été transmises par Scaliger dans ses notes sur Manilius ( i) , nous ont fourni
beaucoup d eclaircissemens.
Nous -nous en servirons sans nous occuper de rechercher à quelles époques
elles appartiennent. Bailly (2)pense que ia sphère Indienne est la plus ancienne,
et quelle est la sphère primitive; que la sphère Persique date de trois mille ans’
avant J. C . , époque où Aldébaran, Antarès, Régu/ns et Foumalhaut marquoient les
quatre colures , et qu’elle fut portée en Grèce et en Égypte; enfin, que la sphère
Barbarique est la plus récente.
Z O D I A Q U E D I V I S É P A R D É C A N S E T P A R D E G R É S .
Le zodiaque divise par decans et par degrés, que Scaliger rapporte dans ses
notes sur Manilius, et qu’il dit avoir extrait des antiquités Égyptiennes (3), étoit
aussi fort important à consulter, quoique Bailly le juge un ouvrage d’astrologie
des Assyriens, dont il ne fixe pas l’époque.
D I V I S I O N S L U N A I R E S .
Le zodiaque, qui fut divisé en douze signes que le soleil parcourait successivement,
fut aussi partagé en vingt-sept ou en vingt-huit stations lunaires, qui
portent les noms de natchtrons chez les Indiens, de maisons lunaires chez les Arabes,'
de sou chez les Chinois, et de kordeh chez les Persans. Les relations des maisons
lunaires avec lès constellations doivent être considérées avec soin, sur tout lorsque
les noms de ces maisons sont tirés des parties des constellations auxquelles elles
correspondent. On observe que les différens peuples ont placé les mêmes étoiles
dans les mêmes divisions lunaires ; que toutes les séries commencent à la tête
du belier, si ce n est celle qui a été adoptée .par les Chinois, et qui commence au
point diamétralement opposé; enfin, qu’il y a souvent de l’analogie entre les noms
des mêmes divisions chez les différens peuples. D ’après cela, l’on concevra facilement
que ce nest pas sans fruit que nous avons étudié les listes des dénominations
des stations lunaires. Les noms qui y sont inscrits et qui n’ont p o in tÉ
d analogie avec ceux des constellations de la sphère Grecque, paraissent appartenir
cependant à des portions de la sphère céleste, et sont ceux dastérismes qui n’ont
point été inscrits dans les autres catalogues parvenus jusqu’à nous. C ’est ce que
nous avons démontré par plusieurs exemples.
Les rapports des divisions lunaires avec les constellations sont sensibles chez les
Indiens. Leurs narchtrons, au nombre de vingt-sept, sont désignés par divers
emblèmes ; des quadrupèdes, des oiseaux ou des plantes leur sont affectés, et l’on
connoit les principales étoiles qui appartiennent à chaque natchtron (4). Dupuis
a fait remarquer, dans son Zodiaque chronologique (5), que le cortège symbolique
(1) Scaliger, N o ta i in sphoeram M a n i l i i , pag. 336.
C2) Bailly, H is to ir e de Vastronomie ancienne, p. 489. (3 ) Antequam vero h incdisctdimus, deprorneinusqucedam
p r isa * Ægyptiorum meitpyiac ex eorum myriogenesi et mo-
nomoeriis, ur qu'idem ea Arabes m a lt fe r ia t i à ma lefer ia tis
acceperunt. (Scalig.Monomoeriarum ascendentes in singulis
signis cutn significdtionibus 'et decanis suis Æ g y p t ia c is ,
pag. 4 4 2 .)
(4) Recherches A s ia t iq u e s , tome I I , pag. 336. r
(5) Mém oir e e x p lic a t if du 1 odiaque chronologique ,
Paris, 1806; pag. 7 ........12.
qui accompagne les vingt-sept natchtrons des Indiens, a pour base la théorie des
paranatellons, tellement que les animaux ou les plantes attachés à tel ou tel natchtrort
sont des paranatellons des constellations, soit zodiacales, soit extrazodiacales, qui
se lient à ce natchtron par leur lever:, par leur coucher, ou par leur passage au méridien
supérieur. Cela prouve encore l’emploi général et ancien des paranatellons;
Il est donc curieux de comparer ces figures symboliques avec les constellations de
la sphère Grecque ; il en résulte que l’on ne peut douter que beaucoup d’images célestes
qui sont dans nos sphères, n’aient existé déjà dans les sphères Orientales. Cette
comparaison a été faite par Dupuis dans l’ouvrage cité : il a même fait entrer dans
son travail quelques observations sur le zodiaque de Denderah, dont les dessins qui
étoient alors publiés, n’avoient pu lui procurer qu’une connoissance imparfaite.
Les noms de la plupart des maisons lunaires des Arabes paraissent,.au premier
abord, avoir des rapports directs avec les constellations zodiacales ; mais, en les
examinant de plus près, on voit que ces constellations ne peuvent, pas êtré.absoT
jument les mêmes que celles de la sphère Grecque, et que plusieurs noms des
maisons lunaires qui n’ont pas de rapports avec cette sphère, semblent en avoir
avëc celle des Égyptiens. La considération de ces noms des maisons lunaires nous
a conduits à des rapprochemens qui ne sont pas sans intérêt, et qui donneront
peut-être lieu à des applications plus heureuses, quand M. Sédillot aura publié-
ses recherches sur la sphère des Arabes.
S P H È R E A C T U E L L E M E N T E N U S A G E .
En retranchant de la sphère actuellement en usage les constellations introduites
par les astronomes modernes, on peut la considérer comme une tradition très-
ancienne et très-authentique. Nous en ferons le plus fréquent emploi, en montant
le globe à une époque et à une latitude convenables.
En effet, quoique les figures des constellations aient quelque chose d’arbitraire^
il existe cependant des points fixes dont on n’a jamais pu s’écarter. Si l’on compare
la sphère actuelle à celles qui ont été le plus anciennement publiées, on apercevra
des différences, mais elles ne sont pas très-considérables.
On trouve dans i’Uranographie d’A ’bd el-Rahman, manuscrit Arabe de la Bibliothèque
du Roi, n.° u n , les configurations des constellations.,Ces figures sont
données probablement d’après des dessins plus anciens : elles sont conformes aux
indications de l’Almageste de Ptolémée, ouvrage qui pourrait encore, si nous
n’avions aucun dessin des constellations, servir à les tracer, à peu près comme
nous les représentons actuellement.
Ératosthène même donne, dans ses Catastérismes, des descriptions assez détaillées
des constellations, pour que l’on puisse les représenter avec une exactitude
suffisante, en s’assujettissant à remplir toutes les conditions de ses descriptions.
D ’ailleurs les dessins de la sphère ont dû être toujours entre les mains des astronomes
ou des astrologues.
C ’est par tous ces moyens réunis que ces figures nous sont parvenues presque
sans altération.