sept fois, on parcouroit 7 stades. II paroît aussi que cette mesure de la course
etoit cellè dune distance itinéraire, du nom de mille, que les coureurs avoient
coutume de parcourir ( 1 ).
Ce passage est remarquable par l’ancienneté qui en résulteroit pour l’usage du
mille géographique. En reléguant parmi les fables l’invention attribuée à Circé, il res-
teroit toujours que l’auteur du traité suppose l’existence d’un mille bien antérieur
au mille Romain. J en parlerai au chapitre suivant, et je ferai seulement remarquer
que la longueur de la carrière que devoient fournir les athlètes est évidemment
fixée d’après les mesures géographiques, et c’est une nouvelle preuve de ce que j’ai
avancé dans le §. 1.“
s. V.
D e divers Stades et Hippodromes.
O n voit, par l’exemple précédent, que l’hippodrome de Romulus et celui de
Circé étoient mesurés sur une longueur de 4 stades. C ’est cette mesure qu’ori
appeloit hippicon. Il en est de même du diaule : c’étoit à-la-fois la mesure de
2 stades, et la course redoublée ou de deux stades. Enfin la course simple étoit
longue dun stade, et elle en portoit le nom. Le cirque d’Alexandrie, qui remonte
peut-etre a la fondation de cette ville, a 3 stades de longueur intérieurement,
et la mesure de ce stade est celle de six cents au degré (2). Néanmoins il y a beaucoup
de cirques dont la longueur n’étoit pas assujettie à cette division.
L hippodrome d Antinoé, dont toutes les mesures sont réglées d’après le pied
Egyptien, n a pas en étendue un nombre entier de stades. La longueur totale a
un stade et deux tiers, ou 1000 pieds ; celle de l’épine, un stade et un quart, ou
7^0 pieds; la double course autour de l’épine étoit de deux stades et demi.
Le stade de Laodicée, suivant Fréret, a 725 pieds Anglais de longueur : cette
étendue équivaut à 2 2 2m,io 4 ; ce qui» à moins d’un demi-mètre près, forme Je
stade de Ptolémée, de cinq cents au degré (3).
Wheler donne 630 pieds Anglais, c’est-k-dire, 19 1 "9 4 2 , au stade qu’il nomme
le stade ctHerode Atticus a Athènes ; cette longueur excede de plus de 7 mètres la
mesure de six cents au degré : mais, en remarquant, avec Fréret, que la longueur
a ete mesuree en dehors de la ligne des athlètes, on peut croire que le stade
proprement dit avoit la mesure du stade Olympique. Au reste, c’est celle qu’on
lui donne dans le plan des Antiquités d’Athènes par Stuart et Revett (4 )*
L hippodrome dOJympie, l’un des plus célèbres et des plus anciens de tous
ceux de 1 antiquité, le meme que celui dont parle Aulu-Gelle dans le passage
que je viens de citer, et que Ion croit 1 origine du stade Olympique, avoit, selon
(1) Le cirque d’Alexandrie a 7 petits stades Égyptiens ( liv. 1 1 , pag. ,04 de la traduction de M M . Barbié du
de longueur totale. V o y e z ci-dessus, pag. ; ; i . Bocage et Servois).
W È à d7 US’ » w j - 14) Antiquities o f Allions, tout. I II. Le stade qui porte
(3) selon Chandler, qui d’ailleurs ne paroit pas l’avoir dans ce plan le nom'de stadïmn Pamthenaicum, est le
mesuree lut-meme, l’aréne a mille pieds environ d’éten- même sans doute que celui qui èst désigné ci-dessus par
due; a l ouest il y a un passage voûté, long de 140 pieds Wheler.
M- de Chpiseul-Gpuifier, deux stade? de longueur, mesurés sur l’épine. Comme
il a retrouvé Je monument jui-mê®, je suivrai spn Mémoire, préfémblement
à ceux des autres savant qui ont écrit sur ce sujet (i). Il a expliqué Pausanias
par l’état actuel des lieux, méthode que d’AnviJlg a établie pour la géographie
ancienne, et qu’on devroit transporter dans l’étude de tous les points d’antiquité.
