
BAN E T ARRIÈRE-BAN. Convocation des
troupes que les vaffaux doivent au Roi. ( V.
L evée. ) .
BAN . Publication des ordres du Roi ou de Tes
.lieutenants , qui font les officiers militaires & les
magiftrats. ’
On publie par un ban, à la tête d’une troupe
qui arrive dans une ville , fo r t, château, citadelle
, 6>c. , foit pour y féjourner $ foit pour y
tenir garnifon , les réglements de police ôt de
discipline qui doivent y être obfervés.
Les commiffaires des guerres font chargés de
publier ces bans. A leur défaut, le gouverneur ou
le commandant de la place en charge un des officiers
de fon état-major , ou un de ceux de l’état-
major du régiment. Leur principal objet eft le plus
ordinairement la défenfe faite aux foldats de palier
au-delà des limites qui leur font indiquées , de
mettre le fabre ou la baïonette à la main hors de
la place ou dans la place , de commettre aucun
défordre , de s’établir en d’autres logements que
ceux qui font portés par leurs billets , & d’exiger
de leurs hôtes au-delà de ce qui eft porté par les
ordonnances. Le commandant fait ajouter à ces
principaux chefs les défenfes & réglements particuliers
qu’il juge utiles & néceffaires à la police
de la place. Les chefs des corps font auffi publier
par ban , à la tête du régiment, ce qu’ils jugent
à propos d’ordonner pour la police & difcipline
intérieure du corps.
Les officiers municipaux font inftruire de même
les habitants par un ban des réglements arrêtés
concernant ce qu’ils doivent fournir aux troupes ;
ce qu’ils ont à faire, lorfqu’ils ont reçu quelque
dommage ou injure de la part des militaires , &
font obligés d’en porter plainte.
Les bans étoient publiés autrefois , dans l’infanterie,
au nom du colonel-général. Une ordonnance
de Louis X IV , du 12 oftobre 1661 , prefcrit qu’ils
le foient au nom du Roi feulement.
On donne auffi le nom de ban à la batterie de
tambour ou au fon de trompe , qui annonce la
publication d’un ban. (V. Po l ic e , d is c ip l in e . )i
BANDEROL LE. Bande d’étoffe de foie, ou de
toile , de différentes couleurs, fervant d’ornement
aux enfeignes, aux lances , aux piques aux trompettes
& autres inftruments .de guerre.
BANDES. Divifions de troupes. •( V. Infant
e r ie .) .
BANDIÈRE. ( front de ). Front d’une ligne
formée par les tentes d’un camp , ou par les divisons
d’un eôrps de troupes. On dit d’une armée
en ligne , qu’elle eft rangée en front de bandiere ;
d’une armée campée fur une feule ligne, qu’elle
eft campée en front de bandiere ; des faifceaux
d’armes dans un camp, qu’ils font placés za. front
de bandiere.
BAN DIT S . V. A v a n tu r ïe r s . '
BANDOPHORE. Celui qui portoit l’enfeigné
de k bande , fous l’empereur Maurice, i^an. 5&2 )
& fous l’empereur Léon le philofophe, (<z/z. 889.).
L’enfeigne étoit alors nommée bandum. On a
enfuite tranfporté ce nom à la divifion de troupes,
diftinguéepar une enfeigne, comme chez les Romains
le motfgnum a. lignifié enfeigne ôc. manipule.
BANDOULIÈRE. Bande de’cuir fupportée par
une épaule, & qui croifant le corps par-devant
Sc par-derrière , le réunit par fes extrémités fur le
côté oppofé. Son ufage eft’ de porter une arme,
comme fufil, moufqueton , épée , baïonette , ou
une autre partie de l’armement , comme fourniment,
cartouche, giberne, ou quoique ce fort.
B ANNALISTES. Corps de miliciens en ré g imentés
, qui a paru fous ce nom dans les armées
autrichiennes. 11 avoit été levé en Croatie. M. le
maréchal Bathiani , qui , entre autres dignités dont
il étoit revêtu, avoit celle de ban de Croatie,
leur avoit fait prendre ce nom de bannaliftes, dont
ils fe glorifioient jufqu’à fe dire fa garde. C ’étoit
de touts les corps de milice hongrois , croates ,
efclavons , & autres venus en Allemagne , le plus
beau , le mieux compofé’, Ôc le plus dilcipliné. ( f ).
