5 66 M É M O I R E S U R L E S Y S T È M E M É T R I Q U E
■Or il faut remarquer que, si l’on prend sur cette figure la longueur de l’espace
qui est entre le coude et l’extrémité des doigts, autrement la coudée, on trouve'
o”,i 15; ce‘ qui est justement le quart de o”,46, hauteur de la figure (1).
Donc, t.” la stature de cette figure est juste de 4 coudées; 2° la stature qu’elle
représente, est effectivement de i “,84.
La seconde figure est debout, la jambe gauche en avant; elle est couronnée
de lotus, et tient des noeuds formés de tiges de la même plante. Sa hauteur est
de om>3 15 : si l’on multiplie ce nombre par 6 , on trouve 1 m,8p.
Sur la porte de l’est, à Denderah, les figures ont o"’, ^ ; le double
est,................................................. t”,8 4 -
Sur la grande porte de Denderah, elles ont i",4 ; en y ajoutant- j - , on a . 1, 86.
En avant d’une grOTte de Syout, on trouve une figuré qui a de haut
i" ,8 8 ............. ' .................. 1,88.
Dans les bas-reliefs de Philæ (voy. pl. 13 , fig. 2 ; pl. 22 ,fig . 1,
2 , 8; pl. 2 3 , fig. 3 ), les figures ont................................................... pm,77.
A Edfoû (pl. 3 7 , fig- 8 ) , même hauteur...................................... o, 77.
A Philæ (pl. 18, fig. i) ,a Esné (pl. 82 ,fig . 1 et 12J, elles ont. . 1, 4 -
A Philæ (p l. 27, fig- 2 ) .................................................................... 1, 23.
A Elethyia (p i 83,fig. 3 ) ............................................................... o, 46.
A Esné (p l.p 4) ................................................................................. t. 5 7 -
Si l’on imagine une suite d’échelles de 10 doigts, de 18 doigts, de 16 doigts,
de 6 doigts et de 20 doigts, pour coudée, et qu’on multiplie les cinq nombres pré-
cédens par les facteurs qui correspondent à ces échelles, c’est-à-dire, 2-j-, 1 ~,
■t> 4 . 'y . on trouve encore un même produit de 1m,8 4 8 , excepté pour le dernier
produit, qui est de 1 ”’,884-
Ce résultat de i",848 ou i ”,8 4 7 peut donc être regardé comme général et
comme exprimant l’ancienne stature Égyptienne, je veux dire celle qui servoit de
type aux sculpteurs, et qu’ils employoient dans leurs échelles de réduction ; car la
stature de l’homme est nécessairement sujette à des variations plus ou moins considérables,
et, de plus, celle-ci surpasse la moyenne, même dans les tailles élevées (2).
Les Égyptiens s’étoient arrêtés à une proportion un peu excédante, et en harmonie
avec leurs mesures ; et cette proportion étoit celle de l’orgyie géométrique ou de
6 pieds métriques.
Je vais encore donner quelques exemples qui confirment ce même résultat.
A Éléphantine (voy. pl. 3 7 , fig. 2 ), les figures ont i ”,7; à l’échelle de 22 doigts
pour coudée, la stature s’en déduit de. . . ...........' 1 ™,8 ï.
À Éléphantine (pl. 3 8 , fig. 2 ), les figurés ont i", 1 ;
A Esnéj£pl. 81), i ”,o8.
Ces deux nombres donnent, à l’échelle de 14 doigts pour coudée, une
stature déf ........................................................................................................... 1, 85.
A Edfoû (pl. 84) , toutes les figures de la frise ont om,y 3 ou om,5 4 ; les ^
figures d’Edfoû (pl. 3 7 , fig. 3 ) et d’Esné (pl. 83,fig. 8 ) sont de la même
(1) J’aurai occasion de parler encore de cette figure. (2) j. 8" 2] ,9.
échelle,
échelle, c est-à-dire, de 7 doigts pour coudée ; ce qui donne une stature
d e \ , , r , . ............................................................................
Enfin, àErment (p l.3 8 ,fig . 3 ) , les figures ont om,8y ; ce qui donne, à
1 échelle de 11 doigts pouiÿçoudée, une stature de . . . . . . . . ..................... 1,85.
Une figure Égyptienne, mesurée par Ai. Delile, a im,2 j de hauteur. Elle a
été Construite à l’échelle d’un pied pour coudée, ou 2 pour 3. En effet, si l’on
ajoute moitié à 1 m,2 y , on a 1 “ ,87 5, stature métrique. L a tête a o1", 165; ce qui est le
septième et demi de la hauteur : règle que nous avons reconnue pour avoir été
suivie par les Égyptiens, et qui est la même que celle dont on fait usage à présent.
L e pied a om,20® & qui est plus que ne demande la raison 1 : 6 7, et se rapporte
au pied métrique. L ’intervalle d’un talon à l’autre, ou le pas, a om,2o, c’est-à-dire,
un pied et demi à fort peu près ou une mesure égale a la coudée ; l’intervalle
du talon d’un pied au bout de l’autre, égal à om,4 9 , est le pas de 2 pieds et
demi;
Il seroit facile d’ajouter encore d’autres mesures pareilles ; mais ce qui précède
suffit pour faire voir que les Égyptiens sculptoient leurs figures d’après une proportion
réglée à i ”,847 ou im,8y environ, et prouve aussi, en même temps, qu’ils se
servoient dechelles régulières et divisées en doigts, pour construire et sculpter
leurs figures (1); Les échelles principales étoient de 4 , de 6, de 8, de 10, de 12,
de 16, de 18 et de 20 doigts pour coudée^ c’est-à-dire, de 1 palme, de 1 palme 4 ,
de 2 palmes, de 2 palmes ÿ , de 3 palmes, de 4 palmes, de 4 palmes 4 et de
y palmes pour coudée; résultat curieux, ej.que j’avois toujours soupçonné devoir
exister, d’après le système de règles auquel tout, en Égypte, étoit assujetti. Voici
la preuve que cette pratique s’appliquoit encore à d’autres figures que les figures
humaines.
Sur un obélisque en trapp, venant du Kaire, et dont on a rapporté à Paris des
empreintes, il y a une figure d’ibis qui est digne d’être étudiée pour la finesse des
galbes et pour la pureté des contours. J’en ai comparé les mesures avec celles des
individus trouvés en Égypte, soit vivans, soit embaumés par les anciens Égyptiens,
et j’ai trouvé que cette figure avoit été sculptée d’après un modèle plus grand d’un
sixième que l’ibis trouvé dans les grottes sépulcrales de Thèbes par M. Geoffioi-
Saint - H ilaire, et déposé au Muséum d’histoire naturelle de Paris ; l’échelle de
réduction est de 1 pour 4, ou de 6 doigts pour coudée. Voici le tableau de ces
mesures comparées :
L e b e c ...............................
© e g r a n d d o i g t . . . .
L e ta r s e ........................
L e fém u r ..................... ...
L a tê t e e t le b e c . , .
* IBIS
embaume.
a IN D IV ID U
plus fort
d'un sixième.
LE MÊME,
rcduità l'échelle
du quart.
IBIS
* sculpté.
Om,I< > 3 . 0“ , 19 . o“ ,o 47.
O
O
O, 0 0 7 . O, 1 1 3 . O, 028 . o , 028 .
O
0
C?\
O
O , 030. O , 030.
O , 0 78 . O, 0 0 1 .
O
O
O , 0 2 3 .
O, 2 10. 0 ,2 4 5 . 0, o d i 3.
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(1) \oye^ la Description d'Ombos, A . D . chap. I V , £■
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