
régiments ; parce que ce régiment eft refié le feul
à quatre bataillons.
Les régiments ne font formés en brigade que
lorfqu’ils font à l’arméej dans les camps de paix,
ou pour les exercices généraux des grandes gar-
nilons. Dans toutes ces circonftances , les plus anciens
régiments font chefs de brigade , 8c les autres
font diftribués dans les brigades fuivant leur rang,
d’ancienneté. La brigade porte le nom du plus ancien
des deux régiments qui la compofent. Les
régiments prennent dans les brigades , pour fe
mettre en bataille, pour marcher, 8c pour camper,
l ’ordre de leur ancienneté , de manière que le
régiment dont la brigade porte le nom a toujours
le polie d’honneur.
La brigade eft commandée par un officier fupé-
rieur , appellé brigadier des armées du roi. Le
brigadier a fous fes ordres un officier chargé des
détails du fervice de la brigade. Ce dernier eft
connu fous le nom de major de brigade* Le commandant
d’une brigade eft ordinairement le plus
ancien colonel brigadier des régiments qui la compofent.
Lorfqu’aucun des colonels n’eft brigadier
le général y en attache un à fon choix. Au défaut
de brigadier , le colonel le plus ancien de com-
miffion commande la brigade.
Si c’étoit ici le lieu de faire des réflexions fur
la formation des brigades, 8c fur les officiers Ripé*
périeurs qui les commandent, nous pourrions dire
avec l’auteur d’un ouvrage intitulé de V Efprit militaire,
qu’on ne doit pas efpérer de trouver pour
la première fois, 8c pour quelques mois feulement,
la même unité phyftqué & morale que dans un
corps affemblé depuis longtemps ; formé fur les
mêmes principes , 8c exercé par les mêmes
perfonnes : que le régiment dont la brigade porte
le nom étant le feul dont on parle , le feul dont le
nomfoit connu, le fécond ne fait pas toujours pour
obtenir des fuccès tout ce qu’il pourroit faire s’il
efpéroit donner à fon nom de la célébrité. Nous
verrons au mot efprit de corps, que ce defir d’illuftrer
le nom de fon régiment, 8c de conferver la re-
jiommée qu’il s’eft acquife , eft un des aiguillons
les plus puiffants pour les militaires françois. Nous
pourrions dire aufli quhin brigadier & un major de
brigade, îorfqu’ils font pris parmi les officiers fu-
périeurs d’un des deux régiments qui la compofent,
confervent malgré eux un fentiment de prédilection
pour les officiers & les foldats de leur régiment.
Nous pourrions rapporter enfin plufieurs autres
fages réflexions qui nous ont été fournies par des
militaires expérimentés. Mais nous ne pouvons pas
traiter à fond de touts les objets militaires. Continuons
donc à donner une idée des autres corps
de notre milice qui portent le . nom de brigade.
2.0. Brigade de cavalerie.
La brigade de cavalerie eft compofée de huit
efcadrons , 8c par conféquent de deux régiments :
touts les régiments de cavalerie font compofés
chacun de quatre efcadrons.
Cette différence eft la feule qui exifte entre une
brigade de cavalerie 8c une brigade d’infanterie.
Elle eft grande, j’en conviens ; puifqu’un bataillon
eft au moins quatre fois plus nombreux qu’un ef-
cadron.
j . r 50. Brigade de dragons.
La brigade de dragons eft femblable à celle de
cavalerie.
4°. Pour connoître la compofition des brigades
dans les autres corps déjà nommés, voye^ G a r d e s
DU CORPS DU ROI . GA RDE S DE LA PORTE DU
R O I , ÔCc. G E N D A RM ES D E L A G A R D E
d u r o i , 8cc. G e n d a r m e r i e , A r t i l l e r i e ,
G é n i e , 8cc. ] . ( C . ) .
Avant 1667 > Ie? brigades d’infanterie étoient
compofées de quatre, de cinq, 8c même de fix
bataillons ; celles de cavalerie 8c dé dragons, de
cinq, de f ix , de huit, de dix efcadrons.
