médailles des Arsacides; entre autres, de Phraates, BAXIAEOS BASIAEON : il est
toujours placé dans les inscriptions Persépolitaines comme le sens semble l’exiger ;
eh outre, comme il est formé du même mot répété deux fois, cette composition
grammaticale ne permet pas de le confondre avec d’autres phrases, aucune autre
un peu fréquente n’of&ant cette composition.
Ceci admis, le mot qui précède un pareil titre ne peut être qu’un nom propre
et celui d’un roi ; ce qui n’a pas besoin de preuves : le mot qui le suit ( et qu’on a
lu e . g h . r . é ) , doit être un titre honorifique donné à tous les rois, conséquent-
ment un adjectif.
Quant a la langue et alepoque des inscriptions, à la valeur de chaque caractère,
aux princes dont il y est fait mention, &c. ce sont autant de points dont une
partie est expliquée avec quelque vraisemblance, mais d’après des bases encore
trop hypothétiques pour inspirer une entière confiance.
Mais s i , par des preuves indépendantes de toute hypothèse, on parvient à
justifier la lecture d’un de ces mots, il me semble que le reste pourra difficilement
ensuite être contesté ; c’est ce que je vais essayer de faire.
LEgypte a été soumise aux Perses pendant cent quatre-vingts années; et si
1 on veut ne point compter Cambyse par les raisons que nous avons exposées, et
le mage Smerdis, qui, après lui, régna par fraude pendant sept mois, on ne trouvera
dans cet intervalle que des rois de Perse de cinq noms diffërens, plusieurs
Darius, Xerxès, Artaxerxès, un Ochus, et un Arsès, qui eut pour successeur Darius-
Codomanus, où finit la domination Persane.
L e nom d ’A rsès ne peut être confondu avec celui qu’on a lu D a rlieu scli, à
cause du nombre différent de caractères, et sur-tout parce que l’un de ces noms
(D a rlieu scli) commence par une consonne assez rare, et l’autre par une voyelle fort
commune dans toutes les anciennes langues de la Perse.
On peut en dire autant S O clius et S A rta xerxès. Enfin, dans X e r x è s, le caractère
initial, ou du moins la consonne qui le suit, doit se trouver répétée dans le
milieu du mot. Les personnes que ces questions peuvent intéresser, aperçoivent
facilement, pour chaque nom, plusieurs autres raisons d’exclusion, sur lesquelles
nous croyons mutile de nous appesantir ici.
Parmi les rois de Perse qui se sont succédés pendant l’assujettissement de
1 Egypte, d ne reste donc que Darius dont le nom puisse ici convenir, sorte de
preuve quil n étoit point possible de déduire des inscriptions Persépolitaines
trouvées ailleurs ; car on n a point ailleurs l’avantage de pouvoir ainsi resserrer
leur date entre deux époques bien certaines.
La lecture du mot Daryeuscli justifiée, il n’est plus guère possible de contester
celle de plusieurs mots déchiffrés par M. Grotefend ( t ), puisqu’indépendam-
ment de leur origine Persane, et de toutes les autres raisons dont cette lecture
est appuyée, ces mots n’offrent qu’un seul caractère étranger au mot Datyeusch, o .
Il en est à peu près de même de l’épithète e . g h . r . é . qui sur quatre lettres
( i ) E t notamment du mot Scheyoye. V o y e z le Mémoire de M. Grotefend sur les inscriptions Persépolitaines.
en a trois communes avec Darius. Mais la lecture du mot X erxès me semble
bien moins certaine; un moyen d’épreuve seroit de retrouver le nom S Arta xerxès.
Ainsi tout confirme de plus en plus que cette écriture est antérieure à Alexandre
alphabétique, munie de voyelles, se lisant de gauche à droite. On voit en outre
qu’elle a plusieurs mots assez heureusement expliqués, et cinq ou six caractères
dont la valeur semble bien constatée.
Il faut cependant avouer que, dans de pareilles matières, on auroit tort de compter
sur la certitude de ces preuves, tant qu’on n’est point parvenu à interpréter complètement
de longues suites de phrases: mais, sans m’exagérer l’importance de
mes observations, il m’a semblé que l’application de la méthode de l’académicien
de Gottingue présentoit une coïncidence si heureuse avec l’opinion la plus
naturelle sur l’origine et la fondation du monument rencontré dans l’isthme de
Suez, qu’elles ne seroient peut-être pas sans quelque intérêt pour les savans qui
s’occupent de ces questions.
J ai espéré aussi que les détails assez imparfaits que je publie sur ce monument,
pourront stimuler le zèle de quelqu’un des voyageurs qui visiteront l’Egypte, et
le déterminer à aller à la recherche de ces ruines, à entreprendre des fouilles sur
leur emplacement, et à transporter ces monumens intéressans jusqu’en Europe, ou
du moins à en emporter une copie complète et d’une exactitude rigoureuse :
mais il faudrait pour cela prendre des empreintes en soufre, ou répéter plusieurs
fois la copie d’après ce monument ; car il est extrêmement facile de faire quelques
omissions. Il conviendrait aussi, en dessinant les inscriptions, de tracer exactement
le contour des cassures, afin d’y pouvoir rapporter les fragmens qui en ont été
détachés, et que, dans cette vue, nous avons fait graver dans l’ouvrage de la Commission
( 1 j. .
( i ) Antiquités, vol. V,'planche jo .