nombre, il est impossible d’en faire aucun usage. D ’après ce qui a été dit au
chapitre n (i), le périmètre de l’ancienne Thèbes est de 26000 mètres, et sa
longueur, de 11000 ; sa largeur est bien moindre, et elle excède peu 5000 mètres.
En mesurant sur le plan la surface de cet espace, alongé de l’est à l’ouest, 011
trouve plus de 34000000 mètres carrés ; ce qui fait plus de ryooo aroures
de notre mesure. Ce nombre est plus que quadruple de la quantité donnée par
Étienne de Byzance ; et il seroit difficile d’expliquer une différence aussi considérable,
à moins d’admettre que c’est une autre mesure dont parloit cet auteur.
Si je consulte Je tableau, je trouve que 3700rtétraroures font 14800 aroures;
n est-ce pas une approximation suffisante pour expliquer le passage dont il s’agit!
Dans un passage que j’ai cité plus haut, Strabon parle de la division de i’Égypte
en nomes, en toparchies, et en subdivisions plus petites, telles que l’aroure. Cetoit
le lieu d ajouter quelques détails sur le nombre d’aroures cultivées ou cultivables
de l’Égypte. 11 est à regretter que le géographe ait négligé d’en parler. Les autres
auteurs se taisent également sur cet objet, si important pour la comparaison de
1 état ancien et de l’état présent de cette contrée ; Hérodote et Diodore de Sicile,
à qui nous devons des renseignemens si précieux sur l’Égypte, gardent à cet égard
un silence absolu. Cependant il est certain que la superficie de cette contrée
avoit ete mesuree d un bout a 1 autre avec le soin et l’exactitude qu’exigeoit
cette opération et que les Égyptiens mettoient à tous leurs travaux.
3 . R A P P O R T R E M A R Q U A B L E EN T R E .' L A SU R F A C E DU T E M P L E D E M IN E R V E À
A TH E N E S E T LE S M E SU R E S S U P E R F IC IE L L E S D E l ’É G Y P T E .
D a n s ta chapitre v i, j ai, d après les données de Stuart, cité tas dimensions
très-precises du temple de Minerve a Athènes. Sa façade, qui est un hecatompe-
don, a, sur le sol où posent les colonnes, 30",817 ; sa longueur est de 69”,3387.
Ces deux dimensions sont exactement commensurables entre elles ; l’une étant
représentée par 4 , 1 autre peut s exprimer par 9. J’ai montré que la première fait
juste un plèthre, ou 100 pieds Égyptiens ; la seconde, 225. La superficie est
donc de 22300 pieds carrés. O r ,la coudée carrée étant au pied comme 9 est à 4 ,
les 2 2 30 0 pieds font 10000 coudées d ’Egypte.
La base de la grande pyramide avoit'730 pieds; et la hauteur de la face, 600:
ainsi la superficie de cette dernière avoit 223000 pieds carrés. La base du Par-
thénon est donc exactement la 10.’ p a r t i e de la face de la pyramide (2).
La base de cette dernière est de 7 3 0 pieds carrés, ou 3 6 2 3 0 0 : la base du
Parthénon en est donc la 2 j .’ partie.
Mais cette 10. partie de la face, ou 23.' partie de la base, fait précisément
une aroure, la principale mesure agraire en Égypte. Personne ne pensera que de
pareilles rencontres puissent être fortuites ; et l’on peut conclure légitimement
i 'J CI"‘IeS5“ s ’ Pa6- 508. en employant sa valeur exacte Je o” ,3 o y 9 , on trouve.,
(2) 1 on multiplie 30m, 7 i 7 par 6p m, t f S q , on trouve pour la superficie, 2134 mètres carrés * , ou exactement
x i 36 métrés carrés X . Mais le pied Egyptien, tel qu'il a la to .' partie de 21344 f mètres carrés, contenus dans la
ete nxe plus haut, est un peu plus court que Om,3o8i8 : face de la pyramide.
que les mesures du Parthénon sont empruntées de l’Égypte, ainsi que leurs
rapports eux-mêmes. Je pourrois comparer cette surface du temple de Minerve
avec divers monumens Égyptiens, et je trouverois d’autres rapports également
remarquables : mais ces rapprochemens seroient superflus ; le lecteur y suppléera
aisément, puisque cette superficie est identique avec l’aroure, ou deux
plèthres carrés et un quart.
