I 2 D E L A G É O G R A P H I E C O M P A R É E E T D U C O M M E R C E
La version des Septante porte:
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Jtctô’ Hpeacov -mAiv, ùg yhv PcLfMtrari.
A t Judam misit ante se ad Joseph, ut occurrerct illi ad Heroum civitatem, in terrant
Ramesse.
Voici le texte Hebreu de ce verset avec sa version interlinéaire :
G h o s en s e an te præ pa ran dum ad J o sep h ad se an te mis it J eh u d am e t
' m in 1? îjov'Sm vjaV n1?^ i—mn’TiKi
G h o s en terrain in v en e ru n t et
r—isnx iNm
Gen. cap. x l v i , v. 2.8,
C est ainsi que S. Jérôme a traduit ce verset : Misit autcm Jacob Judam ante se
ad Joseph, tu nunciaret e i, et ille occurreret in Gessen.
On lit dans le texte Hébréo-Samaritain, comme dans le précédent :
• ■ a j j w ç -
Le texte Samaritain est aussi conforme au texte Hébreu :
'W ç w z l - n ç r t m - • w s ? r * m - s / m
• ¿ r - r • • rnm âm • t r - ^ 1 • | p ï| l§
Et sa version littérale porte : Judam autem misit ante se ad Josephum, tu videndum
seproeberet coram eo in Gessen; et venit in terram Gessen.
La version Syriaque offre encore le même sens :
v. ^*l*c *d o.7 bd*, -«a-ao1y9j a ^1 . *)9? o6o iA o
' | |P y **»aaojJ3 a-)— bioX
Judam verb mtsu ante se ad Joseph, ut appareret coram eo in Go San ; nnhqtte ad
terram Gosatt, r 1
La paraphrase Chaldaïque d’Onkelos dit aussi seulement :
jiip? vnaipn ï^ a 1? îjdv n»1? >mmp rb v r -mn> r-vi
! ©P^É inNi
E t mtsu ante se Judam in Æpyptum ad Joseph in Gessen, tuproepararet ante se; et
venu in terram Gessen.
La Bible Arabe diffère des précédentes, en indiquant un autre nom de pays :
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-Deinde misit Ihudam ante se ad Joseph, ut indicaret ci regionem Sadir : tum venerunt
ad etim.
On pourra consulter ce que dit le savant Bénédictin Dom Calmet dans son
Commentaire sur la Genèse (i). 11 s’y plaint beaucoup de l’ignorance des Septante
en géographie. « Ils ont pris, dit-il, le mot Hébreu min horoth, qui signifie
» annoncer, pour un nom de ville (2) ! »
La version en langue Qobte, et celle en langue Arabe à l’usage des Qobtes,
sont les seules qui donnent ici un, nom de ville ; mais on sait, et d’Anville en fait la
remarque, que cette double version a été laite uniquement sur celle des Septante.
I o v 2 s . ^ c 2 X ¿ . q o Y o p i r c f i o j c h ( £ > s s p s q s ï i k i A
ï ^ p ^ q J T S ô O J Ü q ~ Ü ^ K ï ¿ Ï J t J T p ^ J Ü t A C Û H J .
(jo )\ 0 Ocxl! pïL ( j »LïliJ i_s ^ Jt /^J\Js
Voila donc, en dernière analyse, sur quelle base l’on s’appuie pour éloigner
Héroopolis de l’extrémité actuelle de la mer Rouge; et voilà sur quel fondement
reposent tous ces grands changemens que l’on prétend arrivés, depuis les temps
historiques, dans l’étendue de cette mer.
Peut-être 011 exigera quelque éclaircissement touchant cette ville citée dans la
version Qobte. Son nom est Péthom ou I H S c j j L t Pithom (3), qui, comme on voit,
a tres-peu de rapport avec Héroopolis. D ’Anville (4 ) lui en trouve davantage avec
Patumos : c’est le nom d’une ancienne ville d’Arabie, près de laquelle passoit,
suivant Herodote, le canal de la mer Rouge (y). Un autre canal creusé dans des
temps bien postérieurs, et qui portoit le nom deTrajan.aboutissoit, suivantPtolé-
mée (6), à Héroopolis; cependant on sait par les historiens Arabes, que ce dernier
ne fut pas achevé. En rapprochant ces circonstances, et suivant le fil extrêmement
délié qui unit tous ces renseignemens tirés d’Hérodote, des Septante, de Pto-
lemee, de la version Qobte, des écrivains Arabes , & c ., d’Anville arrive à cette
conclusion, que Pithom, Panimos, ainsi qu’Héroopolis, étoient la même ville,
laquelle étoit nécessairement située au nord des lacs amers.
| Outre que ce raisonnement renferme plusieurs suppositions, comme on le sent
dabord, il se trouve sapé par sa base, puisqu’il n’est pas plus question de Pithom
que dHéroopolis dans le texte sacré. Mais du moins les auteurs de cette version
croyoïent à l’identité de Pithom et d’Héroopo/isl Je ne vois rien qui autorise à le
conclure; et quand cela seroit, quelle autorité que cette version Qobte, faite douze
cents ans après celle des Septante, bien des siècles après qu’Héroopolis n’existoit '
plus, et a une époque où l’Égypte étoit plongée dans la plus profonde barba-
CSt ■ Eas P^us Pr°hable que les traducteurs n’ont point conservé le nom
d Héroopolis, uniquement parce que cette ville, détruite depuis fort long-temps, ne
H 1 fi?’ WÊÊ lS ‘ langue, donne à cette ville le nom de Btttoum I _
(2) La version Arabe que nous venons de citer, a corn- (4) Mémoires sur rÉgypte. P
n i . la meme erreur en faisant un nom de lieu _ * o~ ( j) Herodot. Euten*. • S H I VerSi°" SyriaîUC | ü qUi , (6> Plolem; '«*■ ‘ V, pag. ,06. On verra plus
i , , , . , , ; « , , a t r ~ T bas ce que I on doit penser de ce passage de Ptolémée
llaattéérraalleemmeenntt llaa vveer sion dde lla fBiBble q ’u •il?s 'o naCt Cd°amnps alSenuer qSuure sIteiîoune. l « * «ou, le raisonnement dont il est
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