NOT I CE
S U R
LE SÉJOUR DES HÉBREUX EN ÉGYPTE
E T
SUR LEUR FUITE DANS LE DÉSERT *,
P a r M. D U B O I S - A Y M É ,
C o r r e s p o n d a n t d e l’ I n s t i t u t d e F r a n c e , M e m b r e d e l a C o m m i s s i o n
D E S S C I E N C E S ’ E T D E S A R T S d ’ É g ï P T E , D E l ’A c a D ÉM IE D E S S C I E N C E S
d e T u r i n , & c. C h e v a l i e r d e l a L é g i o n d ’ h o n n e u r .
SECTION PREMIÈRE.
IN T R O D U C T IO N .
L e s Égyptiens, s o u s le règne de quelques-uns de leurs princes, furent renommés
dans les armes ? ils le furent encore plus par la sagesse de leurs lois et l’étendue
de leurs1 connoissances. La plupart des sciences et des arts prirent naissance chez
eux; et, en civilisant la Grèce, ils ont été les instituteurs de l’Europe.
Cette nation célèbre a disparu avec mille autres ; et un peuple qui fut esclave des
Pharaons, existe encore : disperse sur tout le globe, soumis à toute sorte de gouver-
nemens, il a conserve ses coutumes , ses lois, sa langue, sa physionomie; et tandis
que les nations les plus puissantes de l’Europe sont incertaines de leur origine ; que
le Français,victorieux à Fontenoy, à Vienr , à Berlin, à Moscou, à Rome, ignore si le
meme sang coule dans ses veines et cellt de ses ennemis; qu’il ne sait point si ses
ancêtres étoient Francs ou Gaulois, s’ils habitoient les rives de la Seine, du Tibre ou
du Danube, le moindre Juif possédé ce q û feroit l’orgueil de ses maîtres; une
genealogie ancienne. Il peut dire, fût-il né en Pologne ou en Espagne : Mes pères
habitoient les champs de la Syrie, les déserts de l’Égypte, alors que Rome, Athènes,
Sparte, l’ornement et la gloire des temps anciens, n’existoient point encore.’
Ce phénomène politique est dû à la force des institutions de Moïse ; en isolant
* Le i . " octobre 1810, cette Notice a été présentée à quelques changemens, et l’a envoyée à la Commission
JaCommission d’Egyp te, comme faisant suite au Mémoire en octobre 1813.
sur les Arabes. L ’auteur l’ayant retirée depuis, y a fait