
 
        
         
		de  3  pieds,  valant  im,io8.  Il y  avoit  un nom  exprès  pour  elle,  savoir,  hwvyu«  ou  
 double  coudée.  C ’étoit  une mesure analogue  à  la  verge  Anglaise  de  trois  pieds. 
 ,  §.  II». 
 Du  Plèthre  ( I). * 
 ITÀe0e?ii  n’a  pas  d’étymologie  connue en grec ;  sans doute  ce mot doit avoir  une  
 source étrangère et peut-être Égyptienne. Le sens  qui  lui  est propre  est  de signifier  
 une mesure de  100  pieds. Les  passages d’Hérodotè,  d’Hésychius,  de  Suidas, Eus-  
 tathe, Didyme, &c. lui assignent, commédans notre tableau, une valeur de  i o cannes,  
 16 orgyies  j ,   66  coudées  / ,  io o  pieds Grecs",  le  6.' du stade, &c.  Tous les auteurs  
 sont  unanimes  sur  ce  point  :  mais  un  passade  de  Julianus  Ascalonita  donne  une  
 autre  définition  du  plèthre,  que j’ai  déjà  citée pag.  618 ;  c’est-à-dire,  15  orgyies,  
 60  c o u d é e s90  pieds. 
 Ce passage  semblerait corrompu,  si notre  tableau  ne  l’expliquoit  fort naturellement. 
   Remarquons  que  ces  valeurs  sont  toutes  d’un  dixième  de  moins  que  les  
 premières  or  il  existe  un  pied  qui  est  les  3;  du  pied  Grec  ou  Égyptien ;  c’est  le  
 pied de  o",2 7 7 1 ,  que  fournissent  les  mesures  données  par Pline.  90 pieds  Égyptiens  
 font  juste  100  pieds  comme  ceux-là,  et tel  est le plèthre. de Julien. En  effet,  
 cette mesure  équivaut  à  10 cannes, chacune de  10  pieds  de même espèce,  à  1 y 01-  
 g y ie s/u ste s [jjxstiàj]  de  6 pieds Égyptiens,  enfin  à  60  coudées. 
 Le  pied ire  n ën  est  pas  moins  une  mesuré  essentiellement  Égyptienne,  composée  
 de  100  pieds  et  10  acænes,  comprise  6 /ois  au  stade  clesnÉgyptiens,  et  
 360  fois  au schoene  :  aussi ne donne-t-elle  point  lieu, comme  les  autres  mesures,  
 rapprqchemens  entre  des  espaces  de même nom  et de  longueur  différente. 
 Le  tour  de  la  jîyramide  fait  30  pîèthres;  la  longueur de cette mesure  est celle  
 d une seconde terrestre, d après  la valeur du degré, déduite de ce grand monument. 
 S.  IV. 
 De  la  Canne  [ Dccempêda  ou’  Dccapode] . 
 I l   paroît  que la  canne  appelée  aussi  a cæ n e,  p e rch e ,  & c.  étoit  de  deux  espèces  
 ën Egypte ;  l’une  val oit  10  pieds,  et  l’autre  10  coudées  ou  i j   pieds.  Le  qasabou  
 canne  actuelle  est  intermédiaire  ;  il/ait  les—  de  l’une,  ét  vaut  de  /autre  :  c’est  
 celle-ci  qui  étoit  la plus  usitée  et que  les  Grecs  ont  adoptée  pour  leur  décapode.  
 Cetteunesure  etoit  ëssentiellemenfpropre^à  l’arpentage ; par conséquent,  j’en  parlerai  
 sous  ce  rapport,  à  1 article des,, M esu re s i agraires,  chapitre  xi  :  ici je  veux  seulement  
 rapprocher  les  principaux  passages  des  auteurs. 
 La  plupart  de  nos .mesures  ont  cteL lé terminées  par  voie  de  raisonnement,  
 indépendamment  de  la  totalité  dè's  passages  des  auteurs,  et  d’après  des  autorités  
 plus  certaines,  c est-a-cïire,  par  les  monumens.  Néanmoins  le'tableau  général  qui 
 (■y Pour le STADE,  voyei le chapitre V I I I ,  où je suis entré dans d’assez longs  détails pour éviter ici  des  répétitions  
 superflues.  Voyç^  aussi  le  chapitre  X in . 
 les  renferme,  explique  ces  mêmes  passages,  et  quelquefois  des  difficultés  restées  
 jusquici  insolubles.  Dans  Éd.  Bernard,  à  l’article  Canne,  on  trouve  ces  mots,  
 a.*suxa.,  ÎEn^orvii, et  ce -vers de  Callimaque : 
 ’AptlpOTtgJV,  XiVrgp*  TE  (Sofflv,  Kcbj /CiTçjV  ttptjpnç  M. 
 Avant  d’avoir  lu  ce  passage  curieux,  j’avois  reconnu  qu’il  a  dû  exister  une  
 mesure  de  1 o  pieds Égyptiens,  représentant  l’ancien qasab,  contenant  une  orgyie  
 et  j-,  comprise  dix  fois dans  le  plèthre, &c. ;  enfin  une mesure  qu’on  formoit avec  
 un  roseau ',  et  qu’on  appliquoit  sur  le  terrain  quinze  fois  pour mesurer  le  côté  de  
 l’aroure.  Or  voici  l’extrait  des  citations  rassemblées  par  Éd.  Bernard  au  sujet  de  
 cette mesure: 
 Decempeda, ¿nsiita/,  Jtx/7rVx*I0 pedes Græci, ¿jo palmi,  180 digili,  t>  y cubai, 
 et  1 ÿ orgyioe.':..  Item —  plethri,  1  ÿ  Prgyioe....  Axsuvo., caimiï Ægyptia,  sive  decempeda  
 Ægyptia  ( Etym.  ms.  et  Epiphanius m s.)  (2). 
