avoient découvert (t) ; ou plutôt, s’il eût admis ce mouvement, il"auroit reconnu
le véritable système cosmique. Comme les opinions étoient partagées, il semble
qu’il dédaigna celle qui appartenoit à l’Égypte; savoir, que Mercure .et Vénus tournoient
autour du soleil : car, ainsi que le remarque le célèbre auteur d e ja Mécanique
céleste, il ne fit pas même mention de cette hypothèse. Ainsi, je le répète,
on ne peut rien conclure du silence affecté de Ptolémée sur les observations
de 1 astronomie Égyptienne, sinon qu’il les a ignorées, ou bien qu’il en a dissimulé
l’usage.
Le cercle d’or ou plutôt doré, qui étoit à Thèbes sur le monument d’Osy-
mandyas-ÿt qui avoit de tour 36; coudées, dont chacune répondoit à un des
jours deÇfannee, et 6ÙJ on avoit marqué le lever et le coucher des astres pour
chaque jour, nest-rl pas encore une preuve à ajouter en faveur de la réalité des
observations Astronomiques en Égypte ! Ce cercle pouvoit^efvir aux observations
azimutaies et à une multitude d’usages. A la vérité, il fiTnous a pas été conserve
(2) ; mais, en revanche, nous possédons cinq zodiaques, précieux monumens
dont le témoignage est irrécusable.
Je ne veux pas citer ici le puits de Syène, qui servoit sans doute à l’observation '
du solstice ; mais je ferai remarquer avec^quelle exactitude la grande pyramide de
Memphis et toutes les autres étoient orientées. Les Égyptiens savoient donc bien
tracer une méridienne : on sait que cette opération est délicate ; mais quelle difficulté,
quelle précision n’exige-t-elle pas pour une méridienne longue de 232'" i ,
ou plus de 716 pieds ! Aujourd’hui,même, avec tous les secours de la science
perfectionnée, il seroit malais# de tracer avec précision une ligne»d’une aussi
grande longueur, qui seroit parfaitement orientée.
On a cru que le dessein dls’ Égxpfèns, en construisant la grande pyramide,
avoit ete de faire, par son moyen,^observation annuelle de l’équinoxe, parce que,
disoit-on, l’inclinaison des côtés est telle, que, le jour de (’équinoxe à midi, lé
centre du soleil est &actement dans le plan de la face du nord; mais il n’y a
nul fondement à cette idée. .L’angle de la face avec l’horizon est de y 1 » , 9' 4“:
fa latitude du lieu étant 29" 49' 49% la hauteur de l’éxmate&r est de 60° o' 11" : il
y a donc une différence de 8° 4 i ' 7*; ainsi le soleil arrivoit dan» le plan de la
pyramide environ trente-trois jours", avant l’équinoxe. Peut-être s’agit-il d’une
pyramide différente, dont 1 inclinaison étoit plus considérable.
Il existe une tradition rapportée par Solin, Cassiodore et Ammien-Marcellin •
savoir, que les pyramides absorboient leur ombre. Ce que je viens de dire de lé
grande pyramide, prouve que le phénomène de la consomption de l’ombre n’y
avoit point lieu dans toutes les saisons de l’année. Environ trente-trois jours avant
' • « * v*». «««», i U té a * i™*
L a d .re c fo n exacte des faces de leurs pyramides, vers » prêtres attira les premiers philosophes de la Grèce ; et,
.» le s quatre po.nts cardmaux, donne une idée avanta- »selon toute apparence, l'école de Pythagore leur es
“ „ f " ™ ‘d ob57 eV , “ pr° bable ” red™ bfe d“ * 6 , saines qu'elle a professée, sur la
'» qu i fah r i r r “ pour, c a *c r les éclipsés. M ais ce »constitution de l'univers..» ( E u p o s i l du , , s ,t a e du
à p °n"curH as,ronomie' % « - Pag . 29î, édition.,
marque fine et tmportante des mouvemens de Mercure (a) plu, haut, chap. t v , S. a.
