» la bataille dActium, trouva Cleopatre occupée à une entreprise capable de
35 W S K W m Uïl bie" Petit CSpaCe deSert ■ Sel’are les deux « 4 * et fait la
» d,vis,on de Afrique et de lAsie). Cleopatre entreprenoit et taschok de faire
» enlever ses navires de l’une mer (la Méditerranée) et de les faire charier dans
» 1 autre par-dessus 1 isthme; et après que ses navires seraient descendus dedans ce
».gsuffi-e d Arabie, d emporter tout son or et son argent, et de s’en aller habiter
» quelque terre sur 1 Océan, lointaine de la mer Méditerranée, pour échapper
» aux dangers de la guerre et de la servitude: » (Traduction d ’Amyot.)
est len c air, pai-là, que dès cette époque toute communication étoit tota-
ement ermee entre le Ntl et la mer Rouge; cependant nous venons de voir, dans
les temps postérieurs où voyageoit Stràbon, le bassin de l’isthme encore rempli
par les eaux du Nil. Or, depuis Strabon, la communication n’a pas été ouverte
de nouveau entre le bassin et la mer Rouge; les travaux faits par les Romains,
pendant les régnés de Trajan et d’Adrien, se sont bontés à l’ouverture d’un nouveau
canal qui avoit son origine vers l’ancienne Babylone , et s’arrêtoit un peu
m de ,a' va ,/ee de Saba’h-byâr. Quant aux travaux exécutés sous le kbalyfat
dOm a r (,), indépendamment de ce qu’ils appartiennent à des temps trop postérieurs
a ceux qui nous occupent dans ce moment, il se présente sur ce fait des diffi-
u tes très graves, par-dessus iesijueHcs on a passé bien légèrement, et que nous
tacherons d éclaircir dans leur lieu; il nous suffit ici d’avoir montré qu’avant la
conquête des Arabes, cette communication des lacs amers et de la mer Rouge
n a jamais été établie d’une manière durable par les travaux des hommes.
Ja i montré plus haut qu’elle n’avoit jamais existé naturellement; et les tentatives
dont je viens de tracer l’histoire, en sont une nouvelle preuve. Je m'étonne même
que cette reflexion si simple n’ait pas garanti de l’erreur. Quoi ! la communication
auroit existe naturellement, et dans ce même temps les rois d’Égypte auroient fait
des efforts mou,s, et a plusieurs reprises différentes, afin de l’établir! Elle aurait
existe naturellement, et après tant d’efforts, tant de peines, tant de dépenses, il se
trouverait, pour résultat unique, qu’elle n’existe plus! Assurément, c’eût été là
des travaux bien mal employés.
Remarquez bien que l’on ne peut pas éluder la difficulté, en supposant, au
mépris de 1 histoire , que ces rois s’efforçoient seulement de rendre navigable un
passage quelconque déjà existant, puisqu’au contraire il est avéré qu’ils ont suspendu
leurs travaux, précisément par la crainte de voir la communication s’effectuer
(2) des qu ils se ffirent aperçus de l’élévation des eaux de la mer Rouge au-
dessus de celles du Nil.
On voit la nécessité d’embrasser, dans les questions de cette nature, l’ensemble
des faits et des circonstances; car, en se bornant à un certain nombre de circonstances
choisies on réussit à donner à l’hypothèse dont il s’agit un vernis de vraisemblance,
tandis qu un examen complet en fait percer de toutes parts la fausseté.
Qo d â y .AU en d y ^ ‘ + I H 9 “ “ “ * * à la fin de ce l.e
33 * premicre partie.
C H A P I T R E V.
C H A P I T R E V.
L a largeur de l ’Isthme et la position du Golfe indiquées p a r les anciens
Écrivains sont absolument telles que nous les voyons aujourd’hui ( i ).
S i l’état de la mer Rouge n’a jamais changé depuis les premiers temps historiques,
la largeur de l’isthme est toujours restée la même; et ce que l’on regarde
aujourd’hui comme le fond du golfe, a dû être regardé comme tel par tous les écrivains
de l’antiquité. En effet, dans la multitude des voyageurs et des géographes
qui ont écrit sur ces lieux, je puis défier que l’on en cite un seul qui ait jamais
désigné, soit dune manière directe, soit implicitement, le fond des lacs amers
pour le fond de la mer Rouge : Strabon, Pline et les autres ont fait mention des
lacs amers d’une manière très-expresse; d’où l’on doit conclure, ce me semble
que ces lacs existoient de leur temps. Il faut bien que j’insiste sur ce point; car’
par lui seul, il suffirait à montrer de quelle manière on s’est abusé sur ce sujet.
Sur des raisons quelconques, on rejette assez près de l’Égypte une ville que
les anciens écrivains placent sur les bords de la mer : on suppose ensuite que cette
mer a pu s étendre autrefois jusque là ; et puis on se persuade qu’on a résolu
toutes les difficultés, sauvé toutes les contradictions, sans faire attention que les
memes écrivains ont déterminé, par des témoignages tout-à-fiùt indépendans de la
position de cette ville, l’endroit où se terminoit de leur temps le golfe Arabique
et cela par des témoignages si nombreux, si formels, si unanimes, que l’histoire
n’offre rien de plus positif sur aucun sujet.
Strabon évalue à neuf cents stades la distance d’une mer à l’autre ; et il avertit
positivement que cette mesure est prise suivant la route qui aboutit à Péluse
D ’après la grandeur du stade dont il se sert, qui est de sept cents ou de sept cent
vingt au degré, cette mesure porte le fond du golfe Arabique vers Suez, en
mettant même quelque chose pour les sinuosités du chemin (2).
Marin de T y r est plus près encore de la vérité : il borne la distance à huit cent
dix-sept stades; c est exactement celle qui se déduit des observations de M Nouet
If ne faudrait pas nous faire une difficulté de ce que le stade employé ordinairement
par Marin de Tyr netoit que de cinq cents au degré; car il est constant
quil ne s’agit pas ici d’une nouvelle mesure finie de son temps, mais d’une mesure
ancienne, la même, selon toute apparence, que Strabon a fixée en nombre
rond à neuf cents stades. Si, à toute force, on vouloit prendre ces huit cent dix-
sept stades sur le pied de cinq cents au degré, la distance des deux mers n’en serait
(0 S ’il s’agissoit de toute autre question, on pourroit le lecteur peut passer au chapitre suivant, et ne voir
la regarder comme suffisamment eciaircte, et négliger les celui - c i , qui est rempli de détails pénibles à suivre
autres preuves comme surabondantes; mats, sur ce point qu’àutant que les autres preuves sur l’ancien état dé
qui nous servira de base pour déterminer les changemens l’isthme ne lui auroient pas paru concluantes
arrives dans I état des mers et des rivages qui les limitent, (a) Suivant les observations récentes de M Nouet
manere sur laquelle nous avons déjà tant d’hypothèses, et la distance directe de Péluse à la mer Rouge est devinâts.
peu de choses encore etabl.es sur un fondement solide, six à vingt - sept lieues, ou moins d’un degré et ! n
on ne peut trop multiplier les preuves ni porter trop loin douzième, tandis que, suivant Strabon, la route seroit
evidence, et il faut prévenir toutes les objections : mais d’environ trente lieues, ou d’un degré et un cinquième
A . T