ex modulo Marujidoe in Ms. Arabico bibliothecoe nostroe cubitus Hacemoeus uncias An-
glicas 28,} (1). La coudée commune, étant les jgde l’Hachémique, auroit valu, dans
ce cas, om,5 y o ; ce qui surpasse la vraie mesure de cette coudée commune de plus de
88 millimètres. D ’un autre côté, le mille Arabe étoit de 4000 coudées;,communes :
,4000 fois 0,5 5 font 2200 mètres ; ce qui seroit un mille de cinquante au degré :
mais aucun auteur ne parle d’un mille Arabe d’une aussi grande étendue (2).
La coudée Hachémique étoit trois mille fois dans le mille Arabe; or 3000 fois
o”>733 feraient 2200 mètres. Enfin cette valeur entraînerait, pour la coudée
noire, une mesure de om,6 1 o, qui excède de plus de 4 centimètres celle de la plus
grande coudée actuelle, le pyk belady. Il y a encore d’autres raisons aussi fortes
pour empêcher de croire que cette coudée d’Edouard Bernard ait jamais existé; le
qasab de 6 coudées deviendrait égal à 4 “>4 °> mesure excessive. La plus grande
mesure connue aujourd’hui est de 3 ”,8 5.
Au contraire, l’évaluation de la coudée Hachémique à om,6 i6 , ainsi que je
l’ai donnée plus haut, est confirmée de plusieurs façons. Elle se compose de parties
entières et exactes des autres coudées, suivant des rapports simples. Ainsi, par
exemple, elle équivaut à une fois 1 jy le pyk belady, 1 ~ la coudée du Meqyâs,
1 j la coudée commune, et 1 j la coudée Hébraïque.
De ces divers rapports, il seroit possible de conjecturer l’origine de la coudée
Hachémique ou royale. Puisqu’elle est appelée ancienne, elle ne s’est pas formée du
pyk belady : ce qu’il y a de plus vraisemblable, c’est qu’elle vient de la coudée
commune de 24 doigts par l’addition de deux palmes ou d’un tiers ; cette dernière
coudée est fort ancienne, bien que les auteurs Arabes la qualifient de nouvelle. On
est ainsi conduit à penser que le pyk belady a été établi pour prendre un milieu
entre l’ancienne coudée Hachémique de 32 doigts et celle du Meqyâs de 28, car il
a 30 doigts ; c’étoit ajouter un quart, un palme et demi, ou 6 doigts, à la coudée
commune.
Il faut encore observer que la coudée Hachémique sè trouve juste égale à 2
pieds Egyptiens, et les cinquante, à un pièdire ; et comme les auteurs Arabes disent
que le mille de 3000 coudées Hachémiques étoit de 6000 pieds, il suit que le
pied Arabe n’est autre que le pied Egyptien ou pied Grec. Enfin la coudée
royale Hachémique n’est autre chose que la grande coudée royale de Héron,
valant 2 pieds, 1 coudée lithique ÿ , 4 dichas, 8 palmss, &c.
Ainsi lès Arabes paroissent avoir adopté les mesures de l’Egypte en abordant
cette terre savante ; les modifications qu’ils y ont laites, suivant des rapports
simples, n’empêchent pas de reconnoître la valeur dt type originel ; c’est ce qui
est arrivé dans les noms des anciens lieux de l’Egypte (3). Le mille Egyptien de
1000 orgyies et de 6090 pieds, égal à une minute de digrç, compris trois fois au
petit schoene et six fois au grand schoene, et renfermait 10 stades Egyptiens ou
Olympiques, se trouve avoir été conservé depuis lïntiquité jusqu’aux temps
(1) D ’Anville semble avoir admis cette mesure, qu’Ed. au degré; mais il ne ’attribue point aux Arabes. Voye^,
Bernard avoit tirée d’un manuscrit Arabe de la biblio- sur le schoene et la parasange, ci-dessous, m . e section,
thèqne d’Oxford. (3) Voyeç les Mémoires sur la géographie comparée.
