4 4 8 R E C H E R C H E S S U R L ES E A S - R E L I E F S
dans Je volume de l’Académie des sciences pour l’année 1785. Les signes sont dans
l’ordre accoutumé, si- ce n’est que le lion occupe la place du cancer, et réciproquement,
et que la vierge est remplacée par un sculpteur ou tailleur de pierre,
à côté duquel est un moissonneur : on voit aussi une moissonneuse près du taureau.
Nous en avons donné les dessins (1). Il y a d’autres figures assez remarquables;
entre autres, un personnage à deux visages, près du taureau ; un homme qui poursuit
ou assomme un, porc, &c. Sont-ce des constellations (2)! c’est ce qu’il est assez
difficile de décider. Les figures des douze signes ne ressemblent pas à celles des
zodiaques Grecs ou Egyptiens : la seule analogie remarquable avec ces dernières se
trouve dans la femme portant la balance, qui rappelle celle du grand zodiaque
d’Esné ; et dans la vierge portant l’enfant Jésus, qui a du rapport avec le groupe
d Isis et Horus des zodiaques de Denderah.
Les signes supérieurs sont le lion et le cancer; et les signes inférieurs, le verseau
et le capricorne.
La rose en verres peints, qui est au-dessus de l’orgue de l’église Notre-Dame à
Paris, et dont la construction date à peu près du même temps, offre, au milieu
d’une multitude d’autres figures, celles des signes du zodiaque.
A u portail de Saint-Denis, on voit un autre zodiaque : la description qui en a
été donnée par Le Gentil, est très-inexacte (3). L e signe situé en bas à gauche
est le Verseau, et celui qui est à droite, est le capricorne; au-dessus du verseau
sont les poissons, le belier et le taureau; et au-dessus du capricorne, le sagittaire,
le scorpion, très-mal dessiné, et ressemblant assez à un crapaud ; la balance, portée
par une femme, et les gémeaux : nous n’avons pu retrouver ni le cancer, ni le lion,
ni la vierge.
On a reconnu plusieurs signes du zodiaque sur les vitraux de la cathédrale de
Chartres.
Il existe un zodiaque à la cathédrale d’Amiens, à Strasbourg (4), à Issoire dans
1 église de Saint-Austremoine des Bénédictins, à Souvigny sur un fût de colonne,
dans 1 église de Walmagate à York : on en voit aussi dans de vieux livres de liturgie
et d’anciennes heures manuscrites (5).
Il n est pas douteux qu’on ne trouvât beaucoup de zodiaques semblables dans
les monumens Gothiques, si Ion se donnoit la peine de les chercher ; mais nous
ne croyons pas que, relativement à la question qui nous occupe, on puisse rien
conclure de la recherche où de l’étude de tous ces monumens, dont l’antiquité ne
remonte pas au-delà du ix .' siècle : c’est pourquoi nous ne nous en occuperons
pas plus long-temps. M. Pasumot, dans une notice courte, mais très-bien faite,
nous paroit âvoir montré ces zodiaques sous le seul aspect qui leur convienne.
Nous pensons, comme lui, que ce sont des calendriers vulgaires; mais il faut remarquer
qu en cela c’est encore l’idée Égyptienne et primitive qui s’est conservée.
(1) Voyez la planche A jointe à ce Mémoire, i l . 'p a r tie
, ligne 3 .
(2) I I y a , dans les zodiaques Egyptiens, des figures
qui ont quelque analogie avec celles-ci, et qui sont des
constellations.
(3) Mém. d e l ’Acad. des sciences, pour 1785, pag. 20.
(4) V o y e z les Mémoires de l*Institut, première classe,
tome V.
(5) Mémoire du président de Saint-Vincens, pag. 26,
Magasin encyclopédique, septembre 1815.
A S T R O N O M I Q U E S D E S E G Y P T I E N S .
SE C T IO N II.
Des Situations et des Figures des Constellations Égyptiennes; de
leur Nombre; de l’origine de leurs Noms. De l’établissement du
Zodiaque, et des Symboles affectés aux Planètes.
D a n s la section précédente, nous avons fait connoître les principes d’après
lesquels les monumens astronomiques des anciens avoient été construits, et les
aspects sous lesquels il faut les considérer pour les comparer utilement entre eux.
Dans celle-ci, que nous diviserons en quatre chapitres, nous établirons le parallèle
général de tous ces monumens anciens, et nous exposerons les principales conséquences
que l’on peut en déduire.
CHAPITRE I."
Parallèle général des différens Monumens astronomiques anciens, et Examen
particulier de chaque Constellation, d ’où résulte la connoissance de la
majeure partie des Astérismes Egyptiens.
L a table des paranatellons attribuée à Ératosthène étant de la même époque
que les zodiaques Égyptiens, ainsi que nous l’avons démontré ci-dessus ( i) , nous
pourrons sans difficulté la comparer à ces zodiaques. Il en sera de même des Ca-
tastérismes du même auteur, dont nous ferons un très-fréquent usage. Quant aux
autres monumens astronomiques dont nous ne pouvons fixer les époques, nous
supposerons toujours qu’ils renferment les débris des plus anciennes connoissances
astronomiques, et que les observations que Ion y trouve consignées, peuvent se
rapporter aux premiers temps de l’étude du ciel.
Ce que nous disons des observations astronomiques, est encore applicable aux
fables racontées par les anciens, et notamment par Ératosthene dans ses Cataste-
rismes; car ces fables ont presque toujours pour origine les apparences célestes,
c’est-à-dire, les mouvemens des astres observés, soit à leur lever, soit a leur coucher,
soit à leur passage au méridien.
Nous commencerons notre comparaison par le signe du lion , et nous parlerons
successivement des constellations qui sortent de 1 horizon oriental, en imprimant
à la sphère son mouvement naturel du levant au couchant. Nous supposerons
que la sphère est montée à la latitude de Thèbes , et à l’époque où le
solstice d’été étoit vers le milieu de la constellation du lion.
§. I . " L E L I O N .
L e lion de, nos sphères est debout, et regarde l’occident ; il est placé sur la tête
de l’hydre, et s’étend jusqu’au milieu de cette constellation.
(i) Voyez sect. I , chap. I I , S* u , pag. 435*
A . t u *