si foible, qu’elle ne peut influer presque en rien sur la valeur de l’unité. Mais
si je prends une dimension beaucoup moindre, comme celle de la chambre de
la pyramide, qui seroit supposée par avance de 10 ou de 12 coudées, je ne
puis assigner la valeur de la coudée qu’avec l’approximation d’une dixième ou
d une .douzième partie et avec une assez grande incertitude.
Supposons à priori que la fameuse colonne de Dioclétien à Alexandrie renferme
quelque partie aliquote qui soit une des mesures anciennes, répétée en
nombre rond dans tous les membres de cette colonne ; si l’on fait cette recherche,
on 11’en trouvera aucun qui.remplisse cette condition, à moins d’en altérer les
mesures. Sur quantité de mesures très-précises que l’on a recueillies, il n’y a que
le diamètre inférieur de la base et la hauteur du piédestal qui renferment le pied
Romain un nombre entier de fois, savoir, neuf et onze fois, et le pied qui en résulte
est de om,2py2 ou Toutes les autres mesures s’en écartent absolument.
La hauteur totale est de 97 pieds Romains et une fraction ; en pieds Égyptiens,
de 93
Qu on essaie les diftérens pieds, les coudées anciennes ou modernes, ou quelque
autre mesure encore ; on n’y trouvera aucune coïncidence, si ce n’est fortuitement.
Et en effet, comment n’en seroit-il pas ainsi! La proportion Corinthienne
ne seroit-elle pas troublée, si toutes les parties de la colonne, sans exception,
çontenoient le pied Romain, ou toute autre mesure, en nombres entiers!
La méthode des parties aliquotes, telle que je l’ai définie plus haut, c’est-à-dire,
assujettie à des conditions rigoureuses, est sans doute un moyen de découvrir la
valeur des mesures Égyptiennes : car les constructeurs Égyptiens paroissent avoir
employé, dans le plus grand nombre des cas, ces mêmes mesures en nombres
ronds et entiers; et de plus,les quantités sont multiples ou sous-multiples, selon
la progression senaire ou duodécimale. Ainsi, en décomposant les-dimensions
des édifices, c’est-à-dire, en suivant la méthode inverse des architectes Égyptiens,
on retrouvera les unités et les élémens dont ces dimensions étoient composées.
Il faudroit d’abord, dans une étude" de cette nature, essayer de découvrir si
le monument est métrique, c’est-à-dire, s’il a pu servir à conserver quelque
mesure ancienne. Dans l’exemple de la colonne d’Alexandrie, qui nous occupoit
tout-à-1 heure, il est facile de voir qu’il ne faut pas chercher des mesures anciennes
en nombre rond pour tout le monument, parce que les règles suivant lesquelles
cette colonne a été proportionnée, me s’accordent pas avec cette condition. De
plus, on n’a pas la connoissance de la mesure du soubassement qui supportoit le
piédestal ; on ne sait pas même s’il en a existé un. Il en est de même du socle où
posoit la statue. Mais il y a d’autres remarques à faire, et qui supposent une connoissance
plus approfondie du monument que celle dont se contentent souvent les
métrologues dans des cas semblables. Le piédestal,'la base et le chapiteau de cette
colonne, forment autant de parties séparées, ainsi que le fût; mais elles ne sont
qu ébauchées : le fût est la seule partie qui soit véritablement terminée fi) ; s’il y
a une partie qui soit l’ouvrage de la haute antiquité, ce ne peut être que celle-là.
(0 Voyez le Mémoire de M. Norry, lu à l'Institut du Kaire, Décade Égyptienne, tom. I,
Tout le monde convient que ce fût est antique et appartient aux Égyptiens, tandis
que le reste est l’ouvrage des architectes Romains, et date du temps de la décadence
de l’art.
Si donc quelque partie de cette colonne doit renfermer une ancienne mesure,
c’est le fût : c’est ici une seule pièce monolithe, où rien ne s’opposoit à l’emploi
de la méthode Égyptienne. Nous trouvons en effet que son diamètre renferme,
à très-peu de chose près, 6 coudées, et que sa longueur est le neuvième du stade
Égyptien, ou bien les deux tiers du plèthre. Un aussi beau morceau que ce fût
de granit étoit digne de recevoir le cachet des mesures Égyptiennes : aussi nous
l’a-t-il conservé.
Nous allons maintenant rapporter les dimensions de plusieurs monumens
Égyptiens, en faisant un choix dans l’immense quantité de ceux que nous pourrions
citer. Le résultat qu’elles offrent n’est point ici donné comme une preuve
du système ancien, mais comme une confirmation des bases que nous avons
reconnues.
§. ü
Monument d’Osymandyas.
O n lit dans Diodore de Sicile que le tombeau d’Osymandyas renfermoit un
grand anneau ou couronne d’or ou doré, qui avoit trois cent soixante-cinq coudées de
tour et me coudée d ’épaisseur, et dont chaque division répondoit à un des jours de
1 année. On y avoit marqué le lever et le coucher des astres pour chaque jour. Cet
anneau étoit donc un monument astronomique et métrique (1).
On est porte, d’après ce seul passage, à étudier très-attentivement toutes les
parties du tombeau d’Osymandyas, et principalement ses dimensions ; car il paroît
hors de doute que les dimensions principales de ce grand et magnifique bâtiment
devoient être en rapport avec le système métrique des anciens.
Deux voies se présentent pour déterminer ici les mesures anciennes d’après les
dimensions des différentes parties de cet édifice.
La première consiste à voir s’il y a quelque quantité qui soit partie aliquote
de ces diverses mesures ; nous allons d’abord faire cette recherche. Après la désignation
des lignes, nous donnerons les dimensions qui ont été mesurées en
Égypte (2), et ensuite les rapports des dimensions.
[1] La hauteur du pylône est de 2 3“, 1 (3). La yo.c partie de cette mesure est. o ",463.
[2] La longueur de la cour est de.. . . 46, 6 . La io o .e partie e s t . ........................ o , 466.
[3] La longueur de chaque côté du pylône
e s t, sans la porte, de . . . 30, 8. La 10 0 / partie est........................... o , 308.
[4j La longueur du socle du grand colosse
est d e ................................. 1 1 ,7 . ...........La 24/ partie est........................... o , 48.
[ j] La largeur du même socle est de. . 5 ,5 ........... La 12.e partie est........................... o, 463•
( 1 ) Voyez ci-dessus, pag. yoj. • la hauteur de ce pylône, égale à i4m»94> la seconde
(2) Voyez planche 2.7, A . vol. I I . partie, qui a 8m,2 , a été restaurée d’après les autres mo*
(3) On n’a pu mesurer que la partie subsistante de numens.