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ÿ $ 6 M ÉMO I R E S U R L E S Y S T È M E M É T R I Q U E
De là epha, en hébre'u ; c’est Xartabe Egyptienne. Uepha, oi<p), est le même que
Xartabe, selon S. Épiphane (1).
Rapprochons maintenant tous ces résultats, et essayons d’en tirer quelqùes conséquences.
1.° La longueur de l’avant-bras s’exprime en qobte par Ktns ; en arabe,
parkou ; en syriaque, par kou'ô. Les mots khus en hébreu, et yyç en grec, signifient
tin vase et Une mesure cubique; de là -rnyyc, , qui veut dire coudée, d’où pyk en
arabe.
2.“ En arabe ka’b , ko’ob, en grec et en latin xù£o? et cubus, signifient cube,
cubique. Ko’ob exprime aussi l’osselet, l’os du coude; en général, une articulation.
KuSoi signifie quelquefois les. vertèbres du cou : de là vient que xùGtm veut dire
1 avant-bras, et par suite cubitus, la coudée. Ku&>« exprimoit aussi une mesure de
capacité et un dé à jouer. De ka’b vient ka’bah, la chambre carrée ou cubique du
temple dè la Mecque.
Tous ces mots semblent se réduire à une seule racine, kuus ou kou, à laquelle
les Grecs ont ajouté la finale «, et les Orientaux la finale b , comme on voit dans
Ep-ruifi et ardeb ( de tp'rui ). Je conjecture que cette racine kuu signifioit le
coude et l’avant-bras essentiellement; c’est la ressemblance d’un osselet avec un
dé et avec un cube, qui leur a fait donner les mêmes noms de ko'ob et de «iCoç,
ainsi que celui d’à.Tj/a-yaJioç.
3.° Un autre mot Qobte, «■¿•¿s, semble exprimer spécialement la mesure de la
coudée ; car ammali en hébreu, emmat en éthiopien, ammô en syriaque, ont Je même
sens.
4 ° Le modius, piSioi, étoit une mesure cubique, peut-être d’une coudée en tout
sens; ce mot vient de medd. Le nom de médimne, qui est le même que l’artabe,
mesure d’une coudée cube, a un rapport visible ayec medd. Le mot Grec ipii&n
vient lui-même de rp-TuiE, conservé dans ardeb, nom actuel de la mesure en Égypte.
“ §. v . i
D e l ’Orgyie [ ’Opyoïi ].
J’ai déjà dit quelque chose de l’origine de la mesure appelée orgyie, mesure
très-ancienne en Egypte.-Les étymologistes se sont efforcés de faire dériver son
nom de la langue Grecque : ils s’accordent à dire que c’est la longueur des bras
étendus, mesurée d’une main à l’autre. Suidas et J. Pollux ne donnent point l’éty-
mologie du mot. Hésychius le tire «.ire nÇ-my/Ta. fti>ifsiv : XEtymologicum magnum,
mçy. 7» ôpéyw xsù êK-nttet» m yiia., 0 êçt y ü& s. Quelque peu justes que me
paraissent ces étymologies, afin de les apprécier, j’ai examiné les divers sens du
donné à Sérapis, en observant que le Nilomètre et la vant, époque où cet astre reparoît et où Ton croit déjà
coudée étoient cachés après la crue du N il; et le nom de . voir des indices d’accroissement dans le Nil.
Sérapis donné au soleil, parce que le soleil quittoit notre ( i) Voyeç Jablonski, Pantb. Æg/pt. pag. 226 et 227,
hémisphère à la même époque, jusqu’au printemps sui- pars 1 1 , de tabula Bembina.
