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obferverons feulement qu’elle devroit être la même
que pour, les chirurgiens-majors titulaires des hôpitaux
, fur-tout fi ceux-là étoient ce qu’il convien-
droit qu’ils fuffent.
Il en eft de même de la confidération d’état
& perfonnelle qu’ils peuvent avoir relativement
à leurs talents , de la fiabilité de leurs emplois ,
de leur éducation, de leurs qualités phyfiques 8c
morales. ( Voyeç article II. §. VIL ). Il faudroit
même que celles-ci fuffent plus perfeétionnées en
eux que dans les autres chirurgiens.
La-réfidence des chirurgiens-démonftrateurs doit
être à l’hôpital. Le logement qui leur eft deftiné eft
ordinairement très refferré : cependant il conviendront
qu’il fût femblable à celui du chirurgien-major.
Us en dépendent entièrement ; 8c , comme tels ,
leurs honneurs , droits, autorités , 8c prérogatives
fe réduifent à peu de chofe , pour ne pas dire à
rien. Cependant il conviendroit qu’ils euffent les
mêmes avantages que les chirurgiens-majors, 8c
qu’ils fuffent chefs dans leur partie , 8c confultés
lorfqu’il s’agiroit de délibérer tant fur les chofes
qui regarderoient les élèves , que fur les différents
objets de fanté.
L’uniforme des chirurgiens-démonftrateurs étant
femblable à celui des chirurgiens - majors titulaires,
ils ne peuvent rien defirer de plus. Quant à leurs appointements
qui font de i8 o o liv ., il conviendroit
qu’ils fuffent femblables à ceux des chirurgiens-
majors titulaires, en fuppofant toujours qu’ils fuffent
ce qu’ils devroient -être.
La récompenfe des chirurgiens-démonftrateurs
e f t , dit l’ordonnance « d’obtenir après plufieurs
années de fervice diftingué en qualité de démonstrateurs
, les places de chirurgiens-majors des régiments
ou des hôpitaux. » Il faudroit qu’ils
ne parvinffent à ces dernières places qu’après
avoir été employés dans les premières. Mais, fi
les chirurgiens-démonftrateurs étoient ce qu’il
conviendroit qu’ils fuffent , on conçoit qu’ils pourraient
prétendre aux mêmes récompenfes que les
chirurgiens-majors titulaires ; 8c , fur-rtout pendant
la guerre , aux places de chirurgiens-çonfultants.
§■ n i -
v Devoirs des chiruYgiens-demonflrateurs.
Les chirurgiens-démonftrateurs « font obligés
pendant l’été de faire un cours de chirurgie; 8c,
pendant l’hiver un cours d’anatomie feulement ;
les chirurgiens-majors étant tenus de faire le cours
d’opérations. L’heure des leçons fera indiquée,,
afin que les chirurgiens 8c médécins titulaires
puiffent s’y trouver, tant pour s’affurer de la ha-,
ture de l’inftruélion que pour juger de l’aftiduité
des él.èves. Quant à leur manque d’intelligence,
à leur inexactitude 8c à leur pareffe , les chirurgiens
démpnftrateurs en inftruiront les chirurgiens-
pfrVQrs titulaires.
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« Ils doivent faire le fervice de fanté pendant
l’abfence des chirurgiens-majors » ; 8c alors ils
devroient avoir les mêmes droits avec la même
autorité. « Les officiers de fanté employés en chef
dans les hôpitaux des amphithéâtres, aflifteront aux
répétitions des leçons qui auront été faites pendant
la femaine ; le famedi fera le jour deftiné pour
cet objet. Ils fe trouveront auffi au concours qui
fe fera touts les ans au mois de juin , pour accorder
aux plus inftruits des furnuméraires un prix
valant 150 liv. ». Nous penfonsque touts les élèves
devroient avoir droit à ces prix , ou qu’il devroit
y en avoir deux par chaque claffe d’élèves ; « 8c
pour envoyer au miniftre l’état des talents d’un
chacun , dont il fera pris note fur un livre deftiné
à cet effet. ».
