
Nous .essaierons un jour de faire ,coïncider les indications données par Éra-
tosthene et les situations respectives des étoiles, avec les figures des bas-reliefs
astronomiques des Egyptiens; et nous construirons ensuite une sphère entièrement
Egyptienne, dont 1 étude pourra donner lieu à d’autres rapprochemens, et conduire
a de nouveaux éclaircissemens sur la mythologie des anciens Égyptiens.
§. III.
D e quelques autres Monumens astronomiques moins anciens ou moins
authentiques.
Z O D I A Q U E S É G Y P T I E N S .
L e planisphère de Bianchini, dont nous n’avons malheureusement qu’un fragment,
est bien certainement Egyptien. Nous croyons seulement qu’il „ ’est pas
antérieur au regne des Ptolémées. Sa composition étoitfort intéressante, e t n L
devons beaucoup regretter qu’il ne nous soit pas parvenu dans son entier fi).
Pococke nous a laissé une description fort incomplète d’un bas-relief qu’il dit
avoir entrevu a Akhmym dans la haute Egypte, et qu’il croit être un zodiaque • ce
M m 6 Mf p0urier et ¡ 8 1 1 1 collègues, l’ont cherché dans
ruines d Akhmym ^ ils ont retrouvé le monument qui paroît avoir induit Pococke
en erreur, et n y ont reconnu aucun des signes du zodiaque
Le dessin publié par le P. Montfaucon (a), dont parle BaiUy ( , ) n’a de
commun avec un zodiaque que le nombre douze des figures qui le composent
Ces figures n ont probablement pas de rapports plus directs avec l’astronomie
que les trente-six figures de la table Isiaque. Il paroît que le dessin de Montfaucon
présente une parcelle dune très-longue bandelette en toile, qui a été partagée
entre divers curieux (4 ). Cela est devenu presque évident par le rapprochement
M l U ? 1 T P r 1" T T * Semi,kbleS C° nServés dans ,e ™he cabinet de
consul de f Z T I u * * * * * P » de
Z O D I A Q U E S G R E C S O U R O M A I N S ,
Le zodiaque Grec ou Romain le plus authentique que nous ayons, est celui de
Palmyre. Les douze signes y sont placés dans un cercle, et marchent en sens inverse
or re connu (6) ; cest-a-dire, par exemple, que le sagittaire décoche sa flèche
du cote du capricorne, tandis que, dans le ciel, c’est le scorpion qu’il semble
menacer. Ce monument a au moins quinze cents ans d’antiquité, puisqu’il remonte
au regne de Dioclétien.
Des médailles d’Alexandrie et un médaillon de Nicée de Bithynie, qui sont
( i) C e monument fut découvert en 1705 à Rome i n r . ■ „
et publié dans l’Histoire de l'Académie des sciences f o n t p! 1 f | f ’ «ont. I , pag. 67,
lannee 1708. r ’
{2) A n t iq u ité expliquée j Supplément, tom. II pag 202 fi M ém o ir e s d e T ré v ou x , avril ,704.
planche 54. . ,p g > . W, la planche A jointe à ce Mémoire, u / p a r -
(3) H is to ir e de l'astronomie ancienne, pag. 497.
du règne d’Antonin, représentent les zodiaques. Quelquefois il n’y a qu’un signe
sur chaque médaille (i)-; d’autres fois, ce qui est plus rare, les douze signes sont
réunis. Dans ce dernier cas, ils sont rangés dans l’ordre accoutumé.
Il existe une grande quantité de zodiaques sur des pierres gravées .(2) : mais
les antiquaires s’accordent à penser qu’on ne peut fixer avec certitude l’époque de
ces sortes de monumens. Quelques-unes de ces pierres gravées, et particulièrement
celles dont les compositions sont les plus riches, paroissent être de l’école
Florentine.
Dans les zodiaques Grecs et Romains, on voit presque toujours les planètes
associées aux signes du zodiaque, comme dans le fragment de la sphere de Bianchini
dont nous avons parlé, et qui paroît être le passage du zodiaque Égyptien
à celui des Grecs.
Les représentations des signes du zodiaque, employées, comme elles 1 ont été par
les Grecs et les Romains, à de simples décorations, ont dû s altérer, parce qué les
artistes cherchoient plutôt à donner de la grâce aux contours et a la pose des
figures qu’à conserver les formes primitives, et parce quils n etoient point retenus
par la considération de la situation respective des étoiles, comme dans les planisphères
: aussi voit-on beaucoup de variété dans tous ces zodiaques. Nous n’en
excepterons même pas la sphère portée par 1 Atlas du musee Farnèse, publiée par
Passeri, et qui représente presque toutes les constellations anciennes. En eflèt, c est
plutôt une production des arts qu’un monument astronomique, comme on peut
le démontrer, i.° par l’altération des figures; z.° par celle de l’ensemble, dont une
partie est cachée sous les mains de l’Atlas qui porte le globe; 3.° par la situation
des. colures, qui ne convient qu’au temps d’Hipparque, époque à laquelle 011 ne
peut raisonnablement faire remonter ce monument.
Z O D I A Q U E S D E L ’ i N D E .
M. John Call a dessiné dans une pagode, lors d’un voyage qu’il a fait de Madura
à Twemvely près du cap Comorin, un zodiaque dont on trouve la description
et la représentation dans les Transactions philosophiques (3). Nous en avons
donné les douze figures sur une planche jointe à ce Mémoire (4 ), dans la bande
qui comprend les zodiaques de 1 Inde. M. John Gall dit que, dans son voyage , il
visita plusieurs autres pagodes pour découvrir de semblables sculptures , mais
qu’il ne se souvient d’en avoir vu d’aussi complètes que dans le milieu d’une fontaine
ou abreuvoir, devant la pagode de Treppecolum, près de Madura. Il a
souvent reconnu des signes du zodiaque représentés isolément.
On ne voit pas la possibilité de fixer l'époque de ces tableaux astronomiques.
Quelques pagodes de l’Inde paroissent fort anciennes, et, suivant M. John Call,
aucune partie du monde ne présente plus de témoignages d’antiquité pour les
arts, les sciences et la civilisation, que la péninsule de l’Inde, depuis le Gange
(1) Voyei la planche A jointe à ce Mémoire, i l . 'p a r - (3) Année 1772 , pag. 353 et 359.
tic , ligne t ." ,/ ¡g . b. l . b . . . • (4) Voyez Ja planche A Jointe à ce Mémoire, I l.'p a r -
(2) I b i i . f g . c- c- c et P asseri> Gemmât astriferat. lie , ligne 2 ,Jt$. d. d. d . . .