En effet, puisqu’une surface de deux cents orgyies exigeoit un modius du poids
de quarante livres, il est évident qu’une livre de semence devoit être employée
fidellesUarantIeme PartK ^ deUX C6ntS aUn6S’ cest"à'dire>sur cincI orgyies super-
L e reste du passage de Héron est une espèce de tableau dérivé de ce qui
précédé. *
« Il faut, dit-il, deux livres de semence pour une superficie de dix orgyies, trois
» ivres pour une superficie de quinze orgyies, qu'atre livres pour une surface de
” vingt, &c: «
* 0 " v° k W n’est point question du jugère dans ce passage de Héron
comme dans celui que nous avons discuté plus haut, et qui se rapporte à des temps
antérieurs; ,1 ne s agit ici que d’une unité de mesure superficielle, sur laquelle il
alloit ensemencer un modius de grain, et l’objet de notre auteur est d'en faire
connaître le côté.
Il compose d abord une orgyie de neuf spithames royaux et un quart. Recherchons
quelle doit être la longueur de cette orgyie.
Nous avons fait voir,’ dans notre Mémoire sur le nilomètre d’ÉIéphantine,
que le pied royal ou philétérien étoit les deux tiers de l’ancienne coudée Égyp-
tienne (i). :
Dans le système métrique des Grecs, le,spithame étoit les trois quarts du pied
de meme que le dodrans dans le système métrique des Romains (2).
e spnhame roya! dont parle Héron, est donc les trois quarts du pied royal
ouphileterien. Lepithète par laquelle il le distingue,, étoit indispensable, afin qu’il
ne iut. E“ confondu avec le spithame ou dodrans du pied Romain, dont l’usage
etoit alors établi en Egypte. Cela posé, le pied philétérien étant, comme nous
ons emo e (3), de om,3 512, le spithame royal, qui en étoit les trois quarts
avoit de longueur o » 2 6 3 ;, et les neuf spithames un quart donnoient, pour la
longueur de i orgyie, 2m,^ y i -
Héron prend enstnte dix de ces'orgyies pour en former le' schène ou cor-
au, qui etoit le cote du socarion de cent orgyies superficielles sur lequel on
emæmençoit un deaa-modius, puisqu’il falloit un modius pour ensemencer une
surface ^double. L e W « , étoit, par conséquent, de carrés, et dix
ocarions sur lesquels on ensemençoit cinq modii, de y929“ ,7 , superficiels. *'
1 t ét0it du Poids de ‘luarante livres. Or il est évidemment
ge stion ici de livres Romaines, puisque, dès le troisième siècle , qp retrouve les
poid Romains dans la nomenclature de ceux qui étoient employefen Égypte et
qu a la fin du quatrième, une loi des empereurs Théodore, Valentinien et Aratdius
prescuvit dans toutes les provinces 1,’usage des poids et mesures de l’Empire (4). ’
p ÿ j ü ? k Mém0ire SUr k n i I °mélre - 7, ao8 ; Edouard B é r u a r ^ ^ h V « , , ^ ,
(2) Tous les métroIoBues-s-accordeut sur*ce coin, ■ n ' Z ’ '! !* * ’ F * eI 1 « • Jo' CasP- E!senScI„mdt,
Daniel Angelocracor, Doctrlha de p cd e r ib u l, n L n i , 7 " '" ''- ’ X É Ê , &C’
etmoneüs, , ; , 7 , p a g .g r e l 3a ; George Agricole , ù n e p J Z f ’™ '
~ qU',bU\ Pag. 200, (4/ | / n b . - x , th. bxx . Vid. sup, m . J j S *
D ’un autre côté , Pline, en parlant du poids des différentes espèces de froment
qui étoient apportées à Rome, dit que celui d’Alexandrie pesoit vingt livres et dix
onces le modius (1) : mais le blé expédié d’Alexandrie pour Rome pfovenoit de la
basse et de la haute Égypte indistinctement, et l’on sait que le blé du Delta est
plus pesant que celui de la Thébaïde, dans le rapport de 702 à 676, c’est-à-dire,
à très-peu près dans le rapport de 25 à 24; de sorte que, si l’on supnose que le
froment de Héron soit le froment de la haute Égypte, le modiits^dc ce grain
pesera précisément vingt livres. Le modius d’Égypte, dont Héron évalue le poids
à quarante livres, est donc exactement double du modius Romain de Pline, ainsi
que nous l’avons dit plus haut.
La nouvelle unité dé mesure agraire de dix socarions, ou de 5929"’,71 de sui-
face, recev$'it?donc en Égypte la même quantité de semence que les 4947 mètres
qui formoïfenf le double jugère d’Italie, puisque l’une et l’autre étoient ensemences
au moyen de Mix modii Romain? ou de cinq modii d’Égypte.
Comment se fit-il cependant que, dans un temps où les mesures Romaines avaient
été introduites en Égyp teiafe on s’y servît encore des anciennes mesures de ce pays
( i ) JVunc ex /iis generibus ( frumenti ) quai Romain
invehuntur levissimum est Gallicum, at que à Chersoneso
advectum, quippe non excedunt in modium vicenas libras,
s i quis granum ipsum ponderet. Adjicit Sardum selibras,
Alexandrinum et trientes, & c . ( Plin. His t. nat. lib. x v m ,
cap. 7. )
(2) II suffit de lire attentivement le passage dans .lequel
Héron présente la série des mesures linéaires usitées
de son temps en Egypte, pour y reconnoitre Ies.me-
sures Romaines. Voici ce passage :
T a jui'rfu î%hupUurrzL\ gg; àvütya?jivav pvtxuy, iiyuv Jkxtoak,
xovJiixov, xa.haiçoS, amdaçMiç, xoJbç, x n y g a ç , (brijMtToç, op-
yuaç, x, xoixéSy.
