•coucher, et l’astre qui présente le plus d’exactitude, est Sirius; cette étoile, étant
la plus brillante du ciel, doit avoir été observée avec soin.
Sphère d’Alexandrie. Toutes ces constellations sont en avance de plusieurs degrés
«t ietoile de Sirius particulièrement, de. dix degrés, &c.
Il estbten remarquable que les positions d’un grand nombre d’étoiles , dans la
sphere d Esne, . coïncident presque parfaitement avec la table des paranatellons
d Eratosthène ; cela est sur-tout frappant pour les étoiles principales , telles que
ornus, Regulus, la lyre, le poisson austral, &c. Dans la deuxième hypothèse, au
contraire, c’est-à-dire dans la situation de.la sphère à l’époque d’Ératosthèn’e et
sous la latitude d Alexandrie , cette coïncidence n’existe plus. .
On pourroit désirer de savoir s i, en se reportant à une époque antérieure à
celle dEsne, on ne. trouveroit pas de coïncidence encore plus parfaite • pour
nous satisfaire a ce sujet, nous avons placé le solstice d’été au milieu de la balance
et nous avons noté les différences de cet état du ciel avec la table d’Ëratosthène ;
elles sont a peu près égales à celles que présente la sphère d’Alexandrie, mais en
sens inverse. Nous ne donnerons ici que les résultats principaux pour lesétoiles
de première grandeur et les constellations les plus remarquables,
Suivant Ératosthène, au lever du cancer, on doit trouver à l’horizon opposé
fa couronne boréale et le poisson austral.
La sphère d ’Esné présente ce résultat remarquable avec exactitude, tandis crue
dans la nouvelle hypothèse, la couronne boréale est à six degrés au-dessus dé
horizon, et le poisson austral, à la même distance au-dessous.
du cheval et ses pieds de devant. Cassiopée est passée,
KctasiîTftia. mpena\.
Sphère d’Esné. L ’horizon passant par et du verseau
près du vase d’où s’épanche l’e a u , le cheval est placé
absolument comme le dit Ératosthène; mais Cassiopée
est sous l’ horizon, au lieu d’être au-dessus.
Sphère d ’Alexandrie. L e cheval est plus avancé au-
dessus de l’horizon que pour la sphère d’Esné, et que ne
paroit I indiquer la table d’Ératosthène; mais Cassiopée
est parfaitement à l’horizon. C ’est probablement une observation
faite et intercalée du temps d’Ératosthène,
C ouch er . Ératosthène. Quand le verseau se lè v e ,
on voit se coucher la dernière partie du centaure, l’hydre
et la coupe jusqu au corbeau. L a coupe est passée, napéiTUf
xpct7tij>.
Sphère d ’Esné. Les constellations sont un peu en
arrière.
Sphère d Alexandrie. O n remarque un peu plus d’exactitude
; ce qui indique des observations faites du temps
d’Eratosthène.
p . e S I G N E , L E S P O I S S O N S .
L e v e r . Ératosthène. Au lever des poissons, le poisson
austral se lève tout entier, ainsi que la partie droite
d’Andromède.
Sphère d Esne. Ce la n’est exact que parce que la
constellation des poissons occupe un grand espace; car
le poisson austral et Andromède ne sont pas placés de
manière à pouvoir se lever en même temps.
Sphère d ’Alexandrie. L’horizon passant par le noeud
des poissons, le poisson austral est mieux placé que dans
la sphere d E sn é ; mais Andromède est en avance.
C o u ch e r . Ératosthène. On doit voir se coucher , au
lever des poissons, le centaure, l’hydre, le corbeau et
la co.upe.
Sphère d ’Esné. Cette disposition est assez exacte.
Sphère d ’Alexandrie. Les constellations sont plus en
avance.
10 *C S IG N E . , L E B E L I E R .
A L e v e r . Eratosthène. L e belier doit se lever avec la
tête et les .épaules de Persée et la partie gauche d’A n dromède.
Le triangle est passé, Atnwnv mpêiitn.
Sphère d ’Esné. L ’horizon passant par le milieu, du
belier, toutes les circonstances décrites par Ératosthène
ont lieu ; seulement Andromède est en avance.
Sphère d Alexandrie. Toutes les-constellations sont
^plus en avance,, et sur-tout -Andromède.
