zodiacales. Elles ont été déduites des mêmes considérations que celles des douze
signes; car, a proprement parler, ces douze signes n’étoient que des fragmens du
grand tableau du cie l, dont toutes les parties étoient également significatives. Une
saison étoit annoncée non-seulement par le signe du zodiaque qui lui correspondent,
mais encore par toutes les constellations qui se trouvoient à l’horizon
en meme temps que lui.
Il n est pas douteux qu’antérieurement à tout système astronomique, à l’établissement
du zodiaque et à sa division en douze parties égales , les noms des const
a t io n s existaient à peu près tels qu’ils ont été conservés. Ces noms avoient
été inventes par les hommes les plus intéressés à être avertis des phénomènes qu’an-
nonçon la marche progressive des astres, c’est-à-dire, par les cultivateurs.
Les levers du soir des étoiles furent les premiers phénomènes astronomiques
ont les yeux de ces observateurs furent frappés. Bientôt ils s’aperçurent que les
étoiles qu, se levoient a l'opposé du soleil quand cet astre se couchoit, n’étoient
pas toujours les memes. Ces phénomènes sont à peine remarqués par la plupart
des hommes reunis dans les villes : ils sont mieux connus des habitans de la campagne
, meme dans nos climats, où, pendant la moitié de l’année, le ciel est couvert *
de nuages et quoiqu’ils soient bien moins utiles pour régler les travaux des
champs qu ils ne 1 etoient dans l’origine, lorsqu’il n’existoit pas de calendriers
écrits ; mais ils devoient nécessairement être familiers aux habitans de i’Égypte
pour lesquels les constellations sont constamment visibles aussitôt que le soleil est
descendu sous 1 horizon, et qui n’avoient pas d'autres moyens pour régler leurs
travaux agricoles.
Ces premières observations, d’où résulte la connoissance du mouvement propre
du sole, .fournirent le moyen de partager l’année en espèces de saisons très-courtes
et meg es en uree, qui ne furent dans 1 origine que la succession des phénomènes
es plus remarquables, tels que les diverses périodes de l’inondation, les temps du.
labour, de la moisson, &c. &c.
Ce que 1 on peut donc imaginer de plus simple relativement à la classification
des principaux aster,smes, c’est qu’un groupe d’étoiles qui se trouvoit au-dessus de
lhonzon, au coucher du soleil, prit un nom analogue au phénomène terrestre
1 opération agricole ou a toute autre circonstance qui avoit lieu à cette
epoque. La duree des phénomènes n’étant pas la même, les constellations durent
nécessairement etre inégalés.
§. IV .
D e la Division de la Sphère en parties égales entre elles.
t a o Ï l e f ™ ! ^ leS,Ilf tanS d6S C3mpagnes a?ant Primitivement nommé
les sc en es f 6' ^ Ven° nS ^indiquer, lorsqu’ensuite
scie „ ? s se perfectionnèrent, et lorsque les astronomes voulurent diviser la
marche du soleil en douze mois égaux, chaque division prit le nom de a
constellation qui la remplissoit en entier ou qui en faisoit la plus grande partie,
ainsi que nous l’avons expliqué. Les coïncidences ne purent être parfaites. Il est
vraisemblable même qu’il se trouva sur la route du soleil plus de douze constellations;
mais on les réunit, comme nous l’avons fait voir à l’article de la vierge.
Cette division primitive doit être celle pour laquelle douze divisions égales
de l’écliptique correspondent le mieux avec les douze figures du zodiaque. On
trouve, par une opération graphique sur la sphère, que la correspondance la plus
exacte possible a lieu lorsqu’une des divisions passe entre l’arc du sagittaire ët le
scorpion, une autre, entre les gémeaux et le cancer, une autre sur les pléiades,
et une autre sur l’étoile du coeur du lion, appelée R ég u lu s. Ces divisions passent
à 3 degrés 30 minutes à l’ouest de celles que l’on traceroit pour la division
des signes en 1816. La précession étant d’un degré en soixante-douze ans, il y a
mille neuf cent huit ans que la correspondance des divisions des signes avec la
division primitive avoit lieu. Elle existoit aussi il y a quatre mille soixante-huit
ans; elle se renouvellera dans deux cent cinquante-deux ans, puis encore dans
deux mille quatre cent douze ans , et ainsi de suite tous les deux mille cent
soixante ans.
La division qui coiTespondoit à la constellation du belier, il y a mille neuf cent
huit ans, a pris le nom de signe du belier ; celle qui correspondoit au taureau,
a pris le nom de signe d u ta u rea u , et ainsi des autres ; mais, par suite du mouvement
rétrograde des points solsticiaux et équinoxiaux, les signes, se sont trouvés
déplacés par rapport aux constellations, de telle sorte qu’actuellement le signe
du belier correspond presque exactement au taureau ; celui du taureau, aux
gémeaux, et ainsi des autres. La série des con stellations compose le zodiaque visible
ou sen sible ; la série des signes compose le zodiaque rationnel.
La correspondance qui existoit, il y a mille neuf cent huit ans, entre les signes
et les constellations, ne peut pas nous donner la clef des symboles Egyptiens; car
on sait très-bien que ce n’est pas à cette époque, qui est à peu près celle où Hip-
parque observoit, que le zodiaque a été inventé.
Pour trouver l’origine des noms des constellations, il faut remonter de deux
mille cent soixante ans plus haut dans l’antiquité, et recourir à la correspondance
qui eut lieu alors entre les douze divisions égales de l’écliptique et les constellations,
en raisonnant dans l’hypothèse que nous avons établie plus haut,p a g c 4 d ( f.
C ’est l’époque de l’établissement du zodiaque, celle où le colure du solstice pas-
soit par Régulus, et celui des équinoxes, par la queue du scorpion : c’est celle où
Thèbes florissoit, ainsi qu’Esné et Tentyris. Le même déplacement des signes par
rapport aux constellations, qui a eu lieu depuis Hipparque jusqu’à nous, s’étoit
déjà fait remarquer entre l’époque Égyptienne et le siècle d’Hipparque; et il se
renouvellera tous les deux mille cent soixante ans. L ’époque d’Hipparque et la nôtre
tombent à peu près à deux coïncidences des douze signes avec la division primitive.
On ne se contenta point de diviser l’écliptique en douze maisons solaires ;■
chacune d’elles fut ensuite subdivisée en trois. Jamblique (1) fait mention de cette
(1) D e M y stems Ægyptiorum, cap. 39,
A. Q u »