quatre grandies divisions égales du. ciel par les colures ; c’est celle qui est retracée
dans le monument de Mithras, décrit par Hyde ( r ) , Montfaucon (a) et Du-
puis(3), et où l’on voit, comme au plafond du temple d’Erment, le scorpion et
le taureau, accompagnant un personnage principal dans une attitude très-animée.
On voit de plus, sur ce monument du culte des Perses, un lion représenté dans
la même situation que celui du bas-relief des tombeaux des rois. Cette époque est
encore consignée ou rappelée sur le devant d’une petite statue de Sérapis publiée
par Pluche (4), où l’on voit distinctement quatre signes du zodiaque, savoir, le
taureau, le lion, le scorpion et le verseau, entre les replis d’un serpent qui enveloppe
la statue. Il y a quelques autres signes sur les côtés ; et peut-être y étoient-
tous’ car sur d’autres figures semblables les douze signes sont représentés. Dans
ce dernier cas, ceux qui sont dans la ligne principale, c’est-à-dire, dans celle du
milieu sur le devant, sont encore le taureau, le lion, le scorpion et le Verseau, caractère
par lequel ils sont tout aussi bien distingués que s’ils existoient seuls. Enfin
les bas-reliefs du musée Borgia à Velletri (y), celui d’Axum (6), ceux du cabinet du
Roi, publiés par Caylus (7), et d’autres semblables, où l’on voit Harpocrate qui tient
dans ses mains un lion, un scorpion, desserpens, ainsi qu’un lièvre plus ou moins
bien dessiné, indiquent aussi le solstice à l’époque où il étoit dans le lion, époque
a laquelle, en effet, lorsque le lion étoit au zénith, on voyoit en même temps, à
horizon oriental, le scorpion, le serpent du serpentaire et la tête du dragon, et à
1 horizon opposé la constellation du lièvre. Le même Harpocrate a sous les pieds
des crocodiles qui sont là pour indiquer le Nil, ou le verseau, représenté sur les
zodiaques Egyptiens par un personnage coiffé de lotus : en effet, lorsque le lion
est au méridien supérieur, le verseau est au point le plus bas de l’hémisphère inférieur.
Le travail de tous ces bas-reliefs n’est peut-être pas également ancien ; mais la
composition est très-certainement une conception Égyptienne de la plus haute
antiquité. Nous avons réuni, dans une planche que nous joignons à ce Mémoire,
les principaux monumens astronomiques anciens où l’on retrouve les signes des
équinoxes et des solstices suivant la sphère de Thèbes.
Pour résumer tout ce que nous avons exposé dans le chapitre I."de cette section,
nous avons joint à ce Mémoii-e un tableau synoptique des constellations semblables
dans les différens planisphères. C ’est une espèce de table à double entrée, dont la
première ligne renferme les noms de toutes les constellations groupées sous chacun
des douze signes du zodiaque, et rangées dans l’ordre où nous en avons parlé. La
première colonne verticale, à gauche, présente les noms des divers monumens
astronomiques. Il eût été plus exact de dresser ce tableau en suivant l’ordre de droite
à gauche, afin de mettre les figures dans leurs situations véritables les unes par rapport
aux autres ; car c’est dans ce sens que le soleil parcourt le zodiaque et que
les symboles sont dessinés. Peut-être l’usage des Orientaux, et notamment des
J ' . ’ c menUnPma’ Um- “ P- 4 - » " 3 , ( 5) M . du B o is-A ym é nous a procuré la con n o issau c e
,.■> t e t * , ces monume n s , q u i n e son t p o in t en co re publiés.
: 7 ’ ^ r 1 7 ’ 111- 8 2 - (6 ) B r " c e - ™ 1 * ü ¿ « I » . plan che y.
Histoi e* CU. te. 5* t0m * * pOE p a r tie , pag. 4 2 . (7 ) C a y lu s , Recueil d ‘antiquités, tom . I V , pl. 15 «
(4 ) Histoire du ciel, tom . I , pag. 7 1 . 16 ; e t tom . V I I , p l. 6 . *
Égyptiens, d’écrire de droite à gauche, n’est-il pas étranger à cette espèce de
lecture des symboles astronomiques. Dans notre tableau, on voit comment les
constellations ont successivement changé de forme, parce que toutes celles qui
portent le même nom, sont les unes au-dessous des autres dans une même colonne
verticale. On peut y reconnoitre aussi jusqu’à quel point chacun des planisphères
est complet, puisque toutes les figures qui appartiennent au même planisphère)
sont dans une même ligne horizontale.
Nous avons placé au bas de la même planche plusieurs zodiaques Grecs,
Romains, Indiens, Arabes et Gothiques. Il nous eût été facile d’étendre beaucoup
ce tableau ; cela nous a paru superflu pour l’objet que nous avons en vue. Nous
nous sommes bornés aux monumens les plus authentiques et les mieux conservés.
Il résuke de ces divers rapprochemens une comparaison prompte et facile des
symboles'semblables ; comparaison que l’on ne pourroit faire que très-péniblement
sur des dessins séparés.
Des quarante-deux constellations connues d’Ératosthène, il n’y en a qu’une
seule, Procyon, à laquelle nous n’ayons rien trouvé à comparer dans les zodiaques
Égyptiens. II nous reste quelques doutes sur huit autres constellations; savoir, Hercule,
Céphée, Cassiopée, Andromède, Persée, les pléiades, la flèche e t l’Éridan.
Toutes les autres ont été reconnues avec certitude.
Ératosthène, dans ses Catastérismes, ne fait pas mention séparément des constellations
de la balance, de la coupe, du serpent, du loup, de la couronne australe
et de la chevelure de Bérénice ; iL en parle en même temps que du scorpion, de
l’hydre, du serpentaire, du centaure, du sagittaire et du lion. Nous retrouvons ces
six constellations secondaires, plus ou moins clairement indiquées, dans les zodiaques
Égyptiens.
II n’est pas douteux que le nombre des constellations des Égyptiens ne fût bien
plus considérable. Au moyen des rapprochemens que nous avons faits, nous en
avons reconnu plusieurs, telles que le cynocéphale et le porcher ; mais nous
sommes loin de croire les avoir toutes retrouvées.
II est vrai qu’il y a dans les deux zodiaques de Denderah des personnages qui
se répètent fréquemment, et q u i, par cela même, semblent ne pouvoir représenter
des constellations; ce sont, dans celui du portique, des figures dlsis, au
nombre de vingt-trois, presque toutes dans la même attitude et le même costume.
Elles appartiennent à la bande supérieure, et sont les seules de cette bande
que nous n’ayons pas reconnues pour des constellations. Elles ont été distribuées
assez régulièrement entre les signes, et le plus souvent deux par deux. Dans le
planisphère circulaire, ce sont des hommes à tête d’épervier, au nombre de
neuf (1). Quand bien même on admettroit que ces personnages ne sont pas des
constellations, les autres figures seroient encore beaucoup plus nombreuses que les
astérismes de la sphère Grecque. Cette circonstance seule, à notre avis, prou-
(1 ) I I est remarquable qu e les figures accessoires qu i supportent le planisphere c ir cu la ire de D e n d e r a h , sont
des Isis e t des hommes à tê te d’épervier.