n’est point en rapport simple avec ce même stade d’Hérodote ; elle y entre
194 fois et j , tandis quelle est 605 fois au degré sexagésimal.
Malgré ces rapprochemens singuliers, il n’est pas permis de considérer cette
mesure comme étant une coudée usuelle en Égypte. Hérodote ne parle que
dune seule coudée, qui étoit 4oo fois au stade, et qui avoit un pied et demi;
mais la mesure dont il est question faisoit un pied et deux tiers. Au reste, la
symétrie du système Egyptien explique d’elle-même tous ces rapports ; beaucoup
d autres encore pouvoient en dériver. Concluons que si cette mesure a réellement
été employée à Babylone, elle a été empruntée du système général suivi en
Egypte, plutôt que de 1 usage ordinaire.. Il faut aussi se rappeler que, selon Dii>-
dore, les.Ciialdéens étoient une colonie Égyptienne (1).
S. V I I .
Pied.
T ou t ce qui 3 été dit précédemment sur la mesure appelée pied, dispense
d’entrer ici dans beaucoup de développemens ; mais je dois citer un passage décisif
et qui est propre à lever bien des difficultés. C ’est celui où Hygin (2) définit
le pied Ptolemaïque par ces mots monetalem et semunciam, ou 12 pouces j- ; c’est-
a-dire, §É du pied Romain : or telle est la grandeur bien connue du pied Grec.
Héron vivant à Alexandrie, et parlant d’un pied royal et Alexandrin, pouvoit-il
avoir en vue une autre mesure que le pied Ptolémaïque ! Non sans doute. Ce
pied avoit été mis en usage à Cÿrène par les rois Ptolémées ; il avoit pris ce nom
de Ptolémée Apion, roi dé la Cyrénaïque. L ’identité du pied Grec et du pied Ptolé-
niaique semble donc incontestable, et d’Anville l’a reconnue lui-même ( 3 ). La
conséquence nécessaire est que le pied Philétérien ou royal de Héron, comme
nous le savions d’ailleurs par une autre voie, est le même que le pied Égyptien
ou Grec. Le pied Italique du même auteur étoit au pied Grec comme y est à 6,
et au pied Romain comme 125 estji 144.
Le pied Hébraïque, appelé seraim, étoit d’une coudée Hébraïque et demie, selon
les auteurs. Il n’y a pas d’obscurité sur ce point.
Quant au pied de Pline, nous l’avons évalué avec certitude, d’après, les mesures
des pyramides et des obélisques ; il faut remarquer qqpfl est la moitié de la
coudée Hébraïque.
S. V II I.
Dichas.
C ette mesure est appelée Scias, par quelques auteurs ; dans Héron, elle
porte aussi le nom de Éd. Bernard lui attribue 10 doigts, d’après Pollux
et Héron; mais les deux tableaux tirés de ce dernier fournissent, pour cette mesure,
une valeur égale de 8 doigts. Éd. Bernard cite à cette occasion une mesure
qui porte le nom d e fe tr, , et vaut, suivant les Arabes, 2 doigts de moins
(1) Jiibi. hist. Iib. 1, pag. 69. (3) Traité des mesures itinéraires, pag. 19.
(2) De limit. consùtuendis, collect, Goesian. p. 210.
I
que la spithame, cest-a-dire, 10 doigts : mais le fetr est une mesure différente
qui correspond à Xorthodoron, comme je l’ai dit au chap. VI1 (1). II faut donc s’en
tenir ici à la valeur de 8 doigts; ce qui est la proportion naturelle de l’intervalle
du pouce à l’index, la main étendue.
Le tableau [II] tiré de Héron nous fait découvrir la valeur absolue du dichas:
il le place parmi les mesures anciennes, et le fait égal à 2 palmes; et de ces mêmes
palmes, la coudée xylopristique en prend 6. Or cette coudée est la coudée Égyptienne
de o",4 6 i 8 ; le dichas vaut donc o”,i 539. C’est encore la même valeur
relative que Héron lui donne dans les mesures de'son temps, où l’on voit qu’il fait
la spithame égale à un dichas 4-; et celui-ci à 2 palmes, 4 ,condyles, 8 doigts. La
spithame dont il s’agit est la moitié de la coudée lithique, laquelle est la même que
la coudée xylopristique, et par conséquent égale à om,46 ï8 : il en résulte pour le
dichas la même valeur de o™, 1539.
S e c t i o n III.
Recherche particulière de la valeur des Mesures appelées Schoene et Parasange.
L es noms de schoene^.t dp parasange ont été confondus ensemble par, les
'écrivains; ce qui a fait confondre les mesures elles-mêmes (2). On.appeloit la
parasange schoene Persique; le schoene s’appeloit aussi parasange Egyptienne : Marin
de Tyr, Ptolémée, Héron d’Alexandrie, parlent de ces deux‘mesures itinéraires
comme d une seule et même mesure. La confusion vient encore de ce que les
Égyptiens faisoient usage de l’une et de l’autre, comme lé témoigne Hérodote (3).
Pline dit que les. Perses ont diverses mesures de schoenes et de parasanges (4 ).
Le mémoire de d’Anville sur le schoene, et ses discussions sur la parasarige (fj?
ont donné quelques lumières sur la valeur du schoene Égyptien; d’autresecrivains
encore se sont occupés de cette recherche : mais leurs ouvragés sont loin d’avoir
éclairci tout ce qui regarde ces deux mesures, et les passages les plus difficiles sont
encore sans explication. Il n’y a qu’un principe général par lequel on puisse
parvenir à lever ces difficultés ; autrement toutes les solutions ne sont que
particulières.
Ce que j’ai dit, chap. n et chap. vi, sur la mesure des différens schoenes, recevra
ici une entiere confirmation. Il est superflu de rapporter les dénominations que
les divers peuples et les auteurs ont données à la parasange et au schoene; on peut
consulter l’ouvrage d’Édouard Bernard..(6), et aussi le petit traité de d’Anville.
J’expose d’abord ici la valeur absolue dé ces deux espèces de mesures, que je démontrerai
ensuite.
(1) Pag. 589. , surâ déterminent. ( Plin. Histor. natur. Iib. V I . cap. 26. y
(2) Ilctpatmyftq m letattoym su/ict m.&t Iltpmiç’ my>* (5) Traité des mesures itinéraires> pag. 93 et suiv. »
Aiynftioif A ’ M j j j & (Etymol. liïdgn.) (6) Ed. Bernard, Deponderibus efinensuris, pag. 244
(3) Herodot. '-Hist. Iib. 11, cap. 6. 'S Î l et se.j. Voyez aussi Eustathe, Suidas, Ptolémée, Marin
(4) Inconstantiam mensum diversitas auctorum facit, de T y r , Marcien d’Héradée.
cùm Persoe quoque schoenosWt parasangas alii aliâ tnen