
SYSTÈME MÉTRIQUE DES ÉGYPTI ENS SOUS LES P T O L É M É E S ,
Suivant HÉRON d’Alexandrie.
GROTTES D’ELETHYIA.
M É M O I R E
SUR L’AGRICULTURE, SUR PLUSIEURS ARTS E T SUR PLUSIEURS USAGES
CIVILS E T RELIGIEUX DES ANCIENS ÉGYPTIENS ;
P a r M. C O S T A Z ,
M e m b r e d e l ’ I n s t i t u t d ' É g y p t e .
L e s peintures des grottes d’Elet/yia fournissent sur les arts et sur les habitudes
des anciens Égyptiens plus de lumières, peut-être, qu’aucun autre monument
connu jusqu’à ce jour. Les voyageurs qui nous ont précédés ne les ont pas vues ;
nous devons croire du moins qu’ils n’en ont pas senti tout le prix, puisqu’ils nous
ont laissé le soin de faire connoître à l’Europe savante ces monumens aussi curieux
qu’instructifs.
La ville S Elethyia tiroit son nom d’une déesse qui y recevoit un culte particulier;
c’étoit Lucine, nommée Elethyia par les Grecs. Ptolémée nous apprend que
cette ville étoit située dans la préfecture Thébaine, sur la rive orientale du Nil :
Strabon la place entre Latopolis et la grande Apollinopolis. On trouve, dans la
Thébaïde, les ruines d’une ancienne ville auprès d’un lieu qui réunit toutes les
conditions par lesquelles ces deux géographes ont déterminé la position d’Elethyia.
C e lieu porte le nom d’el-Kâb; il est placé du côté Arabique ou oriental, à deux
myriamètres au-dessous d’Edfoû, qui est l’ancienne Apollinopolis, et à cinq myria-
mètres au-dessus d’Esné, qui correspond à Latopolis.
Nous arrivâmes devant el-Kâb le 20 septembre 179 9 , à la pointe du jour:
nous nous répandîmes aussitôt dans la campagne, attirés par des restes d’antiquités
que nous apercevions du rivage. L ’emplacement où l’ancienne ville a existé nous
fut indiqué par une enceinte carrée bâtie en briques séchées au soleil, et par les
ruines de quelques temples Égyptiens. Ces monumens sont disséminés dans une
plaine spacieuse, comprise entre le Nil et la chaîne Arabique : à cette hauteur,
les montagnes cessent d’être calcaires, et l’on commence à trouver de chaque
côté du Nil les masses de grès qui se prolongent au sud jusque vers Syène; ce
sont ces rochers de grès qui ont fourni les matériaux de presque tous les édifices
antiques de la haute Égypte, de Thèbes même, bâtie à douze myriamètres plus
bas, au pied de deux montagnes calcaires. En jetant les regards sur un banc de
rochers assez élevé qui couronne la montagne du côté du n ord, nous y aperçûmes
plusieurs ouvertures qui sembloient annoncer des grottes creusées de main 1 G