
questions qui se présentent dans l’examen des auteurs; difficultés qu’on est habitué
à lever en supposant arbitrairement les textes corrompus, et en les corrigeant
d’une façon non moins arbitraire.
La mansion, qui est à la tête des mesures de S. Épiphane, est bien éloignée de .
la mansion Hébraïque ordinaire de 200 stades ; elle ne fait qu une parasange et
demie, 45 stades ou 6 mi/ion. C ’étoit 1 espace entre deux relais de chevaux.
Le mille de 7 stades 7 , ou milion, n’a pas été oublié par l’auteur du fragment,
qui nous apprend que la parasange en renferme 4. et le stathmos, 6 : plusieurs, dit-il,
assurent que le mille a 7 stades 7 . 'Le milion a, en effet, 7 stades Égyptiens ou
Olympiques 7 , comme nous l’avons vu à l’article de Héron. Au reste, le mille
Hébraïque a aussi 7 rous 7 .
4.0 j u l i a n u s a s c a l o n i t A [ Julien 1'Architecte] . (Mesures Égyptiennes, Mesures
de Pline, & c.)
Julien donne"au plèthre 1 o acænes, 1 y orgyies, 30 bêma, 60 coudées, 90 pieds:
T o i7îAsÔ£5!V ê^ei ¿xstivccs i’, 0pyvicLç té , (inpa.'nx. À , zorpy 14 Ü , vroJVç ç* ( 1 ). Ailleurs il dit
que 100 orgyies géométriques font 112 orgyies simples, et aussi que le mille de son
temps fait 7 stades 7 , 750 orgyies géométriques, 840 orgyies simples, 1 500 pas,
6000 coudées (2) ; mais que, selon les géographes Ératosthène et Strabon, il
vaut 8 stades 7 ou 833 orgyies : T o v m utAics, rioi tov ( y ç a J W , fgyt opyjttti p e v
ytafjLrtTçjtyJjiÇ dvrxiiç Si a>p!, (dèo/ut^-na 0ttp, minets. tpr - ygmx. Si tov E^jotocÔevïiv Ktt]
yicoyeatpxç, to /jliMov evit çaSittç r y , tint opyu.tccç coÀy'. Enfin, ailleurs encore,
il fait le bêma ou pas de 2 coudées, 3 pieds, 12 palmes.
Tous ces rapports, malgré leur discordance apparente, se rangent très-bien
dans un seul tableau, où le mille prend 4 j ° ° pieds, le stade 600, le plèthre 90,
l’acæne 9, l’orgyie géométrique 6, l’orgyie simple 5 7 7 , le bêma 3, la coudée 1 7 ,
et la spithame 7 (3). On voit, à l’inspection de nos tableaux, que cette unité
est un seul et même pied, le pied Égyptien de o”,3o8. Ce sont presque toutes
les mesures d’Hérodote, ou les mesures Égyptiennes.
Mais qu’est-ce qu’un plèthre de 90 pieds, quand on sait que le plèthre a toujours
100 pieds; demêmel’acæne de 9 pieds, au lieu de i o ; enfin un mille de4yoo pieds!
Voici la solution de cette difficulté :
Un plèthre formé avec 100 pieds de la mesure de Pline (o",2771 ) fait justement
90 pieds Égyptiens. JPfc
Une acæne de 10, pieds pareils fait 9 pieds Égyptiens-.
Un mille de 5000 pieds pareils fait 4 y.°° pieds Égyptiens. C ’est le même que
le /tÎAïov de Hcran.
Ainsi Julien partait d’un mille, d’une canne et d’un plèthre formés de pieds de
la mesure de Pline,suivant les rapports propres à ces mesures, et il en donnoit
la valeur en pieds métriques ou Égyptiens.
(1) J’ai tiré ces passages d’Édouard Bernard , dtPon- ( apud Constant. Harmtnopulum, I. I I , ngppc- tit. 4)-
deribus et M é n su r is, pag. 225 et 23.6. V o y e z aussi le mot (2) r : il faut <wt°pttutç r .