BANNERET. F. C hev a l ie r .
BANNIÈRE. Pièce d’étoffe quarrée, attachée
au haut d’une hampe. C ’étoit l’enfeigne de nos
anciennes milices. V. Enseignes.
B A N Q U E T T E . Degré conûruit en terre ou en
maçonnerie, à l’intérieur & au pied d’un parapet.
Son ufage eft d’élever allez, le folclat, pour qu’il
puiffe tirer par - deffus le parapet, parallèlement
à la' furface fupérieure.
Prefque touts les ouvrages de fortification ont
des banquettes. V. FO R T IF IC A T IO N . O UVRAGES
EN TERRE. S e CT. I & II.
B AR AQ U E . Flûte conftruite pour loger des
foldats , lorfque la'campagne eft prolongée jufques
à la fin de l’automne, &. pendant l’hiver. Comme
les troupes fouffriroient trop du froid fous les tentes î,
on les fait baraquer , quand on doit occuper long-^
temps le même camp. Les baraques font faites de
paliffades , de branchages , de mottes de terre ,
de claies , ou -de planches , ôt recouvertes de
chaume, de planchés , ou de gafons.t
( Tout officier qui commande un pofte, doit
y faire conftruire , quand les circonftances le lui
permettent , une baraque pour mettre fes foldats
à couvert des intempéries de l’a ir, & des coups
que les partis de l’ennemi peuvent tirer de loin,
pour les inquiéter. V. O uvrage en terre. II*
Se CT. [ C ] ).
BARBACANNE-. Pièce de -fortification que
l’on plaçoit anciennement devant un pont , ou
devant une porte de ville : on en voit une à
l’un des bouts du pont de bateaux de Rouen, à
laquelle on donne encore le nom de barbacanne.
■ Ce nom fignifioit auffi de petites ouvertures que
l’on faifoit aux murailles des forts & châteaux ,
pour tirer à couvert fur l’ennemi : c’étoient des
efpèces de créneaux»
. BARBARES,
BARBARES. Hommes étrangers , qui parlent
une langue différente de la nôtre. C ’eft le fens que
plufieurs anciens auteurs paroiffent attacher à ce
mot. Ovide difoit des Gêtes :
Barlarus hic ego fum , quia non intilligor ttlli »
Et rident jiolïdi ver'ba latina Getoe.
Et St. Paul : Si nefciero virtutem vocis, ero lo-
quenti'barbarus ; & loquens mihï erit barbares. Ainfi
chaque nation donnbit le nom de barbares à toutes
les autres. Enfuite l’orgueil national y ajouta l’idée
de mépris avec celle d’infériorité. C ’étoit dans
cette acception que l’employoient' les Grecs &. les
Romains. Plufieurs poètes anciens , ôc. après eux
Ariftote, difoiént qu’il convenoit que les Grecs
commandaffent aux barbares, parce qu’être efclave
& barbare par nature , c’étoit la même chofe.
( Polit. C. 11. p. 297. C. ). Ifocrate donne ce nom
aux peuples qui lont naturellement ennemis de
touts les autres, & dit qu’après la guerre que les
hommes font aux bêtes féroces -, celle qu’ils déclarent
aux hommes de cette efpèce eft la plus
jufte ôt la plus néceffaire. Les Romains méritoient
bien à ce titre le. nom dc barbares. V. G uerre.
Ce n’étoit pas dans cette odieufe acception que
les Germains ôt les Francs fe glorifioient de ce
ritre : c’étoit ou comme étrangers ôt conquérants,
ou en qualité d’hommes illuftres. Le mot bar pré-
fentoit dans leur langue l’idée d’homme, Ôt celle
d’illuftre.
BARDES. Seconde claffe des druïdes, destinée
à exciter par des chants le courage des
guerriers , ôt à célébrer leurs grande-s aftions.
Voye^ C hants.
BARDES. Armure défenfivedu c h e v a lVoye^
A r m e s .
