
Le lendemain de la diftribution, il fera un bordereau
général par colonnes j dans la première ,
feront les noms des régiments ; dans' la deuxième,
les noms des officiers-majors , & autres qui ont
ligné les billets de prifes ; dans la troifième , la
quantité de rations portée par ces billets ; dans
la quatrième, les dates de leurs billets dans la
cinquième , les noms des chefs aux travaux &
des capitaines d’équipages fur lefquels il aura donné
les mandements j dans la fixième , la quantité
qu’il aura tirée fur chacun d’eux ; & dans la l'ep-
tième, il rapportera par accolade à chaque article
le total des mandements qui doit cadrer ayec chaque
billet de prile.
Il arrêtera ce bordereau & le lignera ; il y
joindra les billets qu’il cotera & paraphera , 6c
adreffera le tout au directeur des comptes' à l’ar-
me e , lequel lui envoyera en échange la recon*
noiflance du dépofitaire de fon bureau, après s’être
a luire de l’exaéîitude de l’enrégiftrement dii -bordereau
par un feul article de recette fur le journal
: il vifera cette rèconnoilfance, qui fera pareillement
régiftrée en dépenfe.
Pour accélérer ce travail,- qui fe continùera
de même pendant la campagne, on fera imprimer
des feuilles dans la forme que l’on vient d’expliquer,
afin qu’il n’y ait que lès noms, les dates
& les quantités à remplir.
Comme le travail de ce bureau eft v if & inftant,
il faut donner à ce principal commis à là diftribution
plufieurs commis, habiles , exaâs & bons
calculateurs.
S’il y a des corps détachés, ou d’obfervatioh ,
a la fuite defquels on ait établi des travaux dans
les lieux ou ils font campés , le général dès vivres
commettra pour chacun un commis principal. Il
fuivra ce que l’on vient de prefcrire, & il adreffera
les bordereaux & les billets de prife au directeur
, fi la communication^ eft libre, ou après
la jonélion du corps détaché à j ’armée.
A la fin de la campagne , le commis dépofitaire
formera fur fon grand régiftre un bordereau divifé
en deux chapitres.
Le premier , fubdivifé en deux articles, contiendra
les remifes qui lui ont été faites des mandements
tirés par le principal commis à la diftribution
; i? . fur les chefs aux travaux ; 2°. fur les capitaines
d’équipages ; les noms, les dates & quantités
feront rapportées dans des colonnes préparées.
Le fécond chapitre fera compofé des reconnoif-
.fanees comptables que le dépofitaire aura données
au commis principal à la diftribution en échange
des billets de prife, les noms des régiments, officiers
généraux, officiers de l’état-major, & autres parties
prenantes ; les dates & les quantités feront
rapportées^ comme au premier, chapitre, en des
colonnes préparées.
Après vérification faite, entre les deux commis ,
dudit bordereau, fur les reconnoiffances réciproquement
fournies , Tou mettra :
La recette & la dépenfe étant égales, & le principal
commis à la diftribution ayant rendu au dépofitaire
fes reconnoiffances comptables , de lui
cotées & paraphées, au nombre de. . . . . . . .
le préfent bordereau demeure foldé & , s’il re-
yenoit d’autres mandements dudit commis principal
à la diftribqtion , que ceux ci-deffus énoncés, il
en demeure garant envers la compagnié , à laquelle
il en payera la valeur fur le pied du réfultat fait
double à. . . . . . .
Ce décompte arrêté triple, entre les deux commis,
fera vérifié, & enfuite vifé par le directeur, le
commis dépofitaire l’inférera fur fon journal, &
en fera le rapport fur fon grand régiftre.
L’une des expéditions reftera au commis principal
à la diftribution, une autre au dépofitaire, la
troifième fera remife parle directeur'au commiffaire
oyant compte.
C ommis G arde-parc.
• Ce commis eft chargé , dans le camp 1 ou dans
un lieu sûr - près du camp , des avoines &. des
fourrages fecs ainfi que des uftenfiles & médicaments
en réferve.
