
tingués. de ceux qui forment la claffe des chirurgiens
furnumêraires. Le nombre des élèves chirurgiens
eft relatif à la grandeur des hôpitaux & à
la quantité des malades qui y font préfents : « ils
ne feront, dit l’ordonnance, jamais moins de deux
par hôpital, & on en accorde un pour dix officiers
, ou pour vingt-cinq foldats » : ainfi le nombre
des chirurgiens employés n’eft pas confiant , cependant
il nous paroîtroit utile qu’on en déterminât
un certain nombre pour chaque hôpital ; & ,
lorfqu’il feroit infuffifant pour le’ fervice, on era-
ploiroit avec appointement les élèves furnümé-
raires. Il conviendroit auffi qu’ils fuffent lettrés , '
afin qu’ils puiffent tirer avantage du plan d’inf-
truélion établi ou à établir, & acquérir par leurs
talents le droit de prétendre aux différents grades
fupérieurs de leur état.
Leur inftitution eft auffi ancienne que celle des
hôpitaux ; « ils doivent, autant qu’il eft poffibîe ,
être choifis dans le nombre des élèves lurnumé-
raires par les officiers de fanté» , les chirurgiens-
majors devroient être feuls chargés- de ce choix ;
& , dans le cas oh les chirurgiens-démonftrateurs
feroient ce qu’ris pourroient être, ils devroient
de concert avec les chirurgiens-majors procéder à
cette éleélion. Les hôpitaux du premier ordre ne
pouvant fournir aux autres hôpitaux les élèves chirurgiens
dont ils pourroient avoir befoin , les
chirurgiens- majors de ces hôpitaux devroient s’en
procurer qui euffent déjà des connoiffanees en chirurgie.
Il feroit jufte-que ceux des grandes écoles
ôi. hôpitaux -du royaume fuffent employés de préférence.
La confidération qu’ils doivent avoir , leur éducation
, leurs qualités phyfiques & morales font
les mêmes dont nous avons parlé dans les paragraphes
précédents.
a Les élèves appointés des hôpitaux dépendent
abfolument des chirurgiens-majors , à 1* utôrité def-
qüels ils font fournis , tant pour le fervice que pour
la difcipline intérieure , ils le font auffi aux aides
& fous-aides», & ils devroient l’être aux chirurgiens
démonftrateurs , .fur-tout s’ils étoient ce qu’ils
pourroient être pour le fervice de Famphithéatre.
« Ils doivent réfider à l’hôpital & être rentrés
tous les jours avant dix heures du foir». Il feroit
de plus néceffaire qu’ils euffent fur les infirmiers
une autorité bornée au fervice de fanté.
L’uniforme des chirurgiens-élèves-appointés ne
diffère de celui des fous-aides qu’en ce qu’ils n’ont
aucune boutonnière.
Leurs appointements, font de 18 liv. par mois.,
avec nourriture &. logement en fus.
^ Leur récompenfe eft de parvenir après plufieurs
années de fervice , dans les hôpitaux oh il y a amphithéâtre
, aux places de fous-aide-majors : les
plus inftruits & les plus anciens devroient les obtenir
de préférence. Il conviendroit auffi que le
terme de leurs férvices fût fixé à trois ans ; époque
à laquelle ils feroient obligés de fe retirer s’ils
n’étoîent placés. On leur accoi'deroit alors ruS
certificat, à la faveur duquel ils feroient employés
de préférence en temps de guerre. Par ce moyen
les élèves des hôpitaux ceueroient de vieillir dans
leurs emplois ; les vacances- devenant plus fréquentes
procureroient des débouchés aux jeunes
chirurgiens , & aux villes &. campagnes, un plus
grand nombre de chirurgiens inftruits.
Les devoirs des chirurgiens-appointés fe rédui-'
fent aux fuivants.
« Ils doivent fe trouver dans les faites avant
l’heure des panfements, munis chacun d’un appareil
tenu proprement, & garni de tout ce qui peut
être néceffaire aux panfements ; les élèves charges
d’écrire les vifites des chirurgiens-majors & des
médecins doivent avoir leur caier en règle afin
de ne point retarder le fervice. Ceux qui écriront
les vifites des chirurgiens feront tenus de faire le
relevé du régime , pour le remettre figné au directeur.
