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objet; malgré de légères dégradations, il indique clairement la construction et le
jeu du piège. Le surplus de l’opération est beaucoup injeux représenté à Elahyia,
où.la couleur concourt avec le dessin et la sculpture pour mieux caractériser les
objets.
Le piege est tendu dans le Nil près du rivage’; les eaux du fleuve sont représentées
par des lignes ondulées recouvertes d’une teinte bleue; les chasseurs , de
peur deffrayer leur proie, se tiennent cachés derrière une touffe de plantes aquatiques
figurées par des lotos. Après avoir attiré les oiseaux dans le piège, on fkit
tomber sur eux deux nappes de filet : le mouvement de ces nappes est semblable- à
celui de deux volets fermés ensemble et brusquement ; les chasseurs l’opèrent en
tirant avec vivacité une corde arrangée pOur produire cet effet. Un homme caché
comme eux derrière les lotos, mais qui se tient plus près du piège afin d’épier le
moment favorable, leur donne le signal avec les mains; ils se sont hâtés d’obéir;
leuis attitudes animées prouvent qu’ils viennent de faire un mouvement subit et
brusque ; le piège est fermé : quelques oies seulement ont échappé, prennent le
vol et s’enfuient. Celles qu’on a surprises sont livrées à un homme chargé de les
plumer; celui-ci les transmet à un autre homme, qui leur ouvre le ventre probablement
pour en tirer les intestins; après cela, elles passent entre les mains d’un
troisième homme, qui les dépèce et en met les quartiers dans des pots.
Hérodote rapporte : « Les Égyptiens vivent de poissons crus séchés au soleil,
» ou mis dans de la saumure; ils mangent crus pareillement les cailles, les canards
» et quelques petits oiseaux qu ils ont soin de saler auparavant (i ). » Ce récit
saeçoide avec ce que notre bas-relief nous apprend des préparations que les
Egyptiens donnoient aux poissons e tau x oies; il nous fait connoître que c’est
pour saler les oies qu’on les met en pot.
Ancun signe, peut-etre, nest aussi souvent repe’té parmi les hiéroglyphes que
la ligne ondulée. Le tableau que nous venons d’examiner prouve jusqu’à l’évidence
que, dans l’écriture sacrée, cette ligne étoit le symbole de l’eau. On trouve
sur les monuifiens Égyptiens de nombreux exemples qui conduisent à la même
conclusion, et 1 on peut regarder ce fait comme parfaitement établi.
Commerce (2).
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L e tableau dont nous allons nous occuper, contient sur la navigation plus de
détails que sur le commerce.
Nous voyons d abord un peseur qui s’applique à mettre une balance en équilibre;
il.est.accroupi : c’est une position dont l’habitude s’est conservée; elle est
familière aux peseurs dans lÉgypte moderne. La balance est supportée par un
poteau fourchu; le fléau paroit mobile sur la fourche, et'rien ne.garantit que le
point d’appui est au milieu. Avec une construction aussi imparfaite, la justesse du
pesage dépend beaucoup de l’adresse et de la bonne foi du peseur : aussi voyons-
(r) Livre I I , S - 7 7 . traduction de M. Larcber. (2) Bande IV et V , entre les verticales i et k .
nous
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nous que l’appui occupe beaucoup celui-ci. On vendoit des animaux vivans au
poids; car l’un des plateaux de la balance contient un lièvre ou un lapin en vie.
La forme annulaire qu’on donne aux poids dans toute l’Égypte moderne, se
retrouve dans ceux dont le peseur charge l’autre plateau : elle est encore celle
des poids qui remplissent cinq bassins placés près du lieu où se fait l’opération
du pesage. Un homme debout, que l’on voit à la gauche, semble être le vendeur
: il est vétu à la manière des cultivateurs. Vis-à-vis est un groupe de quatre
hommes dont le vêtement est plus distingué; l’attention qu’ils donnent à la pesée,
fait présumer qu’ils sont les acheteurs.
A droite de cette scène, on aperçoit plusieurs barques; quatre sont arrêtées
près du bord du fleuve ; l’une, dont on fait le chargement, communique avec le
rivage par une planche sur laquelle passent des porte-faix chargés de marchandises.
Plus loin, trois bateaux prennent le large; des bateliers placés sur la proue
poussent a la perche pour les écarter du rivage ; un homme, dont on n’aperçoit
que le bras, puise de l’eau au moyen d’un vase’suspendu à une corde. L ’eau du
fleuve n’est point figurée ici par les lignes ondulées dont on a vu un exemple
dans le tableau de la chasse; le peintre l’a représentée par une teinte unie et
bleue, semblable à celle que l’on voit au-dessous des barques coloriées de la
planche 70 (fig- 3 » j ) -
Dans la bande immédiatement inférieure sont peintes deux barques faisant
route : celles-ci ne sont point destinées à transporter des marchandises, elles sont
arrangées pour recevoir des voyageurs ; une chambre est construite à cet effet
dans leur milieu. Ces deux barques font route dans des sens opposés. 11 en est
une qui ne porte point de voile, son mât est abattu ; c’est Je grément d’une
barque qui descend le fleuve : vue d'Elethyia, elle doit paroître marcher vers la
droite, et cest effectivement de ce côté que sa proue est tournée. Quoique sa
marche soit retardée par le vent, la seule force du courant est capable de la faire
descendre avec une vitesse moyenne d’un demi-myriamètre par heure : cette
vitesse doit être sensiblement augmentée par les efforts de six rameurs placés à
chaque bord. L ’autre barque avance vers la gauche, poussée par le vent qui enfle
sa voile : quand on connoît la navigation du N il, on n’hésite point à prononcer
que le peintre a voulu représenter là une barque montante.
En effet, pendant plus des trois quarts de l’année, le vent souffle de la partie
du nord, et pousse en sens contraire du cours du N il, qui descend du sud pour se
jeter dans la Méditerranée. Avec la voilure employée par les Égyptiens modernes,
ce vent fait parcourir à-peu-près un myriamètre par heure, et l’on remonte le Nil
deux fois plus vite qu on ne le descend : de sorte que cet heureux fleuve qui répand
la fertilité sur lÉgypte, lui procure encore l’avantage d’une navigation extrêmement
facile dans les deux sens ; il n’est jamais nécessaire d’y employer les animaux pour
le remontage des bateaux : on y rencontre, il est vrai, quelques sinuosités où les
matelots sont obligés de mettre pied à terre pour tirer à la cordelle; mais, hors ces
passages très-courts, les barques montantes vont toujours à la voile. Pour descendre,
au contraire, les mariniers ferment les voiles, et abaissent, autant que
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