de D iod o re * Sicile, que c’étoit un usage consacré|qu’il y eût toujours à ia cour
des rots d Égypte un prêtre - chantre dont les fonctions étoient de rappeler à
ceux-ci leurs devons .(,), de célébrer les hauts fkits des souverains mom « ,«
actions, des héros qu, s etoient illustrés. Les anciens poëtes Grecs nous présentent
aussi des poetes- chantres remplissant de semblables fonctions à la cour des rois
et Alcinoüs (a). Diodore de Sicile nous donne encore
thèm e l i t ■ ’ t ^ 16 Chaphre 44 d“ Üvre Î * de sa B il/ io ' IM È Ê È È M (pap ‘ 3 1 édit™ déjà citée), que les prêtres-chantres d’Égypte
Grecs*1 M H “ 1 “ s de 1 P^ ‘ “ W de ™ E S
Tant et d Pr6T S aUSSi Tant et de i grandes prérogatives réservées laeuS xP p“ rêtres- cPhoaëntterse s|; lPe re1spect
que devoir inspirer un art dont l’inventeur étoit vénéré comme un ¿ eu , et Hn
vent on regardée comme un bienfait du ciel; la nature, l’objet et le but de cet
art les avantages innombrables qui résultoient de l’application de ses principes
et les effets merveilleux quil produisoit; son institution qui i’avoit consacré aux
prières aux hymnes et aux louanges qu’on adressoit aux dieux (3), à l’enseignement
de la religion, des lois, &c „ sont des preuves suffisantes pour n o u s T l
CheZ.leS 1 3 1 § S n’ét™ S i Pouvoit paroftre
un art méprisable et contraire aux bonnes moeurs, comme nous l’a rapporté
Diodore, trompe sans doute lui-même paries renseignemens équivoques ES
recueillis a ce sujet. Ainsi J’incertitude commence à se dissiper, « nous a lio l
bientôt la voir disparaître entièrement.
Diodore de Sicile, .en pariant de ia lyre que Mercure inventa, dit bien que
■ H z ta W Ê m m i nt fl fit correspondre ,es trois P m S uîée il L ( ] M Ë 116 Æt riCn de Pusa§e ^quel cette lyre étoit desce.
il la présente plutôt comme un symbole de l’hannonie des saisons que
lTl” TvT o !e nStrUmentPrT re P PratîqUe ^ k mUSitiUe- Peut-être aussi é t o i l e
Ë H É Z H R g i P P I S dans ies P i p S I « ■ qUi m m m É m 9 et l’autre cas, cela supposerait néanmoins la
connoi sance de 1 harmonie de son accord et de son utilité en musique; mais,nous
1 repetons, cet instrument ne pouvoit être propre à exécuter un chlnt moduH
quelconque, et ne devoit servir qu’à donner le ton au chanteur, ou à rappeler
le chanteur a ce meme ton s’il s’en étoit écarté. Diodore, ni aucun autre ameur,
et ils. Clem! A f c r a n d ! U b . " 7 - T '* " T troisiérae g » Lois. II observe
W « o r n e , Oéyss. Iib. v i n , v. 60 « T 'L de" ^ ” , 01™°" ^ ‘ Amphi°" ’ “
498 ; Hb. x v i l , v. 263 et seqq. Pausanias ( A t tir I I , • , , ° lym p e ; non parce que ces choses
pag. 3 , et Iib. i i i , pag. 196) atteste le même fait Athénée h ™ 6" 1 ^ Ign? rf es avant eux> mais Paree que> le genre
\Deipn. Iib. 1 , paK nous aDD„ „ , , , ' , humain ayant ete plusieurs fois détruit pardes déluges,
h y avoit s g oe î: Z d « r par- de ce ^ ^
H éb reu * ; et nous avons déjà fait observer dans une T treS’P/e“ t nombre d’hommes, ceux-ci furent
des notes précédentes, qu’ il y en avoit éealémenr à I . ' 0I\ P ” s ° CCUP‘ S é e pourvoir à leurs besoins que de
cour des rois Gaulois. songer a perpétuer les connoissances précédemment ac-
(3 ) H om e , Hymn. m Apoll. y . , î0 et m I ce qui obligea plusieurs fois les hommes à en faire
, ( 4) Les Grecs n’étoient poini d’a c L d avec les s T T a T D’apris « V e k ,">™ephilo-
Égyptiens sur l’inventeur de la lyre et Platon nous en n ‘ “ prêtre E e»T™" . on
“ lal° " nous en pourro't croire que ce fléau aurait aussi ravagé l’Égypt'e.