L ordonnance du 13 février 173-3, art. 12,4 ,
réglé comme il fuit le fervice des brigades d’infanterie
, de cavalerie, 8c de dragons.
Les régiments deftinés à fervir en campagne
feront mis en brigades à leur arrivée à l’armée.
Les plus anciens régiments feront chefs ot brigade
, 6c les autres y feront, diftribués enfuite fuivant
leur rang, autant qu’il fera pratiquable.
Gn obfervera néanmoins de mettre enfemble ,
s’il fe peut, les régiments étrangers d’une même
nation.
Cet arrangement fera fournis toutefois à ce qu’il
plaira au général d’ordonner.
Le régiment chef de brigade en prendra la droite ,
foit pour fe mettre en bataille, foit pour marcher
ou pour camper : le fécond fe placera a la gauche ;
& , quand il y en aura un plus grand nombre , ils
fe placeront de même alternativement, de manière
que le dernier fe trouve au centre.
Cet ordre fera renverfé dans les brigades-qui
fermeront les gauches des lignes de l’armée. Les
bataillons d’un même régiment obferveront entre,
eux le même ordre que tiendront les régiments
dans la formation de la brigade.
Chaque brigade fera commandée par le colone
des régiments qui la compoferont, qui fera le plis
ancien brigadier ; & , s’il n’y a point de colon;!
dans la brigade , qui foit brigadier, le plus ancrn
brigadier entre les lieutenants colonels , ou autes
officiers de ces régiments la commandera. .
Lorfqu’il ne fe trouvera pas de brigadier dans
le nombre des officiers des régiments qui conipo-
feront une brigade , le général en choifira un pouf
la commander entre les brigadiers d’une autre bru
gade, qui n’en auront pas le commandement.
Le major du plus ancien régiment d’une brigaà ;
& en fon abfence ,1e major du fécond régiment de
la brigade en fera les fondions.
S’il n’y avoit dans une brigade aucun majcr en
état de faire le fervice de major de brigade, il y
feroit fuppléé par celui des aide-majors da plus
ancien régiment de la brigade, faifant depuis long- I
temps les fondions d’aide-major.
BRIGADIER. On donne en général le nom j
de brigadier au commandant d’une brigade.
Après avoir vu dans l’article précédent que I
vingt divifions ou fubdivifions différentes portent
dans nos troupes le nom de brigade , on imagine ,
en raifonnant par analogie , que les chets de toutes
ces divifions, portent auffi le nom de brigadier.
Lorfqu’on apprend qu’on s’eft trompé , on le per-
fuade auffitôt que le vocabulaire militaire a fait
ici quelques paç vers fa perfection. Mais, quand
on voit qu’au lieu de créer un mot technique
différent, pour défigner chaque efpèce d e brigadier,
ce qui étoit néceffaire ; on n’a invente que de
longues périphrafes qui peuvent donner encore lieu
à des équivoques ; qu’on n’en a pas même imaginé
un affez grand nombre , puifqu’il n’exifte
que trois fignes divers pour repréfenter vingt chefs
de troupes différentes, on eft forcé de convenir
que les pas que le vocabulaire a faits n’ont pas
été dirigés vers le véritable but. En attendant le
moment 011 quelque fçavant militaire voudra fup-
pléer à cette dilette de mots techniques , nous
allons claffer les différentes efpèces de brigadiers,
nous parviendrons ainfi plus facilement à afligner
les droits dont ils jouiffent, les devoirs qui leur
font impofés , les connoillances 8c les qualités qui
leur font néceffaires.
On peut confidérer les troupes françoifes comme
divifées en cinq grandes claffes. Les officiers généraux
font compris dans la première ; les officiers
Les brigadiers des compagnies de cavalerie, de
carabiniers, de chevaux légers, de dragons, de ehafi
feurs à cheval, de houffards 8c de maréchaufïee,
font compris dans la claffe des bas officiers. Nous
traiterons de leurs connoiffances, de leurs qualités,
de leurs devoirs, 8c de leurs droits , dans • la troifième
fupérieurs dans la fécondé; les officiers particuliers
dans la troifième ;les bas officiers dans la quatrième ; '
& les foldats dans la cinquième. Chacune de ces
claffes eft encore fubdivifée, comme on peut le
voir aux articles , o f f i c i e r g é n é r a l , s u p é r
i e u r , PARTICULIER , BAS OF F IC IER , &C.
