symbolique; j ajouterai quelle a beaucoup de rapport avec le sujet qu’on voit sur
une pierre trouvée, à Axum, dessinée par Bruce, planche 7 , vol. / ( i' ). C’est une
figure d Horus qui tient, de Ja main gauche un lion par la queue, et; de chacune des deux
mains, un scorpion également par la queue. Dans cette pierre, comme dans notre
peinture, on voit deux crocodiles qui occupent le bas du sujet; mais ils sont
égaux et croisés en quelque façon l’un sur l’autre.
La pierre d Axum indique les deux époques de l’équinoxe d’automne et du
solstice d’été, c’est-à-dire, le moment précis où le soleil du solstice rèprésenté
par Horus ( a ) , commençant à entrer dans le Lion, saisit en quelque sorte’ les
premières étoiles de sa queue, et l’instant où le soleil de l’équinoxe est dans les
étoiles de la queue du Scorpion § § § La date de cette pierre est ainsi fort bien
caractérisée elle doit remonter à au moins 3863 ans avant Jésus-Clirist. Je ne
connois rien de plus expressif que cet emblème, qui porte-bien le cachet du style
Egyptien. Tout le temps que le solstice d’été est demeuré dans la constellation de
la Vierge, la figure qui la représentoit fut le signe du solstice, et, pour ainsi parler,
son hiéroglyphe; la chose et le symbole ne faisoient qu’un : enfin peindre l’imagé
de la Vierge, c’étoit écrire, solstice d’été. Lorsque le colure solsticial, continuant
de rétrograder, dépassa la tête de la Vierge, il atteignit la queue du Lion (4);.
comment mieux exprimer ce phénomène en langage figuré, qu’en peignant la
Vierge, ç’est-à-dire le solstice, prenant et saisissant la queue du Lion! C ’est ce
que les Egyptiens ont fait dans leurs zodiaques. Dans la pierre d’Axum, cette
queue est aux mains d Horus, emblème connu du soleil solsticial.
Pareille remarque peut se faire à l’égard de l’équinoxe d’automne. En quittant la
constellation du Sagittaire, le soleil équinoxial se porta vers la queue du Scorpion;
et, quand fi en atteignit la première étoile (5), on ne pouvoit mieux écrire ce fait
qu’en représentant Horus prenant cet animal par la queue. C ’est ce qu’on voit
encore dans la pierre d Axum. Un symbole analogue et non moins expressif, est le
Sagittaire à queue de scorpion du zodiaque Égyptien. Cette queue substituée à celle
du cheval ^ n’indique-t-elle pas aussi clairement et d’une manière ingénieuse le passag
è re léquinoxe, du Sagittaire dans le Scorpion! Ces exemples suffisent ici j et
ce, n.est. pas le lieu d entrer dans plus de développemens.
Il n’est pas possible de fixer pour le tableau des tombeaux des rois une'époque
aussi précise que pour la pierre d’Axum : tout ce qu’il apprend, c’est qu’alors le
Lion étoit solsticial et signe de l’été, et le Taureau, équinoxial et signe du printemps. '
(I) M . Marcel en a rapporté du Kaire une à peu par l’extrême bout de la queue, et. le Scorpion par la
pres paretHe, figurée sur une terre' cuite. Elle est gravée base de la queue. En outre, Horus tien, deux scorpions,
a la fin du volume V des planches i ’antiqmlés. Il existe un de chaque main, pour indiquer que l’équinoxe est
eaucoup de pierres analogues dans les cabinets d’anti- dans l’intérieur de la constellation, tandis que le solstice
quites, et notamment au musée de Velletri. Je possède ne fait que toucher le Lion.
W S È n !& ^ ’ “ “ n • dC “ r " Ume” S ’ d° m ’ e ° n “ dit rie" M de deux serpens que tient Horus
redevable mon collègue M. du Bois-Aymé. dans chaque main, ni de l’animal qui est dans sa'main
( ) acrob. Satum. hb. i , cap. 18 ; et Jablonsti, droite, en pendant au lion , afin de ne pas hasarder une
rm th 'o n Ægyptwrum, part.. I , pag. a i f i . explication forcée. D ’ailleurs, cet animal est si incorrec-
13) fo u r exprimer que 1 equtuoxe étoit déjà dans le tement figuré, qu’il est méconnoissable.
Scorpion, quand, a.Ia même époque, le solstice ne fa i- (4) L ’étoile /S du Lion,
soit qu atteindre la queue du l i o n , Horus tient le Lion (5) L ’étoile 1 du Scorpion.
Or le premier de ces phénomènes a eu lieu depuis l’an 3863 jusqu’à l’an 1277
avant Jésus-Christ; et le second, depuis l’an 4078 jusqu’à l’an 1707 (1). La condition
qu’ils soient arrivés en même temps, rapproche un peu les limites ,et reporte
à 1923 ans avant Jésus-Christ l’époque la moins éloignée. Par un milieu, on
fixeroit cette date à trois mille ans avant l’ère Chrétienne. Au reste, ce monument
est bien antérieur à ceux de Denderah.
Les monumens dans le style Égyptien que l’on retrouve en Éthiopie, doivent
appartenir à une époque qui est moderne, par rapport à l’origine de l’astronomie
des bords du Nil, et à l’idée qu’on peut se faire des premières observations faites
par les Éthiopiens; cette époque pourroit fort bien être celle de l’émigration d’une
colonie considérable d’Égyptiens, événement rapporté par l’iiistoire, et qui est
postérieur aux temps florissans de Thèbes.
(1) On suppose ici la précession équinoxiale d’un degré en 7 j et sans inégalités-.