UavTWY J t 7*8f /Mt'Tçm tx a y ç on q y v ert Jbtx-wxoç, oçtç ¡ta}
ptovaç Ka.hei7zt\ ■ Sla jptn af J ï i<d>* o n pSp yb x, eiç npi.av, x,
T&nov, Kj koitttÈ pui&ia.
M em S i 70V Sbû cwxo Y, o ç ’é h p t ç y ç tb o iy iç tv x tL rm y , tsTy
0 xcvSbAOf, OÇ. Î*A I SdxiVKOOÇ St/o.
Erra 0 otiaoc/çiiV, ovitva toAaiçwV, li'iacusr xaxootn ityiç,
Sfg. 78 lio s a ç s tç iygiv SbixTV\ouç, « S la 78 tiyaf mapTov tou
xtobç" 7 n t ç St Xj ' ifrn v , S la ■ngiiyoq re/rrov 7nç aotdupttiç, 11
y t g amdu/AH <rçia 7iVttp7a , 0 S i xov ç , Tiosaçat.
H S iy a ç iygi 7rct\aiçàç Sïio, nypvy SbtxmXovç oxrm, ttoySbxovç
T ïa r a g jtf • Kj Sifioipyy axn°ra/mç. "Si At^t70|
78 7Xt)V Su0 SitKTUhCùY aVOlyjUCt, TV «V7Jy/tiçpç Aty o Kj TV Al^ctyv •
781/78 xj KOirÔçopiCY XaAflJW 71 YlÇ.
H ; cm'frtuM tygi x a h a tç à ç i f ë ï ç , r.yvv Sitxivxovç ShiSïxa,
HpySifàouç
Ci m v ç î j ç i cunSa/Aeviv d xj 'rp/pMipgy, tiyvy toA a / ç à ç S ',
XOySUfiOOÇ 0X78Ü , SbtKTVMuÇ IÇ.
"O yrüyjç l% i xoSbtç Süo, n y v v amSu/Actç S' Sipuupgv,
TOAa/Çttf 0X7ÎU , kovSUkovç t ç , SkKlÛhOVÇ xG".
To (bnpxa i i àxXovv ifê^emSctfjuLç y 'rfifxoiçyy, » mSbtç (3
npum , >i 'toaa iç d ç / , i? KOvStixovç k , iî SiiKmbovç tiqszl-
çfi.KOY’IU.Gi
T o (input 7b' Siïthovv&'fei m Sbtç x ir n , 11 amdaputç r S i put-
ç j y , » jraAa tç a ç x , 11 xovSuxouç pt , n SbtKmxouç i r .
'O xxyÿç i htJiKOÇ i amdctpuiç (b', n mSbt h a TgpV toJ1
m
nptim, n xaxaiçdç ç , n kovSIÎk o v ç ¡¡^, n SO.k t vx ouçA k4 .
CtmUTtUÇ Xj 0 780 TTgASÎKOcT ^VAOU.
Mensurce ex membris huma ris adinvent/B'esiuntâdmmi-
rum ex digito, condylo, palmo, spithame seu dodrante*, pede,
cubito, passu, ulna, et caeteris.
Omnium vero jnensurantm mi ni ma est digitus, qui et
monas sive unitas vocatur : dividitur autem nonnunquam
in dimidium, tertiam partem , et reliquas partes. *
Post digitum . qui est pars omnium minima, est: condy ;
lus, quiduobus coi.stat digitis.
Dciude palmus, quem qiiidanii xupnni.qufiW/mj quod
quatuor constet digitis, vel quod siiqpdrta par^pedis; quidam
vero, tertium,quod sit tertiapars spithdmes 'spithame
enim tria quarta habetj pes vero, quatuor.
Dichas constat pdlmis ■ duobus, nimirum oelo digitis,
quatuor condy lis ; vocaturque duce tertiee partes spithames.
Dichas vero dicitur duoruifc &gitorum apertura, nempe
pollicisetindicis : quametcoertôs,tomumquidam nuncupant.
Spithame seu dodrans habet palmos très, neippe digitos
duodecim , condylos sex.
Pes habet spithamen unam cum tertia parte, nempe palmos
quatuor, condylos octo , digitos sedecinù
Cubitus habet pedes duos, sive duas spithamas cum
duabus tertiis partibus, palmos octo , condylos sedecim ,
digitos duos et trigint/t.
Passus simplex constat spithamis tribus cinri(tertia. spithames
parte, pedibus duobus et aimidio , paluus deçèm,
•condylis viginti, digitis quadraginta.
Passus duplex constat pedibus quinque, spithamis sex cum
duabus tertiis partibus, palmis viginti, condylis quadraginta,
digitis octoginta.
Cubitus lapideus habet spithamas duas, pedem unum
cum dimidio, palmos sex, condylos duodecim, digitos quatuor
et viginti, simili modo cubitus ligni seailis. aÊt
Les cinq premières unités de cette séri,e¡ledoigt, le palme,
le dichas, le spithame et le pied, se retrouvent dans la nomenclature
des mesures Grecques comme dans celle des
' mesures Romaines : mais les trois unités suivantes, la
X i 2