Il feroit bon que lors des fourragements les capitaines
remïffent à ce garde-parc les fourrages
qu’ils auroient faits , que celui-ci les leur délivrât
, il y auroit moins de dégâts ; & comme ce
garde-parc ne délivreroit que fur un ordre du capitaine
général ; enfuite de l’état des équipages ,
lequel état le garde-parc envoyeroit émargé a la
direction , le munitionnaire profiteroit des fourra*
gements, & ne feroit pas obligé, comme je l’ai
vu plufieurs fois, de payer à dès entrepreneurs des
fournitures fimulées pour les mêmes jours que les
chevaux des équipages étoient amplement nourris
par les fourragements. En 17 1 1 , 17.12 &. 1713 ,
les fournitures fimulées faites aux chevaux des
vivres , ont coûté aux munitionnaires plus de 600
millçliv. , & partie des mèmès chevaux font morts
de faim ; parce que quand ils venoient dans les
places de fécondé ligne, pour charger des farines
•ou du pain , on ne leur fourniffoit aucune nourriture
; les capitaines donnoient néanmoins leurs
récépiffés comme s’ils euffent reçu , &. de "même
que fi leurs, chevaux avoient eu leur ration , l’entrepreneur
en retiroit le payement des munitionnaires
, & le partage s’en faifoit entre cet entrepreneur
& les capitaines.
C ommis surnuméraires.
Il faut un nombre phis ou moins grand de commis
furnuméraires , que l’on qualifie de* ■ commis à la
fuite de l’armée. Autant qu’il eft poffible, on n’en
doit admettre que de capables , parce que , fup-
pofant les cas de maladie , ignorance , ou malversation
de quelques commis , ces lurnumérâires leur
font fuhftitués ; & fi une place eft conquife fur
l’ennemi, on lês y envoyé en qualité de gardes-
magafins. •
On introduit quelquefois d’autres commis fous
différentes dénominations ; mais la plupart font à
chargé & inutiles. ( Traité des fubf. mil.par M. Duprè
d’Aulnay.,). %
COMMISSAIRE DES GUERRES. Employé
militaire , chargé de veiller à l’exécution des ordonnances'
6c réglements concernant tes gens de
guerre.
C ommissaire général des A rmées.
Il eft fait mention de cette charge dans tes mémoires
de M. 1e comte de Buffi-Rabutin : elle ne
fut pas de longue durée ; & celui qui en fut pourvu
d’abord , n’eut point de fucceffeur. Voici ce qu’en
dit 1e comte de Bufli fous l ’an 1637. « Je vins
au rendez-vous d’armée à Rethel , où Befançon ,
commiffaire général des armées de France ,. charge
créée pour lu i, & qui fut fupprimée en fa per-
fonne, parce qu’elle avoit trop d’autorité, fit-faire
revue au régiment de mon père. » Il n’en dit
rien davantage , & ne defeend point dans 1e détail
des fondions & des prérogatives de cet officier.
On voit feulement qu’il faifoit faire les revues aux
troupes : mais de la manière dont l’auteur s’exprime,
il paroîf que cette charge avoit une très’ grande
étendue & donnoit un grand pouvoir à celui qui
l’exerçoit. Il eft fait encore mention de cet officier
dans la relation du fiège de Landreci en 1637.
C ommissaire ordonnateur.
C ’eft 'un grade qui s’accorde en confidération
des fervices rendus par tes commijfaires des guerres,
provinciaux ou ordinaires.
Ils font distingués des autres commijfaires. pour
ce qui regarde tes appointements & tes fourrages,
1e pain & les autres traitements.
Dans une place , ils font chargés préférablement
aux autres commijfaires , de l’hôpital, du logement
des troupes , des vivres, des fourrages , de l ’entretien
des cafernes & bâtiments du roi ; d’examiner
. & arrêter les états des entrepreneurs , de faire tes
procès-verbaux,, &ç.
