se Jevoit et que le lièvre se couchoit, et lorsque le point de l’écliptique qui
correspondoit au solstice pour l’époque de Thèbes, étoit au zénith.
§ . 50. L E S G É M E A U X .
Les Arabes nomment les gémeaux, les Époux [ l>j£g Gauzâ ]. En effet, les
Egyptiens ont par-tout représenté cet astérisnie par un homme et une femme.
A Esné, ils marchent tous les deux du même côté et regardent le taureau : ils
semblent se frapper la poitrine.
A Denderah, ils se donnent la main. Us se regardent dans le zodiaque du portique,
au lieu qu ils marchent a la suite 1 un de l’autre sur le planisphère circulaire.
Ceci est une nouvelle preuve que les Égyptiens n’étoient pas astreints à des
formes absolument invariables, meme dans les représentations des signes du zodiaque,
qui sembloient cependant exiger plus d’exactitude que d’autres emblèmes.
Le deuxième decan des gemeaux de la sphère Persique donne l’indication suivante
(1) . Homo tenens instruvientum musicum aureum, quo canit. Le troisième décan
fait mention dune figure analogue. Presque au-dessus des gémeaux, et par conséquent
assez près du taureau du zodiaque d’Esné, on voit une figure assise portant
un sistre.
Le deuxième, et le troisième decan des gémeaux de la sphère Indienne désignent
des hommes portant des flèches (2); et dans le petit zodiaque d’Esné, on voit près
du cancer, et non loin des gémeaux, un personnage qui porte des flèches.
Ces rapprochemens sont de la même nature que ceux que nous avons faits aux
articles du verseau et du belier, et nous confirment de plus en plus dans l’opinion
que les sphères publiées par Scaliger ont véritablement une origine Égyptienne.
§ . 5 1 . L A T O R T U E .
g O n trouve dans le p e tit zodiaque d E sné, au-dessus des gém eau x , une tortue.
C e s t le seul animal de ce genre que l’on rencontre sur tous les bas-reliefs astronomiques.
Parmi les figures qui accompagnent les signes du zodiaque autour de l’autel rond
découvert à Gabies, 1 on voit une tortue ailée entre les gémeaux et le cancer (3J.
Nous avons fait voir, à 1 article de la constellation de la lyre ou du vautour,
les raisons que nous avions de croire que les anciens Égyptiens avoient une constellation
de la tortue , voisine de celles des gémeaux et du cancer. Cet emblème
pouvoit avoir quelque rapport avec la marche lente du soleil à l’approche du
solstice.
Les Arabes ont souvent représenté une tortue au lieu de la lyre (4). Cette substitution
de la tortue à la lyre peut avoir eu lieu par suite de l’opposition para-
natellontique de ces constellations.
1 (2) N ° tS h‘ ü M m m ’ P"8' 33« « 3 Î9 . , et leur situation, semblent être des constellations. Voyez,
, . r ! ' • pour la description de ce monument, M. Visconti, Villa
(3) O n vo,tau s s i, sur le monument de G ab ie s , qui Borgia, tom. I I I , pag. /J9, et pl. 16 et .6 b i s , et
aT " hu‘ part'C -ee r°J'aI - d’a“ '»= figur« M. Millin, Galerie mythologique, tom. I , pag. - , „
étrangères aux signes du z o d ia q u ^ q u i, par leur forme (4) Voyez ce que nous avon, dit à l'article du vautour.
La tortue pourroit encore avoir été la même constellation que la lyre, sans qu’il
y eût rien de changé à tout ce que nous avons dit : seulement alors le symbole
du zodiaque d’Esné, au lieu d’être à sa véritable place, seroit transposé comme plusieurs
autres, tels que le serpentaire et la baleine, et reporté à un autre point
de l’horizon. La tortue voisine du solstice d’hiver ne seroit pas moins significative
que près du solstice d’été, pour exprimer la marche lente du soleil.
§ . 52. L ’ É R I D A N O U L E F L E U V E .
L ’É r i d a n , nommé ainsi par Aratus, paraît avec plus de vraisemblance devoir
représenter le Nil, suivant Ératosthène (i).
Les zodiaques Égyptiens n’ont aucune figure de cette constellation sous une
forme qui caractérise le Nil. Tous les auteurs s’accordent à dire que c’étoit un
fleuve ou une mer, qui formoit, du côté du pôle austral, un amas d’eau considérable.
D ’après cela, nous croyons que les deux larges bandes qui enveloppent
les zodiaques de Denderah, et où l’on a représenté de l’eau, sont la mer ou le
fleuve dont les Grecs ont fait l’Éridan.
Orion, la baleine, le poisson austral, le vaisseau, et toutes les constellations
aquatiques, si l’on peut se servir de cette expression , occupent la partie méridionale
du c ie l, et plusieurs d’entre elles posent sur l’Éridan. Les pieds d’Orion étant
très-voisins de cette mer ou de ce fleuve, il n’est pas étonnant que l’on ait dit,
ainsi que nous l’avons rapporté ci-dessus, §. 48, que ce personnage avoit la faculté
de marcher sur les eaux.
§ . 53. L E C A N C E R .
L ’ a n i m a l qui occupe la place du cancer dans les zodiaques Égyptiens, a toujours
plus ou moins de ressemblance avec le crabe ou écrevisse de mer. Celui
du grand zodiaque de Denderah représente un scarabée dont les pattes finissent
en pinces de crabe. Sur le petit zodiaque, ce signe est retourné. Il rentre
un peu dans l’intérieur du cercle suivant lequel sont placés les signes, et ne laisse
aucun doute sur l’intention que l’on a eue de présenter le lion comme le chef
ou le conducteur des onze autres signes.
Les différences qui existent entre les diverses représentations du cancer, sont
assez notables pour prouver encore que les Égyptiens n’avoient pas astreint à des
formes invariables, aussi rigoureusement que plusieurs personnes l’ont cru, les
représentations de leurs figures allégoriques, même de celles qui ont trait à
l’astronomie.
§ . 5 4 . L E G R A N D C H I E N .
L ’é t o i l e la plus brillante du ciel est Sirius,qui indique la mâchoire inférieure
du grand chien. La tête a une étoile que l’on appelle Isis (2). On donne même
le nom à!astre d’Isis à Sirius ( 3 ).
(1) Eratosth. Catûster. XXXVII.
(2) Jb'id. XXXIII.
A.
(3) Plutarcli. de Iside et Osiride, pag. 359, 365 et 3 76.
P PP