Ils feront auffi chargés des faignées, des
topiques , & de rendre .compte des cas de chi-,
rurgie qui peuvent fe préfenter dans les falles de
leur direction ». Il nous paroîtroit jufte que ce
fervice fe fît à tour de rôle , que les chirurgiens
employés à cet effet fuffent tenus de fuivre les
diftributions, de faire panfer ou faigner les malades
qui feroient dans le cas de l’être : &., pour que
ceux qui feroient le fervice ne fuffent aucunement
diftraits , il faudroit faffeCter aux différentes falles
un nombre déterminé de chirurgiens furnumé-
raires qui exécuteroient à l’inûant ce qui feroit
ordonné par les officiers de fanté en chef. Par ce
moyen les chirurgiens de garde feroient uniquement
occupés à vifiter les malades entrants , pour
les répartir comme il convient, & pour donner
du fecours à ceux qui en auroient befoin.
<c Ils ne doivent agir de leur chef que dans une
extrême néceffité, & en rendre compte auffitôt
aux officiers de fanté ». Les chirurgiens qui pré-
fident aux diftributions des. aliments & qui devroient
affifter aux diftributions des remèdes , &
les chirurgiens de garde devroient, fur r tout les
derniers, pouvoir fe conduire d’après leurs connoif-
fances, en fufpendant même le plan de conduite
qu’auroit tracé les officiers de fanté', auxquels ils
j feroient tenus de rendre compte à la vifite du
] lendemain t & les officiers de vifite ne devroient
r dans aucun cas défapprouverla conduite qui auroit
| été tenue : il feroit fur-tout néceffaire de leur enjoindre
de ne commettre dans aucune circonftance
des abus d’autorité qui ont lieu plus d’une fois.
- « Ils doivent affifter non - feulement aux cours
de chirurgie & d’anatomie, mais encore à ceux
de médecine, de botanique & de chymie; & ils
fubiront touts les ans. au mois de mai un examen
général , qui fera fait par les officiers titulaires
de fanté en préfence du commiffaire chargé de la
police : il en fera fait un procès verbal qu’on adref*
iera au miniftre, & on en confervera le double
fur un regtftre deftiné à cet effet % 11 conviendrait
'que cet examen fe fît en préfence des médecins
& chirurgiens-infpeCteurs, qu’on le répétât toutes
les fois qu’il y auroit des places de grades fupérieurs
à donner. On devroit à mérité égal ,
donner la préférence aux plus anciens & à ceux
qui ont la meilleure conduite ; ne point oublier
que le plus inftruit n’eft pas toujours celui qui
brille le plus dans un concours ; .de" forte qu’il
faudroit avoir égard au travail qu’ils auroient fait
dans le courant de l’année : ces attentions entre-
tiendroient l’émulation & préviendroient les in-
juftices,
§. V I I I .
Des chirurgiens de garde des hôpitaux militaires.
« Les chirurgiens de garde font tenus de refter.
à l’hçpital pendant vingt-quatre heures, pour y
remplir les obligations ci - deffous énoncées ».
•« Ce fervice , qui doit fe faire à tour de rôle ,
fera commandé touts les jours par les chirurgiens-
majors au les aide - majors ». Leurs devoirs con-
iiftent à vifiter les malades pour prendre connoif-
fance de leurs maladies , les placer où ils doivent
ê tre, & leur prefcrire le régime & les médicaments
qu’ils jugeront convenir à leur ,état.
« Us remédieront aux accidents qui pourroient
arriver; dans les cas graves & dangereux, ils-
auroient recours aux lumières des chirurgiens-
majors ou des médecins ; & en leur abfence à
celle des aides ou fous-ai de-majors ».
« Ils affilieront à la diftribution des remèdes
& des aliments , pour les interdire à ceux qui ne
doivent point en prçndre , à caufe de la fièvre
ou d’autres accidents furvenus depuis la vifite ».
