterie fous le nom de
francs-àr chers. Elle fut augmentée fous François Ier ;
1 ôc, depuis ce temps jüfqu’au nôtre ,''on a propor-
j tiqnné ces deux efpèces de troupes dans les armées,
! relativement' à la nature des terreins où elles de-
; voient -agir.
Le duc de Rohan , cherchant à déterminer cette
; proportion. s’exprime ainfi : « Maintenant faut proportionner'la
cavalerie avec l’infanterie ; laquelle
peut avoir fes diftinéfions , félon la fituation du
pays, où vous faites la guerre , ou bien des ennemis
contre léfquels vous avez à combattrè : car, fi
vous êtes en un lieu de campagne , plein de
'fourrage , .& que vous ayez à faire la guerre contre
une grande cavalerie comme celle du T u r c , il
Fàuî en ce ca$ vous fortifier d’un plus gtand nombre j
de cavalerie, que fi la guerre le fait en un pays
ferré, ou de montagnes, ou de forêts, ou de
;marais, de haies ôc de folles , & qui ait force,
[places fortifiées ; parce que la guerre s’y réduit
plutôt en ftéges. qu’en batailles ôc combats de j
[campagne, alors il faut fortifier fon infanterie. Ces 1
deux corps font fi néceffaires l’un à l’autre , qu’une
armée ne fe peut eftimer bonne ni fubfifter, s’ils
ne font également bien entretenus. Néanmoins, fi
je n’étois induit par quelque befoin extraordinaire,
, je ferois la proportion de mon 'armée pour le pays
ouvert d’un quart de cavalerie, fur trois quarts
d’infanterie, comme fur vingt-quatre mille hommes,
fix mille chevaux : en un pays ferré, d’une fixième
partie de cavalerie fur cinq parts d’infanterie, comme
fur vingt-quatre mille hommes de pied, quatre mille
chevaux ».
' Outre la nature du terrein , un grand nombre
d’autres conditions entrent dans ce problème, ôc
concourent à en déterminer la folution dans chaque
cas' particulier. Il faut confidérer ce que l’on peut
entretenir de cavalerie, qui coûte deux ou trois
fois plus que le même nombre d’infanterie : ce que
le pays où l’on porte la guerre peut en nourrir ;
ce qu’en demande votre plan de guerre , & votre
plan de chaque campagne. Lorfque la cavalerie
eft nombreufe, elle ne peut pas fe maintenir longtemps
dans un camp qu’il eft important de conserver
: il faut donc avoir prévu ce qu’on en
fe ra , fi on eft obligé de refter dans ce camp, ôc de
renvoyer la cavalerie à quelque diftance ; ou bien ,
d’où on pourra la tirer,, fi on paffe d’un pays où
elle eft moins utile, dans un autre où-elle l’eft
davantage. Il faut encore faire attention au temps
où l’on veut ouvrir la campagne , parce qu’on
peut y entrer plutôt avec une armée nombreufe en
infanterie.
jjb r Confidérons de plus ici les armes, les avantages,
fes défenfes que l’ennemi nous doit oppofer. S’il y
a des lieux fortifiés à attaquer ou à défendre, il
faudra moins de cavalerie. Si,les forces principales
de l’ennemi confiftent dans cette arme, il faut la
lui oppofer à force égale, foit en nombre,foit en
bonté. Montécuculli confeille d’en avoir contre les
Turcs jufqu’à moitié de l’infanterie : on y peut
fuppléer par les chevaux de frife ôc l’artillerie,
contre cette nation ôc celles qui font la guerre fans
•art & fans difeipline : c’eft ce que les Rudes ont
fait avec luccès dans leur dernière guerre contre la
Turquie.
. Votre adverfaire a-t-il une cavalerie nombreufe ,
[ mais peu exercée , mal montée , peu aguerrie ?
1 Vous pouvez lui en oppofer un . moindre nombre ,
| fi la vôtre eft bonne, & même de l’infanterie bien
difeiplinée , & qui ait fait la guerre : celle qui ne l’a
pas vue a moins de confiancè : il faudra l’affermir
par 1 affurance d’un fecours prompt ôc vifible.
Sj la nature du pays & celle de l’ennemi vous
permettent des entreprifes où la promptitude foit
Art militaire. Tome 1,
néceftairej edifime des furprifes de quartier, ôe
divifions , de cantonnements, de paffages de rivières,
des enlèvements de convois, il faut augmenter
la proportion de la cavalerie. Et, comme les
combinaifons.font en grand nombre a la guerre ,
il faut même joindre ici celle des talents ôc du
caraétère du général ennemi , ôc augmenter ou
diminuer le nombre de la cavalerie, fuivant quils
pourront en faciliter ou empêcher l’ufag^.
Cette multitucte de circonftances fait qu’il eft:
impoffible d’affigner une proportion précife entre
l’infanterie ôc la cavalerie qui doit compofer un
corps d’armée. Elle varie non-feulement fuivant les
circonftances de lieux ôc d’hommes, mais fuivant
celles de loix , de moeurs , de coutumes , & de
préjugés. La nation qui a peu de connoiffance dan#
l’art militaire , peu de difeipline , beaucoup de
penchant au pillage , ôc pour les expéditions lointaines
, comme les Numides , les Scythes, les
Tartares, n’aura que de la cavalerie, pour ainfi
dire. Celle qui eft profonde dans l’art de la guerre ,
n’aura que de l’infanterie. T elle fut long-temps la
nation grecque , parce que la phalange , forte par
elle-même , mole fuâ feans, ôc protégée par fes
piques, n’avoit point de parties foibles, point
d’ailes, pour ainfi dire, contré la cavalerie légère
dont elle faifoit peu de cas. Elle augmenta la
ftenne en Afte, parce qu’elle y trouva une cavalerie
qui chargeoit quelquefois en grandes troupes.
Eumène, le plus guerrier des fucceffeurs d’Alexandre
, fit de la fienne le cinquième de fon armée.
Cependant, fi on compare les différentes proportions
qu’y ont mifes nos plus grands généraux
modernes en divers-pays, & qu’on peut voir
dans fhiftoire, on établira comme,principe général
que dans la guerre de montagnes il fuffii d’avoir un
huitième, ou un dixième de.cavalerie, ôc que dans
les pays de vaftes plaines , comme la Flandre , ôc
quelques parties de l’Italie ■, il en faut depuis un
cinquième jufqu’à un tiers. C ’eft à-peu-près entre
ces limites que le général doit choiftr le nombre
convenable à l’état de guerre qu’il veut établir,
d’après les combinaifons de toutes les circonftances
de loix militaires, de moeurs, d’ufages, de feiehee
d’armes, ôc de pofition des nations belligérentes ,
fans oublier tout ce.qui concerne à ces différents
égards les troupes alliées.
N O M B R E.
Souvent une armée peu nombreufe combat avec
plus d’ardeur que celle qui l’eft davantage. ( Thucyd.
L. 11. ). Lea troupes fupérieures en nombre fe confient
plus dans leur force que dans la fcience militaire.
Celles qui font fort inférieures, ôc marchent
à l’ennemi de leur plein gré, ont une élévation
d’ame, une grandeur de projets, qui les rendent
audacieufes. Soit igriorancé, ou lâcheté, plufieurs
armées ont été vaincues par des armées très inférieures.
( ld. ibid. ).
Q. Fabius leva quatre mille hommes de pied ôc
O