C H A P I T R E IV.
Determination des Mesnres par les divers Monumens Egyptiens,
§. m
Observations préliminaires.
'U ne des méthodes employées par ceux qui ont voulu découvrir la valeur des
mesures anciennes, consiste à chercher les quantités qui se trouvent répétées en
nombre rond dans les monumens antiques. Cette méthode, que Newton a suivie,
est appuyée sur une idée fort simple; savoir, que les architectes et les constructeurs
n ont, en général., aucun motif de donner aux lignes de leurs plans des dimensions
irrégulières, et des fractions arbitraires des mesures usuelles, et qu’il leur est bien
plus commode et plus naturel d’employer des nombres ronds et entiers. Mais le
moyen en lui-même est hypothétique, et par conséquent peu sûr ; il faut donc
en user sobrement. En bonne critique, je pense que l’on doit se borner à deux
applications de cette méthode :
i.° Choisir de préférence les monumens dont les historiens ont rapporté eux-
mêmes les mesures ;
2.0 Dans les autres monumens, n’admettre comme fondamentales que les grandes
mesures, et ne point tenir compte des nombres fractionnaires, ni de ceux qui ne
contiennent que très-peu d’unités.
On doit sur-tout considérer que les mesures contenues un nombre irrégulier de
fois ( quoiqu entier) ne donnent point des résultats concluans. J’appelle irréguliers
des nombres comme 11, 13, 29, &c., et en général les nombres premiers ou sans
diviseurs. Il faut, dans la supposition d’un système bien ordonné, que les répétitions
ou multiplications des mesures suivent une marche analogue à la subdivision
elle-mêrpe des unités métriques; par exemple, si les diviseurs de l’échelle sont
reconnus constans et réguliers, comme 3, 6, 1 o , 12, &c., on doit s’attacher aux
grandeurs qui sont multiples ou sous-multiples de l’unité supposée, suivant ces
mêmes nombres 3, 6, 10, 12, &c. Par cette condition, on s’impose de grandes
difficultés sans doute ; mais c’est le seul moyen d’arriver à des résultats un peu exacts.
On conçoit quel vague et quel arbitraire il y auroit autrement dans cette méthode,
qui, en elle-même et employée seule, a'presque autantd’inconvéniens qu’elle
offre d avantages. Deux exemples suffiront pour le faire sentir.
Si je considère le côté de la grande pyramide comme devant renfermer un
nombre exact de coudées, et que j’y reconnoisse, par exemple, le nombre rond
et parfait de 500 coudées, je ne cours presque aucune chance d’erreur dans
la détermination de cette unité métrique ; ou du moins cette chance de pp| est