D E S A N C I E N S É G Y P T I E N S . 7 ^ 7
mot yuîa et des analogues. Ce,mot, dans Suidas, indique les membres : /uéAtr ¿i mifog
ty oaitot-roi. C est à peu près lamême chose dans Hésychius ; juéA«• yeîpts t î xsoi niSv,,
xsu to /\9i7ià. Le même explique le mot yin par/tc'rçov oiXè^fv, mal-à-propos corrigé
parle commentateur, puisque, si le mot signifie pied dans cet endroit, c’est avec
raison que l’étymologiste l’appeloit la mesure du plèthre, qui renferme en effet
100 pieds. Hésychius explique yinç, fAîiçàt yrn : on disoit My/oy ko) mrntm-ny/oi.
Ainsi ce mot désignoit non-seulement le pied humain, mais le pied de mesure.
Le grand Étymologiste donne encore à yim le même sens, i*iiçov -h y Si. On a cru
que le mot y/ta. signifioit pied, parce que cette partie du corps est cëlle qui touche
à la terre, yûa.. Il n’y a, dans toutes ces dérivations, rien de bien satisfaisant, quant
au mot même Sorgyic; et quand On fait attention que cette mesure'vient de l’O rient,
on est bien porté à croire que le nom en vient aussi.
O r on trouve qu’en hébreu, en chaldéen et en syriaque , le mot arak signifié
s alonger, b étendre, d où ourko, étendue, longueur (1). Le mot ¿psya, étendre, d’où
on a cru qu'orgyie dérivoit directement, bien que l'orgyie soit une mesure Égyptienne
d’une haute antiquité, pourroit donc dériver lui-même de arak. Le sens de
homo ercctus, que j’ai proposé au chapitre v pour le mot orgyie (2), est donc
confirmé plutôt qu’affoibli par cette analogie : cela n’empêche point qu’il ait etl
le sens de pas géométrique-, la longueur d’un homme étendu pouvant être cette
mesure du grand pas Égyptien ou de l’orgyie.
Il est bien remarquable que le mot arak/i, dans les mêmes langues, veut dire
cheminer, et que le mot ourkho signifie route (3); le sens de chemin vient appuyer
l’existence du mille itinéraire d’Égypte, composé de 1000 orgyies. C ’est pour ce
motif que je pense qu ’orgyie ne vient pas immédiatement du grec. L ’étendue d’un
homme alongé (debout ou couché) est exprimée par les mots orak et ourko, aussi-
bien que par ipiyu-, et comme l’orgyie est l’unité du mille d’Égypte, orakh et ourkhb
satisfont à cette condition. æ
§. VI.
D e la Canne [ KaA<t/¿«s ].
L a mesure de la canne est celle dont le nom présente l’étymologie la plus probable,
On l’appelle aujourd’hui en Égypte qasab. Ce nom a sa racine dans le mot
Qobte KAcg, selon toute Vraisemblance et avec le même sens ; nom qui signifie
canne dans Ezéchiel (4 ) et dans l'Apocalypse (y), version Qobte.
■ De k&uj on a pu former le mot Arabe qâsa, qui veut dire mesurer.
(1) En hébreu ^ S ’ , arak, prolongatus est ; "P** ôrek, mil niquées par M . P. Rou zée, qui, jeune encore, cultive.
Iong\tu do ; eu chaldéen arak, prolongeait, extendit; avec ardeur et avec succès les langues de PAsiqjrJe lui
"pTiN orik, longitudo ; en syrîaque„y^i erak, extendit, et dois aussi plusieurs autres recherches étymologiques,
ourkô, longitudo. i- . Selon Ed. Bernard et L aC ro z e , l’orgyie se traduiten
(2) Voye^ pag. 565, et aussLau mot Orgyie, pag-. 637. qobte par ^ q O T .
(3) En hébreu ÉPN arakh, iterfecit; rm orakh, v ia : (4) Ézéch. chap. 40, X- Ms. n.° 2 , A . ( Voye^ la
en chaldéen ÉpN arakh, ambulavit^tt NfTW arkha, via ; note 2 , pag. 748.)
en syriaque arakh, ambu lare ; ourkhô, (5) Apocal chap. 2 1 , v. 17«
via. Cette étymologie et la précédente m’ont été com