La coudée è'-éil'k^dgfs ne doit et ne peut pas s’entendre de 7 palmes de la
coudée légale, qui feroient une longueur extraordinaire ; il s’agit de 7 palmes communs,
c’est-à-dire que cette mesure vaut jg en sus de la coudée commune, ou
om,739. Cette coudée est celle-là même qui s’est conservée au Meqyâs du Kaire,
et qui paroît n’avoir pas été inconnue à l’antiquité, ainsi que nous l’avons fait
voir. D ’après cet exemple et d’autres encore, on peut dire, en général, que le palme
s est entendu le plus souvent de 4 doigts de la coudée commune.
Les rapports des coudées Hébraïque, Égyptienne, Babylonienne, Grecque et
Romaine, peuvent encore se confirmer par de nouveaux rapprochemens. Polybe
dit que* la coudée'Romaine est plus courte de éy que la coudée Grecque : de
o”,46i,8 retranchons Y;- ou _om,o 185; il reste o"',4434> valeur assignée plus haut
à la coudée Romaine. Jl
La coudée commune d’Ézéchiel, ce qui est aussi la coudée commune Babylonienne,
vaut, comme on l’a vu, o”,46i8, c’est-à-dire, autant que la coudée commune
Grecque et le vniyyi fxtTtzioi, d’Hérodote. Ce n’est donc pas la coudée royale
du même auteur, comme l’a cru Fréret sans le moindre fondement. Il n’y a aucune
raison de comparer la coudée royale avec la coudée commune dont il est question
dans Ëzéchiel, ni pour les expressions, ni pour le sens; car celui-ci entend parler
d’une petite mesure, et Hérodoté, d’une mesure plus grande relativement (1),.'
Puisque la coudée Romaine étoit d’un 25.' moindre que la coudée Grecque
commune, et que celle-ci faisoit les j- de la coudée Hébraïque sacrée, il suit de
là que 5 coudées Romaines devoient faire autant que 4 coudées Hébraïques,
t t * i — T’ ¿’est effectivement ce que marquent les auteurs Juifs. Cette conséquence
nous ramène au point d’où nous sommes partis (2).
En résumé, la coudée Hébraïque et la coudée Babylonienne excédoient la
coudée commune, Égyptienne et .Grecque. Mais les Babyloniens et les Hébreux
ont fait aussi usage de cette coudée commune; c’est avec celle-ci qu’Hérodote
comparoitla coudée royale des Assyriens; et Ézéchiel, la coudée légale ou sacrée
des Hébreux.
C O U D É E D E P O L Y B E .
Jë ferai mention ici d’une mesure dont il est parlé dans Polybe. La nouvelle
coudée Grecque valoit, selon lui, un septième de plus que l’ancienne. On peut
demander si cet excédant est un 7 .' de celle-ci ou bien un 7 .' de celle-là.
(1) Quand Hérodote, avertit que la coudée Babylonienne
surpassoitla coudée commune de 3 doigts, il ne'
dit pas clairement qu’elle en fut les comme l’avance
Fréret ; et lorsque Polybe apprend que la coudée Grecque
de son temps étoit plus grande de 7 que rancienne, ilj|
n’en résulte pas non plus que cette grande coudée
fut la coudée commune d’Hérodote, et encore m'oins,
que la coudée du temps de Polybe,..,fut égale à la
coudée Babylonienne. Enfin Polybe} 'apprenant que
la coudée Grecque.étoit l e s ,~ d e la coudée Romaine,
ne dit point que Ce fut la valeur de la nouvelle coudée
Grecque. Malgré ces assertions, Fréret arrive à une conséquence
moitié juste et moitié fausse ; savoir, que la
coudée Romaine est les \ de la coudée Hébraïque : et
cette singularité vient de ce qu’il identifioit la coudée
Hébraïque avec la coudée Egyptienne; ce qui n’est vrai,
„comme on l’a dit, que de la coudée commune des Hébreux.
A u reste, il se contredit en disant dans un endroit
que la coudée Grecque de Polybe est plus grande de 7
que l’ancienne, et dans un autre, de \ seulement.