Si, comme nous l’avons déjà dit plufieurs fois,’
les places de chirurgien-démonftrateur étoient accordées
à titre de récompenfe aux chirurgiens
majors des régiments , il faudroit qu’ils fuiviffent
le plan d’inftru&ion propofé à l’article II. §. III.
8c fuivants , en ayant l’attention de charger les
élèves les plus inftruits de l’infiruéfion des claffes
les moins avancées.
Les élèves-chirurgiens des régiments devroient;
avoir à cette inftruâion les mêmes, droits que
ceux qui forment la claffe des furnuméraires..
Les élèves des maîtres en chirurgie de la ville devroient
auffi pouvoir affifter aux leçons fans'qu’on
retirât d’eux aucune rétribution. En ufer autrement*
8c ceci n’eft que trop fréquent, c’eft contrarier l’in->
tentidn de notre augufte monarque, en bornant les
connoiffances des hommes qui par état fe dévouent
au foulagement de l’humanité fouffrante.
Il ferpit auffi très utile que les chirurgiens-démonftrateurs
fuffent chefs dans leur partie ; qu’ils
euffent droit 8c autorité fur leurs élèves , en ce
qui regarderoit leurs fondions ; qu’ils dreffaffent
l’état des fer vices 8c des talents des élèves , foit
feuls, foit au moins de concert avec les chirurgiens-
majors , 8c qu’il en fût de même lorfqu’il s’agiroit
de deftituer un élève. Il conviendroit auffi que ,
dans l’abfence des médecins, ils fiffent leur fervice,
fur-tout, s’ils ; étoient médecins ; qu’il y eût dans
chaque amphithéâtre des élèves en état de préparer
les leçons d’anatomie, ainfi que toutes les chofes
néceffaires pour les autres leçons, 8c d’être répé^
tireurs des élèves moins inftruits ; enfin , qu’il y eût
un homme foldé par le roi pour entretenir l’amphithéâtre’
dans un état convenable , 8c en1 outre une
fomme fixée pour les faux frais , la préparation
8c la conferyation des différences pièces d’ana*
tpmie.
Si le projet que nous venons de propofer étoit
adopté, on auroit l’avantage de former entres peu
de temps des fujets capables de remplir utilement
les emplois de chirurgien-major de régiment ; emplois
q u i, naturellement devroient leur être def-
tiné§, j
§• i v .
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§. 1 v.
Des chirurgiens-élèves des hôpitaux militaires.
Il y a dans les hôpitaux militaires lin nombre
plus ou moins grand d’élèves-chirurgiens lettrés
ou non lettrés , avec ou fans appointements.
Cette diftinéfion établit trois claffes générales,
fçavoir les appointés titrés, les appointés non titrés ;
8c les furnuméraires.
La première de ces claffes eft compofée des aide-
majors 8c fous-aide-majors. Si, comme nousl’avons
d i t , ( article 11. S. II. & fuivants) , on ne parve-
noit à l’emploi de chirurgien-major qu’après les
études que nous avons propofées , on pourroit
Supprimer les aides 8c fous-aides dans les hôpitaux
ou la claffe d’élèves propofée feroit employée :
on en établiroit dans ceux ou les aides ou fous-
aides fe.roient néceffaires; 8c il en feroit de même
en temps de guerre.
Des aide-majors des hôpitaux militaires.
Les devoirs des chirurgiens aides-majors des hôpitaux
confiftent à aider les chirurgiens-majors dans
leurs fondions, 8c à les remplaceren cas d’abfence
ou de maladie. Il y en a un dans chaque hôpital
où ce fecours eft jugé néceffaire. Ils font tirés des
fous aides , 8c y arrivent plutôt à leurs places par
faveur ou ancienneté que par les talents 8c les
qualités xjui devroient feuls mériter la préférence. Il
feroit néceffaire qu’un ordre du miniftre contribuât
a leur concilier le refped 8c la confidération tant
oe ceux qui leur font lubordonnés que des bas-officiers1
8c foldats malades. En attendant cet appui,
ces deux objets dépendent abfolument de leurs
talents , de leur condujje , 8c fur-tout de l’opinion
que les chirurgiens-majors en ont conçue. Quant à
leur éducation 8c leurs qualités phyfiques 8c mo-
* ^oiveiu rapprocher le plus qu’il eft
polùble de ce que nous en avons dit ( art. 11 ,
-§• VI & VU. ). v ’
Les chirurgiens-aide-mâjors font fubordonnés
aux chirurgiens - majors y tant pour leurs devoirs
que pour^ la difcipline. Ils font tenus de loger à
k0*51? * ’ ^ convenable qu’ils ayent une
ç am re pour eux feuls, ou du moins pour eux
oc les fous-aides-majors.
