sont parvenues de plusieurs côtés, c’est de leur rapprochement que nous pouvons
espcrer de déduire quelques connoissances sur ies bas-reliefs astronomiques des
Egypttens. La marche que nous suivrons dans cette comparaison et dans nos recherches,
sera aussi simple que ie permet ce genre de travail. Nous nous occuperons
successivement de chacun des signes du zodiaque, et nous ferons voir d’abord ce
que leurs représentations ont de particulier à chaque monument astronomique, ou
ce qu elles ont de commun à tous. Nous passerons ensuite à l’examen des figures
nombreuses qui les avoisinent; nous étudierons les rapports quelles ont entre elles
dans les compositions Egyptiennes, et nous observerons avec quelles constellations
des Grecs elles ont le plus d’analogie.
Pour tirer des conclusions rigoureuses de la comparaison des tableaux astronomiques
des Egyptiens avec les. tables des paranatellons des Grecs,, il faut
avoir égard a l époque et au lieu pour lesquels lés uns et les autres ont été
construits, puisque des tables de ce genre ne peuvent être parfaitement semblables
que lorsqu elles résultent d'observations faites dans le même temps et
sous la meme latitude, ainsi que nous l’avons dit ci-dessus.
§. I ."
Époques et Latitudes auxquelles appartiennent les Zodiaques Égyptiens.
A v a n t de faire usage des zodiaques É g yp tien s , il fau t; d’après c e que nous
v enons de d ire , établir à quels siècles e t à quels climats ils appartiennent
Quant a la latitude ou au climat, on ne peut guère douter que le lieu oit les
observations ont été faites , ne soit très^voisin du monument où se trouve le
zodiaque. Cest au moins l’hypothèse la plus simple que l'on puisse former et
rien n autorise suffisamment à en admettre une autre.
Quant à l’époque des observations, c’est le problème vers la solution duquel
doivent tendre presque toutes les recherches sur les zodiaques Égyptiens. Nous ne
nous proposons pas de 1 approfondir ici; mais, pour indiquer d’une manière distincte
la position de la sphère que nous considérons, nous admettrons que l’asté-
risme qui est en tête du zodiaque, est celui que 1e soleil parcourt après le lever
hehaque de Sinus. L apparition de cette étoile suivoit de peu de jours le solstice
dete .e lle annonçoit alors la crue des eaux et le commencement de l’année
rurale des Egyptiens En donnant cette position à la sphère, on fait remonter ie
zodiaque de Denderah au temps où ie lion étoit ie premier des signes que le soleil
parcourent après le commencement de l’année agricole, et ie zodiaque d’Esné, à
lepoque ou cet astensme n étoit pas encore, mais-étoit sur le point de devenir
chef des constellations zodiacales (i). L ’antiquité qu'il faut admettre avec cette
dermere consequence, ne sort pas des limites fixées par les chronologistes ies
plus recommandabies. Au reste, cette position que nous donnons à la sphère se
verdie d eJle-meme par ies résultats qu’elle fournit.
( 0 Voytz. c i-a p r è s , pag. 4 8 6 e t 4 8 7 .
Epoques et Latitudes auxquelles appartient la Table des Paranatellons attribuée
à Ératosthène.
Nous ne devons pas non plus faire usage de la table des paranatellons attribuée
à Eratosthène, sans en examiner l’origine, et sans vérifier si elle se rapporte
à l’époque où cet astronome vivoit, et à la latitude sous laquelle il observoit. On
ne s’étonnera pas de nous voir élever cette difficulté, qui* au premier abord, il est
vrai, semblerait ne pas devoir exister, si l’on considère le peu de connoissances
qu’avoient ies premiers Grecs en astronomie. N’ayant point su distinguer, dans l’origine,
le mouvement des équinoxes, ils adoptoient, sans les vérifier, les observations
des levers et des couchers des étoiles, qu’ils avoient recueillies dans leurs voyages,
ou sur les monumens, ou dans des manuscrits anciens, ou enfin par tradition. -A
Us publioient ces observations, sans s’apercevoir qu’elles correspondoient à des
temps antérieurs. Us ont ainsi réuni des fragmens de calendriers dont on peut
encore à présent reconnoître les époques (1). La première est celle où le zodiaque
• fut transporté dans la Grèce ; ce qui remonte aux temps fabuleux de cette nation
( tyoo ans avant J. C .) , et peut-être beaucoup au-delà. Une autre époque est
celle d’Hésiode (9 44 ans avant J. C .). Dans la suite, Meton ( 446 ans avant
J. C .) fit un calendrier qui indiquoit les levers et les couchers des étoiles, et il est
prouvé que plusieurs observations de'ce calendrier remontent au temps d’Hésiode,
et même au-delà. Eudoxe (3 6 8 ans avant J. C .) rassembla des observations faites
dans différens pays sur les levers et ies couchers des étoiles, et il en forma un
calendrier dont il n’aperçut pas l’inexactitude. On sait que le poëme d’Aratus
est établi sur les observations de la sphère d’Eudoxe, dont nous n’avons que des
fragmens, qui nous ont été conservés par Hipparque dans son commentaire sur
Aratus.
Le livre de Ptolémée qui a pour titre, Inerrantinm stellarum Significationes (2), contient
des observations de toutes les époques. Enfin les levers et les couchers des astres,
que Columelle nous a fait connoître, n’avoient pas lieu au siècle où il viv o it^ y ans
après J. C .). U s’y trouve des observations qui sont même antérieures au siècle
d’H ésiode, d’où l’on doit conclure que la base du calendrier de Columelle est
du temps d’Hésiode, si elle n’est encore plus ancienne (3). Toutes ces considérations
suffisent bien pour autoriser à ne pas ajouter une confiance entière aux témoignages
des Grecs; mais la table attribuée à Ératosthène mérite sur-tout notre
attention, à cause de la facilité avec laquelle ce bibliothécaire d’Alexandrie a pu
consulter les livres Égyptiens dont il étoit le gardien.
E X A M E N C R I T I Q U E D E L A T A B L E d ’ É R A T O S T H E N E . .
Pour nous assurer si Ératosthène nous a donné ses propres observations (4),
(1 ) B a illy , H ut. de l'astronomie ancienne, pag. 4 2 9 . (3 ) B a illy , Hist. de l'astronomie ancienne, pag. 4 5 4 -
(2 ) P e ta v , Uranol. pag. 9 4 . (4 ) Les table s d’Era to sth èn e ou d’H ip p a rqu e , publiées
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