M/'a/o? dans Hésychius, qui cite ce fragment de Julien (3) Voyez le tableau des mesures de Julien, n;0[V]»
C est pour cette raison qu’il distingue une orgyie géométrique et une orgyie
simple : la première est l’orgyie Égyptienne, formée de 6 pieds métriques ; l’autre
est formée de 6 pieds de Pline, lesquels font y 77 du pied Égyptien à fort peu ’
près, ce que veut le rapport marqué par Julien l’architecte.
Il est à remarquer, quant aux deux espèces d’orgyies, que le rapport de ioô à
112 pour la valeur du stade en orgyies est exactement le même que celui de 7yô
à 840 pour le plèthre. Ce rapport fait l’orgyie géométrique égalé à une fois
et 7 7 l’orgyie simple. Nous trouvons que le pied Égyptien est égal à une fois
et 77 le pied de Pline : il y a donc une petite différence; mais elle est à peine d’un
cent douzième ( i ) , et par conséquent trop légère pour infirmer les résultats que
nous venons d’exposer, et qui sont enchaînés étroitement.
Il se trouve que le pied Romain est juste égal à un pied naturel [os,,2639] et 7 7 - ;
par conséquent, si l’on supposoit deux prgyies formées de 6 de ces pieds respectivement,
100 de la première feroient juste 112 de la seconde: mais il est manifeste,
par tout le tableau de Julien, qu'il ne parie pas du pied Romain. En supposant
qu’il faisoit usage de celui-ci, le mille et le stade resteroient.sans explication,
et les rapports frappans que nous avons retrouvés ci-dessus n’auroient plus
d’existence.
Nous corrigeons ■âhjitt <73 par cimfSa.p.ài 7 ; : cette correction est trop évidente
pour avoir besoin d’être justifiée.
La proportion du bêma ou pas avec les autres mesures n’est pas fa même que
celle donnée par Héron, savoir, de 2 pieds 7 : j’entends le bêma haploun ou pas
simple; selon Julien, il avoit 3 pieds, ou 2 coudées. ‘Il n’y a que le dipêchus ou
double coudée Hébraïque qui avoit 3 pieds. Mais, si l’on voûtait considérer ce
dipêéhus comme un pas, comment prouveroit - on que Julien entend ici parler
de la-double coudée des Égyptiens, puisque son plèthre est réellement formé
de 60 coudées Égyptiennes ! Je remarquerai que, dans Héron, il est question
des mesures appeléei> leéiroiss irai Svrnrpetç, c'est-à-dire, de 3 pieds, 2 cordées,
7 orgyie (2).
Le même Julien rapporte que le mille de Strabon où tfÉratosthène ( par
opposition avec le mille de son temps) valoit 8 stades 7 ou 833 orgyies (if faut
833-7) (3). Il est certain qu’il parle là d’un même stade, sans quoi il n’y auroit pas
de sens dans le passage; le stade étoit de i 84”,72. Ce mille de Strabon, qui est
aussi donné par Polybe, étoit donc de 1 y 39 mètres ; c’est celui-là même que je
regarde comme ayant été le mille Égyptien inférieur. Il comprenoit mille fois fa
mesure de y pieds Égyptiens, comme le mille Romain contenoit mille fois le pas
Romain : or cette mesure de y pieds, Héron nous l'a transmise sous le nom de
bêma diploun ou pas double, ou aussi1 S ampelos, et elle vaut i ”,y 39. Le pas géométrique
Romain lui est inférieur de ou d’autant que le pied Romain est au-
dessous du pied géométrique des Grecs ou des Égyptiens (4 ). Ce mille valoit yo“.
(1) Au lieu de 1 12 dans le passage de Julien, ilfàu- Égyptiens, fait 3 pieds Italiques. Voyez les tableaux de
droit 111 tj pour la parfaite exactitude. Héron [ I I ] et [ II I ] .
(2) Voyez Ed. Bernard , qui cite un manuscrit du Va- (3) Voyez ci-dessous, à l’article du mille.
tican. Au reste, le bêma simple, qui vaut x pieds ■j (4) Voyez ci-dessus, à la fin de l’article de Héron.