BARRE. Exercice gymnaftique , qui a été en
ufage autrefois dans les troupes françoifes. Il con-
fiftoit à jetter une barre très pefante à une grande
diftance. Celui qui la-jettortle plus loin remportoit
le prix. Voye^ Exercices. ,
BARRICAD E . Retranchement fait avec des
matériaux de toute efpèce, comme tonneaux ,
paniers , facs remplis de terre, arbres, paliffades,
iblives , poutres , débris de maifons. Lorfqu’on
défend une maifon , on en barricade les portes.
Dans la. défenfe d’un village , on barricade les
maifons ôt les entrées des rues.
On donne auffi le nom de barricades aux chaînes
que l’on tendoit autrefois dans les rues des grandes
villes, quand ils’élevoit quelque/éditiori, Ôc même
dans les places de guerre , en cas. d’allarme ôt de
furprife. Dans la première de ces circonftances elles
pouvoient empêcher les féditieux de courir dans
les rues auffi librement qu’ils l’aurpient tait fans
cet pbftacle , Ôt de piller, faccager , ôt commettre
les défordres auxquels s’abandonnent des
efprits qui n’ont plus de frein : mais, dans une
attaque fubite, elles dévoient être une fôible ref-
Iburce contre l’ennemi qui s’étoit rendu maître
Art militaire. Tome I.
d’une partie des portes & des corps-de-garde.
Cependant , comme elles- pouvoient retarder fa
marche-vers les. places d’armes où la garnifon fe
raffembloit, ôt lui donner quelques moments de
plus , elles n’étoient pas abfolument inutiles ,
& on pourroit encore s’en aider dans ces po-
fitions extrêmes "où la néceffité oblige de faire
ufage de tout ce qu’on a , & de tout ce quon
peut trouver : alors il ne faudroit employer ces
barricades que dans'les avenues par où l’ennemi
peut venir aux places d’armes , 6c autres poftes
importants.
BA R R IÈR E - Porte de bois tant pleine que'
! vuide , qui ferme l ’entrée, d’une pièce de fortification.
Voye\ ce mot.
BARRIÈRE ( combat de la. ). V. T o u r n o is :.
BASCULE. Affemblage de charpente qui fert
à lever un pont-levis. Ce font deux poutres ou
folives traverfées dans leur épaifïeur par un efheii
placé vers le milieu de leur longueur ; de forte
que, tournant fur ce point fixe ", une de leurs extrémités
S'élève , tandis que l’autre s’abaifïe. C ’eft
un levier dans lequel le point d’appui eft entre la
puiffance & la réfiftanceî Une partie de ces poutres
làiljit en dehors de la porte , & foutient des chaînes
attachées au pont-levis : l’autre eft eu-dedans, ÔC
porte des contrepoids qui balancent le poids du
| pont ; de forte qu’en tirant & abaiffant 1 extrémité
intérieure- des .poutres, l’autre s’élève &
amène le pont.
BAS-OFFICIER. Dans l’infanterie, on comprend
fous le nom de bas - officiers , les fergents &
les caporaux ; & dans la cavalerie , les maréchaux
de logis & les brigadiers.
Un méchanicien qui, après avoir calcule avec
précifion les effets d’une machine ingénieufe ÔC
utile, fe contenteroit de préfider à l’execution
des principaux refforts, & qui laifferoit a des ouvriers
peu intelligents ou inattentiis, le foin d’exécuter
les rouages fecondaires, n’obtiendroit fans
doute qu’une machine imparfaite : de même le'
légiflateur, qui auroit donne à des troupes une
excellente conftitution militaire, y verroit cependant
régner l’infubordination, & le défordre, s’il
ne s’étoit pas affuré, par des loix fages , cjuè la
juftice ÔC. ^impartialité préfideroient au choix des
b as-officier s. C ’eft en effet des connoiffances que
• les bas-officiers ont acquifes, des qualités morales
; dont ils .Vont ornés, & des qualités phyfiques dont
ils font doués, que dépendent, en grande partie
les fuccès des armées pendant la guerre , la bonté
de la difcipline pendant la paix, & le bonheur des
foldats dans touts les temps. En effet, comment
un bas-officier ignorant pourroit-il donner aux foldats
les mftruéUons qui leur font néceffaires , leur
faire obferver une difcipline dont il ne fent pas lui-
même la néceffité ? Comment un bas-officier fans
moeurs pourroit-il donner de bons exemples a
ceux qui lui font fubordonnés ? Comment un bas-
officier , dépourvu des qualités phvfiques, nécef