ne
ne laissent point entrevoir qu’on se soit servi de cette espèce d’instrument pour
suivre ou accompagner leréhant. Quand il nous rapporte qu’à la mort d ’un roi
toute l ’Egypte étoit en deuil, que chacun déchirait ses habits, que les temples étoient
fermés et les sacrifices suspendus, qu’on supprimoit les fêtes pendant soixante et douze
jours; que des hommes et des femmes, au nombre de deux ou trois cents, la tête couverte
dé boue, et ceints d’un linge sur la poitrine, chantoient deux fois par jour des thrènes
bien cadencés, qui contenaient les vertus et les louanges du mort, il ne dit point que ces
chants fussent accompagnés d’instrumens de musique.
Il est bon de remarquer ici que Diodore ne : s’est pas aperçu qu’il y'avoit
une-contradiction manifeste entre ce qu’il nous rapporte ici et ce qu’il dit ailleurs
( i ) de ¡’éloignement extrême des Égyptiens pour la musique, puisque voilà
le fchant employé dans la plus sérieuse et la plus n-iste de toutes les cérémonies
religieuses ; ou bien que ce quil a dit de la musique, il ne l’entendoit pas du
chant, et sur-tout du chant religieux : ce qui est très-probable ; car cette espèce
de chant n’a jamais été interrompue en Égypte, même de son temps. Il ne
vouloit donc parler que de la musique instrumentale, ou de toute autre musique
analogue, également variée; ce qui rentre absolument dans les principes des
anciens Égyptiens. Ainsi l’équivoque se fait maintenant sentir ; et l’exposé des
faits la rendra palpable.
En supposant que ce que nous apprend le témoignage de Diodore de Sicile
ne remontât pas à une époque très-reculée, choisissons un autre exemple parmi
les chants dont la haute antiquité ne soit point douteuse, et voyons s’ils étoient
ou pouvoient être accompagnés d’instrumens de musique! Nous n’avons, à la
vérité, que deux exemples de cette espèce, d’après lesquels nous pouvons juger
de la sublime énergie des chants des Égyptiens; mais ils sont admirables et
au-dessus de tout ce que nous connoissons de plus parfait en poésie, de l’avis
des savâns et des philologues orientalistes les plus célèbres. Ce sont les deux cantiques
de Moïse : l’un, qu’il improvisa après le passage de la mer Rouge , et
1 autre, qu’il composa peu de temps avant de mourir. Moïse, qui fut instruit en
Egypte dans toutes les sciences des Égyptiens avec le même soin qu’on aurait
mis à instruire un enfant de Pharaon, dut nécessairement composer ces cantiques
selon les principes qu’il avoit reçus de ses maîtres, et avec le même goût
qu’il avoit contracté de la belle poésie et des beaux chants d’Égypte, en étudiant
les modèles parfaits dont l’imitation lui avoit été offerte, ainsi que ceux qui, par
leur excellence, avoient mérité -d’être conservés dans les temples, où il avoit pu
les étudier par lui-même.
Nous essaierons de traduire littéralement d’après l’hébreu, comme nous le pourrons,
les premiers versets seulement de chacun de ces deux cantiques. Nous sommes
bien éloignés dépenser que nous puissions en rendre les expressions dans toute leur
force , comme serait capable de le faire un habile hébraïsant ; néanmoins nous
défions le plus intrépide symphonicomane de 'nous indiquer un seul instrument
connu, ou même imaginable, dont les sons pussent être assez parfaits pour s’allier
( i ) Biblioth. bis t. Iib. I , cap; 80.