 Ces divers passages  semblent n’être autre chose  que  les extraits de notre.'tableau.  
 La dernière  citation  est précieuse, en ce qu’elle  est tirée de S.  Épiphane, qui paroît  
 avoir  très-bien  connu  les mesures  d’Égypte,  et  de  qui  l’on  a  un Traité  spécial  sur  
 les  poids  de  ce pays. Elle fait voir  que  l’ancienne  canne  ou  qasab  de  i"o pieds  est  
 originaire  d’Égypté;  les  Grecs  l’ont  conservée;  les  Romains  l’ont  aussi  adoptée  
 pour  le  pied  qui  leur  ést  propre.  Éd.  Bernard  dit, d’après Hygin  :  Decempeda,  seu  
 pertica Romana ,  10 pedes Romqni,  4 palmi,  C y  cubiti.  C’est  très-probablement  la  
 source du  pas  géométrique  Romain^qui  en  faisdit  la moitié  ( 3 jtt 
 Enfin  ce  decempedaïest  lorigiriPdu  qasab  des  Arabes.  ( Voyez  Éd.  Bernard,  
 ibid. )  Mue  accédât  casaba  sivé~cïinna  Hacemæa,  dicta  ab  Arabum  principe  Hacemo  
 Bimralla,  conjtciens  (j  cubita Hacemoea  secundiim  Zegagium,  8  cubita brachii /usti  
 (  Kalkasendi.)   L  auteur  ajoute  :  Quin  vero  agrimensor  Gcutaniis,  casaba,  inquit,  sive  
 calamus habet y  (4 )  cubita Hacemoea,  8  cubita  lômiiiis  staturâpista, et cubita nigra  7  4-  
 Cette valeur  de 8  coudées, commune aux deux  passages,  est précisément la mesure  
 de  2  orgyies  et  1 2  pieds  Égyptiens,  qui fait la  grande  acæne  de  Héron. 
 Le  passage  de  S.  Épiphane  est  sur-tout  précieux,  en  ce  qu’il  détruit  l’erreur  
 ou sont tombés  plusieurs  savans  qui ont  répété,  sur  la foi de Fréret,  que  les  Grecs*  
 et  les  Romains  faisoient  usage  du  pied,  et  non  les  Égyptiens;  et  que  ceux-,ci  
 comptoient  toutes  les  mesures  en  coudées,  tandis  que  les  Romains  comptoieuit  
 tout  en  pieds. 
 ( i )  Ed. Bernaçjl^tfg-. 2/4. V oyez les Hymnes de Calli-  
 maque ( U ltrajecti,  1697, pag.  390, CCXIY. Rie h. Bentleii  
 Fragmenta ) . 
 R.  Bentley  a  traduit  ce  vers:  Utrumque,   et boum  sti-  
 mu lus,  et  terra:  tnensura.  Je  crois  qu’il  faut  traduire, féf  
 aruræ  tnensura;  c’est-à-dire,  canne  qui  sert  à-la-fois  
 d’aiguillon  pour  les  boeufs  et  de  mesure  pour  Yaroure.  
 L e   scholiaste  d’Apollonius  ça d   lib.  n i ,   vers.  1322)  
 s exprime  ainsi:  ’Axami  oj/tI . tu   «i"7po>.  Axa/m  JV  îçt  
 yUtTgpr  dtxa.tnvy^QtosxtRuv  tùonfxa. •  n  poiëdbç mijunrncn  
 n itxcuytç ivpniayn, me/ >if Katoiputyiç <p»ajy,  A/u<poTi(>py(&c. ’  
 vide  suprà)  ;  c’est-à-dire, 'im/m pro  xtrlftpr.  Axai va  vero  
 est  tnensura  decempedalis,  Thessalorum  inventum  :  virga  
 pastoralis apud Pelasgos inventa,   de qua Callimachus Ù ’c. 
 Pour  Callimaquè  et  les G recs,  le nom  de  Pélasges  em*  
 brassôit  sans  doute  les  premiers  habitans  de  la  Grèce  et  
 les colons  Egyptiens1 qui  l’avoient  civilisée. 
 Le  savant Anglais  cite  à  l’appui différens manuscrits  
 de_ S .  Epiphane  et  de  plusieurs  auteurs,  ai  
 h  (3)  Le qasabou perche, quf-sert  aujourd’hui en Egypte  
 à la mesure des terres,  se divise en 2 demi-qasab. La perche  
 Romainë devoit  se  diviser, (sans  doute,  en  demi-perches  
 de  5  pieds  ou'un  pas  géométrique  chacune. 
 .  Cette origine'du  pas Romain  n’est pas contraire à celle  
 que nous avons donnée plus haut, du mille et du pied Romains. 
 (4)  II  faut,  selon  moi,  lire  6 ,  au  lieu  de y .