Ils commandent aux élèves chirurgiens des claffes
ubalternes , 8c aux infirmiers, qui doivent leur être
subordonnés en tout ce qui concerne le fervice de
lante feulement.
L’uniforme des chirurgiens-aide-majors ne dif-
ere de celui des chirurgiens - majors que par les
boutonnières des devants de l’habit, qui font dif-
poiees par une , deux 8c trois.
Leurs appointements font de 24 liv. par mois,
avec la nourriture 8c le logement.
L.eur recompenfe confifte à obtenir après trois
Jlrt militaire. Tome 1%
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années de fervice , une place de chirurgien-major
de régiment fans nul examen. Ils pourroient auffi
prétendre aux places de chirurgiens-démonftrateurs ;
mais, il feroit mieux , comme nous l’avons propofé
, que ces places fuffent accordées à titre de
récompenfe aux anciens chirurgiens-majors des régiments.
S i , après fix ans d’exercice ils n étoient
pas placés , foit faute d’emploi vacant ou de capacité
, il conviendroit qu’on les obligeât de fe
retirer avec un certificat figné des officiers de
fanté 8c du commiffaire chargé de la police de
l’hôpital : alors ils pourroient prendre le titre de
chirurgien-militaire, 8c fe pourvoir en cette qualité
en temps de paix ou de guerre ; 8c il feroit jufte qu’à
mérite égal ils euffent la préférence.
« Les devoirs des aide-majors font de s’affurer
dès la veille fi les appareils des élèves font prêts ».
Us devroient s’en affurer encorë le matin ; voir fi
les infirmiers font pourvus des chofes néceffaires
aux panfements, 8c pour cet examen , arriver aux
falles avant lé panfement.
« Ils feront chargés des malades qui font le
moins en danger, 8c feront fous les yeux des chirurgiens
- majors les opérations les moins importantes
». Il conviendroit auffi qu’ils euffent la di-
reélion des panfements à faire dans les falles des
médecins : les fous-aide-majors pourroient partager
ce fervice.
§. V I .
Des chirurgiens fous - aide - majors des hôpitaux
militaires.
Nous ne parlerons dans ce paragraphe que des
objets dans lefquels les chirurgiens ious-aide-majors
des hôpitaux militaires diffèrent des aide-majors ,
8c nous renvoyons pour les autres aux paragraphes
précédents.
• Les chirurgiens fous-aide-majors font tirés de la
claffe des élèves appointés , 8c doivent plus fouvent
leur avancement à leur ancienneté, 8c à la faveur
qu’à leurs talents 8c à leur mérite perfonnel. Ils font
fubordonnés aux chirurgiens-majors ce aux aides-
majors : ils dev roient auffi l’être aux chirurgiens-
démonftrateurs ; fur - tou t, s’ils étoient ce qu’ils
pourroient ê tre, pour tout ce qui regarderoit le
fervice de l’amphithéatre. Ils ont l’autorité fur les
élèves des claffes qui font inférieures, en tout ce
qui concerne le fervice de fanté feulement. Leurs
appointements font de 20 liv. par mois avec le
logement 8c la nourriture.
§• V U .
Des élèves appointés des hôpitaux militaires.
La fécondé claffe d’élèves chirurgiens eft compofée
des appointés : ils font nommés ainfi parce
qu’ils ont des appointements , 8c font ainfi dif-
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