• 9 C o u ch e r . Eratosthène. Lorsque. le belier se IèVe,
l’autel et le bouvier doivent se coucher.
Sphère d ’Esne. Ce la se vérifie • assez bien.
Sphère d ’Alexandrie. Le bouvier est en retard.
L e i i . e et le 12 / SIGNE ne présentent rien de particulier,
par une raison semblable à celle que nous avons
donnée au quatrième sign e, c’est-à-dire que l’horizon
est à peu près le même dans les deux hypothèses. Nous
l n en ferons donc pas mention ici. ..
Selon
Selon Ératosthène, Régulas est à l’horizon du levant , en même temps que Sirius.
Ce résultat se vérifie dans la splicre d’Esné : dans la nouvelle hypothèse, au
contraire, Sirius est encore à dix degrés au-dessous de l’horizon, lorsque Régulus
y est presque exactement.
Suivant Ératosthène, le sagittaire se lève avec la lyre, et au même instant Sirius:
se couche.
Ces apparences remarquables se retrouvent dans la sphère dEsné : dans la
nouvelle hypothèse, la lyre est à six degrés au-dessus de l’horizon, et Sirius, à
trois degrés au-dessous.
L ’hypothèse la plus vraisemblable est donc celle qui se rapporte à 1 époque
d’Esné, puisque les erreurs augmentent à mesure que l’on s’en éloigne „soit en se',
rapprochant du siècle d’Ératosthène, soit en remontant dans l’antiquité.
il résulte de ce qui précède, que la table paranatellontique attribuée à Ératos-
thène diffère des observations que cet astronome auroit pu faire à Alexandrie,
tandis qu’au contraire elles se rapprochent beaucoup de celles qui auraient été
faites à la latitude et à l’époque d’Esné. Nous sommes donc en droit d’en conclure
que cette table n’est pas le résultat d’observations faites du temps d’Ératosthène,
mais qu’elle a été copiée sur des manuscrits Égyptiens, que cet astronome a pu
consulter' dans la bibliothèque d’Alexandrie.
Nous aurions fait aussi facilement la comparaison de la sphère dans ses différentes
positions , avec les observations paranatellontiques extraites du poëme
d’Aratus;mais nous avons préféré celles d’Ératosthène, parce que, s il est vrai que
ces auteurs aient copié des manuscrits anciens, ce dernier étoit par ses fonctions
plus à portée de le faire avec exactitude. Au reste, il est facile de s assurer que les
observations rapportées par Aratus ressemblent en beaucoup de points à celles
du bibliothécaire d’Alexandrie : cependant il en donne quelques-unes qui ne sont
pas dans Ératosthène, telles que l’indication du.coucher.de l’aigle lorsque le
lion se lève ( i) , observation qui se vérifie parfaitement pour 1 époque et la
latitude d’Esné.
Sans doute on a lieu d’être étonné de ce que les Grecs ont transcrit machinalement
d’anciennes tables astronomiques sans les comprendre. Les observations qu ils
y ont consignées, pouvoient être vérifiées chaque année ; il falloit donc être aveugle
par un grand respect pour les anciens, ou par de grands préjugés, ou par une profonde
ignorance en astronomie, pour ne pas s’apercevoir des changemens très-
sensibles que les siècles y apportoient (2) : au reste, c’est un fait bien avéré actuellement
que le défaut de connoissances astronomiques des premiers Grecs. On sait
comment Eudoxe et Aratus ont décrit un état de la sphère, qui remonte à mille
quatre cent cinquante ans avant J. C. Il paroîtroit, suivant Fréret (3) , qu’au temps
(1) A r a t. Phoenoin. v. 590 e t 591. b ien de c e s diffé rence s; mais ils n’y a tta ch è ren t pas assez
(2) P lin e e x p o s e , dans le 25/ chap itre de son X V I I I / d’importance pour oser r ien chan ge r au x trad itions popul
iv r e , tou s les embarras e t toutes les co n trad ic tio n s laires e t au x calendriers rustiques.
qu i se trouven t dans les calendriers ru stiqu e s, où l’o n (3 ) OEuvres diverses, tom . X , pag. 2 3 1 , édition in-12,
m a rq u o it, à certain s jo u r s , les levers e t les couchers des (73J&
é to iles fixes. C o lum e lle e t plusieurs autres s’aperçurent
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