(2) D ’Anville fait mention d’un mille de cinquante
modernes,
modernes, et employé par les Arabes sans altération; nous retrouverions par-là
les valeurs du pied, du plethre, de la coudée et de toutes les autres mesures
des Egyptiens, quand nous n’en aurions pas connoissance par d’autres voies.
Éd. Bernard dit (i) que le stade Arabe, al-ghalouah, vaut 65 acænes ou grands
qasab (major), et 85 petits qasab (minor), 400 coudées, &c. Il faut qu’il y ait quelque
erreur dans ces deux nombres (2) : en effet, en divisant par 65 et 85 le ghalouah,
cjui est certainement, comme le stade Je Ptolémée, de cinq cents au degré, c’est-
a-dire, de 221”,7, on a 3”,4 i et 2",61, qui n’appartiennent à aucune mesure de
qasab. Comme la derniere sur-tout est beaucoup trop petite, on ne peut supposer
que ce qasab de 8 y au stade vient d’un stade plus grand, puisque celui de cinq
cents au degre est le plus grand de tous. Le qasab de 6y au stade est dans le
meine cas : je pense quil faut lire 60. En effet, le stade de 221^,7 contenoit
soixante fois le qasab de 3m,694, valant 2 orgyies ou 12 pieds ; or telle est la
mesure du qasab Arabe Hachémique, qui résulte des divers rapports entre le qasab
et la coudée, ainsi que nous l’avons vu ci-dessus, pag. 821.
Le marlialah o u station Arabe, vaut 2 4 milles ou 8 parasanges, selon
Abou-l-fedâ et el-Edrysy; il s’agit, d’après les rapports que nous avons trouvés,
du mille Hachémique et de la parasange Égyptienne. Mohaili et le même Edrysy
(suivant Éd. Bernard, pag. 2/j8] lui donnent 30 milles et 10 parasanges: c’est
précisément la même mesure valant 44333 mètres; mais ici elle est donnée en
milles Romains et. en parasanges Persanes (3 ).
Je terminerai cet article des auteurs Arabes, en citant deux passages de Kalka-
sendi qui démontrent avec certitude quelle étoit la véritable valeur de la coudée
antique del’Égypte. Il nous apprend, d’après el-Khodây, ancien auteur Arabe (4),
que, dans les anciens Nilomètres du Sayd, la coudée étoit de 24 doigts, tandis que la
coudée actuelle est de 28 doigts. L ’ancienne coudée et celle de son temps étoient
donc dans le rapport de 24 à 28. Comme le Meqyâs de Roudah existoit du temps
d el-Khodây, la coudée actuelle, suivant lui, étoit nécessairement celle de o” ,539.
Or les fY de cette quantité font o“',4 6 18, précisément la mesure que nous avons
déduite de la grande pyramide et des autres monumens. Ainsi, 1 la coudée antique
des Egyptiens étoit de om,46'2 ; 2.0 cette coudée servoit à mesurer les accroissemens
du Nil ; 3.0 la mesure s est accrue de 4 doigts ou j . Ce doigt est toujours resté le
meme, a cause de son identité avec le doigt humain ; « le doigt est le principe de
y> toutes les mesures » , dit Héron. La coudée Niiométrique du temps d’el-Khodày
et de Kalkasendi etoit longue de 28 de ces doigts ; mais on la partageoit et on la
divise encore aujourd hui en 24 parties, appelées également doigts.
On troiive encore dans Kalkasendi que les accroissemens du jleuve sont mesurés
avec une coudée de 28 doigts, tant qu’il n’a pas atteint 12 coudées, et qu’au-dessus
on mesure 1 exhaussement avec une coudée de 24 doigts. De nos jours, on a
(1) Page 229.
(2) Les deux qasab, à supposer les nombres 6$ et 85
exacts, seroient entre eux comme 1 -L à 1 ; rapport qui
n’existe point entre les mesures de ce nom.
A .
(3) Voye^ k tableau général des mesures, et Ia i l l . f
section de ce chapitre.
(4) Ie tome II du Voyage de S h aw , pag, ijq.
(Extraits de Kalkasendi et autres auteurs Arabes).
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