Çette partie du fervice pouvant contrarier celles
dont nous nous fommes occupés précédemment,
cous penfons qu’elle pourroit être faite par un
ou deux des chirurgiens qui auroient écrit la vifite.
« Us doivent furvéiller les infirmiers & les fen-
tinellçs , pour leur faire faire leur devoir. Us empêcheront
les malades de manger du fruit ou
d’autres aliments venant du dehors ». Dans les
cas urgents ils devroient recevoir les malades fans
billet, & choifir les bandages herniaires que les
bas-r officiers & foldats vont chercher à l ’hôpital,
lùr un certificat du çhirurgien-major du régiment :
ces fortes de bandages devant être appropriés- à
1 efpece du mal., & il eft néceffaire de chercher
icelui qui conyient le mieu$.
S- i x .
Des chirurgiens furnumêraires des hôpitaux
militaires.
Les chirurgiens furnumêraires font ainfi nommés,
parce qu’ils ne font employés .qu’autant qu’il y a
lame de malades ou abfence d’élèves-appointés ; il
conviendroit qu’ils fuffent lettrés, afin qu’ils pnflent
fuivre le plan d’inftruCtion dont nous avons parlé.
Us font au nombre de huit par chaque hôpital de
premier ordre. Il feroit utile qu’ils fuffent plus
nombreux , tant pour favorifer, pour faciliter le
choix qu’on feroit obligé d’en faire que pour fournir
les hôpitaux d’ordre fubalterne. En attendant une
décifion fur cet o b je t, il feroit bon qu’on y attachât
un nombre déterminé de furnumêraires.
Ils furent inftitués en même temps que les
amphithéâtres.
Pour parvenir à ces places, « il fuffit de donner
des preuves de talent au chirurgien titulaire des
amphithéâtres. Les chirurgiens & médecinsdnfpec-
teurs, fur la note que leur donneraient les chirurgiens
de Paris, admettroient à ces places les chirurgiens
propofés ».
11 faudroit encore qu’ils joieniffent à ces con-
noiffances celle des lettres , fruits des bonnes
études.
u Les fils de chirurgien & de médecin militaire
ou élèves en chirurgie des régiments, d’après la demande
du meftre-de-camp commandant * & les
élèves en chirurgie des villes , d’après la permiffion
des intendants, feront admis à fuivre les amphithéâtres,
auront droit aux places de furnumêraires ;
& , à mérite égal, la préférence®».
L ’uniforme des élèves-furnumêraires diffère de
celui des élèves-appointés par le collet de l’habit
qui eft montant, au lieu d’être defcendant.
Leurs appointements n ayant lieu qu’autant qu’ils
font employés dans les cas devfoùle , ils font réduits
à un cafuel très mince & très variable.
« Leur récompenfe confifte à obtenir , après
trois années d’étude dans les amphithéâtres, les
places de chirurgiens-appointés des hôpitaux militaires
, & cela exclufivement. Ceux qui auroient
remporté le prix valant chacun 150 liv ., que l’on
accorde au concours du mois de juin de chaque
année, aux élèves-furnuméraires les plus inftruits
& les plus fages devroient obtenir.la préférence ».
Mais il nous paroîtroit jufte que oe ne fût qu’à mérite
égal. Si y après fix ans d’exercice , ils ne pou-
voient obtenir les places qui leur font deftinées ,
ils devroient être obligés de fe retirer munis d’un
certificat en bonne formé, à la faveur duquel ils
pourroient prendre le titre de chirurgien militaire ;
& ils feroient placés de préférence dans les hôpitaux
de paix & de guerre en reparoiffant au concours.
Les deveirs des chirurgiens-furnumêraires con-
fiftant : ■
« A affifter régulièrement aux leçons & démonfi-
trations d’anatomie & de chirurgie , aux cours de
médecine, de pharmacie,, de chymie & de botanique
, &. à fuivre .exactement les panfements ». Il
conviendroit auffi^ qu’ils fuiviffent les médecins
pendant leurs vifites , pour faire fous la direction
d’un élève-appointé, ou d’un de ceux de la première
claffe les faignées & panfements urgents, &
jnçme ceux qui ne le ferçient pas.