M, de Choiseul a trouyé que l’hippodrome avoft environ 230 toises [4 4 8m,6 ](
En supposant, avec lui, 20 toisés et demie entre les bout? de l’épine et les
extrémités de l'arène, il resteroit pour l’épine 189 toises [3(78” 4], ç’pst-à-dire,
à un mètre près; la longueur dg 2 Stades Egyptiens pu Olympiques. La différence
s’évanouira, si l’on suppose 4 de toise de moins 3 l’espace où les chars devoient
circuler. Or la course étoit de deux fois je diaulg ou 4 stades. La course
des ehgvaux, dit piutarque, éepit de 4 stades. II est donc prouvé que l’épine de
l’hippodrome d’OIympie avoit 2 stades ou 1200 pieds de long, Entre elle et les
bouts de l’arène, il y avoit environ 130 pieds Grecs, de part et d’autre,
Quant à sa largeur, Pausanias (ainsi que l’entend M. de Choiseul ) lui donne
400 pieds. Ç’est encore ce que Je monument confirme, On trouve 400 pieds
Grecs, et non 800, comme les érudits l’avoient supposé par une fausse interprétation,
Je remarquerai ici que la largeur du cirque de Caracalla est à sa longueur
intérieure à peu près comme ? à 6 ; que celle du stade d’Aotmoé n’est
guère que les jpg de la longueur, et que, dans celui d’Alexandrie, ces deux mesures
sont comme 3 et 31 ((2). La largeur de 800 pieds, ou de plus de moitié
de la longueur, seroit donc entièrement disproportionnée: ainsi M. de Choiseul
a interprété avec justesse le passage de Pausanias. Dans son plan composé pour
Je Voyage du jeune Anacluirsis, M- Barbié du Bocage avoit également donné
4qo pieds de largeur à l’hippodrome d’OJympie.
Dans ce même plan, la longueur est de deux stades entre le fond de {’hippodrome
et la borne de l’entrée (il y a 9 ou jo mètres de moins entre les deux
bornes). L ’auteur, qui s'est entièrement guidé sur les anciens, y a fait entrer un
stadium qui a un stade Olympique de long, de l’entrée à la borne extrême. Je ne
parle pas ici des autres monumens qui complètent cette topographie, parce
qu'ils sont étrangers à mon sujet (3),
§. V I.
D e l ’Espèce des Stades employés dans les Mesures géographiques de l ’Egypte.
L e tableau que j’ai présenté dans le chapitre n , des distances itinéraires mesurées
en Egypte, me dispense“ d’entrer ici dans de grands détails. Là géographie
( i ) Gédoy n , Banier, Barthélemi, M . Visconti et M . de
Laborde. Le mémoire de M. de Choiseul est inséré dans
le tome X L 1X des Mém. de l’Açad. des inscript. ^7. 222.
(2) Voyei ci-dessus, pag. ; ; ; et ¡ ¡6 .
(3) Il est fâcheux que l’on ne possède point le plan et
les' mesures que M. Fau-v.el a pris sur lès lieu x, et qui
ont été adressés à un des ambassadeurs Français à pons-
tantinople, ainsi que nous l’apprend M. Barbié du Bocage
( Analyse des cartes dressées pour le Voyage du jeune Ana-
çharsisj an 7 , in - fo l., pag. 39). C e qui est étonnant,
c’est que le voyageur Anglais Hawkins,qui a été plusieurs
fois à Olympie /prétende n’avoir trouvé aucune trace du
stade ni de l’hippodrome ( Aîag. encyclop. tom. V I, 4-e année,
p. 538 ). M. le comte de Choiseul-Gouffier a été
plus heureux : il a vu et mesuré l’hippodrome ; mais il
n’a point donné de plan.