
 
        
         
		d ’Hésiode,  où  les  idées  astronomiques  devinrent  plus  familières  aux  Grecs  par  
 suite,  de  leurs  communications  avec  les Orientaux,  on  fit quelques  changerons  à  
 1 ancien  calendrier;  celui  qui avoit  été dressé  à cette époque, fut reçu  en Grèce et  
 • en  Italie sans  examen,  comme s’il  eût été  fait  pour  les  climats et  le  temps  où il se  
 trouyoït transporté.  La sphère  toutefois  ne fut pas  entièrement rectifiée  du temps  
 d Hesiode ;  car  Eudoxe et Aratus,  dans celles qu’ils  donnent,  conservent  des  traditions  
 antérieures à Hésiode même,  qui remontent,  en  conséquence,  à  l’épogue  
 ou  les  saisons  etoient  au  quinzième  degré  des  signes.-Fréret  pense  que  la  sphère  
 ou Jes  saisons  etoient  ainsi placées,  avoit été  réglée par  quelque astronome  Égyptien  
 ou  Phemcien  qui  étoit  venu  avec  les  fondateurs  des  colonies  Orientales  II  
 est  étonnant  dit  Lalande,  qu’on  ne  fût  pas  plus  avancé  dans  la  Grèce  au  temps  
 d Eudoxe  (t).  Nous  voyons  que  les  connoissances  d’Ératosthène  sous  ce  rapport  
 n étoient  guere  plus  étendues  que  celles  d’Eudoxe  :  on  remarque  dans  ses  tahles  
 quelques  constellations  intercalées  d’après  les  observations  fhites  de  son  temps 1  
 mais fa majeure partie,  on peut même dire la presque-totalité,  a conservé  la disposition  
 cjui  convient  a  des  siècles  plus  anciens.  Cependant  le  ciel  d’Alexandrie  est  
 pur;  1 horizon n est pas  borné par des montagnes qui auroient forcé les  astronomes  
 de  calculer  et  d observer par  des moyens  indirects  ou  incertains  les levers  parana-  
 tellontiques  des astres; il n'y  avoit aucun principe  d’erreur.  Il  paroît donc  évident  
 que  Jes  Grecs  commençoient  seulement  à  observer  à  l’époque  d’Ératosthène  
 ( y j   ans  avant J .  C .) ,  pour  composer  leurs  calendriers  :  jusque-là,  ils  avoient  
 adopte, par  respect,  peut-être par insouciance, ou bien plus  probablement encore  
 par  ignorance,  ceux  de  leurs  prédécesseurs. 
 C H A P I T R E   I I I . 
 DlS dtVers Monumens astronomiques  que  l'on peut mettre en parallèle. 
 allon^ considérer°nS| H  ^   ^   T *   nous 
 Nous  plaçons  les plus  anciens  et  les  plus  authentiques  dans  la première  classe-  
 ce  sont  les  zodiaques que  nous avons  recueillis  en Égypte,  et  la  table  des parana-  
 telions,  dont  nous  avons  recherché  ci-dessus  l’origine. 
 Dans  la  deuxième classe,  nous  comprendrons ceux  dont nous ne  pouvons fixer  
 les  époques,  mais  qui  paraissent  avoir  pris  leur  origine  dans  des  connoissances  
 astronomiques  fort  anciennes. 
 Enfin,  dans  la  troisième  classe,  nous  rangerons  un  assez  grand nombre  de  ces  
 monumens  qui  sont moins  anciens  et moins authentiques. 
 ( i )   A s t r o n o m i e ,   art.  16 19 . 
 §.  1," 
 Des Monumens  astronomiques  les  p lu s  anciens  et  les plu s  authentiques. 
 L e s   monumens  astronomiques  les  plus  anciens  et  les  plus  authentiques  sont  
 d’abord  les  zodiaques  Égyptiens,  et  ensuite  la  table  des  paranatellons  attribuée  à  
 Ératosthène.  Cette  table  est  du même  temps  que  les  deux  zodiaques d’Esné,  ainsi  
 que  nous  l’avons  démontré.  Ces  deux  zodiaques  et la  table  des paranatellons  sont  
 donc  comparables  à  ce  que  nous  avons  appelé  la  sphère  d ’Esné.  On  peut  même  
 étendre la comparaison aux zodiaques de Denderah. La différence de latitude entre  
 les  temples  d’Esné  et  de  Denderah,  et  celle  des  époques  indiquées  par leurs  bas-  
 reliefs  astronomiques,  ne  sont  pas  assez  considérables  pour  que  des  tables  de  
 paranatellons,  dressées pour  ces  lieux et  ces  époques,  n’aient pas  les  plus  grandes  
 analogies. 
 On doit  observer  que la ville  de Thèbes, dont les ruines annoncent  encore tant  
 de  splendeur et de magnificence, une  civilisation si perfectionnée,  des  arts  et  des  
 sciences  poussés  à  un  si  haut  degré  d’avancement;  que  cette  première  capitale  
 de  l’Égypte  est située entre  Esné  et Denderah,  à une  distance  à peu  près égale  de  .  
 ces  deux  villes  :  en  sorte  que  ce  que  l’on  conclura  à-la-fois  pour  Esné  et  pour  
 Denderah, c’est-à-dire pour une latitude intermédiaire, se rapportera naturellement  
 à  Thèbes.  C ’est  donc,  à  bien  dire,  la sphère  à  l’époque  où Thèbes  florissoit,  qui  
 nous occupe  en  ce moment.  C’est  le  temps  où  le solstice  d’été  étoit  vers le milieu  
 de  la  constellation  du  lion,  où  les  deux  équinoxes  étoient  au  scorpion  et  au  
 taureau,  et  le  solstice  d’hiver  au  verseau. Des  bas-reliefs  astronomiques  recueillis  
 à  Thèbes  rappellent  en  effet  cette  époque  ( i  ). 
 §.  II. 
 Des  Monumens  astronomiques  anciens,  d’époques  et  d’origines  incertaines. 
 Z O D I A Q U E   D E   K I R C H E R . 
 K i r c h e r   a publié un  planisphère Égyptien ( 2 ) , auquel nous renverrons souvent.  
 Ce planisphère,  très - curieux,  est  original dans  beaucoup  de  ses  parties.  Il  a  été  
 construit  sur des  fragmens  hiéroglyphiques  copiés  en  Égypte par le Qobte Michel  
 Schalta,  d’après  d’anciens monumens.  Il  est  fâcheux  que  Kircher  ne  nous  ait  pas  
 donné  exactement  les  dessins  qui  lui  ont  été  envoyés  d’Égypte. On peut  craindre  
 qu’en  voulant  les  rectifier,  comme  il  le  dit  lui-même,  pag.  2 t j ,  il  ne  nous  ait  
 privés  de  plusieurs  détails  précieux,  et  n’ait  altéré  des  emblèmes  quil  aura  mal  
 compris. 
 S P H È R E S   d ’A B E N - E Z R A . 
 Les  sphères  Indienne,  Persique  et  Barbarique  d’Aben-Ezra,  qui  nous  ont 
 ( 1 )  Voyez  A .   vol. 1 , p l a n c h e et planche & ,   (2)  (Edip. Æ g y p t ia c .'tom .  I I ,   part.  I I , pag. 204. 
 A .  vol. I I ,  Voyez aussi  la planche B  jointe  à ce Mémoire. 
 4.  Kkka