1 équinoxe
1 équinoxe du printemps, la face du nord commence à être illuminée à midi, et ce
phénomène a lieu tous les jours pendant les huit mois qui suivent et un tiers de
mois en sus. La diminution de l’obliquité de l’écliptique n’a point apporté un
grand changement à ce qui se passoit autrefois. La différence n’est pas de de
jour, en moins, pour l’époque d’où paroît dater le puits de Syène, époque à
laquelle cette obliquité étoit de 24° 5 23“ (1).
Il paroît que les Égyptiens avoient au moins ébauché la théorie des planètes. C’est
de l’Égypte qu’Eudoxe rapporta des notions précises sur les mouvemens de ces
astres. Sénèque nous a transmis ce fait d’autant plus curieux pour l’histoire de'
l’astronomie, qu’il remonte à près de quatre siècles avant J. C. (2). Quant iuxsjt/ières
matérielles dans lesquelles Eudoxe faisoit mouvoir les planètes, selon Aristote et
Simplicius, il est difficile d’asseoir un jugement sur cette.opinion, d’ailleurs si contraire
à la vraie physique céleste. Peut-être Eudoxe n’est-il pas plus digne de reproche
à cet égard que Ptolémée ou Hipparque. Au reste, il ne paroît pas avoir toujours
bien compris les leçons des Égyptiens, puisqu’il donna, comme étant de son temps,
une position des colures solsticiaux et équinoxiaux, qui remontoit à dix siècles avant
lui ; position qui est à peu près celle des monumens astronomiques de Tentyris.
On ignore les noms des astronomes de l’Égypte. Cette singularité, si contraire
à ce qui existe chez les modernes, et même à l’usage des Grecs, a nui beaucoup à la
réputation de savoir des anciens Égyptiens. Mais connoit-on les noms de leurs
architectes et de leurs mécaniciens! Celui qui a le premier conçu ou élevé un
obélisque, a-t-il laissé son nom à la postérité ! Que d’ouvrages qui portent le
cachet du génie, et dont les auteurs nous sont pour jamais inconnus !
Ceux qui ont approfondi la nature des institutions Égyptiennes, ne seront point
surpris de cette ignorance où l’Égypte nous a laissés des noms de ses artistes, de
ses savans les plus illustres : la renommée ne paroît pas avoir été le but de leurs
travaux, mais l’utilité publique et la gloire de l’État. En se consacrant à la culture
des sciences et des arts, les collèges de l’Égypte étoient animés par des vues bien
différentes de celles qui font agir les individus; et peut-être faut-il’ attribuer
l’existence et la conservation de tant de magnifiques'monumens à l’absence totale
de l’amour propre individuel. Le goût dominant de ces hommes étoit celui du
beau et du vraf : avec cette passion, l’on consent volontiers à continuer un grand
ouvrage, et à l’achever sur le même plan que son maître ou ses prédécesseurs.
L ’honneur du travail est à tous ; mais il n’appartient à aucun. L histoire ne nous a
donc point transmis les noms des astronomes Égyptiens qui ont fait les découvertes
les plus importantes pour les progrès de la science ; car je ne parle pas ici de Ne-
cepsos, que Pline et Manéthon (3) nous présentent comme assez récent (4 )- Peto-
siris est un autre astronome dont Pline nous a conservé le nom, et qui est de la
même époque (y).
(1) Voye^ la Description de Syène, A . D . chap. I l , avant l’ère Chrétienne. (Syncell. Chronogr. pag. 7.yet 76.) pag. j. (4) Il remonteroit à Sésostris, si l’on en crôj o it un
(2) Senec. Qucest. nat. Iib. v u . vers d’Ausone, epist. xix.
(3) Plin. His t. nat. iib. 11, cap. 23. Manéthon le fait (5) II est question de ces deux écrivains-astronomes
antérieur à Psammétique, c’est-à-dire, au VII.C siècle dans Servius (a d Iib, X Æneïd. v. 2 ? z ) : Suidas fait
À A a a a a