
parasange, d’après la valeur du degrc Égyptien, une étendue de 4433 mètres
environ ou une lieue commune.
Xénophon ( 1 ) compte 25 parasanges de Tarsiis à Tyana. La distance de Tarsous
à Dana ou Tyané est d’environ 25 lieues communes, suivant la carte de d’Anville.
Cette même distance est marquée, dans l’Itinerarium Hierosolymitanum, ou Itinéraire
de Bordeaux à Jérusalem, de 75 milles; d’où il résulte que la parasange est comparée
à 3 milles Romains. D ’Anville, et le major Rennell dans son Système géographique
d ’Hérodote, en ont déjà conclu ce rapport entre le mille et la parasange. Or
trois fois 1477"',78 font 4433 mètres, ou une lieue de vingt-cinq au degré.
Les auteurs Juifs, les rabbins, Benjamin de Tudèle dans sa relation, &c. (2),
font la parasange de 4 milles; or le mille Hébraïque est de i io 8 ” f , et quatre fois
cette mesure équivalent'à 4433 mètres. Ils font aussi la parasange de 30 stades :
or, comme on l’a vu ci-dessus, le t o u s , ou stade Hébraïque [stadium Talmudi-
cum], est de sept cent cinquante au degré, ou de i4 7 ”,78; trente fois 147"’,78
font encore 443 3 mètres.
Les mêmes auteurs font la parasange de 8000 coudées. La coudée Hébraïque
est de om,y j 4 2 : or 8000 fois om,y y 4 2 font 4 4 3 3 mètres. S. Épiphane fait également
la parasange de 4 milles; c’est le mille Juif de 1 108” § : en le multipliant
par 4 , on a aussi 4 4 3 3 mètres. Voilà peut-^re des preuves en nombre suffisant
pour la valeur de la parasange. Il seroit fastidieux d’insister davantage au sujet de
cette mesure; je vais ajouter quelques détails sur les autres.
La parasange a toujours été essentiellement comparée à 3 milles, ainsi que
l’observe avec raison d’Anville. Mais la différence des milles Romain et Égyptien
aj fait confusion. C’est de là, je pense, que le petit schoene Égyptien a porté le
nom de pai-asange; car y y 4 1 m f font 3 milles de soixante au degré, ou grands milles
Égyptiens. On voit ici, pour le dire en passant, un indice de plus de l’existence de
cet ancien mille, égal à la minute terrestre. C'est de cette même espèce de parasange
qu’il est question, quand on compte, dans la Géographie Turque de Kialeb-
Tchelebt (3), 69 parasanges de Shiras, capitale de la province appelée Fars, à
Shiraf, ancien port commerçant du golfe Persique : je trouve sur la carte d’Asie
d’Arrowsmith un espace de 30 j- d’un grand cercle, en suivant la route tracée par
Lar et Jaroun (4) ; c’est donc la parasange de trois minutes, à —r près. Les auteurs
Arabes font la parasange de 3 milles Hachémiques (5) ; ce mille , comme on l’a vu
ailleurs, est de soixante au degré : valeur pour la parasange Arabe, un vingtième
de degré ou y y 4 imf , la même que celle de la parasange Égyptienne.
Mais il est très1- remarquable qu’on a usé souvent de parasanges comprises
22 fois -j-au degré (6);. cette valeur, d’environ 5000 mètres, est juste un terme
moyen entre la parasange Persane de vingt-cinq au degré et la parasange Égyptienne
de vingt au degré.
(1) Kü/bk ’Avctéae. Iib. I , p. 19-21. Oxon. 1735. (5) Voye^ Éd. Bernard, et ci-dessus, pag. 6rp.
9 247: (6) ¡111 d’A nville , Traité des mesurer mmrmres,
(3) U A m M e , T r fim de, mesures U .néfi,ses, pag. 98. pag | g „ |es diyers auteurs cité( par Éd. Bernard,
(4) ? pag. 244 tt s.eq.
Cette dernière remarque, ainsi que tout ce qui précède, explique bien comment
1 on a confondu le schoene et la parasange ; c’est que tous deux répondoient
a-la-fois à 30 stades, à y milles et' à 4 milles, mais à des stades et des milles dif-
férens, qui, pour la parasange, étoient inférieurs d’un cinquième à ceux dont se
formoit le schoene. En voici de nouvelles preuves.
Sous les empereurs de Constantinople, la parasange passoit pour être de
4 milles (i); c’est la parasange Égyptienne, composée en effet de 4 milles du
Bas-Empire.
Héron dit aussi que la parasange est de 4 milles, comme je l’ai rapporté à l’article
du schoene ; ce qui ne laisse -aucun doute sur sa valeur, c’est qu’il ajoute que
ces milles sont de 7 stades -j-: c’est évidemment, ainsi que je l’ai dit plus haut, le
/s-ixiov. Remarquons que Héron est du même temps : c’est d’ailleurs un fait reconnu,
que, dans le Bas-Empire, le mille Romain fut raccourci.
Isidore de Charax fait encore le schoene de 4 milles (2). Il s’agit probablement,
comme tout-à-l’heure, du schoenus minor et du milion.
Edouard Bernard s’est trompé en égalant, d’une part, la mesure de ce nom à
30 stades Attiques, ou 3 milles Romains et -y (3), et en l’appelant en même temps
parasanga communier breviorque Persarum. Cette définition convient à la parasange
Persane de 4 4 3 3 mètres, et non à la parasange Égyptienne. Son erreur vient de
ce qu’il a confondu ici les deux espèces de stades.
R E M A R Q U E S G É N É R A L E S .
D A nville a cru mal-à-propos que la différence des valeurs attribuées au schoene
ne venoit que de celle des stades ; car il seroit impossible d’arriver à une valeur
unique, en composant une mesure de 30, de 32, de 4 o , de 60 et de 120 stades,
à prendre toutes les espèces de stades qu’on voudra. En effet, 120 stades du plus
petit module (environ 100 mètres) font près de 12000 mètres; 30 du plus
grand (221“ f ) ne font que 6650 mètres. Il ne s’agit pas non plus d’un même
stade, formant diverses espèces de schoenes, suivant le nombre de stades que l’on
prend ; car, en usant de la plus petite mesure, il en résulteroit une longueur de
schoene de 12000 mètres, qui seroit trop forte, ou une de 3000 mètres, qui seroit
beaucoup trop foible.
Deux espèces de stades seulement servent à former le schoene.
i.° Le stade de 1 n 1 4 au degré, ou de quatre cent mille à la circonférence,
pris soixante fois, fait le schoene d’Hérodote ou de la Thébaïde.
2.0 Le stade de six cents au degré, pris soixante foi#, fait 1er schoenus major ou
de 1 Heptanomide; et pris trente fois, il fait le schoenus minor ou de la basse Egypte.
Le même stade, pris 32 fois 4;, fait encore le schoerre* d’Hérodote. Ces "deux
stades sont tous deux propres à l’Égypte, ainsi que l’est elle-même la mesure appelée
schoene. Hérodote s’est toujours servi du premier; l’autre est conservé dans
(1) Ed. Bernard, D e ponderibus et mensuris, pa g. 247.
(2) Voyez le Système géographique d"Hérodote, par le major Rennell. Londres ,1 8 0 0 , in-4.0
(3) Voye^ Ed. Bernard, pag. 244*