Si un efprit d’ordre 8c de méthode avoit pré-
fidé à la formation du vocabulaire militaire, on
ne trotiveroit des brigadiers que dans l’une des
divifions que nous venons de reconnoître : on en
voit cependant dans la fécondé , dans la troifième,
& dans la quatrième de ces claffes.
Les brigadiers d’infanterie , de cavalerie , & de
dragons, qu’on nomme brigadiers des armées du
roi , font compris dans la claffe des officiers fupérieurs.
Il en eft de même des chefs de brigade
des gardes du corps, des chefs de brigade d e i’ar-
tillerie, des chefs de brigade du génie , 8c des
carabiniers.-Nous parlerons de ces brigadiers dans
ta première feCtion de cet article.
Les brigadiers des gardes du corps du ro i, des
gardes de la porte du ro i, des gendarmes de la
garde du ro i, des chevaux légers de la garde du
r o i, des gardes du corps de Monfieur , frère du
roi , des gardes du corps de monfeigneur le comte
d’Artois, frère du roi, de la gendarmerie de France,
font compris dans la claffe des officiers particuliers :
nous nous en occuperons dans la fécondé feCtion.
8c dernière feCtion de cet article.
S E C T I O N I.
Des brigadiers qui font officiers fupérieurs.
Les brigadiers qui font officiers fupérieurs, font
divifés en brigadiers des armées du Roi , 6c en
chefs de brigade. Occupons-nous d’abord des
premiers.
Des brigadiers des armées du roi en général.
Les brigadiers des armées du roi font des officiers
fupérieurs qui commandent une des brigades dé-
fignées dans l’article précédent, par les chiffres 1 ,
a 8c 3.
On diftingue trois efpèces de brigadiers des
armées du roi ; ceux d’infanterie, ceux de cavalerie
, 6c ceux de dragons.
Ce fut fous le règne de Louis X IV que l’on
créa le titre de brigadier des armées du roi : il ne
fut jufqu’en 1667 qu’une fimple commifiion. A
cette époque on donna des brevets aux brigadiers
de cavalerie ; les premiers brevets des brigadiers
d’infanterie font de 1668 , 6c ceux de dragons
ne remontent pas au-delà de 1695.
Avant ce temps les brigades étoient commandées
par des colonels 6c des meftres de camp , qui
n’avoient le titre de brigadier que par commiffion,
6c pour le temps qu’ils commandoient la brigade.
E t , comme les uns 6c les autres commandoient
fuivant l’ancienneté de leurs régiments , il arrivoit
quelquefois que le meftre de camp du plus ancien
régiment étoit un jeune homme , 6c cependant
qu’il commandoit d’anciens officiers, dont les régiments
n’avoient rang qu’après le fien. y
M.*de Turenne , commandant en Flandre dans
les dernières années de la guerre qui fut terminée
par la paix des Pyrénées , conclue le 7 novembre
1659 , repréfenta au toi les inconvénients de cet
ufage, 8c , fuivant fon confeil , fa majefté ordonna
que les brigades de cavalerie auroient des
commandants fixes pendant la campagne. On
choifit donc des meftres de camp expérimentés ,
auxquels on donna le titre de brigadiers ; mais ils
| n’eurent point encore de brevets : ce ne fut qu’une
| commiffion, 6c non un grade dans la milice. Ils
j furent tels dans les troupes françoifes envoyées
■j au fiège de TMarfal en 1663 .5 a 1 éleCteur de
; Mayence en 1664, à l’expédition de G ig e ry , à
! celle de Hongrie , aux Hoilandois en 1665. Le
! ro i, fatisfait du fervice des officiers qui avoien
| ce titre, fit expédier des brevets à ceux de cava