4 .0 EX PL I CAT ION d ’ u n PASSAGE d ’hYGÎN .
O n trouve dans, le traité d’Hÿgin que j’ai déjà cité, au sujet du pied Ptolémaïque
employé à Cyrène, que dans çé pays les terres du domaine royal étoient
partagées en grandes portions de /2/0 jugères. Ces portions faisoient 23 millions
de pieds Ptolémdiques. Chacun de ces jugères avoit donc 100 pieds sur 200,
comme 1e jugère Égyptien de Héron, double du plèthre carré. Ita jugeribus 12J0
quoe eorum mensura invendueet accedere debet. . . .et ad effectuai iterumpars X X 1 1 I I
et P.R. universo effectu monctali pede jugera i j p 6 (1).
Le pied appelé monetalis étant ta pied Romain, il faut nécessairement entendre
que les 1336 jugères auxquels Hygin compare tas 1230 jugères Cyrénaïques, sont
des jugères Romains. Or le rapport inverse de 1356 à 1230 est précisément égal
à celui du pied Égyptien (^-ÿ)1 carré au pied Romain carré, c’est-à-dire à gB| | 1 :
donc ta jugère Ptolémaïque ou de Cyrène étoit formé du même pied que le pied
Égyptien. On voit ici une parfaite confirmation de ce que j’ai avance au sujet
du pied Ptolémaïque. Au reste, il n’est pas surprenant que, dans un état comme
la Cyrénaïque, dépendant et voisin de l’empire Égyptien, on ait adopté les mesures
de ce pays.
On voudra connoître quelle étoit l’étendue de ces grandes divisions superficielles
qui servoient à diviser le territoire. La valeur en est aisée à découvrir : 1e
tableau comparé la donne à l’instant. Le jugère étant le double du plèthre carré,
cette surface faisoit 2300 plèthres. La racine carrée de ce nombre est 30. Le
côté de la mesure étoit donc de 30 plèdires. Or telle est justement la grandeur du
mille itinéraire composé de 1000 ampelos ou pas géométriques d’Égypte, compris
soixante-douze fois au degré. C ’est ce que j’ai appelé le petit mille Egyptien,
ou le mille d'Ératosthène, Polybe et Strabon. Ainsi 1e domaine du roi étoit divisé
par milles carrés ; ce qui est très-simple, au lieu de la complication apparente du
nombre 1230. Cette étendue est encore beaucoup inférieure à celle des'schoenes
ou des parasanges qui, selon Hérodote, servoient à mesurer, en Egypte, les grandes
possessions territoriales (2).
1(1) Hygin. de limitibus constituendis, collect. Goesian. iterum p a rs xxinj et P .R . univero ejfecto monetali ped.
p. 210. Fréret a admis cette leçon, que Rigault a suivie ju g . g iic c c lx v n j hune igieur modum quatuormiliàbus mendans
ses notes: iterum pars X X I I I I et pro universo ef- sura. s s . inclusum vocarnus medimna quo apparent mef
e c lu , & c . Le manuscrit n.° 7229, que j’ai consulté à la dirnno eor mensura jugera haber is monet a lii a ut mensura
Bibliothèque du R o i, porte M U C C C L X V 1I I , au 'lieu UC item dr in Germania in Tungris pes Drusianus qui
de M C C C LV I ; mais-tout le passage y est défectueux, habet i f c . Ms. 7229, pag. IJ2 .
Le voici littéralement copié : Ita ju g e gccl. q. eor. (2) Herodot. H i s t . lib. i l , cap. 6.
mensura inveniunt et accedere debetps, x x x iiij et a d effectu