Fréret a déterminé la coudée Babylonienne à 2050
dixièmes de ligne, ou 17P0 i* ; ce résultat est fort approchant
de la vérité, quant à la coudée commune, et il est
dû à une sorte de compensation. Voyez Mém. de l ’Acad,
des inscript, tom. X X IV .
(2) Voyez ci-dessus, pag. 639.
?
En admettant, ce qui est le plus naturel,-qu’il s’agit d’un y.e de la nouvelle
coudée, celle-ci valoit i fois et un 6.' de l’ancienne. L’ancienne coudée Grecque,
celle d’Hérodote, étant de om,4 6 i 8 , en y ajoutant f on a o",$c>ç, c’est-à-dire,
la coudée de 7 palmes naturels ; or c’est la même qui est conservée au Meqyâs
du Kaire, et que, d’après divers indices, nous croyons avoir été en usage autrefois,
au moins sous les Romains. Ainsi la nouvelle coudée Grecque seroit la même
que la coudée êTrlaSd^i des Hébreux. Cette explication suppose que la coudée
s’étoit augmentée d’un palme juste ou 4 doigts : ce qui est bien plus vraisemblable
que d’imaginer qu’elle avoit cru de 3 doigts } ; addition qui sembleroit tout-à-
filt arbitraire. Enfin elle éclaire sur la division en 28 .doigts, que je regarde comme
postérieure à la division en 24. ■
Mesure particulière de coudée, résultant de l ’ensemble du Système métrique.
J A l dit, à l’article de la coudée royale Babylonienne ( 1), que son excès de 3 doigts
sur la coudée commune d’Hérodote s’expliquoit parfaitement par une mesure
égale à -j- en sus de cette coudée commune, ou longue de o",y 1 3 1 , et que cette
mesure de coudée se retrouvoit dans le pied du Piémont, surnommé Aliprand,
avec assez d’exactitude. Il est inutile de rechercher ici comment il se fait qu elle
existe en Italie, et si elle y a été imaginée ou bien transportée de l’Orient; considérons
plutôt ies rapports avec le système Égyptien. Ces rapports sont frappans.
Tandis que la coudée commune est 6 fois f dans le décapode, et 66 fois À au
plèthre, celle-ci est comprise 6 fois juste dans le décapode, et 60, clans le plèthre
Égyptien. Le stade Égyptien avoit 360 de ces mesures/et le mille, 3600. Ainsi
le degré Égyptien fait 60 milles ; celui-ci, 60 plèthres ; et le plèthre, 60, de ces
mesures, égales par conséquent à la tierce terrestre. Beaucoup de monumens
d’Égypte la renferment en nombre rond; ce qui n’est pas surprenant, d’après le
rapport de 10 à 9 entre elle et la coudée commune. Tous les nombres dè coudèès
de cette dernière espèce qui sont divisibles par 10, produisent d’autres nombres
entiers en coudées de la première. Ainsi la base de la pyramide qui a s où coudées
communes, fait 450 des autres; l’apothème en a 360. Je pourrois citer ici dans
le monument d’Osymandyas et d’autres édifices, des dimensions de 90, 18, 27,
36 de ces coudées. ^ Karnak, la largeur de la première cour et celle de la grande
salle en renferment 1.00 ; la longueur de celle-ci, 200, à fort peu près. Ajoutons
qu’elle fait juste le double du pied Italique de Héron, qui est fixé à 0^2567 (2).
C ’est ici le lieu de remarquer que le rapport de 9 à 1 o entre les deux mesures
est le même que celui du degré centésimal au degré sexagésimal. Or il paroît bien
que la division centéshnale n’a pas été inconnue à l’antiquité, puisque le stade
d Hérodote de 99“ qui est 1 1 1 1 | fois au degré ordinaire, se trouve 1000 fois
dans la 1 oo.c partie du quart du méridien, supputé d’après la mesure Égyptienne
du degré ; ce qui ne peut guère être attribué au hasard. Il est encore remarquable
que la coudée commune- est 216 fois [6 J] au stade centésimal ou d’Hérodote,
et 216000 fois [ 6oJ] au degré centésimal. La mesure de coudée dont il s’agit ici
(1) Voye^ ci-dessus, pag. 640. ■ I (2) section f i l §. 11. , ‘ TI