Pendant un fiège, quand ils font renfermés dans
la place , ils font chargés des diftributions , de
l’hôpital, de faire touts tes états de dépenfe , & généralement
de touts tes détails.
Dans un camp ils doivent faire faire toutes tes
fournitures néceffaires pour 1e campement, pourvoir
a la fubfiftance & au chauffage des troupes,
& a faire fournir 1e fourrage aux chevaux ; ils
doivent auffi arrêter touts les états de dépenfe ,
& ipêmè tes ordonnances en l’abfence de l’intendant.
■ Dans une armée. , ou avec un détachement,
lorfqu’il n’y a point d’intendant, ils en font toutes
les tonifions, font chargés des contributions , des
etabliffements d’hôpitaux , de faire cônftruire des
fours de campagne, de commander tes charriots
& chevaux d’ordonnance , d’ordonner toutes tes
dépenfes , &. généralement de touts tes détails de
tannée , ou du corps détaché.
Par-tout où il y a des intendants, ils leur font
filbordonnés.
Dans tes places & à l’armée, ils fe débarraffent
de ce qu’ils jugent à propos fur les commijfaires
provinciaux, ou ordinaires employés avec eux.
M. 1e comte d’Argenfon écrivit 1e 27 mars 1746
à MM. tes intendants, que le roi ayant agréé que
tes commijfaires des guerres portaffent dorénavant
des uniformes , fon intention étoit qu’ils fuffent
d’un drap gris de fer, parement rouge en botte,
.doublure rouge , avec un bordé d’or brodé fur
l’habit ; que ceux des commiffaires - ordonnateurs
feulement, euffent un double bordé fur,tes manches
& furies poches, 1e tout conformément à l’échantillon
du drap , & au modèle de broderie joint à
la lettre.
C ommissaires Pr o v in c ia u x .
Loui# XIII créa en 1635, foixante-neuf com-
miffaÏHs provinciaux , & trois-cents archers-garde»
deldits commijfaires , qui furent enfuite fupprimés.
Louis X IV par fon édit du mois d’avril 1704 ,
& fa déclaration du 4 juin de la même année,
a créé & érigé en titre d’office formé & héréditaire
, trente offices de confeillers de fa majefté ,
commiffaires ordinaires provinciaux de fes guerres ,
pour être départis dans les provinces & généralités
du royaume.
Les commiffaires provinciaux font leur réfidence
dans la (ville de leur département la plus convenable
au fervi-ce de fa majefté, ôc y ont leurs
logements.
Ils ont tes mêmes privilèges & prérogatives que
tes autres commiffaires , ils font chargés comme
eux de faire exécuter tes ordonnances de la discipline
& police des troupes , de faire des revues
, &c.
Ils prennent, comme eux, la qualité d’écuyer ;
ils font fouche de nobleffe , lorfque eux & leurs
enfans fucceffivenient &. fans interruption , ont
poffédé & exercé lefdits offices pendant vingt années
de fervice r en forte que comptant les années
de fervice du père & ceux des enfans eniemble,
fe trouvant vingt ans de fervice entre eux , la
nobleffe leur eft acquife pour eux & leur pofté-
rité , enfans nés & à naître en légitime mariage.
Les commijfaires provinciaux font feuls , & pri-
vativement à touts commiffaires & autres , tes
montres & revues des compagnies des gardes des
gouverneurs & lieutenants généraux des provinces
du royaume.
« N’entend toutes fois fa majefté , eft-il dit dans
l’édit, difpenfer lefdits commijfaires provinciaux de
fe préfenter en perfonne ou par procureur au
doyen des maréchaux de France, pour en obtenir
tes départements fuivant l’ufage ordinaire. »
(Nota. C ’eft ' 1e miniftre qui tes donne aujourd’hui.).
A l’égard des troupes qui feront en garnifon dans
tes places de fa majefté, elle veut & entend que
lorfqu’il s’y trouvera un commiffaire ordinaire
établi en réfidence par fes ordres , 1e commiffaire
provincial du département foit tenu de lui indiquer
tes .jours heures auxquels il conviendra faire la