croyons donc devoir former la branche Mendésienne de iâ partie de ia branche
de Damiette comprise entre l’origine du canal de Tabanÿeh et Mansourah, et du
canal d’Achmoun, qui commence à Mansourah, et se jette dans la mer par la bouche
de Dybeh après avoir traverse le lac Menzaleh, canal que plusieurs auteurs Arabes,
et notamment 1 Édricy, désignent comme un bras naturel du Nil, dont la branche
de Damiette ne seroit, selon eux, qu’une dérivation.
Le village d Achmoun parott occuper, a peu de chose près, l’emplacement
de 1 ancienne Mendes. C est 1 opinion de d Anville et du savant traducteur d’Hé-
rodote,M. Larcher. On trouve, en efïèt, a trois quarts de lieue au sud-sud-ouest de
ce village, des amas considérables de décombres. Ceux qui placent Mendès à trois
lieues au sud-est de Mansourah, auprès du village de Tmay-el-Emdyd, où il existe
en effet des ruines Égyptiennes qui annoncent une grande ville, confondent,
selon moi, Thmuis avec Mendes ; ce qui vient, sans doute, de ce que les nomes
de Mendes et de Thmuis, reunis au temps de Ptolémée, avoient alors pour
capitale commune la ville de Thmuis.
De la Branche Bucolique ou Phatmétique.
L a branche Bucolique d Hérodote, et c’est la seule dont il nous reste à
parler,' ne peut etre que la partie du cours de la branche de Damiette que nous
n avons point comprise dans la distribution des anciens bras du Nil, c’est-à-dire,
la partie situee entre 1 origine du canal d Achmoun et le boghâz de Damiette.
Nous venons de voir que des géographes Arabes la regardoient encore en quelque
sorte dans Je douzième siecie comme un travail de l’art ; ce qui s’accorde avec
le récit d’Hérodote.
La bouche par laquelle cette branche se jetoit dans la mer, se nommoit Bucolique
ou Phatmétique. L étymologie que M. É. Quatremère donne de ce dernier mot
me paroît des plus heureuses ; il le fait dériver des mots Qobtes ou
4>*-bwctj, quil traduit par le fleuve du milieu. C’est une nouvelle preuve de ce
que j ai dit sur la branche Saitique ; car, si j’eusse adopté le sentiment de M. Larcher,
la branche Phatmétique nauroit plus été la branche du milieu, c’est-à-dire, la
quatrième des sept branches du Nil, mais bien la troisième, en commençant à
les compter de l’est.
Il n est point question de la bouche Phatmétique dans Hérodote, mais bien
dans Strabori, Pline, Diodore, Ptolémée; et comme ceux-ci ne parlent point
dune bouche Bucolique, et quils sont d’accord avec Hérodote pour les six
autres embouchures, il faut nécessairement qu’il y ait identité entre la Bucolique
et la Phatmétique. Le rang, d ailleurs, que les anciens assignent à la branche
Phatmétique, la fait coïncider avec le boghâz de Damiette.
Héliodore, à la vérité, place les Bucolies près de l’embouchure Héracléo-
tique; et ion pourroit croire d’après cela qu’il faut chercher dans le voisinage
de cette branche celle que l’on désignoit, au temps d’H érodote, sous le nom
de Bucolique : mais, outré que l’on ne doit pas compter sur des détails géographiques
bien exacts dans un ouvrage tel que le roman d’Héliodore, le nom de
Bucolies que l’on donnoit aux terres basses et marécageuses au nord du Delta,
à cause des troupeaux que l’on y élevoit, peut s’appliquer à plus d’un point de
cette côte.
Différence éntre la Branche Bucolique et la Phatmétique.
Nous ne pensons pas, pour cela, que les branches qu’Hérodote et Strabon
font aboutir à cette bouche, soient les mêmes. Nous avons fait voir quelle étoit
la branche Bucolique d’Hérodote. Creusée de main d’homme, selon cet historien,
elle s’agrandit sans doute par les mêmes causes que nous avons indiquées
en parlant de la Bolbitine, et elle finit, dans l’espace de quatre à cinq siècles,
par surpasser en largeur et profondeur les branches latérales. Dès-lors Strabon
ne put la regarder comme une dérivation de la Mendésienne, et il forma la
branche Phatmétique de ce qui fait aujourd’hui la branche entière de Damiette ;
c’est-à-dire, de la partie supérieure de la branche Sébennytique d’Hérodote jusqu’au
dessous de Sebennytus, de la portion qui suit de la branche Mendésienne
jusqu’à l’origine de la branche Bucolique, et enfin de toute celle-ci jusqu’à la
mer.
Différence entre la Branche Sébennytique d ’Hérodote et celle de Strabon.
M a i s , comme il falloit retrouver une branche Sébennytique, Strabon la forma
d’un des grands canaux du Delta, qu’Hérodote avoit certainement en vue en
parlant de l’île Prosopitis. Ce canal est celui de Melyg, qui est dérivé de la
branche de Damiette, près du village de Kaif-Qaryneyn (i), et qui, ayant de l’eau
courante toute l’année, comme un bras naturel du Nil, et se joignant au canal de
Tabanÿeh au-dessous de Semenhoud. remplissoit les principales conditions requises
pour la branche Sébennytique ; savoir, de passer près de Sebennytus, et de se
jeter dans la mer au-dessous de Buto par la bouche Sébennytique.
Strabon put donc dire de la Phatmétique ce qu’Hérodote disoit de la Sébennytique,
qu’elle étoit la troisième en grandeur, et qu’elle commençoit près du
sommet du Delta, sans, pour cela, cesser d’être d’accord avec lui en d’autres points
concernant la branche Sébennytique (2).
(1) C e village est à un peu plus de deux myriamètres, de la partie supérieure de la branche de Damiette jusau
nord, du point de séparation des deux branches de qu’à Qa ryneyn, et des canaux de Melyg et de Tabanÿeh,
Rosette et de Damiette; il donne son nom à la partie c’est-à-dire, d’une portion de la branche Sébennytique
sud du canal de Melyg , jusqu’à Chybyn-el-Koum. d’Hérodote et de toute celle de Strabon; ca r , dès que
(2) Quant à Ptolémée, il suit l’opinion d’Hérodote Ptolémée fait aboutir à la bouche Phatmétique un carelativement
à l’origine de la branche Sébennytique, nal qu’ il appelle Busiritique, il ne peut donner à la
branche qu’il nomme Thermutiaque. II la fait dériver branche Sébennytique ou fleuve Thermutiaque d’autre
de VAgathos Doemon, au sommet du grand Delta. Ainsi cours que celui que nous venons d’indiquer, la ville de
son origine devoit être celle que nous avons assignée à Busiris étant sur la branche de D am iette, au-dessus de
la Sébennytique d’Hérodote, et son cours se composoit . la ville de Sebennytus,
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